Pierre Delsol, né le à Clairac et mort le à Nice, est un militaire français, compagnon de la Libération. Militaire de carrière dans les troupes coloniales, il décide de rejoindre les forces françaises libres après l'armistice du 22 juin 1940. Il participe aux combats en Afrique du Nord et en Italie puis prend part à la Libération de la France.

Pierre Delsol
Naissance
Clairac (Lot-et-Garonne)
Décès (à 78 ans)
Nice (Alpes-Maritimes)
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Troupes coloniales (Infanterie)
Grade Capitaine
Années de service 19341961
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Médaille militaire
Croix de guerre 1939-1945

Biographie

modifier

Jeunesse et engagement

modifier

Enfant d'agriculteurs, Pierre Delsol naît le 18 février 1909 à Clairac, dans le Lot-et-Garonne[1]. En 1928, il effectue son service militaire au 10e régiment de dragons puis retourne à Clairac en novembre 1929 pour y suivre les traces de ses parents dans le travail de la terre[2]. Cependant, en avril 1934, il décide de s'engager et fait un court passage au régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM) avant de passer, en juillet de la même année, au 19e régiment mixte d'infanterie coloniale[3]. Parti en Indochine avec ce régiment, il est promu caporal en mars 1936 et caporal-chef en juillet 1937[1]. De retour en France en 1938, il retrouve le RICM avant de partir à Beyrouth où il est muté au 24e régiment d'infanterie coloniale (24e RIC) en août 1939[3].

Seconde Guerre mondiale

modifier

Pierre Delsol est promu au grade de sergent en septembre 1939, au moment où se déclenche la Seconde Guerre mondiale[3]. N'acceptant pas l'armistice du 22 juin 1940, lui et les hommes de sa section suivent leur chef, le lieutenant Jean de Laborde-Noguez et rejoignent la 3e compagnie du 24e RIC commandée par le capitaine Raphaël Folliot qui a décidé de passer en Palestine pour poursuivre le combat[3]. Parti de Tripoli, la troupe rejoint les britanniques de l'autre côté de la frontière le 27 juin 1940[2]. Les volontaires français rassemblés au camp de Moascar à Ismaïlia en Égypte forment le 1er bataillon d'infanterie de marine (1er BIM)[3]. Au sein de ce dernier et aux côtés des britanniques, Delsol est engagé dans la guerre du désert en Libye[2]. Il s'illustre le 22 octobre 1940 lorsqu'il est blessé par des éclats de mine mais reste malgré tout à son poste et assure la sécurité de son groupe[2]. Après avoir pris part à la campagne de Syrie en juin 1941, il est promu sergent-chef[1].

Toujours avec le 1er BIM, intégré à la 1re brigade française libre indépendante du général Kœnig, il combat à nouveau en Libye puis est promu adjudant en avril 1942[3]. Du 27 mai au 11 juin, il participe à la bataille de Bir Hakeim[2]. Les survivants de celle-ci, renforcés par des hommes du bataillon du Pacifique, forment le Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP)[3]. En octobre 1942, Delsol et sa nouvelle unité prennent part à la seconde bataille d'El Alamein[2]. Après avoir combattu dans la campagne de Tunisie, il embarque le 3 mai 1944 vers l'Europe pour participer à la campagne d'Italie[2]. Dans la nuit du 11 au 12 mai, alors que tous les officiers ont été tués ou blessés pendant la prise du mont Girofano, Pierre Delsol prend le commandement de sa compagnie[3].

Promu sous-lieutenant, il participe au débarquement de Provence en accostant à Cavalaire le 16 août 1944[3]. À la tête de sa section, il s'illustre lors de la libération de la ville, notamment le 23 août lorsqu'il prend d'assaut une position ennemie au hameau de la Mauranne[2]. Il est alors blessé à l'épaule mais continue de combattre jusqu'à ce que l'ensemble de sa compagnie ait atteint sa position[2]. Hospitalisé plusieurs mois dans des hôpitaux de Marseille et Alger, il arrive en avril 1945 à Aix-en-Provence où il est affecté dans une école de cadres[1].

Après-guerre

modifier

Après la guerre, Pierre Delsol sert en Nouvelle-Calédonie de 1949 à 1952 et est promu capitaine en juillet 1951[1]. De 1954 à 1956, en Indochine, il commande une compagnie du 19e régiment mixte d'infanterie coloniale puis il retrouve la métropole et termine sa carrière militaire en 1961 à Fréjus[2]. Il occupe sa retraite dans diverses associations patriotiques et d'anciens combattants[3]. Pierre Delsol meurt le 2 juillet 1987 à Nice et est inhumé à Fréjus[1].

Décorations

modifier


     
     
     
     
Commandeur de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Médaille militaire
Croix de guerre 1939-1945 Médaille des blessés de guerre Croix du combattant volontaire
Avec agrafe "1939-1945"
Croix du combattant Médaille coloniale
Avec agrafes "Libye 1940-1941", "Bir Hakeim", "Libye 1942-1943",
"Tunisie", "Tripolitaine" et "Extrême-Orient"
Médaille commémorative
des services volontaires dans la France libre
Officier de l'ordre de l'Étoile noire
(Bénin)
Commandeur de l'Ordre du Nichan el Anouar
(Djibouti)
Bronze Star
(États-Unis)

Hommages

modifier
  • À La Garde, une rue a été baptisée en son honneur[4].

Références

modifier
  1. a b c d e et f « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. a b c d e f g h i et j Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
  3. a b c d e f g h i et j Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
  4. « Rue du capitaine Pierre Delsol - La Garde », sur Google Maps

Bibliographie

modifier

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier