Phénix (périodique)
Phénix, sous-titré « revue internationale de la bande dessinée », est un périodique français d'étude de la bande dessinée, de réédition patrimoniale[1] et de pré-publication[2] fondé en 1966 par Claude Moliterni et la Socerlid.
Phénix | |
Pays | France |
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Langue | français |
Périodicité | Trimestriel |
Format | A4 |
Genre | Bande dessinée - science-fiction - aventure - espionnage |
Prix au numéro | 4,5 FRF |
Fondateur | Claude Moliterni |
Date de fondation | octobre 1966 |
Date du dernier numéro | janvier 1977 |
Éditeur | Socerlid et Dargaud |
Ville d’édition | Paris |
Directeur de publication | R. Cottereau |
Rédacteur en chef | Claude Moliterni |
Comité éditorial | Pierre Couperie, Georges Fronval, Proto Destefanis, Edouard François |
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Il fait partie avec Giff-Wiff de la première vague de revues d'études francophones.
À partir du no 28 (1973), Phénix est édité par Dargaud à 30 000 exemplaires diffusés en kiosques.
Son 48e et dernier numéro est publié en 1977.
Conception
modifierA l'origine, Phénix est un bulletin de liaison entre membres de la Socerlid dans un style plus ambitieux que Giff-Wiff du début du Club de la Bande Dessinée.
Claude Moliterni est le fondateur de la revue. Scénariste, rédacteur en chef, auteur de romans policiers et de pièces radiophoniques, directeur de collection, il est omniprésent dans la revue. Ses articles sont surtout des comptes rendus de salon, d’exposition ou d’interviews.
La revue vit différentes phases. Elles suivent – ou précèdent, et influencent même parfois – l’évolution du genre. Moliterni ne fait pas une réelle analyse du médium BD.
Dans les premiers numéros, on trouve un article rétrospectif des soixante-dix ans de la BD, signé Maurice Horn et des articles sur Milton Caniff, Little Nemo, Alain Saint-Ogan, Blake et Mortimer ou Alex Raymond.
Dans le numéro 8, fin 1968, la revue publie une interview de Marcel Gotlib et un récit complet de Robert Gigi scénarisé par Moliterni.
Thierry Groensteen (Les Cahiers de la Bande Dessinée no 62), fait remarquer que Phénix, en multipliant les articles sur Hergé (douze), Edgar P. Jacobs (neuf) et Jacques Martin (cinq) contribue à faire d'eux les classiques et maîtres incontournables de la bande dessinée européenne. Seul André Franquin bénéficie de cinq articles parus. Pas un seul article de fond n'est rédigé sur Astérix. Ainsi Phénix oriente le monde de la bande dessinée, et ce, pendant des années.
La revue, d’abord préoccupée de faire plaisir à ses membres, fait ensuite un vrai travail de défrichage et d’apport critique sur le sang neuf qui bouscule les conventions. Les rôles entre les différents rédacteurs sont définis selon leurs propres passions et intérêts. De jeunes membres amènent un ton nouveau : Jean-Pierre Dionnet, par exemple, le premier à parler des Comics, de l’underground et des super-héros américains. Henri Filippini, Yves Frémion, Numa Sadoul font aussi partie de cette nouvelle génération de critiques. Ils auront, plus tard, un rôle important dans le milieu de la BD.
Histoire
modifierPhénix démarre en 1966 avec un tirage de trois mille exemplaires.
En 1973, il est repris par Dargaud, au numéro 28, et passe à trente mille.
Le changement d’éditeur entraîne un changement dans le contenu. La revue publie alors autant de bande dessinée que de rédactionnel. Cela provoque un grand changement dans la perception qu’a le public de la bande dessinée.
De nouveaux amateurs ont à leur disposition, en kiosque ou chez leur buraliste, des textes qui parlent sérieusement de leur passion. Ils vont pouvoir réfléchir sur celle-ci et non plus seulement la consommer sans modération… Cette période de la revue, moins intéressante sur le plan rédactionnel, a une grande importance : sa diffusion étendue la sort du fanzinat.
Phénix n’est pas la revue d’études sur la BD que seront Les Cahiers de la bande dessinée période Groensteen ou 9e Art. Elle est tout de même une revue d’historiographe et d’analyse ; elle a permis à de nombreux lecteurs de découvrir d’autres facettes d’un art qu’ils aiment. Elle a participé à faire de la BD un genre admis et pris au sérieux.
Elle le doit essentiellement à Pierre Couperie : pointilleux sur la vérification des sources, n’acceptant pas les erreurs de dates ou de noms, voulant relier la bande dessinée à l’Histoire de l’Art en général, il apparaît comme le premier vrai historien de la bande dessinée. Il explique dans Phénix 28 : « Rappelons cette règle d’or : tout renseignement fourni par une agence, un éditeur, un journal, un auteur, doit être tenu pour faux jusqu’à vérification. Neuf fois sur dix on s’aperçoit qu’il était effectivement faux… ». D’autres vont reprendre ce sérieux et ce côté méticuleux. Le défrichage et l’archivage de données peuvent commencer.
Bibliographie
modifier- : 70 ans de bandes dessinées, Alain Saint-Ogan, Milton Caniff[3].
- : Milton Caniff ?
- 2e trimestre 1967 : Alex Raymond (Flash Gordon, Jim la Jungle, Agent Secret X-9), Antonio Rubino, « Fascicules et brochures populaires d'autrefois » (2), « la dynastie Offenstadt », le Journal des voyages, le phylactère
- 3e trimestre 1967 : Science-fiction : Hergé, Edgar P. Jacobs, Raymond Poïvet, Scolari, Martin, etc.
- 4e trimestre 1967 : Le Rayon U (Jacobs): 1er épisode.
- 1er trimestre 1968 : Spécial Aviation; Le Rayon U (Jacobs) : 2e épisode.
- 3e trimestre 1968 : Hogarth, The Newlyweds de G. Mc Manus, Naggar, Le Rayon U (Jacobs): 3e et dernier épisode.
- Maison de la culture de Nevers, Panorama de la Bande dessinée
- Spécial Alain Saint-Ogan
- Orion le laveur de planètes, Gigi, Moliterni, Pogo, Ragnar, Les Daltons, Prince Valiant
- 5e salone internazionale dei Comics - Lucca - 1-15 nov 1969, Almanacco 1969, Rino Albertarelli, Hugo Pratt
- 1er trimestre 1970 : Brick Bradford, Orion le laveur de planètes, Milton Caniff
- 2e trimestre 1970 : Peanuts, Philippe Druillet, Don Winslow, Raoul et Gaston
- 4e trimestre 1970 : Gir, Hugo Pratt, Neal Adams
- 4e trimestre 1970 : Edgar P. Jacobs, Carmine Infantino, Le Roi de la police montée
- 1er trimestre 1971 : Bernard Prince, Gillain, Joe Kubert, Rube Goldberg
- 2e trimestre 1971 : Hugo Pratt, Caniff, Tillieux, Gil Kane
- 3e trimestre 1971 : Gotlib, Gigi, Mordillo, Blackmark
- Goscinny, Tchernia, Morris, Hogarth, Mulatier, Ricord
- Franquin : Spirou et Fantasio, 1er congrès de New York, Macherot : Clifton, De Sita
- Le père Lacloche, la BD japonaise, Gigi, John Halas et Joy Batchelor
- Fred, Red Ryder, Red Barry, Alain Saint-Ogan, Mandryka
- Frank Robbins, Godard, Loro, Jules, La BD Arabe
- : Spécial Franquin : Gaston - L'Elaoin Sdrétu - Trinca
- : L'underground, Crumb, Le Fantome, Lucca 8
- : Spécial Science-fiction
- : Rob-Vel, Joubert, Jacques Martin
- Crepax - Mort Cinder - Druillet - Gil Kane
- Hugo Pratt, Hergé, Crepax, Mort Cinder, Laloux, Topor
- Ulysse (Pichard/Lob), Anita (Crepax), Mort Cinder (Alberto Breccia/Hoesterheld), Kaza le Martien (dossier), Bob et Bobette (dossier), Vuzz (Druillet)
- Carmine Infantino (dossier), Tiger (dossier), Anita (Crepax), Mort Cinder (Breccia/Hoesterheld), Ulysse (Pichard/Lob), Forest, Mandryka, Vuzz (Druillet), Blondie (dossier)
- Anita (Crepax) + Ulysse (Pichard/Lob) + Félix le Chat (Dossier) + Vuzz (Druillet) + , etc.
- À Propos De Lucca 9 (Par Numa Sadoul) + Ulysse (Lob]/Pichard) + Vuzz (Druillet) + etc ...
- Guido Buzzelli (Par Fershid Bharucha) + Nevada Hill (Buzzelli) + Le Familiy Strip dans La B.D. franco-belge
- Nevada Hill (Buzzelli) + Modeste et Pompon (Dossier) + Vuzz (Druillet) + Le Fandom Américain + , etc.
- Mort Drucker + La Bande Dessinée Philippine + Ulysse (Jacques Lob / Georges Pichard) + The Spirit (Will Eisner) + , etc.
- Peter Foldes + Walt Kelly + La bande dessinée mexicaine + Ulysse (Pichard/Lob) + Pogo (Walt Kelly) + Les nouveaux naïfs + Yves Sinclair + Nevada Hill (Buzzelli)
- Frank Dickens + Yves Sinclair + Massimo Mattioli + La Bande Dessinée Yougoslave + La Ballade de la mer salée (B.D. De Hugo Pratt) + , etc..
- Carmine Infantino + La Ballade de la mer salée (Hugo Pratt) + Al Williamson + Orion Le Laveur De Planète (Gigi) + Pogo (Walt Kelly)
- (1974) Hugo Pratt, Don Martin, l'Encyclopédie Mondiale de la Bande dessinée par Couperie, Henri Filippini et Claude Moliterni + Don Martin, Alain Saint-Ogan, Gigi et Moliterni, Jean-Pierre Dionnet, Numa Sadoul, Yves Sainclair, Hugo Pratt (La Ballade de la mer salée)...
- Palacios (dossier), La Ballade de la mer salée (Hugo Pratt), René Pellos (dossier), Nevada Hill (Gourmelen/Buzelli), Mandrake (dossier), Ano 1870 (Alberto Breccia)
- Spécial Neal Adams
- Tillieux, Jack Davis, Edgar P. Jacobs, Rodolphe Töpffer
- Fred Harman, Rahan, Pellos, Tillie the Toiler, Alex Toth
- Walter Fahrer, Hergé, Gillon, Cazanave, Lobacev
- Bonvi, Corto Maltese, Brick Bradford, Frank Bellamy, Tintin
- Winsor McCay, Tintin, Lucifera, Ferdinand, Le Lone ranger, Gueri
- Barbarella, Paul Davis, Kit Carson, Fred, Floyd Gottfredson (l'indication « no 47 » en couverture est erronée ; c'est l'indication « no 48 » sur le dos qui est correcte)
Hors-série "Tarzan- Edgar Rice Burroughs/Harold Foster" (2e trimestre 1970). Existe en deux versions : Spécial Couleurs no 1 (avec 8 planches couleurs, prix de vente 45 francs) et Spécial no 1 (noir et blanc prix de vente 18 francs).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Patrick Gaumer, « Phénix », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 671-672.
- Thierry Groensteen, « Histoire de la revue Phénix », Les Cahiers de la bande dessinée, Grenoble, Glénat, no 62, , p. 48-52.
Lien externe
modifierNotes et références
modifier- Du sixième au treizième numéro un supplément de rééditions a été publié.
- À partir du huitième numéro.
- Le no 1 d'octobre 1966 existe en une seule version, sans rapport avec le hors-série no 1 sur Tarzan du 2e trimestre 1970 qui donna lieu à deux tirages, l'un couleurs et l'autre noir et blanc.