Paul Cazin
Paul Cazin est un écrivain français né à Montpellier le et mort à Aix-en-Provence le . Il a parcouru l'Europe, s'est particulièrement intéressé à la Pologne et à sa littérature. Il a du reste traduit du polonais, notamment le chef-d'œuvre d'Adam Mickiewicz : Messire Thaddée (Pan Tadeusz) qu'Andrzej Wajda a porté à l'écran, (film coproduit avec la France en 1999). Il résida cinquante ans à Autun, une rue de la ville porte son nom, il repose au cimetière de Paray-le-Monial.
Naissance |
Montpellier |
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Décès |
(à 81 ans) Aix-en-Provence |
Activité principale |
écrivain |
Distinctions |
Prix Marcelin Guérin (1921) Prix d’Académie (1923) Prix Lambert (1927) Prix Montyon (1934) Prix Broquette-Gonin (littérature) (1938) Prix d’Académie (1943) Prix Broquette-Gonin (littérature) (1958) |
Langue d’écriture | française |
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Biographie
modifierPaul Cazin est pensionnaire au petit séminaire de Rimont (diocèse d'Autun)[1] Lors de ses études supérieures littéraires à la Sorbonne il rencontre le comte Raczyński. Son premier voyage en Pologne a lieu en 1905, à Rogalin[2], comme précepteur des jeunes fils du comte Edward Raczyński, père. Cazin apprend le polonais et découvre la littérature polonaise, grâce à a la bibliothèque de Raczyński devenu son protecteur et qui l'aide financièrement[3].
Il se marie, en 1906, avec Marie Fauron de Chaligny, peintre. Elle meurt en 1935. Cazin rejoint l'Agence polonaise de presse à Paris puis le Comité franco-polonais (1909) et se lie d'amitié avec Kazimierz Woźnicki.
Mobilisé en 1914, il participe à toute la guerre. Il publie ses souvenirs en 1920, sous le titre de L'Humaniste à la guerre. Dans son ouvrage Témoins, Jean Norton Cru attribue à ce témoignage de combattant une valeur qui le fait figurer dans la catégorie n° I, c'est-à-dire celle qualifiée d'excellente par Norton Cru[4].
Il habite l'autunois en 1924. En 1932, il soutient une thèse de doctorat sur l'œuvre d’Ignacy Krasicki à l'Université de Lviv. Il soutient la même thèse en France en 1949, à Lyon, et obtient un doctorat français.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est anti-pétainiste et proche de la Résistance. Il livre un récit de la libération d'Autun survenue en , La Bataille d'Autun (1946).
En 1946, il se remarie en secondes noces avec Juliette Dutoit. Ils ont deux filles. Il est nommé chargé de cours de civilisation polonaise à l’université d'Aix-en-Provence. Il meurt en 1963, à l’âge de 82 ans, des suites d’un accident de la route. Après sa mort a été créée à Autun l'Association des amis de Paul Cazin, dont Marcel Barbotte est le premier président.
Il fut président d'honneur de l'association Splendide Bourgogne, fondée en 1963[5].
Œuvres de l'écrivain
modifier- 1920 : L'Humaniste à la guerre, Librairie Plon, prix Marcelin Guérin de l’Académie française en 1921
- 1921 : Décadi ou la Pieuse enfance, Librairie Plon
- 1924 : L'Alouette de Pâques, Librairie Plon
- 1925 : L'Hôtellerie du Bacchus sans tête, Librairie Plon
- 1925 : Le siège d'Autun, L. Marcellin (Autun)
- 1927 : Bestiaire des deux Testaments, Librairie Bloud & Gay, Paris 6e, collection "Ars et Fides"
- 1927 : Lubies, Librairie Plon
- 1934 : La Tapisserie des jours, poèmes en prose, Librairie Plon
- 1946 : La Bataille d'Autun (avec 30 lithographies originales de André Dulaurens), Saintyves
- 1948 : Paysages et types de Bourgogne
Traductions d'œuvres de la littérature polonaise
modifier- Zygmunt Krasinski, La Comédie non divine. Les Editions Noir sur Blanc, 2000.
- August Cieszkowski, Notre Père v.2-4, 1927-29.
- Józef Weyssenhoff, Vie et idées de Zygmunt Podfilipski. Paris, Gallimard, 1930; (Prix du PEN-club polonais)
- Józef Weyssenhoff, La vierge et la zibeline. Paris, Gallimard, 1930;(Prix du PEN-club polonais)
- Szymon Askenazy, Le prince Joseph Poniatowski
- Wacław Berent, Pierres vives. Paris, Gallimard, 1931.
- Adam Mickiewicz, Pan Tadeusz (Messire Thaddée). Traduction [en prose], introduction et notes par Paul Cazin. Paris, Garnier, (1936) ;
- Henryk Sienkiewicz, Le Gouffre noir. Paris, F. Nathan, 1934 ;
- Cyprian Norwid, Le Stigmate. Paris, Gallimard, 1932 ;
- Ludwik Hieronim Morstin, L'épi de la vierge. 1937;
- Jan Parandowski, Horloge solaire. 1961;
- Tadeusz Breza, La porte de bronze. 1962;
- Tadeusz Breza, L'office. 1963;
- Jarosław Iwaszkiewicz, Les demoiselles de Wilko. Paris, Éditions du Sagittaire, 1938. Œuvre portée à l'écran par A. Wajda (1979) ;
- Les Mémoires de Jean-Chrysostome Pasek. Gentilhomme polonais (1656-1688). Traduits et commentés par Paul Cazin. Paris, Société d'Édition «Les Belles Lettres», (s.d.) (Couronné par l'Académie Française)
- Tadeusz Boy-Zeleński, La plus aimée des reines, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1975.
- Gabriela Zapolska, Moralité de Madame Dulska, Varsovie, Université de Varsovie/Université Paris IV, 2011.
Prix littéraires
modifier- 1921 : prix Marcelin Guérin pour L’humaniste à la guerre.
- 1923 : prix d’Académie pour Les mémoires de Jean-Chrysostome Pasek, gentilhomme polonais (1656-1688).
- 1927 : prix Lambert.
- 1934 : prix Montyon pour les traductions de Mickiewicz.
- 1938 : prix Broquette-Gonin (littérature).
- 1943 : prix d’Académie.
- 1958 : prix Broquette-Gonin (littérature) pour l'ensemble de son œuvre.
Divers
modifier- Paul Cazin, Le prince-évêque de Warmie Ignace Krasicki (1735-1801). Paris, Bibliothèque Polonaise, 1940, (316p.). Très riche bibliographie et index.
- Paul Cazin, Le Génie latin et l'Esprit français en Pologne. Paris, Société Française de Librairie Gebethner & Wolff, 1935.
- Paul Cazin, Les Renaissances de la Pologne. Paris, Bibliothèque Polonaise, 1946.
- Paul Chovelon, « Paul Cazin, ambassadeur des lettres polonaises » article paru dans le quotidien Le Monde du .
- Jean-Pierre Valabrègue, Paul Cazin : L'hôtellerie du Bacchus sans tête, article paru dans la revue trimestrielle « Images de Saône-et-Loire » n° 165 de , pages 6 à 8.
Source
modifierArticle de Jean-Marc Brissaud dans Histoire de la littérature française du XXe siècle et Autun par Denis Grivot, 1967, p. 296.
Liens externes
modifier
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la littérature :
Notes et références
modifier- J.-Pierre Valabrègue, « Paul Cazin, l’écrivain qui aimait Autun », sur jejsl.com, Le journal de Saône-et-Loire, (consulté le )
- Danuta Knysz-Tomaszewska, « La double identité culturelle de Paul Cazin (1881-1963) », Slavica bruxellensia [En ligne], 8 | 2012, mis en ligne le 15 juin 2012, consulté le 21 août 2017. URL : http://slavica.revues.org/1065 ; DOI : 10.4000/slavica.1065
- À partir de 1910, Cazin signait souvent ses lettres Paweł Kaziński, déclarant ainsi son appartenance aux deux sources culturelles, française et polonaise.
- Cf. Témoins, éd. Les Etincelles, 1929 (pp. 137-145 et 923-924 de la réédition abrégée, Agone, Marseille, 2022).
- Présidence d'honneur qui, en raison de sa mort, passa dès 1964 au professeur Kenneth John Conant. Source : Mélanges d'histoire et d'archéologie offerts au professeur Kenneth John Conant par l'association Splendide Bourgogne, Éditions Bourgogne-Rhône-Alpes, Mâcon, 1977.