Pascal Paoli

homme politique corse, philosophe, militaire et homme des Lumières (1725-1807)
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Filippu Antone Pasquale Paoli, dit Pascal Paoli, né le à Morosaglia (Corse) et mort le à Londres (Royaume-Uni) est un homme politique, philosophe et militaire corse.

Pascal Paoli
Illustration.
Portrait de Pascal Paoli par Richard Cosway (Vers 1798, huile sur toile).
Fonctions
Général de la nation

(13 ans, 9 mois et 25 jours)
Élection
Prédécesseur Sebastiano Costa
Luigi Giafferi
Hyacinthe Paoli
Successeur Annexion au royaume de France
Biographie
Nom de naissance Filippu Antone Pasquale Paoli
Date de naissance
Lieu de naissance Morosaglia (Corse, République de Gênes)
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Londres (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande)
Sépulture Morosaglia (Haute-Corse)
Nationalité Corse
Père Hyacinthe Paoli
Diplômé de École militaire royale de Naples
Profession Militaire
Religion Catholicisme

Paoli fut le principal opposant à la domination génoise au XVIIIe siècle puis à la conquête française de l'île en 1769. En 1755, il est élu général de la nation et proclame l'indépendance de l'île. La République corse fut la plus longue expérience d'indépendance et Paoli mis sur pied les bases d'un État moderne, notamment en rédigeant presque intégralement la Constitution corse.

Après la défaite des forces corses à la bataille de Ponte-Novo, il fut contraint de s'exiler en Grande-Bretagne où il devient une figure célèbre. Il revient dans son île natale au début de la Révolution française, qu'il soutient dans un premier temps. Il rompt plus tard avec les révolutionnaires et contribue à la création du royaume anglo-corse qui dure de 1794 à 1796. Après la réoccupation de l'île par la France, il s’exile à nouveau en Grande-Bretagne où il meurt en 1807.

La figure de Paoli est un modèle pour beaucoup, y compris pour le jeune Napoléon Bonaparte, qui fut un patriote jusqu'à la rupture de la Corse avec la Révolution à l'été 1793. Néanmoins, les partisans de Paoli n'ont jamais digéré le ralliement précoce de la famille Bonaparte au royaume de France en 1769. Napoléon n'a jamais complètement dépassé son affection pour Paoli et a eu des sentiments mitigés à son égard tout au long de sa vie.

Sa personnalité et son action intéressent bien au-delà des seuls Corses ou des historiens. Son fort attachement à son île natale et à sa culture font de lui une figure inscrite dans son temps et un homme des Lumières qui a tissé des relations d'amitié ou épistolaires à travers toute l'Europe.

Origines et formation

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Origines familiales

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Maison natale de Paoli, devenue aujourd'hui un musée.

Pascal Paoli (Pasquale en italien) est né le 6 avril 1725 à Morosaglia, un petit village corse situé au nord-est de Corte dans la région de la Castagniccia, où se trouve la piève du Rostino[a]. Il est le plus jeune des enfants de Hyacinthe Paoli (Giacinto en italien), un patriote corse et militaire renommé, et de Dionisia Valentini[2]. Les Paoli font partie des notables insulaires grâce à sa mère, issue d'une vieille famille de caporali du quartier de Pastoreccia à Castello-di-Rostino[3], dont les ancêtres ont participé à la révolte de 1358, qui fut réprimée par Gênes et détruisit la seigneurie locale[4].

Dès sa naissance, Pascal Paoli est plongé dans un environnement où l'amour pour la patrie et le désir de liberté sont omniprésents. Mais son enfance prend rapidement une tournure difficile : en 1739, alors qu'il n'a que 14 ans, sa famille est contrainte à l'exil en Italie, suite à l’échec de la révolte corse contre la domination génoise. Son père a failli être arrêté par les forces génoises, en novembre 1733[1], et n'était au départ guère partisan de la révolte de 1729[5]. C'est le marquis de Maillebois, le chef du corps expéditionnaire français, qui a négocié le départ des chefs des insurgés avec Gênes, mais il n'a pas été sans contrainte. Plusieurs chefs ou proches des insurgés ont vu leurs biens détruits par les troupes françaises[6]. Le départ à Naples à lieu le [3].

Exil napolitain et formation

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L'exil en Italie n’est pas seulement un éloignement physique de sa terre natale, mais aussi une immersion dans un monde où les idées des Lumières commencent à se répandre. Le jeune Paoli, bien que privé de sa terre, s’imprègne des idées progressistes de l’époque, notamment celles prônant la liberté, l’égalité et la souveraineté des peuples[7]. Ces années en Italie vont profondément influencer sa vision politique et nourrir son rêve d'une Corse libre.

En Italie, Hyacinthe Paoli veille à ce que son fils reçoive une éducation de qualité, qui sera la clé de son développement intellectuel et politique. Il envisage que son fils devienne prêtre[8]. Pascal Paoli est admis à l'École militaire royale de Naples, où il étudie entre 1745 et 1749, où il étudie les sciences, la philosophie, et la littérature[9]. Il est particulièrement influencé par les travaux des philosophes des Lumières, tels que Montesquieu et Rousseau, qui prônent la séparation des pouvoirs et les droits naturels de l'homme. La traduction italienne de De l'esprit des lois paraît en 1751[10]. C'est également un lecteur attentif de Machiavel[11],[12]. Son professeur est Antonio Genovesi, l'un des intellectuels les plus en vue d'Italie à cette époque[13],[14]. Il est également un grand lecteur des auteurs antiques, notamment Polybe, Plutarque ou encore Tite-Live[15]. L'exil le rapproche de son père, avec lequel les rapports étaient plus distants jusqu'alors[16],[17].

Durant son adolescence, Paoli développe une grande maîtrise des langues, dont l'italien, le français, et le latin, ce qui lui permet de s’ouvrir aux pensées européennes. Cette éducation rigoureuse va forger en lui une pensée politique avancée, caractérisée par une forte aspiration à la justice sociale et à la liberté.

En 1741, il intègre le régiment Corsica, dont les officiers sont également corses. Il réside à Gaète avec son unité entre 1742 et 1743 avant de retourner à Naples. Il ne quitte pas son régiment jusqu'en 1749, mais se montre insatisfait de son évolution, même s'il est très bien noté par ses supérieurs[18],[19]. Lorsque son régiment est réformé en juillet 1749, il est transféré dans un autre régiment, le Real Farnese qui est stationné en Sicile. Là encore, beaucoup d'officiers sont originaires de Corse[20]. Pendant un temps, Paoli songe à s'engager dans l'armée française[21]. Mais cette envie est passagère, car Paoli ne songeait qu'à retourner dans son île natale[22]. La mort de Jean-Pierre Gaffory, l'un des chefs insurgés corses, tué dans une embuscade en octobre 1753, va précipiter ce retour[23],[24].

Chef de la Corse indépendante ()

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Pascal Paoli est une figure emblématique de l’histoire corse, reconnu pour son rôle crucial dans l’établissement d’un État corse indépendant et démocratique entre 1755 et 1769. Son leadership politique et ses réformes ont jeté les bases d'une expérience unique de souveraineté insulaire en Europe, à une époque où les idées des Lumières commençaient à se diffuser.

Contexte de l'arrivée au pouvoir

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Au milieu du XVIIIe siècle, la Corse était en proie à une lutte pour l'indépendance contre la République de Gênes, qui dominait l'île depuis plusieurs siècles. Le , après des années de résistance sporadique et de guerre civile, Pascal Paoli est élu Général de la nation corse[b] lors de la consulte d'Orezza, après avoir battu l'autre candidat, Mario-Emmanuel Matra[26]. Il devint de facto le leader de l'île et entreprit de mettre en place un État indépendant.

La mise en place d'un État indépendant

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L'une des réalisations les plus remarquables de Pascal Paoli fut l'élaboration de la Constitution corse en 1755, souvent considérée comme l'une des premières constitutions démocratiques de l'époque moderne. Ce document instituait un régime républicain avec une séparation des pouvoirs, en partie inspiré par Montesquieu[27]. Paoli souhaitait créer un État moderne, basé sur le droit et la participation populaire. Conformément à la Constitution, Paoli est nommé à vie[28].

La Constitution prévoyait notamment :

  • Une Assemblée législative élue par suffrage universel masculin (la Diète), ce qui était exceptionnel pour l’époque. Tous les hommes adultes âgés de 25 ans avaient le droit de vote[29], un droit qui ne sera instauré en France qu’en 1792.
  • Un exécutif dirigé par le Général en chef, c'est-à-dire Paoli lui-même, assisté par un Conseil d'État qu'il préside[28].
  • Un système judiciaire indépendant, garantissant le respect des lois et des libertés, où la peine de mort est instaurée notamment pour tenter d'enrayer le phénomène de vendetta, très présent sur l'île depuis le IXe siècle.

Une œuvre politique volontariste

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Politique économique et réformes administratives

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Paoli entreprit également une série de réformes administratives et économiques pour renforcer la cohésion de l'État corse. Il mit en place une administration centrale efficace, basée à Corte, la capitale de facto de la Corse indépendante, puis de jure à partir de mai 1761[30]. Cette administration centralisée était chargée de gérer les affaires courantes, de collecter les impôts, et de maintenir l'ordre.

Sur le plan économique, Paoli encouragea le développement de l'agriculture, vitale pour une île principalement rurale. Il introduisit des mesures pour améliorer la production agricole, comme la distribution de terres aux paysans et l'encouragement à la culture de nouveaux produits, tels que la pomme de terre[31]. Ces réformes avaient pour but d’assurer l'autosuffisance de l'île et de réduire sa dépendance envers les importations.

Vers un État-nation

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Paoli était convaincu que l'éducation était essentielle pour le développement de la Corse. En 1765, il fonda l'Université de Corte, la première institution d'enseignement supérieur sur l'île[32]. Cette université devait former une élite intellectuelle corse capable de gouverner et de défendre les intérêts de la nation. Paoli soutint également l'enseignement primaire, afin que chaque citoyen puisse recevoir une éducation de base.

Paoli chercha à promouvoir une identité nationale corse forte, en encourageant l'usage de la langue corse et en développant une culture insulaire distincte. Cette approche visait à unir les Corses autour d'une identité commune, distincte de celle des Génois ou des autres puissances étrangères.

Politique étrangère

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Sur le plan international, Paoli chercha à obtenir la reconnaissance de l'indépendance corse par les grandes puissances européennes. Il envoya des émissaires en Angleterre, en France et dans d'autres pays, mais les grandes nations hésitèrent à reconnaître officiellement l'indépendance corse, de peur de se mettre à dos Gênes ou d'autres puissances.

Paoli renforça également les forces armées corses, organisant une milice nationale pour défendre l'île contre les tentatives de reconquête génoise. C'est la raison pour laquelle il fonde L'Île-Rousse en 1761, car les Génois restaient maîtres des autres villes portuaires[33]. Cependant, il savait que la survie de l'indépendance corse dépendait aussi de l'appui extérieur.

La chute du régime

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Gênes s'avère incapable de reprendre la situation en main depuis la révolte de 1729, et se voit humiliée à deux reprises : d'abord en devant lever le siège de Furiani à l'été 1763 où les forces corses l'emportèrent en étant largement inférieures en nombre[34] ; puis, en 1767, lorsque Paoli entreprit avec succès la conquête de l'île de Capraia[35]. La sérénissime a sollicité l'aide du royaume de France à plusieurs reprises depuis 1738, y compris après 1755. Deux traités sont signés à Compiègne, en 1756 et 1764, la présence française étant seulement interrompue par le tournant de 1759 lors de la Guerre de Sept Ans. Ainsi, en 1768, Gênes vend ses droits de souveraineté sur l'île au royaume de France, ce qu'entérine le Traité de Versailles.

À l'intérieur, Paoli doit lutter contre les partisans génois, mais aussi contre le « parti français », très puissant en particulier dans le Delà des Monts (le sud de l'île). Son opposant lors de la consulte de juillet 1755, Mario-Emmanuel Matra, lui livre pendant deux ans une lutte acharnée avant d'être tué lors d'une retraite hasardeuse près d'Aléria[36]. Hormis les villes côtières, Paoli contrôle la totalité de l'île à partir de 1762.

Des troupes sont déployées pour reprendre le contrôle de l'île. La résistance corse, bien que valeureuse en particulier lors de la bataille de Borgo, est surpassée par la supériorité militaire française. De plus, un complot est organisé pour tenter de livrer Paoli aux troupes françaises. Découverts, les instigateurs sont exécutés[37]. La bataille de Ponte-Novo, le , est l'affrontement décisif où les forces corses sont vaincues par les troupes françaises dans un combat parfois confus[38]. Cette défaite marque la fin de la République corse et l'annexion officielle de l'île par la France. Conscient que la lutte ne peut se poursuivre sans mettre en danger la population corse, Paoli décide de s'exiler en Angleterre. Ce choix est motivé par son désir de continuer la lutte pour l'indépendance à l'étranger et d'éviter une répression sanglante sur son île natale. Il quitte donc Corte pour Vivario, puis s'embarque à Porto-Vecchio le en compagnie de 300 fidèles sur un navire anglais[38],[39].

Le premier exil ()

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Arrivé en Angleterre, Paoli est accueilli comme un héros. Il bénéficie du soutien de plusieurs personnalités influentes, telles que l'écrivain Samuel Johnson et l'homme politique Edmund Burke. Pendant son exil, il continue de promouvoir la cause de l'indépendance corse, tout en s'imprégnant des idées politiques anglaises. Il est souvent invité dans les cercles intellectuels londoniens, où il partage son expérience de la guerre pour l'indépendance et ses idées sur le gouvernement et la liberté.

L'exil permet également à Paoli de réfléchir sur les erreurs commises et de repenser ses stratégies. Il entretient une correspondance active avec ses partisans en Corse et en Europe, tentant de maintenir l'espoir d'une future libération de l'île.

Le retour en Corse ()

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Contexte politique

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Au moment où Pascal Paoli revient en Corse, la France est en pleine Révolution. Les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité résonnent particulièrement avec les aspirations d'indépendance des Corses. Le décret du 30 novembre 1789, qui rattache officiellement la Corse à la France comme un département, est perçu par certains comme une opportunité d'intégrer les valeurs républicaines tout en maintenant une certaine autonomie insulaire. C'est dans ce contexte que Pascal Paoli est invité par l'Assemblée nationale à revenir en Corse, après plus de 20 ans d'exil en Grande-Bretagne.

Le retour au pouvoir

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L'arrivée triomphale

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Paoli débarque en Corse en juillet 1790. Son retour est triomphal, accueilli par une population enthousiaste qui voit en lui le libérateur de l'île et le symbole de la résistance corse contre la domination étrangère. Très vite, Paoli reprend les rênes du pouvoir avec le soutien des patriotes corses, bien que les tensions internes commencent à se manifester.

Un pouvoir contrarié

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À son retour, Paoli s'efforce de mettre en place un gouvernement qui concilie les aspirations corses avec les idéaux révolutionnaires français. Il réorganise l'administration, renforce l'éducation et tente de moderniser l'île. Cependant, son désir d'autonomie pour la Corse le met en conflit avec le gouvernement révolutionnaire à Paris, notamment après la chute de la monarchie en 1792 et l'instauration de la Première République.

Les divisions se creusent entre les partisans d'une Corse plus autonome sous la protection de la France et ceux qui veulent une intégration plus complète au sein de la République. Paoli, en s'opposant aux Jacobins et à leur centralisation du pouvoir, commence à perdre le soutien du gouvernement français. Les tensions atteignent leur paroxysme en 1793, lorsqu'il est accusé de trahison par la Convention nationale en ayant fait échouer l'expédition de Sardaigne sans le moindre fondement.

L'appel à l'Angleterre

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En 1794, face à la pression croissante de la France révolutionnaire, Paoli décide de s'allier aux Britanniques pour préserver l'indépendance de la Corse. Il négocie avec l'amiral britannique Samuel Hood pour que la Corse devienne un protectorat britannique, tout en conservant une large autonomie. En juin 1794, les troupes britanniques débarquent en Corse et, avec l'aide des Paolistes, chassent les forces républicaines françaises.

Une constitution est établie, et en 1794, le Royaume anglo-corse est proclamé, avec Paoli comme président de l'Assemblée corse. Cependant, cette indépendance sous protection britannique est de courte durée. Paoli se retrouve rapidement marginalisé par les Britanniques, qui préfèrent traiter directement avec la noblesse corse. Le vice-roi Gilbert Elliot appuie ouvertement Charles André Pozzo di Borgo et obtient de William Pitt le Jeune le départ de l'île de Paoli en octobre 1795.

Second exil et dernières années ()

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En juin 1795, Paoli décide de prendre du recul et se retire à Monticello. Quelques mois plus tard, il quitte l'île définitivement en embarquant à Saint-Florent le en direction de Livourne, première étape de son nouvel exil[40].

En Angleterre, Paoli est accueilli en héros par certains cercles qui voient en lui un symbole de la lutte pour la liberté. Cependant, avec le temps, l'intérêt pour la cause corse s'effrite, et Paoli vit une existence relativement isolée. Il réside principalement à Londres, mais aussi dans d'autres localités anglaises, menant une vie discrète. Il consacre une partie de son temps à l'écriture et à la réflexion sur les événements tumultueux de sa vie et sur l'avenir de la Corse. Malgré la distance, il reste profondément attaché à son île, en suivant de près les évolutions politiques qui s'y déroulent.

Bien que loin de sa terre natale, Paoli demeure un personnage respecté. Il continue d'entretenir des relations avec des personnalités influentes de l'époque, notamment les cercles politiques et intellectuels anglais. Cependant, son rêve de voir une Corse indépendante s'éloigne de plus en plus. En 1796, Napoléon Bonaparte, un autre Corse qui avait pourtant été son protégé, prend le contrôle de l'île, scellant ainsi le destin de la Corse sous domination française. Le Premier consul tente d'ailleurs de le faire rentrer d'exil, mais Paoli s'y refusa[41].

Pascal Paoli passe les dernières années de sa vie dans une relative tranquillité, bien que son état de santé décline progressivement. En 1807, à l'âge de 81 ans, il s'éteint en Angleterre, loin de sa Corse bien-aimée, le vers 23 heures 30[42]. Ses funérailles sont discrètes, mais son héritage perdure. Bien que son rêve d'une Corse libre ne se soit jamais réalisé de son vivant, son nom reste gravé dans l'histoire comme celui du père de la nation corse.

Hommages

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Depuis sa mort à Londres en 1807, Pascal Paoli a été célébré à maintes reprises, aussi bien en Corse qu'ailleurs, à travers des cérémonies, des monuments, et des écrits. Ces hommages posthumes témoignent de l'impact profond qu'il a eu sur son peuple et au-delà.

Le retour des cendres

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L'un des hommages les plus significatifs à Pascal Paoli a été le retour de ses cendres en Corse, le . Ses restes, rapatriés depuis Londres, ont été inhumés dans sa maison natale à Morosaglia[43], transformée depuis en musée en son honneur. Cet événement a été marqué par une grande ferveur populaire et a renforcé l'attachement des Corses à leur héros national.

Monuments et lieux

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De nombreux monuments ont été érigés en l'honneur de Pascal Paoli. Parmi eux, le plus emblématique est sans doute la statue de bronze qui trône sur la place Saint-Nicolas à Bastia, inaugurée en 1864. Cette statue, œuvre du sculpteur Vital-Dubray, symbolise la reconnaissance de Paoli en tant que héros national corse.

De plus, de nombreuses écoles, places, rues et institutions portent son nom, non seulement en Corse, mais aussi en France et à travers le monde. Ces lieux sont autant de témoignages de la vénération portée à Paoli et de la volonté de perpétuer son souvenir.

Manifestations culturelles

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Chaque année, des commémorations sont organisées pour célébrer la mémoire de Pascal Paoli, notamment le 8 avril, jour de sa naissance. Ces événements incluent des conférences, des colloques, des expositions et des manifestations culturelles qui mettent en lumière son œuvre et son héritage.

En 2007, à l'occasion du bicentenaire de sa mort, la Corse a rendu un hommage exceptionnel à Paoli, avec une série d'événements qui ont réuni historiens, écrivains, artistes, et politiciens. Ce bicentenaire a été l'occasion de revisiter son héritage et d'examiner l'actualité de ses idées dans le contexte contemporain.

Pascal Paoli a également fait l'objet de nombreuses études historiques et de biographies qui ont cherché à comprendre et à analyser son rôle dans l'histoire de la Corse et de l'Europe. Ces ouvrages, écrits par des historiens, des politologues, et des écrivains, ont contribué à faire de Paoli une figure incontournable de l'histoire européenne.

Notes et références

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  1. La date de naissance a longtemps été questionnée par les historiens, jusqu'à ce que l'historien et archiviste Paul Graziani retrouve son acte de baptême où il est écrit[1] :

    «  Le septième jour d'avril, l'an du Seigneur mil sept cent vingt-cinq. Philippe-Antoine-Pascal, fils de Hyacinthe et Denise. Issu de légitime mariage, il a été baptisé par moi soussigné : sa naissance est du jour précédent. Parrain et marraine : Antonio Vittini et La Porta d'Ampugnani, Barbara Maria, épouse de Giancinto de la Stretta.  »

  2. Le titre complet est « Général de la Nation et de l'Immaculée Conception en son royaume de Corse »[25].

Références

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Voir aussi

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