Os clitoridien

os génital présent chez certaines femelles de mammifère

L'os clitoridien, aussi appelé os clitoris, os clitoridis ou baubellum, est un os génital présent chez certaines femelles de mammifères, tous les individus d'une espèce donnée ne le possédant pas. Il est l'équivalent du baculum (« os pénien »). Sa fonction n'est pas connue.

Os clitoridien
Détails
Système

Histoire

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L'os clitoridien est décrit dès 1666 par Claude Perrault chez la loutre (« Le clitoris était composé de membranes et de ligaments, qui enfermaient un os long de deux lignes. ») et chez la lionne (« Le gland du clitoris était osseux, ainsi que nous l'avons trouvé dans une loutre. »[1])

Le terme d'os clitoridis est utilisé en 1819 par Friedrich Sigismund Leuckart chez le singe capucin[2].

Il a été nommé baubellum par Guy Chester Shortridge en 1934[3] mais il s'agit sans doute d'un euphémisme de bienséance, bien moins commun en tout cas que le baculum mâle. Les termes latins os clitoris ou os clitoridis sont le plus souvent rencontrés dans les publications scientifiques.

Répartition

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L'os clitoridien a été décrit chez des espèces appartenant aux ordres des chiroptères, primates, rongeurs et carnivores[4]. Comme pour le baculum, cette large répartition au sein des mammifères suggère un caractère primitif qui a été perdu chez certaines branches phylogénétiques.

Selon les espèces, la présence de l'os clitoridien est variable. Layne ne l'a observé par exemple que dans 30 % des écureuils roux d'Amérique du Nord examinés (genre Tamiasciurus)[5]. Sa présence est encore plus rare chez la chienne : 3 % (6 sur 200) sur un échantillon radiologique de cockers américains et 2 % (4 sur 200) de braque allemand à poil court[6].

Description

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Les formes sont très variables d'une espèce à l'autre. La taille est souvent très petite :

Développement

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L'os clitoridien est souvent présent ou important pendant la phase embryonnaire ou immature, pour ensuite décroître avec l'âge. Chez le morse par exemple, la taille de l'os a tendance à diminuer avec l'âge[9].

Fonction

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Aucune utilité de ce petit os n'a été mise en évidence[11]. Pour certains, la répartition selon les espèces serait la même que celle de l'os pénien[10]. L'os clitoridien serait un équivalent sans fonction de l'os pénien, persistant ou disparaissant lors de la différenciation sexuelle, sous influence hormonale : en traitant des rates par de la testostérone, il a été observé une persistance ou un accroissement de la taille de l'os[12].

Clitoris ossifié chez une femme

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Le médecin danois du XVIIe siècle Thomas Bartholin rapporte l'histoire (authentique ?) d'une courtisane vénitienne dont le clitoris devint osseux et blessait ainsi ses clients[13].

Bibliographie

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  • (en) Layne, J.N., « The os clitoridis of some North American Sciuridae », J. Mamm., no 35,‎ , p. 357-366 (lire en ligne)
  • (en) Layne, J.N., « The os genitale of the red quirrel, Tamiasciurus », J. Mamm., no 33,‎ , p. 457-459 (lire en ligne)
  • (en) Leonard Janet et Alex Cordoba-Aguilar, The Evolution of Primary Sexual Characters in Animals, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 452
  • (en) WH Burt, Bacula of North American Mammals, Museum of Zoology, University of Michigan, (lire en ligne), p. 6

Liens externes

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Des photographies sont disponibles :

Notes et références

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  1. Claude Perrault, Mémoires pour servir à l'histoire naturelle des animaux, Arkstee & Merkus, (lire en ligne), p. 24 & 152
  2. (de) Friedrich Sigismund Leuckart, Zoologische Bruchstücke, Leuckart, (lire en ligne), p. 41
  3. (en) G. C Shortridge, The mammals of South West Africa : A biological account of the forms occurring in that region, William Heinemann Ltd, , p. 327 (note de bas de page)
  4. (en) Layne, J.N., « The os clitoridis of some North American Sciuridae », J. Mamm., no 35,‎ , p. 357-366 (lire en ligne)
  5. (en) Layne, J.N., « The os genitale of the red quirrel, Tamiasciurus », J. Mamm., no 33,‎ , p. 457-459 (lire en ligne)
  6. (en) Kutzler M., Keller G.G. et Smith F., « Os clitoridis incidence on radiographs submitted for coxofemoral dysplasia evaluations », dans 7th International Symposium on Canine and Feline Reproduction, ISCFR 2012 July 26‐29,, Whistler, Canada, (lire en ligne)
  7. (en) Carraway LN et Verts BJ, « Aplodontia rufa », Mammalian species, no 451,‎ , p. 2 (lire en ligne [PDF])
  8. a et b (en) H. Burrows, Biological Actions of Sex Hormones, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 226
  9. a et b (en) Leonard Janet et Alex Cordoba-Aguilar, The Evolution of Primary Sexual Characters in Animals, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 452
  10. a et b (en) WH Burt, Bacula of North American Mammals, Museum of Zoology, University of Michigan, (lire en ligne), p. 6
  11. Pascal Picq et Philippe Brenot, Le Sexe, l’Homme et l’Évolution, Odile Jacob, (lire en ligne), p. 234
  12. (en) Brian K. Hall, Bones and Cartilage : Developmental and Evolutionary Skeletal Biology, Academic Press, (lire en ligne), p. 344
  13. (la) Thomas Bartholin, Historiarum anatomicarum, cent. III, hist. 69 (lire en ligne), p. 95