Ordination des femmes dans l'Église catholique
L'ordination de femmes, dans l'Église catholique romaine, est exclue par le droit canon qui dispose que « seul un homme baptisé reçoit validement (en) l'ordination sacrée » (Can. 1024)[1].
Depuis la fin du XXe siècle, la question de l'ordination des femmes a été un sujet de controverse et de revendications qui a suscité des affirmations doctrinales constantes de la part du Saint-Siège. Parmi celles-ci, la lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis (1994) et le motu proprio Ad Tuendam Fidem (1998) du pape Jean-Paul II sur « les vérités tranchées de manière définitive et devant être tenues par tous » (accompagné par un document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour l'expliciter). La lettre officielle De gravioribus delictis () rappelle également l'excommunication encourue aussi bien pour celle qui tente de recevoir cet ordre sacré que pour celui qui tente de conférer un ordre sacré, avec en plus pour ce dernier une possible déposition (art. 5). La constitution apostolique Pascite gregem Dei () ajoute la possibilité d'un renvoi de l'état clérical.
Selon ces documents, la question de l'ordination des femmes ne se pose pas simplement sur le plan de la discipline ou de la pastorale, mais fait intervenir des questions théologiques et doctrinales centrées sur la nature de l'ordination. En d'autres termes, l'invalidité (en) provient selon ces documents de raisons théologiques fondamentales, et non pas seulement du fait que le Code de droit canonique l'a déclaré. En ce sens, l'Église considère que, même si le Code n'en parlait pas, ces ordinations seraient quand même invalides .
Positions théologiques
modifierLes fondements théologiques de l'exclusion des femmes du ministère religieux catholiques sont exposées dans la déclaration Inter Insigniores de la Congrégation pour la Doctrine de la foi en 1976. Le document rappelle que la question du sacerdoce ne saurait être abordée sous l'angle de l'égalité des droits[2] :
« C’est méconnaître complètement la nature du sacerdoce ministériel que de le considérer comme un droit : le baptême ne confère aucun titre personnel au ministère public dans l’Église. Le sacerdoce n’est pas conféré pour l’honneur ou l’avantage de celui qui le reçoit, mais comme un service de Dieu et de l’Église ; il fait l’objet d’une vocation expresse, totalement gratuite : « Ce n’est pas vous qui m'avez choisi ; c’est moi qui vous ai choisis et institués ». »
Le prêtre agissant in persona Christi
modifierSelon le Catéchisme de l'Église catholique, « le sacrifice du Christ et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice » (art. 1367)[3]. « C’est le Christ lui-même, grand prêtre éternel de la nouvelle Alliance, qui, agissant par le ministère des prêtres, offre le sacrifice eucharistique. Et c’est encore le même Christ, réellement présent sous les espèces du pain et du vin, qui est l’offrande du sacrifice eucharistique » (art. 1410)[4].
Aussi, la déclaration Inter Insigniores, rappelle que « l'évêque ou le prêtre, dans l'exercice de son ministère, n'agit pas en son nom propre, in persona propria : il représente le Christ qui agit par lui ». Dans la célébration de l'Eucharistie, « il agit alors non seulement par l'efficacité que lui confère le Christ, mais in persona Christi, tenant le rôle du Christ, au point d'être son image même, lorsqu'il prononce les paroles de la consécration. » Or, « il n'y aurait pas cette « ressemblance naturelle » qui doit exister entre le Christ et son ministre si le rôle du Christ n'était pas tenu par un homme [...]. » En effet, « l'incarnation du Verbe s'est faite selon le sexe masculin : c'est bien une question de fait, mais ce fait, loin d'impliquer une prétendue supériorité naturelle de l'homme sur la femme est indissociable de l'économie du salut. »[2]
Certains tenants de l'ordination des femmes arguent qu'un prêtre ne représente pas le Christ, agissant en son nom et non à sa place. Ils rappellent que le sacrement du baptême est accessible aux femmes puisqu'il est en fait possible à tout homme ou femme, même non croyant, de baptiser une personne en danger de mort. Ils considèrent que ce sacrement se donne également in persona Christi[5] (mais pas in personna Christi capitis). Cependant, une telle conception de l'action sacerdotale, où les prêtres agissent au nom de et non à la place du Christ s'éloigne de la doctrine catholique traditionnelle sur le sacerdoce et l'Eucharistie.
Les évêques comme successeurs des apôtres
modifierD'autres partisans de l'ordination des femmes estiment que le fait que le prêtre agisse in persona Christi est lié au sacrement de l'Ordre reçu par le prêtre (et à un degré plus élevé, par l'évêque) et non à son sexe. Ils mettent donc en doute l'invalidité de l'ordination des femmes enseignée dans les divers documents doctrinaux. Une mosaïque romaine du IXe siècle est interprétée par certains auteurs comme témoignant d'un exemple passé d'épiscopat féminin[6] comme il a pu exister un diaconat féminin.
Les Évangiles mentionnent que le Christ a choisi comme apôtres ceux qu’il voulait (Mc 3,13-14 ; Jn 6,70) et il l’a fait en union avec le Père, « par l’Esprit Saint » (Ac 1,2), après avoir passé la nuit en prière (Lc 6,12).) L'Église catholique pense que, puisque Jésus a choisi des hommes comme apôtres, l’Église - le Corps du Christ - fidèle au choix du Seigneur, appelle des hommes à Son service. Ainsi le Catéchisme de l'Église catholique, en 1992, rappelle que : « Le Seigneur Jésus a choisi des hommes pour former le collège des douze apôtres, et les apôtres ont fait de même lorsqu'ils ont choisi les collaborateurs qui leur succéderaient dans leur tâche. Le collège des évêques, avec qui les prêtres sont unis dans le sacerdoce, rend présent et actualise jusqu'au retour du Christ le collège des douze. L'Église se reconnaît liée par ce choix du Seigneur lui-même. C'est pourquoi l'ordination des femmes n'est pas possible »[7].
Dans la lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis du , le pape Jean-Paul II confirme solennellement cette position : « C'est pourquoi, afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église »[8]. La Congrégation pour la doctrine de la foi a précisé que ce document n'entre pas dans le champ du magistère extraordinaire, mais qu'il relève bel et bien de l'infaillibilité au titre du magistère ordinaire : il fait donc partie du « dépôt de la foi », comme vérité issue des écritures saintes, constamment conservée par la Tradition de l'Église[9].
Certains théologiens ont regretté une telle décision, ainsi le dominicain Claude Geffré estime qu'« on assiste à une extension considérable du pouvoir d'infaillibilité du pape dans la mesure où il peut promulguer un enseignement comme définitif et irrévocable sans consultation préalable de l'épiscopat mondial »[10].
La complémentarité des sexes dans la doctrine catholique
modifierLa mise en question la plus radicale des positions de l'Église catholique sur l'ordination des femmes porte sur la conception de la différence des sexes elle-même. L'Église est en effet attachée à l'idée de complémentarité et d'égalité de dignité[11]. L'interchangeabilité des sexes est perçue comme un leurre. Dans cet ordre d'idée, le décret Presbyterorum Ordinis de 1965 rappelle que l'Église catholique s'appuie notamment sur un passage de l'épître aux Romains[12] pour comprendre la différence faite dans l'accès au sacerdoce : « (...) même Seigneur, voulant faire des chrétiens un seul corps, où tous les membres n'ont pas la même fonction (Rom. 12, 4), a établi parmi eux des ministres qui, dans la communauté des chrétiens, seraient investis par l'Ordre du pouvoir sacré d'offrir le Sacrifice et de remettre les péchés »[13].
Pour l'Église, continuer l'œuvre de Dieu est le devoir de chaque être humain ; il doit le faire selon sa vocation (qui est un appel reçu). Celle-ci peut être de transmettre la vie pour certains ; de transmettre les moyens de faire son salut pour quelques autres. Ainsi, la maternité comme l'ordination sont non des droits mais des possibilités auxquelles chacun peut répondre librement s'il y est appelé. Dans Mulieris Dignitatem, Jean-Paul II indique ainsi que la femme participe à la création de la vie à un degré d'intimité particulier : « L'homme, même s'il prend toute sa part dans cette fonction des parents, se trouve toujours « à l'extérieur » du processus de la gestation et de la naissance de l'enfant, et, à bien des égards, il lui faut apprendre de la mère sa propre « paternité » » ; « il faut donc que l'homme ait pleinement conscience de contracter une dette particulière envers la femme, dans leur fonction commune de parents »[14].
Un simple attrait, aussi noble soit-il, ne constitue pas une vocation ; celle-ci doit être reçue et non pas seulement ressentie. Ainsi pour l'Église, l'attrait d'une femme au sacerdoce, tout noble et généreux qu'il soit, ne constitue pas un droit à le recevoir[15] ; de même, beaucoup d'hommes, pensant avoir la vocation sacerdotale, se voient réorientés au séminaire vers une vocation laïque.
Mgr Léonard, l'archevêque de Malines-Bruxelles, résume ainsi : « Si donc l’Église n'ordonne pas des prêtres, ce n'est évidemment pas parce que les femmes auraient moins de générosité, d'intelligence ou de compétence, ce qui serait une contre-vérité manifeste ; c'est simplement parce que la femme ne peut se tenir symboliquement dans le rôle de l'époux et du père ! »[16]. À cette complémentarité des rôles de l'homme et de la femme, il associe également la complémentarité « Christ/Église », « époux/épouse », en s'appuyant sur l'importance du symbolisme dans la psychologie.
Plusieurs théologiens souhaitent un débat sur la question de l'ordination des femmes. Le Père Rigal, dans son livre l’Église à l'épreuve de ce temps (Paris, éd. Cerf, 2007) cite entre autres le Cardinal Daniélou, le Père Yves Congar et le Cardinal Martini qui, en 1996, estimaient que la question devrait être discutée en Concile.
Responsabilités confiées aux femmes dans l'Église catholique
modifierDiaconesses
modifierLe titre de diaconesse a existé par le passé[évasif] au sein de l'Église. Une Phœbé aurait été diaconesse : Paul de Tarse la recommande dans Romains, XVI, 1-3. Ces diaconesses étaient des veuves et des vierges chargées de catéchèse, assistance au baptême des femmes, animation de prières[17].
Le concile de Vatican II a rétabli le diaconat comme un état permanent, les diacres étant spécifiquement chargés « d'administrer solennellement le baptême, de conserver et de distribuer l'eucharistie, d'assister au mariage au nom de l'Église et de le bénir, de porter le viatique aux mourants, de lire aux fidèles la Sainte Écriture, d'instruire et d'exhorter le peuple, de présider le culte et la prière des fidèles, d'administrer les sacramentaux, de présider au rite des funérailles et de la sépulture »[18]. Ce rôle du diacre permanent a une certaine ressemblance avec celui que tiennent les pasteurs protestants dans leur communauté. Cependant, le diaconat est également un des trois degrés du même sacrement (sacrement de l'ordre) que reçoivent les prêtres et les évêques :
- « La doctrine catholique, exprimée dans la liturgie, le Magistère et la pratique constante de l'Église, reconnaît qu'il existe deux degrés de participation ministérielle au sacerdoce du Christ : l'épiscopat et le presbytérat. Le diaconat est destiné à les aider et à les servir. C'est pourquoi le terme sacerdos désigne, dans l'usage actuel, les évêques et les prêtres, mais non pas les diacres. Néanmoins, la doctrine catholique enseigne que les degrés de participation sacerdotale (épiscopat et presbytérat) et le degré de service (diaconat) sont tous les trois conférés par un acte sacramentel appelé « ordination », c'est-à-dire par le sacrement de l'Ordre[19] ».
La doctrine et la discipline catholique romaine ne conçoit pas d'ordination sacramentelle de femmes à quelque degré que ce soit. Le pape Benoît XVI aurait envisagé d'instaurer le lectorat (qui, dans la tradition, est un ordre mineur, non sacramentel) pour les femmes, ce que certains refusent absolument car ce serait un pas vers le sacrement de l'Ordre.[réf. nécessaire] Le lectorat institué a été ouvert aux femmes en 2021 par le Pape François dans sa lettre apostolique Spiritus Domini.
En 2010, le pape Benoît XVI a supprimé dans le canon 1008, concernant les diacres, la mention de fonctions remplies « en la personne du Christ Tête » (in persona Christi Capitis)[20].[source insuffisante]
En 2018, le pape François envisage d'ordonner des femmes diacres en Amazonie, là où des populations chrétiennes n'ont pas de prêtres[21].
Abbesses
modifierLe catholicisme confie à une femme la responsabilité pastorale d'une communauté religieuse féminine : elle est qualifiée d'abbesse, parfois de prieure. Une abbesse est instituée à ce rôle par la bénédiction abbatiale, analogue à celle que reçoivent les abbés hommes, et qui n'est pas une ordination. Elle a sur sa communauté une autorité ordinaire comparable à celle de l'évêque sur son diocèse, mais n'exerce pas de fonction liée à la prêtrise. Ainsi, les abbesses ne célèbrent pas l'Eucharistie, mais dirigent la prière de la communauté.
Responsabilités pastorales
modifierIl y a de nombreuses femmes qui ont des responsabilités pastorales dans l'Église. Elles enseignent dans les séminaires, peuvent diriger des facultés de théologie[réf. nécessaire], sont aumônières de lycée ou d'hôpital, sans parler du catéchisme massivement dispensé par des femmes.
Le mouvement en faveur de l'ordination de femmes dans l'Église catholique
modifierHistorique
modifierC'est en , pendant la période préparatoire du Concile Vatican II (1962-1965), que la jeune juriste suisse Gertrud Heinzelmann fait parvenir à la commission préparatoire une requête circonstanciée qui, pour la première fois, confronte l’Église à la situation faite aux femmes au nom de la Tradition, et au postulat de l’égalité à tous les échelons de la vie ecclésiale. Elle espérait, dans la ligne de Jean XXIII, obtenir un aggiornamento alors que l’Église catholique « n’avait même pas actualisé sa position vis-à-vis de la philosophie des lumières, et encore moins à l’égard du mouvement des femmes avec son contexte socio-culturel et juridique »[22]. Le concile en tient compte dans une certaine mesure, du moins dans le principe, puisque la constitution pastorale Gaudium et Spes, dans son chapitre 29, dit : « Vu que tous les êtres humains ont une âme raisonnable et sont créés à l’image de Dieu, vu qu’ils ont la même nature et la même origine, vu que, sauvés par le Christ, ils ont la même vocation et destination divine, il faut reconnaître l’égalité fondamentale de tous les êtres humains (...). Toute forme de discrimination touchant les droits fondamentaux de la personne dans la vie sociale et culturelle, qu’elle soit fondée sur le sexe ou la race (...) doit être dépassée et éliminée comme contraire au dessein de Dieu ». Toutefois, les oppositions sont nombreuses et les démarches en faveur de l'ordination n'aboutissent pas. Cette déclaration n'inclut, en effet, pas la possibilité pour les femmes de recevoir l'ordination car elle parle des « droits fondamentaux de la personne dans la vie sociale et culturelle », et ne comprend pas l'ordination dans ces droits[23].
En 1977, sous le pontificat de Paul VI paraît la déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi Inter insigniores[24] qui s’oppose à l’admission des femmes au ministère sacerdotal. Malgré les réactions critiques qu'elle suscite émanant non seulement des associations féminines catholiques romaines, mais aussi des cercles de théologiens et voire d'autres autorités romaines (Commission biblique et secrétariat pour l’unité des chrétiens) écartées de la rédaction dudit document, il n'est pas démenti par le Vatican. Sous le pontificat de Jean Paul II, de nouveaux documents encore plus tranchés condamnent l’ordination des femmes, notamment la lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis en 1994 et la déclaration Responsium ad dubium de la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1995. Son préfet, le cardinal Joseph Ratzinger, y déclare que la doctrine du ministère sacerdotal réservé aux hommes a un caractère infaillible[22].
En dépit de ces positions de plus en plus négatives qui se font entendre au Vatican, de nombreux colloques pastoraux se tiennent dans les diocèses de différents pays européens: on y prône l’accession des femmes au diaconat et la poursuite des discussions relatives à leur ordination[22].
Le réseau international du mouvement pour l’ordination des femmes poursuit ces démarches ; il s'agit par exemple de :
- Alliance internationale Jeanne d'Arc, fondée à Londres dès 1911,
- Catholic Women’s Ordination (CWO) au Royaume-Uni,
- Brothers and Sisters in Christ (BASIC) en Irlande,
- Stichting VrouwMens aux Pays-Bas et, en Allemagne,
- Verein Maria von Magdala – Initiative Gleichberechtigung für Frauen in der Kirche,
- réseau Femmes et Ministères au Québec.
En 1996, ces organisations se sont structurées au niveau international, Women's Ordination Worldwide (WOW). Elles ont le soutien du mouvement « peuple de l’Église », devenu depuis 1996 le International Movement We Are Church (IMWAC)[22].
Arguments et contre-arguments
modifierThérèse de Lisieux a fait part de son désir d'être prêtre, y renonçant par humilité à l'exemple de François d'Assise et par la découverte profonde que la vocation baptismale à l'amour est à la source de tous les appels particuliers[25].
Ordinations revendiquées
modifierOrdination par un évêque catholique
modifierLudmila Javorová est une fidèle catholique qui a affirmé en 1995 avoir été ordonnée clandestinement en 1970 par l'évêque de Brno, Felix Maria Davídek (1921-1988) en Tchécoslovaquie sous le régime communiste. Cette ordination est considérée comme invalide par l'Église catholique[26].
Ordinations en dehors de la hiérarchie de l'Église catholique
modifierEn juin 2002, sept femmes catholiques sont ordonnées sur le fleuve Danube, par un évêque de l'« Église catholique apostolique charismatique de Jésus Roi » (branche de l'Église vieille-catholique, schismatique), Romulo Braschi. À la suite de cette ordination, ces femmes ont été excommuniées de l'Église catholique[27].
Le , Geneviève Beney est ordonnée à Lyon, sur le fleuve Rhône par deux de ces femmes[27],[28]. Cette ordination annoncée à l'avance donne lieu à un communiqué du cardinal Barbarin qui déclare « qu'il n'y a aucune vérité dans les mots qui seront prononcés, ni dans les actes qui seront posés en cette circonstance »[29]. Geneviève Beney a également été excommuniée à la suite de cette ordination[30].
Le geste de ces femmes entraîne l'excommunication latae sententiae, c'est-à-dire que leur excommunication découle directement de leur consentement à l'ordination, sans que la hiérarchie ecclésiale n'ait besoin de la prononcer pour qu'elle soit effective. Mais dans le souci de clarifier la situation, la Congrégation pour la Doctrine de la foi édicte en 2008 un décret annonçant l'excommunication immédiate et automatique des femmes ordonnées prêtres et de ceux (ou celles) qui les ont ordonnées[31],[32].
Un article du Monde de estime à 99 le nombre de femmes catholiques ordonnées prêtres[33].
Notes et références
modifier- « Code de droit canonique », sur vatican.va (consulté le )
- Franjo Šeper, « Déclaration Inter Insigniores sur la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel », sur vatican.va, (consulté le )
- « Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le )
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- « Les raisons invoquées aujourd'hui », sur Women Priests (consulté le )
- (en) Karen J. Torjesen, When Women Were Priests: Women's Leadership in the Early Church and the Scandal of Their Subordination in, Harper Collins, (ISBN 978-0-06-068661-1, lire en ligne)
- CEC §1577
- Ordinatio Sacerdotalis §4
- Réponse à des dubia, voir aussi la Note doctrinale jointe à Ad Tuendam Fidem
- dans profession, théologien, Albin Michel, 1999
- http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P1C.HTM Catéchisme de l'Eglise Catholique, article 369 et suivants :" Égalité et différence voulues par Dieu-369 L’homme et la femme sont créés, c’est-à-dire ils sont voulus par Dieu : dans une parfaite égalité en tant que personnes humaines, d’une part, et d’autre part dans leur être respectif d’homme et de femme. " Être homme ", " être femme " est une réalité bonne et voulue par Dieu : l’homme et la femme ont une dignité inamissible qui leur vient immédiatement de Dieu leur créateur (cf. Gn 2, 7. 22). L’homme et la femme sont, avec une même dignité, " à l’image de Dieu ". Dans leur " être-homme " et leur " être-femme ", ils reflètent la sagesse et la bonté du Créateur." L’un pour l’autre " – " une unité à deux " -article 371 Créés ensemble, l’homme et la femme sont voulus par Dieu l’un pour l’autre.
- Rom 12. 4
- Décret sur le ministère et la vie des prêtres, Presbyterorum ordonis, 7/12/1965
- Jean-Paul II, Mulieris Dignitatem chapitre VI, Maternité-Virginité
- http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P4R.HTM article 1578
- André-Joseph Léonard, L’Église au féminin : De la place de la femme dans l'Eglise, Nouan-Le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, , 88 p. (ISBN 978-2-84024-878-1, présentation en ligne)
- Théo, Encyclopédie catholique, Fayard - Article « Diaconesse ».
- Constitution dogmatique sur l'Église Lumen gentium, n°29.
- Catéchisme de l'Église Catholique, § 1554.
- Benoît XVI, « Motu proprio Omnium in mentem », 26 octobre 2010
- Jean-Marie Guénois, « L'Église ouvre la porte à un ministère pour les femmes », Le Figaro, samedi 9 / dimanche 10 juin 2018, p. 10.
- RAMING Ida, « Naissance et développement du mouvement pour l’ordination des femmes dans l’Eglise catholique romaine d’Europe », in BERLIS Angela et METHUEN Charlotte (éd.), Annuaire de l’Association Européenne des Femmes pour la recherche théologique, n° 8 : Approches féministes de l’Histoire et de la Religion, Leuven : Peeters 2000, pp. 225-240. [1]
- C'est méconnaître complètement la nature du sacerdoce ministériel que de le considérer comme un droit. DÉCLARATION INTER INSIGNIORES SUR LA QUESTION DE L'ADMISSION DES FEMMES AU SACERDOCE MINISTÉRIEL de la SACRÉE CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI - http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19761015_inter-insigniores_fr.html
- « Déclaration sur la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel », sur www.vatican.va (consulté le )
- Langlois Claude, Le Désir de sacerdoce chez Thérèse de Lisieux, Salvator, 2000 et 2002 ; Brudere Baiba, « Je me sens la vocation de prêtre » (Ms B, 2v°). Enquête sur le sacerdoce commun chez Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face et l'apport de son expérience pour l'accomplissement de cette vocation aujourd'hui, Paris, Cerf, collection « Œuvres de Thérèse de Lisieux et études » 2008.
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- Gruden-Piper, «Questions brûlantes sur la différenciation sexuelle et les ministères dans l'Eglise» : Revue Réformée, p. 18-19.
- Roger Gryson, Le ministère des femmes dans l’Église ancienne, Gembloux, Duculot 1972
- Roger Gryson, "L’Ordination des Diaconesses d’après les Constitutions Apostoliques", MSR 31 (1974) p. 41-45.
- Janine Hourcade, La Femme dans l’Église. Étude anthropologique et théologique des ministères féminins, éd. Tequi, 1986
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- Hervé Legrand, "L'ordination des femmes au presbytérat", in LAURET Bernard et REFOULE François (éd.), Initiation à la pratique de la théologie. Tome III : Dogmatique 2, Paris, Cerf, 1993, p. 260-264.
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- WOW, Ottawa, : deuxième conférence œcuménique internationale de WOW sur l'ordination des femmes