Napoléon-Joseph de Colbert-Chabanais
Napoléon-Joseph-Auguste, marquis de Colbert-Chabanais ( dans l'ancien 9e arrondissement de Paris - au château d'Orsonville, Seine-et-Oise), est un homme politique français du XIXe siècle.
Napoléon-Joseph de Colbert-Chabanais | |
Le marquis de Colbert-Chabanais (1805-1883), député du Calvados | |
Fonctions | |
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Maire de Saint-Julien-de-Mailloc | |
vers 1860 – [1] | |
Député du Calvados au Corps législatif (Second Empire) | |
– (10 ans et 8 mois) |
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Élection | |
Réélection | |
Législature | IIe législature IIIe législature IVe législature |
Coalition | Majorité dynastique |
Prédécesseur | Amédée Lambert Renée |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ancien 9e arrondissement de Paris |
Date de décès | (à 77 ans) |
Lieu de décès | Orsonville |
Nationalité | Française |
Parti politique | Bonapartiste |
Père | Auguste François-Marie de Colbert-Chabanais |
Enfants | Marie Adolphine Sophie Édouard Pierre-Louis |
Diplômé de | École spéciale militaire de Saint-Cyr |
Profession | Officier de cavalerie |
Résidence | Château d'Orsonville (Seine-et-Oise) |
Liste des députés du Calvados Liste des conseillers généraux du Calvados |
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Biographie
modifierNapoléon-Joseph de Colbert était le fils aîné de Auguste-François, baron de Colbert (1777-1809). Il avait reçu, à la naissance, pour parrain et marraine l'empereur Napoléon Ier et l'Impératrice Joséphine[2].
Saint-Cyrien (4e promotion, 1821-1823), il fit carrière dans l'armée où il obtint le rang d'officier de cavalerie. Il était sous-lieutenant de hussards vers 1829-1830[1].
Maire de Saint-Julien-de-Mailloc, il fut élu[3], le , en remplacement de d'Amédée Lambert Renée, décédé, député au Corps législatif par la 3e circonscription du Calvados, contre MM. Target[4], et Le Métayer [5]. Il avait eu l'appui du gouvernement. M. de Colbert-Chabannais fit partie de la majorité dynastique, et fut réélu comme candidat officiel :
- le [6], contre M. de Witt[7] ;
- et le [8], contre MM. de Witt[9], Desseaux[10], Le Métayer[11] et Target[12].
Il vota la déclaration de guerre à la Prusse.
Rentré dans la vie privée après le , M. de Colbert-Chabannais fit, aux élections sénatoriales de 1876, comme candidat bonapartiste, une tentative infructueuse dans le Calvados. Colbert-Chabannais était d'autre part conseiller général du Calvados[2],[1] puis conseiller général de Seine-et-Oise[1].
On lui doit des Traditions et souvenirs touchant le temps et la vie du général Auguste Colbert : 1793-1809, V. Havard, (lire en ligne).
Titres et distinctions
modifier- 2e Baron de Colbert et de l'Empire[13] () ;
- Marquis de Chabanais ;
- Officier de la Légion d'honneur[2].
Famille et descendance
modifierNapoléon-Joseph de Colbert était le fils aîné de Auguste-François, baron de Colbert (1777-1809), général de division, baron de l'Empire (1808), tué en Espagne et de Marie Geneviève Joséphine ( - Paris † - Gambais), fille du général Jean Baptiste Camille, comte de Canclaux (1740-1817), sénateur du Premier Empire. Veuve, sa mère se remariera, le , avec Pierre Arnauld de La Briffe.
- Il épousa, le à Paris IIe (ancien), Angélique Charlotte Joséphine (1813-1889), fille Adolphe François René, 3e marquis de Portes (1790-1852), et de Sophie Suzanne de Laplace (1792-1813). Ensemble, ils eurent:
- Marie Adolphine Sophie (° - Paris Xe (ancien) † - Château de La Gaudinière, La Ville-aux-Clercs, Loir-et-Cher), mariée le , en l'église Saint-Thomas-d'Aquin (Paris), avec Stanislas de La Rochefoucauld (1822-1887), duc de Doudeauville, dont postérité ;
- Édouard, marquis de Chabanais (1834-1905), saint-Cyrien (1854-1856 : promotion de Crimée-Sébastopol), général de division, commandeur de la Légion d'honneur, marié, le à Paris VIIIe (mairie de l'Élysée), avec Françoise Marie de Berckheim (1852-1897), dont :
- Napoléon François Auguste (° † - Ainay-le-Vieil), camérier secret du Pape, chevalier de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (), marié (1°) avec Marie Antoinette Alix Solange (1874-1932), fille d'Albert Edmond Edouard (1840-1901), comte de Tulle de Villefranche, et de Jeanne Amélie de Chevenon de Bigny (1839-1915), puis (2°) avec Alix, fille d'Auguste Désiré Hérault de La Véronne (vers 1808-1881) et Alix Collin de La Minière ( † 1887). Il eut, de son premier mariage :
- Jeanne (° - Paris VIIIe † - Ainay-le-Vieil), mariée avec M. Picot de Moras, dont postérité ;
- Angélique Fanny Elisabeth (° - Versailles † 1939), mariée avec Charles des Acres, 9e marquis de l'Aigle (1875-1935), capitaine de réserve au service d'État-major, maire de Rethondes, conseiller général pour le canton de Ribécourt et député de l'Oise (1932-1935), dont postérité ;
- Camille Marie Françoise (° 1883 † 1969), mariée avec Edouard François Marie, vicomte de La Rochefoucauld (1874-1968), 12e duc de Bisaccia (1908), dont postérité ;
- Marie-Camille (née en 1883) ;
- Guillemette (° 1885 † 1944), mariée avec François Louis Joseph Marie de Bourbon (° - Moulins (Allier) † - Busset (Allier)), 12e comte de Busset (1918), saint-Cyrien (1894-1896 : promotion d'Alexandre III), capitaine de cavalerie, officier de la Légion d'honneur, dont postérité ;
- Napoléon François Auguste (° † - Ainay-le-Vieil), camérier secret du Pape, chevalier de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (), marié (1°) avec Marie Antoinette Alix Solange (1874-1932), fille d'Albert Edmond Edouard (1840-1901), comte de Tulle de Villefranche, et de Jeanne Amélie de Chevenon de Bigny (1839-1915), puis (2°) avec Alix, fille d'Auguste Désiré Hérault de La Véronne (vers 1808-1881) et Alix Collin de La Minière ( † 1887). Il eut, de son premier mariage :
- Pierre-Louis Jean-Baptiste, « comte » de Colbert-Laplace (° - Paris † - Saint-Julien-de-Mailloc (Calvados)), ancien secrétaire d'ambassade, député du Calvados, marié avec Louise Victorine (1841-1904), fille de Jean-François Renault et Madeleine de Cinglas, dont :
- Jeanne (en 1870), mariée avec Olivier de Boyer de Sainte-Suzanne (né en 1861), dont postérité ;
- Jean Baptiste Simon Camille Auguste de Colbert, comte de Laplace (° 1872 † 1961), saint-Cyrien (1894-1896 : promotion du Siam), officier d'infanterie, marié avec Marie Madeleine Clarisse Noblesse (1892-1956), dont postérité.
Les Colbert-Chabanais comptent parmi les familles subsistantes de la noblesse française.
Iconographie : « le petit lancier rouge »
modifierLe jeune Napoléon-Joseph de Colbert-Chabanais a été portraituré vers 1814 par Jeanne-Élisabeth Chaudet[14],[15], une artiste ayant connu le succès au début du XIXe siècle avec ses scènes de genre et ses portraits « représentant des enfants dans des situations souvent singulières et familières »[16]. Comptant plusieurs membres de la famille Bonaparte parmi sa clientèle, elle réalisa aussi les portraits des enfants de personnalités de haut rang de l'Empire[17].
Le garçon est représenté en pied, debout, portant l'uniforme écarlate du 2e régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale (dit « lanciers rouges »), alors commandé par son oncle, Édouard de Colbert-Chabanais[15],[18]. De son bras droit, il s'appuie sur une table sur laquelle est posé son chapska rouge et tient de sa main gauche son sabre dont la pointe est appuyée sur le sol. Le portrait, conservé en collection privée, est exposé avec d'autres souvenirs de la famille Colbert au château d'Ainay-le-Vieil[18]. Il y est surnommé « le petit lancier rouge »[14].
L'œuvre a été présentée par Jeanne-Élisabeth Chaudet au Salon de 1814, la plus importante exposition artistique de l'époque, sous le titre Portrait en pied d’enfant, en uniforme de lancier (no 209 du livret)[19]. Elle a de nouveau été montrée en public lors de l'Exposition universelle de 1889[15] ainsi qu'au musée de l'Armée en 2022 dans le cadre d'un accrochage temporaire consacré aux trois généraux Édouard, Alphonse et Auguste de Colbert-Chabanais, respectivement oncles et père de Napoléon-Joseph (Trois frères dans l’armée de Napoléon, –)[14].
Une réplique de petite taille du tableau (huile sur toile, 43 × 34 cm), conservée par l'artiste, a été léguée en 1843 après la mort de son second époux Pierre-Arsène-Denis Husson au musée des Beaux-Arts d'Arras. L'identité du modèle étant inconnue, le tableau a d'abord été considéré à tort comme un portrait du roi de Rome (le fils de Napoléon), avant d'être renommé Portrait en pied d'enfant en costume de lancier[20],[21]. Cette réplique a été détruite pendant la Première Guerre mondiale, lors des bombardements de juillet 1915[16]. Le témoignage de l'historien Victor Advielle, qui avait vu les deux œuvres, ne laisse cependant aucun doute sur la relation entre l'original du château d'Ainay-le-Vieil et sa réplique d'Arras[20]. C'est donc par erreur que l'historienne de l'art Charlotte Foucher, spécialiste de Chaudet, a identifié le petit tableau du musée arragois à la peinture présentée au Salon de 1814[16], qui était de plus grande taille et dont la figure était « de grandeur naturelle »[22].
Ascendance
modifier16. François-Gilbert Colbert, marquis de Chabannais (1676-1719) | ||||||||||||||||
8. François-Gilbert Colbert, marquis de Saint-Pouange (1705-1765) | ||||||||||||||||
17. Angélique d'Escoubleau (1684-1729) | ||||||||||||||||
4. Louis Henri François Colbert, comte de Chabanais (1737-1792) | ||||||||||||||||
18. Louis-François Colbert, chevalier de Croissy (1677-1747) | ||||||||||||||||
9. Marie-Jeanne Colbert (1715-1786) | ||||||||||||||||
19. Marie Brunet de Rancy (1693-1742) | ||||||||||||||||
2. Auguste-François, baron de Colbert (1777-1809) | ||||||||||||||||
20. Antoine Lélie David (vers 1683-1770) | ||||||||||||||||
10. Pierre Félix Barthélémy David, seigneur du Grez (1710-1795) | ||||||||||||||||
21. Ursule Estoupan | ||||||||||||||||
5. Jeanne David (vers 1756-1812) | ||||||||||||||||
22. Paul Edouard du Chauffour (1664-/1731) | ||||||||||||||||
11. Anne Jeannine Perrine du Chauffour | ||||||||||||||||
23. Anne Jacqueline de Launay | ||||||||||||||||
1. Napoléon-Joseph de Colbert, marquis de Chabanais (1805-1883) | ||||||||||||||||
24. Jean-François Canclaux | ||||||||||||||||
12. Jean-Joseph Canclaux (né en 1713) | ||||||||||||||||
25. Marie-Elisabeth Gastier | ||||||||||||||||
6. Jean-Baptiste Camille, comte de Canclaux (1740-1817) | ||||||||||||||||
26. Jean Baptiste Camille de Bragelongne, chevalier (1693-1752) | ||||||||||||||||
13. Elisabeth de Bragelongne (née en 1722) | ||||||||||||||||
27. Claude Françoise Guillois (née en 1694) | ||||||||||||||||
3. Joséphine de Canclaux (1785-1849) | ||||||||||||||||
28. Marie Guillaume Alexandre de Sauvan, seigneur d'Aramon (1683-1770) | ||||||||||||||||
14. Claude de Sauvan, marquis d'Aramon (+1770) | ||||||||||||||||
29. Louise Marie de Marie | ||||||||||||||||
7. Claudine de Sauvan d'Aramon (1755-1786) | ||||||||||||||||
30. ⇒ 26 | ||||||||||||||||
15. Louise de Bragelongne ( † 1755) | ||||||||||||||||
31. ⇒ 27 | ||||||||||||||||
Notes et références
modifier- « Mairesgenweb », Saint-Julien-de-Mailloc, sur francegenweb.org (consulté le ).
- « Napoléon-Joseph de Colbert », sur roglo.eu (consulté le ).
- Avec 15 424 voix (18 612 votants, 32 941 inscrits).
- 2 263 voix.
- 325 voix.
- Par 18 893 voix (24 568 votants, 34 978 inscrits).
- 5 622 voix.
- Par 16 315 voix (25 195 votants, 34 663 inscrits).
- 3 750 voix.
- 1 936 voix.
- 1 721 voix.
- 1 421 voix.
- « Registre d'inscription des successeurs aux titres, aux majorats et aux [[wikt:dotation|dotation]]s. - . », BB/29/1052 pages 1B-1C. Napoléon, Joseph Colbert, successeur à la possession des biens affectés à la dotation du majorat attaché au titre de baron accordé à son père, Auguste, François, Marie Colbert, sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ).
- « Trois frères dans l'armée de Napoléon », L'Echo du Dôme, , p. 3 (lire en ligne [archive du ] [PDF]).
- Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Catalogue général officiel : exposition rétrospective du travail et des sciences anthropologiques. Section V : Arts militaires, Lille, Imprimerie L. Danel, (lire en ligne), p. 162 no 42
- Charlotte Foucher, « Jeanne-Elisabeth Gabiou », notice biographique, Dictionnaire des femmes de l'Ancien Régime, Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime (SIEFAR), (consulté le ).
- Charlotte Foucher, « Jeanne-Élisabeth Chaudet, ou la diversité stylistique de Greuze à Géricault », Histoire de l'art, vol. 63, no 1, , p. 45–55 (DOI 10.3406/hista.2008.3242, lire en ligne).
- « L’Histoire d’une famille et d’un château : Souvenirs de la famille Colbert » [archive du ], sur Château d'Ainay-le-Vieil (consulté le ).
- « Portrait en pied d’enfant, en uniforme de lancier », notice d'oeuvre, sur Salons et expositions de groupes, 1673-1914, Musée d’Orsay / Institut national d’histoire de l’art (consulté le ).
- Victor Advielle, « Le portrait du jeune Colbert », La curiosité historique et militaire, Librairie militaire Edmond Dubois, vol. 1, 1893-1894, p. 144 : « Il existe au Musée d'Arras un tableau qui a été longtemps inscrit comme étant le Portrait du roi de Rome, puis définitivement, sous cet autre titre : Portrait en pied d'un enfant, en costume de lancier. Ce tableau, peint par Elisabeth Gabiou, femme du statuaire Chaudet, avait toujours fixé mon attention, mais sans que je pusse déterminer qui il représentait. Heureusement, en 1889, je vis à l'Exposition du Ministère de la guerre, un tableau absolument semblable, et qui ne différait que par le format ; ce qui me permit de constater que notre tableau d'Arras élait le portrait, portrait fort joli, de Napoléon Joseph, marquis de Colbert-Chabanais. ».
- Catalogue des tableaux, bas-reliefs et statues exposés dans les galeries du musée de la ville d'Arras, Arras, Répessé, Cassel et Cie, (lire en ligne), p. 77, no 201.
- Charles Gabet, « Chaudet (Mme veuve, née Jeanne-Élisabeth Gabiou) », dans Dictionnaire des artistes de l'École française au XIXe siècle, Paris, Madame Vergne, (lire en ligne), p. 137.
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à la musique :
- « Napoléon-Joseph de Colbert », sur roglo.eu (consulté le )
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Colbert-Chabanais (Napoléon-Joseph, marquis de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]