Acétylcystéine

composé chimique
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La N-acétylcystéine ou acétylcystéine (DCI) ou NAC est un acide aminé non essentiel, qui stimule la production de glutathion, un antioxydant. L'acétylcystéine est un thiol, qui peut s'oxyder en réduisant la quantité de radicaux libres. Il est utilisé comme médicament et comme complément alimentaire.

Acétylcystéine
Image illustrative de l’article Acétylcystéine
Identification
Nom UICPA (R)-N-acétyl-L-cystéine
No CAS 616-91-1 (L)
No ECHA 100.009.545
No CE 210-498-3
Code ATC V03AB23 S01XA08
DrugBank DB06151
PubChem 581, 12035
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C5H9NO3S  [Isomères]
Masse molaire[1] 163,195 ± 0,011 g/mol
C 36,8 %, H 5,56 %, N 8,58 %, O 29,41 %, S 19,65 %,
Propriétés physiques
fusion 109,5 °C [2]
Données pharmacocinétiques
Liaison protéique 83 %
Métabolisme hépatique
Demi-vie d’élim. 5,6 h (adultes),
11 h (nouveau-nés)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

N-Acétylcystéine
Informations générales
Princeps France:

Per os: Exomuc, Fluimucil, Mucodrill, Mucomyst IV: Aminoplasmal, Fluimucil, Hidonax, Numetah, Pediaven, Istendo[3],[4]

Administration per os, IV
Statut légal
Remboursement Non remboursé pour les formes utilisé dans la toux grasse

Remboursé pour les formes IV utilisé dans les intoxications[5]

Identification
No CAS 616-91-1 Voir et modifier les données sur Wikidata
No ECHA 100.009.545
Code ATC R05CB01, S01XA08 et V03AB23
DrugBank DB06151 Voir et modifier les données sur Wikidata

Mode d'action

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L'acétylcystéine est un dérivé de la cystéine, avec un groupe acétyle qui est attaché à l'atome d'azote. Il agit en cassant les ponts disulfures du mucus, ce qui le liquéfie, facilitant ainsi l'expectoration des mucosités. Il dégrade par le même mécanisme les multimères de facteurs de von Willebrand[6] avec une action favorisant la fibrinolyse[7].

Indications

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Cette molécule est vendue comme complément alimentaire[8] et protectrice du foie. Elle est utilisée pour la toux encombrée dite aussi « toux grasse » et est au contraire contrindiquée dans la toux d'irritation dite « toux sèche ». Il s'agit d'un antidote pour certaines intoxications (tétrachlorure de carbone, chloroforme, diméthylformamide (DMF) et amatoxines dans le syndrome phalloidien[5]).

L'acétylcystéine est utilisée comme agent mucolytique (fluidifiant ou « dissolvant de mucus ») pour aider à briser le mucus épais souvent présent en cas de troubles respiratoires (par exemple angine, bronchite, sinusite). Elle opère par scission des ponts disulfures des mucoprotéines. En France, la haute autorité de santé considère son service médical rendu comme insuffisant en tant que mucolytique, car son efficacité est non prouvée dans cette indication[9],[10].

Traitement des intoxications au paracétamol

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L'administration d'une perfusion intraveineuse d'acétylcystéine (forme IV : Hidonac/ Fluimucil) dans les huit à dix heures suivant l'intoxication[11],[5] protège le foie des dommages dus aux métabolites toxiques. Le traitement par N-Acétylcystéine est effectué dès que la dose de paracétamol ingérée est supérieure ou égale à 150 mg/Kg chez l'adulte, et à 200 mg/Kg chez l'enfant. Le traitement est poursuivi en fonction de la paracétamolémie[5].

La voie d'administration est intraveineuse mais une administration par voie orale est également possible, bien que plus lente dû à l'absorption gastrique. La voie per os est également compliqué par les vomissements causés par l'intoxication au paracétamol[5].

Prévention de la toxicité des produits de contraste iodés

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L'acétylcystéine a été donnée per os pour les examens avec injections d'iode (scanners, coronarographiesetc.) car elle semblait protéger le rein de l'insuffisance rénale aiguë due aux produits de contraste iodés de deux manières : en augmentant le débit de perfusion rénale et par une action antioxydante au niveau des tubules rénaux (que l'iode oxyde)[12]. L'efficacité, finalement, sur la fonction rénale n'est pas démontrée[13],[14].

Troubles psychiatriques

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En psychiatrie, elle est testée dans le cadre de traitements contre la dépression et les troubles bipolaires[15], [16]. Elle diminuerait les symptômes de la schizophrénie. Une efficacité est envisagée dans l'autisme ; les troubles obsessionnels compulsifs (essai clinique négatif[17]) ; ainsi que, dans la toxicomanie, dans la réduction du nombre, de l'intensité des cravings et la prévention des rechutes en période de sevrage dans la dépendance à la cocaïne, au cannabis, voire au tabac ou à l'alcool[18]. On pense qu'elle agit en modulant les récepteurs NMDA glutamate ou en augmentant le glutathion. La N-Acétyl-Cystéine augmente la concentration de glutamate ce qui restaure la plasticité des synapses[19].

Traitement de l'alopécie

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La recherche sur l'usage d'acétylcystéine semble montrer une efficacité dans la lutte contre l'alopécie androgénétique (calvitie masculine), associée ou non à d'autres traitements comme l'usage de minoxidil en solution topique[20].

Dans le même temps, la recherche sur l'animal montre que l'acétylcystéine pourrait être une option thérapeutique efficace et peu risquée pour la lutte contre la perte de cheveux induite par chimiothérapie[21].

Effets secondaires

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Les effets secondaires sont :

Formes commerciales

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L'acétylcystéine est disponible sous forme de :

  • solutions orales ou de poudre pour la reconstitution d'une solution - disponible sous les noms commerciaux de Mucomyst (UPSA Conseil / Bristol-Myers Squibb) et Exomuc (Laboratoires Bouchara-Recordati) et sous le nom d'acétylcystéine (Sandoz / Novartis). En Belgique, disponible sous le nom de Lysomucil (Zambon), Pectomucyl (Qualiphar), Docacetyl (Docpharma) et Acetylcysteine (Sandoz / Eurogenerics Respiratory / Teva Classics / Mylan / Ratiopharm), Lysox (Menarini Benelux). En Suisse, disponible sous le nom de Solmucol (IBSA)
  • ampoules de liquide pour inhalation, pour injection (i.v. et i.m.), voie nasale ou orale ;
  • perfusions réservées à l'usage hospitalier ;
  • gélules (Dynveo, Nutrixéal, Sanuvit) ;
  • sachets de poudre de 250 g sans excipients (BulkPowders, MyNutrition) ;
  • comprimés effervescents, goût mûre (Biogaran).

L'acétylcystéine fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[23].

Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) « Acétylcystéine », sur ChemIDplus, consulté le 8 août 2009
  3. Dorosz édition 2019, Maloine, (ISBN 978-2-224-03550-1)
  4. « Thériaque: Acétylcystéine »   [html], sur theriaque.org (consulté le )
  5. a b c d et e Société Française Médecine d'Urgence (SFMU), Pr Vincent Danel, « N-Acétylcystéine »   [html], sur sfmu.org, (consulté le )
  6. Chen J, Reheman A, Gushiken FC, Nolasco L, Fu X, Moake JL, Ni H, López JA. N-acetylcysteine reduces the size and activity of von Willebrand factor in human plasma and mice, J Clin Invest, 2011;121:593–603
  7. Martinez de Lizarrondo S, Gakuba C, Herbig BA et al. Potent thrombolytic effect of N-acetylcysteine on arterial thrombi, Circulation, 2017;136:646–660
  8. (en) Špela Šalamon, Barbara Kramar, Tinkara Pirc Marolt, Borut Poljšak et Irina Milisav, « Medical and Dietary Uses of N-Acetylcysteine », Antioxidants, vol. 8, no 5,‎ , p. 111 (ISSN 2076-3921, DOI 10.3390/antiox8050111)
  9. « ACETYLCYSTEINE (acétylcystéine) », sur Haute Autorité de Santé (consulté le )
  10. HAS, « ACETYLCYSTEINE TEVA (acétylcystéine): Avis défavorable au maintien de l'inscription sur la liste des spécialités remboursables »   [PDF], sur has-sante.fr, (consulté le )
  11. (en) Stephen R. Ash, Cary A. Caldwell, Greg G. Singer, Jeff A. Lowell, Todd K. Howard et Vinod K. Rustgi, « Treatment of acetaminophen-induced hepatitis and fulminant hepatic failure with extracorporeal sorbent-based devices », Adv Ren Replace Ther, vol. 9, no 1,‎ , p. 42–53. (ISSN 1073-4449, PMID 11927906, DOI 10.1053/jarr.2002.30473, résumé)
  12. (en) Drager LF, Andrade L, Barros de Toledo JF et al., « Renal effects of N-acetylcysteine in patients at risk for contrast nephropathy: decrease in oxidant stress-mediated renal tubular injury », Nephrol Dial Transplant, vol. 19, no 7,‎ , p. 1803–7. (PMID 15128882, DOI 10.1093/ndt/gfh261, résumé)
  13. (en) ACT Investigators, « Acetylcysteine for prevention of renal outcomes in patients undergoing coronary and peripheral vascular angiography: main results from the Randomized Acetylcysteine for Contrast-Induced Nephropathy Trial (ACT) », Circulation, vol. 124, no 11,‎ , p. 1250–9. (PMID 21859972, DOI 10.1161/circulationaha.111.038943, lire en ligne)
  14. (en) Weisbord SD, Gallagher M, Jneid H et al., « Outcomes after angiography with sodium bicarbonate and acetylcysteine », N Engl J Med, vol. 378, no 7,‎ , p. 603-14. (PMID 29130810, DOI 10.1056/nejmoa1710933, lire en ligne)
  15. (en) M. Berk, D. Copolov, O. Dean, K. Lu, S. Jeavons, I. Schapkaitz, M. Anderson-Hunt, A. Bush « N-Acetyl Cysteine for Depressive Symptoms in Bipolar Disorder—A Double-Blind Randomized Placebo-Controlled Trial » Biological Psychiatry Volume 64, 2005, Issue 6, Pages 468-75. PMID 18534556
  16. Maintenance N-acetyl cysteine treatment for bipolar disorder: a double-blind randomized placebo controlled trial. Berk M, Dean OM, Cotton SM, et al. BMC Med. 2012 Aug 14; 10:91. Epub 2012 Aug 14. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3482580/
  17. Jerome Sarris, Gerard Byrne, David Castle et Chad Bousman, « N-acetyl cysteine (NAC) augmentation in the treatment of obsessive-compulsive disorder: A phase III, 20-week, double-blind, randomized, placebo-controlled trial », Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry, vol. 117,‎ , p. 110550 (ISSN 1878-4216, PMID 35304155, DOI 10.1016/j.pnpbp.2022.110550, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Rachel L. Tomko, Jennifer L. Jones, Amanda K. Gilmore, Kathleen T. Brady, Sudie E. Back, Kevin M. Gray « N-acetylcysteine: A potential treatment for substance use disorders » Curr Psychiatr. Juin 2018; 17(6): 30–55. PMID 30016376
  19. (en) Peter W Kalivas, « N-Acetylcysteine reverses cocaine-induced metaplasticity », Nature Neuroscience, Nature Publishing Group, vol. 12, no 2,‎ , p. 182–189 (ISSN 1546-1726, DOI 10.1038/nn.2250, lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Mahira Hamdy El Sayed, Marwa Yassin Soltan, Ahmed Sadek et Mohamed Abo Shabana Hussein Mohamed, « Efficacy and Tolerability of N-Acetyl-Cysteine for Treatment of The Early-onset Androgenetic Alopecia in Men », QJM: An International Journal of Medicine, Oxford University Press, vol. 114, no Suppl.1,‎ (DOI 10.1093/qjmed/hcab093.024, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) Yomna F Hassan et Dalia A Shabaan, « Effect of N-acetylcysteine on hair follicle changes in mouse model of cyclophosphamide-induced alopecia: histological and biochemical study », Histochemistry and Cell Biology, vol. 161,‎ , p. 477-491 (PMID 38641701, PMCID PMC11162382, DOI 10.1007/s00418-024-02282-0, lire en ligne, consulté le )
  22. Ying-Ting Yeh, Chung-Chao Liang, Chia-Ling Chang et Chung-Y. Hsu, « Increased risk of knee osteoarthritis in patients using oral N-acetylcysteine: a nationwide cohort study », BMC musculoskeletal disorders, vol. 21, no 1,‎ , p. 531 (ISSN 1471-2474, PMID 32778089, PMCID 7418329, DOI 10.1186/s12891-020-03562-1, lire en ligne, consulté le )
  23. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013

Liens externes

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