Michel Pichard
Michel Pichard (La Rochelle, - Paris, [1]) est un résistant français, Compagnon de la Libération. Désertant l'armée de Vichy, il s'engage dans les forces françaises libres et au sein du Bureau des opérations aériennes du BCRA, il joue un rôle important dans la préparation de terrains de parachutages sur tout le territoire français.
Michel Pichard | |
Naissance | La Rochelle |
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Décès | (à 71 ans) 6e arrondissement de Paris |
Origine | France |
Allégeance | République française État français Forces françaises libres |
Arme | Artillerie |
Grade | Capitaine |
Années de service | 1938 – 1946 |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Officier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1939-1945 |
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Biographie
modifierJeunesse et engagement
modifierMichel Pichard naît le à La Rochelle en Charente-Maritime d'un père armateur et directeur de la branche sauvetage de la compagnie "Les abeilles"[2]. Après son baccalauréat, il commence des études de droit mais est appelé au service militaire en 1938[3]. Il effectue celui-ci dans l'artillerie mais est réformé en [4].
Seconde Guerre mondiale
modifierAu moment de la mobilisation de septembre 1939, Michel Pichard demande à être réintégré et est reconnu apte au service[2]. Il est affecté à l'École de l'artillerie à Fontainebleau mais celle-ci se repliant en direction de Bordeaux devant l'avancée allemande, Pichard n'a pas l'occasion de combattre[3]. Alors que son unité s'est arrêtée à Poitiers, il apprend la signature de l'armistice du 22 juin 1940 et décide de poursuivre la lutte[3]. Il fuit le jour même vers la côte atlantique et le au Verdon-sur-Mer, il embarque sur l'aviso La Boudeuse qui appareille pour Casablanca[4]. Débarqué le , il est affecté au 63e régiment d'artillerie d'Afrique de l'armée d'armistice à Meknès mais en septembre, un rapport en provenance de France l'accuse d'avoir déserté l'école d'artillerie[4]. Il est donc condamné à trois mois de prison et dégradé[2]. Tentant à plusieurs reprises de s'évader, sa peine est allongée mais il finit par réussir à s'échapper en [3]. Après cinq jours de marche dans le désert marocain, il parvient à Tanger où il embarque clandestinement dans un navire à destination de Gibraltar d'où il peut rejoindre la Grande-Bretagne[4].
Dès son arrivée à Londres en , Michel Pichard s'engage dans les forces françaises libres[2]. Promu aspirant, il est affecté au BCRA et commence un entraînement en vue de participer à des missions spéciales en Europe[3]. Mais en septembre, lors d'un exercice de sabotage, il est grièvement blessé à la main et doit être immobilisé pendant six mois[2]. Parvenant à se faire réintégrer au BCRA, il termine sa préparation en [2]. Il est affecté à la confrérie Notre-Dame du colonel Rémy et débarque dans le sud de la Bretagne en avant de rejoindre Paris[4]. Il travaille ensuite pour l'Organisation civile et militaire puis, passant de la branche renseignement à la branche action du BCRA, il est affecté en mai au Bureau des opérations aériennes au sein duquel il est chargé du repérage des terrains de parachutages et de la formation des équipes[4],[5]. Devenu responsable national du BOA en , Michel Pichard doit quelques mois plus tard reconstituer entièrement son réseau après l'arrestation du personnel de son bureau parisien le alors qu'il était en déplacement à Londres[3],[5]. Pour des raisons de sécurité, il déplace alors son quartier-général à Vesoul[2]. Décoré de la Croix de la Libération en juin, il retourne en Bretagne le mois suivant pour préparer des terrains de parachutages au profit des SAS français du 2e régiment de chasseurs parachutistes qui interviennent dans cette région[4],[5]. Il est ensuite envoyé en Haute-Marne où il organise des parachutages permettant d'armer les maquis locaux[4],[5]. De à , Michel Pichard est affecté à la direction générale des études et recherches[4]. Il termine sa carrière militaire avec le grade de capitaine.
Après-guerre
modifierInstallé aux États-Unis, Michel Pichard exerce la fonction de fondé de pouvoir dans une banque de New-York puis part pour le Canada en 1959[4]. Il revient en France en 1962 et devient négociant en produits tropicaux[2].
Il meurt le à Paris : sous la présidence de François Mitterand, Pic, de son nom de résistance, est retrouvé mort dans son appartement. Le manuscrit de ses Mémoires de guerre disparaît avec lui.
Décorations
modifierPublications
modifier- Michel Pichard, L'espoir des ténèbres : Parachutages sous l'occupation, Paris, Erti, , 358 p. (ISBN 2-903524-32-7).
Références
modifier- Relevé des fichiers de l'Insee
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
- Michel Pichard, L'espoir des ténèbres : parachutages sous l'occupation, Paris, Erti, , 358 p. (ISBN 2-903524-32-7)
Bibliographie
modifier- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
- Sébastien Albertelli, Les services secrets du général de Gaulle : le BCRA, 1940-1944, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », , 617 p. (ISBN 978-2-262-02669-1, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, Robert Laffont, , 1187 p. (ISBN 2-221-09997-4).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Biographie sur le site des Compagnons de la Libération