Maria Gaetana Agnesi

mathématicienne italienne

Maria Gaetana Agnesi, née à Milan (Italie) le et morte le dans sa ville natale, est une mathématicienne italienne. Elle a écrit un traité d'analyse mathématique renommé pour sa clarté et l'unité de sa méthode. Un ouvrage de philosophie est également paru sous son nom alors qu'elle avait neuf ans ; elle présente un discours, en latin, sur le droit des femmes à l'éducation.

Maria Gaetana Agnesi
Description de cette image, également commentée ci-après
Maria Gaetana Agnesi.

Naissance
Milan ( Empire des Habsbourg)
Décès (à 80 ans)
Milan ( République cisalpine)
Nationalité Italienne
Domaines Mathématiques
Institutions Université de Bologne
Renommée pour Instituzioni analitiche, manuel d'analyse mathématique

Elle est nommée à l'université de Bologne par le pape Benoît XIV[note 1]. Cependant, elle n'y a jamais enseigné. Délaissant la science après la mort de son père, elle a consacré toute la seconde partie de sa vie à « Servire a Dio e giovare al prossimo » (« servir Dieu ainsi que le prochain[1] »).

Biographie

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Enfant prodige

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Maria Gaetana Agnesi naît le à Milan de parents « nobles et riches »[2]. Sa famille s'est enrichie dans l'industrie de la soie ; elle est l'aînée de très nombreux enfants. Sa mère, qu'elle perdra à l'âge de 13 ans[3], s'appelle Anna[4],[note 2]. Son père, Pietro, dont c'est le premier mariage (il en aura deux autres), est riche ; le talent de deux de ses filles, qu'il met en vitrine, servira à sa promotion sociale[5].

Elle parle déjà le français, appris de sa nourrice, à l’âge de cinq ans. Son père lui donne des précepteurs. Le (elle a neuf ans), devant une assemblée qu'on a réunie pour l'entendre, elle présente de mémoire un discours d’une heure, en latin, sur le sujet du droit des femmes à l'éducation[6],[7] ; ce texte est publié la même année[4]. À onze ans, elle sait assez de grec pour traduire sans préparation de cette langue au latin. Vers la même époque elle se met aux Éléments d'Euclide.[réf. nécessaire]

En on la trouve atteinte d'un mal étrange, qu'on attribue au manque d'exercice ; on lui conseille donc la danse et l'équitation. « Comme elle était, tant par son âge que par son caractère, pleine de feu et entreprenante[8] », elle se jette dans les activités, mais devient alors la proie de crises quotidiennes de convulsions. C'est à cette période qu'elle perd sa mère. Elle se rétablit en obéissant à l'injonction de se modérer.

À treize ans, outre l'italien et le français, elle a appris le latin, le grec, l’hébreu, l’espagnol et l’allemand ; ses talents de polyglotte lui valent l’admiration. Elle a quatorze ans[4] quand son père décide de tenir salon. Charles de Brosses, durant son voyage en Italie, participe à l'un de ces salons[9]. Elle en est l'attraction avec Maria Teresa et présente régulièrement des exposés sur les sujets philosophiques les plus complexes. C'est à cette époque qu'elle devient une newtonienne convaincue[10],[note 3].

En 1738 (elle a vingt ans), son père réunit un auditoire de nobles, ministres, sénateurs et lettrés pour l'entendre traiter de questions diverses de philosophie et d’histoire naturelle. Le recueil de 190 propositions qui en résulte est publié la même année[11],[note 4]. L'année suivante, Frédéric-Christian, fils d'Auguste III de Pologne, en visite à Milan, se fait inviter, au grand plaisir de Pietro Agnesi, pour entendre Maria Gaetana et sa sœur claveciniste[12].

Pendant tout ce temps, l'aînée s’occupe de l’éducation des plus jeunes membres de sa famille[13].

De vingt à trente ans : la retraite studieuse

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La jeune femme veut entrer au couvent, mais y renonce devant la réaction de son père. Toutefois, les apparitions publiques cessent, elle a la permission de se vêtir simplement et d'aller à l'église quand elle le veut : elle entre dans une sorte de retraite[14] et se consacre à la dévotion et aux études. Dans les vérités de la géométrie, avait-elle l'habitude de dire, elle trouvait la pleine satisfaction de son esprit[15]. Mais elle consulte fréquemment par lettre, y compris à l'étranger et reçoit de nombreuses demandes de consultation[16].

Elle écrit un commentaire, dont le besoin se faisait grandement sentir, sur le Traité analytique des sections coniques[17] du marquis de L'Hôpital, mais elle n'en permet pas la publication[4].

Avec l'aide du père Ramiro Rampinelli (en) (1697-1759)[18], elle étudie l'Analyse démontrée (1708)[note 5] de Charles-René Reynaud (1656-1728) ; elle se familiarise sans doute aussi à la même époque avec les travaux d'Euler[réf. nécessaire].

 
Première édition des Instituzioni analitiche.

Son œuvre principale, les Institutions analytiques, paraît en 1748 ; elle a alors trente ans[13],[note 6].

Institutions analytiques

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Les Institutions analytiques sont écrites en italien, « à l'usage de la jeunesse italienne », ce qui indique dans le titre même la volonté d'Agnesi de fournir ce qu'on appellerait aujourd'hui un « manuel scolaire », ou un manuel d'introduction. L'ouvrage est divisé en quatre « livres[note 7] » :

  1. l'analyse des quantités finies (l'algèbre élémentaire) ;
  2. le calcul différentiel (l'analyse des quantités infiniment petites) ;
  3. le calcul intégral ;
  4. la « méthode inverse des tangentes » (les équations différentielles).

Le livre sur le calcul intégral incorpore du contenu inédit sur les polynômes, que Jacopo Riccati (1676–1754) a confié à Agnesi pour publication[19] à la suite de l'échange de plusieurs lettres où celle-ci a pu profiter de son expérience[20],[note 8],[note 9],[21],[note 10].

Dans sa préface au lecteur, Maria Gaetana Agnesi décrit le besoin qu'elle voit d'un manuel d'analyse mathématique :

  • le sujet est important, son étude est même nécessaire : « sia necessario lo studio dell'analisi » (préface) ;
  • de nombreuses personnes veulent s'en instruire ;
  • les maîtres sont rares ;
  • les ressources imprimées sont éparses, de complexité et de styles inégaux ;
  • le livre du père Reynaud n'est plus à jour, l'analyse étant en plein développement.

On peut ajouter à cela le manque de normalisation (notation de Leibniz et notation de Newton).

Le livre contient aussi une discussion de la courbe cubique, qu'on connaît maintenant sous le nom de courbe d'Agnesi ou sorcière d'Agnesi et exprimée sous la forme  .

Pour répondre à cette demande et tenir compte des dernières découvertes, Maria Gaetana Agnesi, qui doit présenter un exposé méthodique, uniforme et clair, réarrange l'ordre des matières et apporte par endroits des améliorations de son cru. Dans sa préface, elle ne cache pas l'ampleur de ce travail ; il en résultera toutefois que les personnes désireuses d'aborder le sujet disposeront désormais d'un manuel en langue vernaculaire. Agnesi supervise l'impression du texte (et de ses formules mathématiques), les presses ayant été transportées dans sa maison[22],[note 11].

Accueil fait aux Institutions

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L'accueil fait à l'ouvrage, en France [note 12] et en Allemagne[note 13], est excellent[note 14].

 
Nomination à l'université de Bologne, le 5 octobre 1750.

En Italie, le [23], le pape Benoît XIV[note 15] lui écrit qu’il voit ce que son œuvre peut apporter à la reconnaissance de l’Italie et de l’Académie de Bologne, où elle avait été reçue en 1748[24]. Le pape a lu quelques-uns de ses chapitres sur l'algèbre élémentaire, et la nomme immédiatement lectrice honoraire à l’université de Bologne (qui fait alors partie des États pontificaux). Il demande aussi au sénat de cette ville qu'on lui confère une chaire de mathématiques et, sa nomination faite, l'en informe le , soulignant que ce sont ses seuls mérites qui lui donnent droit à cette chaire : « ella non deve ringraziar Noi, ma que Noi dobbiamo ringraziar lei » (« Vous ne devez pas Nous remercier ; c'est Nous qui le devons »)[25]. Parmi les nombreuses personnes qui la félicitent, Laura Bassi, première femme nommée professeur à l'université de Bologne[26]. Son nom demeurera durant quarante-cinq ans dans les registres de l’université, mais elle n'ira jamais à Bologne.

Traductions

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Les livres 2, 3 et 4 paraîtront en français en 1775, traduits par Pierre-Thomas Anthelmy (1730-1783), avec des ajouts de Charles Bossut (1730-1814). À cette occasion, Étienne Mignot de Montigny (1714-1782) lui écrit : « Je n’ai connaissance d’aucun ouvrage de ce type qui soit plus clair, plus méthodique, plus complet[note 16] que vos Institutions analytiques. […] J’admire particulièrement l’art avec lequel vous présentez dans une méthode uniforme les diverses conclusions dispersées dans l’œuvre de plusieurs géomètres, et atteintes avec des méthodes extrêmement différentes[27]. »

John Colson (1680-1760), professeur lucasien de mathématiques de Cambridge, inclut pour sa part dans sa traduction anglaise le livre premier de l'original italien. Cette traduction ne paraîtra qu'après sa mort et celle d'Agnesi[28].

Vie religieuse

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Maria Gaetana Agnesi.

En 1752, quatre ans se sont écoulés depuis la parution des Institutions et deux depuis sa nomination à Bologne. C'est cette année-là que son père meurt, laissant la famille endettée par ses dépenses de prestige[29]. Elle se consacre alors au service des pauvres et à l'étude de la théologie (particulièrement de la patristique) :

« L’uomo deve sempre operare per un fine, il cristiano per la gloria di Dio ; finora spero che il mio studio sia stato a gloria di Dio, perché giovevole al prossimo, ed unito all’obbedienza, essendo tale la volontà e genio di mio Padre : ora, cessando questa, trovo modi e mezzi migliori per servire a Dio e giovare al prossimo. »

« L'homme doit toujours agir pour une fin, le chrétien pour la gloire de Dieu ; j'espère que mes études ont eu pour but cette gloire, puisqu'elles pouvaient être utiles au prochain et qu'elles étaient conformes à l'obéissance, telles étant alors la volonté et le désir de mon père ; aujourd'hui, en cessant de m'y livrer, je trouve de meilleurs moyens pour servir Dieu ainsi que le prochain, et je dois et veux employer ces moyens[30]. »

Elle décline les demandes de consultation en mathématiques, ce que beaucoup lui reprochent[30], elle n'écrira plus d'ouvrages pour le public et ne mettra pas à jour ses Institutions, malgré les progrès rapides de l'analyse[13]. Sa bibliothèque est vendue et dispersée[31],[note 17]. Un jour toutefois, l'archevêque de Milan, le cardinal Pozzobonelli, la consulte sur un livre posant des questions théologiques délicates[32] ; elle trouve une solution agréée à la fois par l'archevêque et l'auteur du livre[33],[34].

Elle vit d'abord dans la maison paternelle (on lui en a octroyé le treizième puisque c'est le nombre des enfants qui restent) ; elle y accueille des femmes malades. En 1759, manquant de place, elle loue une maison et sollicite des dons pour ses bonnes œuvres. Elle enseigne le catéchisme tout en conservant ses autres activités. Quelque temps directrice, sans solde[35], de la section des femmes d'un hospice[note 18], elle va y habiter en 1783. Sa santé exige parfois qu'elle fasse des séjours à la campagne, mais c'est dans cet hospice qu'elle meurt en 1799, à 80 ans, plus de 50 ans après la publication de son œuvre majeure.

Sa sœur Maria Teresa (1720–1795), claveciniste et compositrice, a, entre autres, écrit des opéras.

Œuvres

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Publications

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  • (la) Oratio qua ostenditur artium liberalium studia a faemineo sexu neutiquam abhorrere [« Discours par lequel on montre que l'étude des arts libéraux n'est aucunement incompatible avec le sexe féminin »], Milan, Malatesta, [6]
    • (la) Oratio […], Padoue, Manfré, édition de l'Académie des Ricovrati,
      Comprend aussi des textes de Diamante Medaglia Faini, Aretafila Savini de Rossi et Giuseppa Eleonora Barbapiccola ; ne comprend pas les échanges et poèmes du salon de 1727
    • (en) Rebecca Messbarger et Paula Findlen (dir. et trad.), « The studies of the liberal arts by the female sex are by no means inappropriate : debates over women's learning in eighteenth-century Italy », dans The contest for knowledge, University of Chicago Press, coll. « The other voice in early modern Europe », , 208 p. (ISBN 9780226010557).
  • (la) Propositiones philosophicae quas crebris disputationibus domi habitis coram clarissimis viris explicabat extempore et ab objectis vindicabat Maria Cajetana De Agnesiis Mediolanensis [« Proposition philosophiques »], Milan, In Cura Regia, .
  • (it) Instituzioni analitiche, ad uso della gioventù italiana] (deux tomes), Milan, Nella Regia-Ducal Corte, (DOI 10.3931/e-rara-8620, lire en ligne).

Manuscrits

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En plus d'un commentaire du Traité analytique des sections coniques du marquis de l'Hôpital, Maria Gaetana Agnesi a laissé des manuscrits qu'elle ne destinait pas à la publication, dont une traduction en grec de Il combattimento spirituale du père Laurent Scupoli[36] et Il cielo mistico, cioè contemplazione delle virtù, dei misteri e delle eccellenze del Nostro Signore Gesù Cristo (ce dernier texte est inclus dans l'ouvrage d'Anzoletti).

Postérité

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Histoire des femmes

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Le « cas Agnesi[note 19] » apparaît l'année de sa mort. De nombreuses études lui sont consacrées, fondées sur le fait qu'elle était une femme. De sa vie et son œuvre, on a les éléments suivants :

  • le discours prononcé quand elle avait huit ans, mais qu'elle n'a que traduit ;
  • la troisième proposition philosophique de 1738 : « Optime etiam de universa Philosophia infirmiorem sexum meruisse nullus inficiabitur ; nam praeter septuaginta fere eruditissimas mulieres quas recenset Menagius complures alias quovis tempore floruisse novimus, quae in philosophicis disciplinis maximam ingenii laudem sunt assecutae. Ad omnem doctrinam eruditionemque etiam muliebres animos natura comparavit : quare paulo injuriosius cum faeminis agunt, qui eis bonarum artium cultum omnino interdicunt, eo vel maxime, quod haec illarum studia privatis publicisque rebus non modo haud noxia futura sint, verum etiam perutilia. »[37],Le livre de Ménage auquel elle fait allusion est Historia mulierum philosopharum (Lyon, 1690) ;
  • un raisonnement a fortiori, dans le langage courtisan de sa dédicace à l'impératrice : si une femme peut exercer aussi bien une fonction aussi éminente que celle de votre Majesté, alors tout lui est possible (alors elle peut, entre autres, s'occuper d'analyse mathématique)[38].

Un peu de recul fait apparaître les points suivants, qu'il n'est pas nécessairement facile de concilier tous à la fois :

  • Maria Gaetana Agnesi parle fermement des droits des femmes à l'éducation ; il n'est pas possible de douter qu'il s'agisse de sa propre opinion ;
  • nous avons des signes d'un désaccord entre Maria Gaetana et son père quand, à vingt ans, elle gagne le droit de se vêtir simplement et d'aller à l'église quand elle le veut ;
  • une grande obscurité perdure sur les rapports entre le père et ses deux filles célèbres ; à la mort de son père, Maria Gaetana Agnesi prend acte de sa liberté nouvelle et réoriente complètement sa vie ; Maria Teresa pour sa part montre son irrespect en se mariant au beau milieu de la période de deuil[39] ;
  • deux femmes en Italie, au XVIIIe siècle, ont été nommées professeurs à l'université (par le même Benoît XIV d'ailleurs), dans le contexte des Lumières catholiques : Laura Bassi (1711-1778), puis Agnesi.
  • elle rencontre Joséphine de Lorraine (1753-1797) et aurait peut-être inspiré à cette dernière l'idée d"écrire des Institutions préliminaires de physique et un ébauche de cours de mathématiques pour son fils, dans la mesure où celle-ci, compte tenu de sa position, ne pouvait se permettre de publier des écrits scientifiques[40].

Éponymie

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  • L'astéroïde (16765) Agnesi porte son nom[41].
  • De même Agnesi, cratère de 42 km sur Vénus[42],[43].
  • Il y a des rues Agnesi à Milan, à Bologne, à Monza, à Bovisio-Masciago.
  • À Milan également, on trouve, portant son nom, l'erreur du modèle {{langue}} : texte absent et une école élémentaire pour filles.
  • À Varedo, où elle allait l'été (et où se trouve la villa Agnesi), il y a une « scuola media G. Agnesi ». Devant la mairie, une courbe d'Agnesi a été tracée sur la chaussée[44].
  • À Florence, il y a une « scuola primaria G. Agnesi ».

La courbe d'Agnesi, étudiée avant elle par Pierre de Fermat et, en 1703, par Guido Grandi, porte son nom, en signe de reconnaissance du travail qu'elle lui a consacré[note 20]. Quant au nom de « sorcière d'Agnesi » donné à cette courbe, il est dû à une erreur de traduction. Colson, le traducteur, avait, dans son manuscrit, confondu « la versiera » et « l'avversiera ».

Dans la littérature

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  • Carlo Goldoni fait une allusion à Agnesi dans sa pièce Il medico olandese (Le médecin hollandais), acte 1, scène 2 : « È italiana l’autrice, signor, non è olandese, donna illustre, sapiente, che onora il suo paese. » (« L'auteur est italienne, monsieur, pas hollandaise, dame illustre, savante, honneur de son pays »). La première de la pièce a eu lieu à Milan en 1756.

Iconographie

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Buste à la pinacothèque de Brera.
  • On peut voir à la pinacothèque de Brera un buste d'Agnesi[45]. L'artiste, Giuseppe Franchi, pour son premier buste de 1781, utilisait de faux motifs pour la voir. Il fit plusieurs copies de ce buste. Pour la copie faite plus tard pour le cardinal Antonio Dugnani et dûment retouchée pour l'âge, Agnesi accepta de poser[46],[47],[48].
  • Un portrait d'Agnesi a été gravé au XIXe siècle par Ephraïm Conquy[49].
  • Un doodle lui a été consacré le sur la page d'accueil de Google dans de nombreux pays à l'occasion du 296e anniversaire de sa naissance[50].
  • Deux timbres ont été émis en 2018 pour le 300e anniversaire de sa naissance, l'un par les Postes italiennes, l'autre par la Cité du Vatican.

Notes et références

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  1. Une autre femme, Laura Bassi, l'avait été avant elle.
  2. La plupart des sources récentes ont « Brivio » comme nom de famille (par exemple Mazzotti, p. 11) ; on trouve « Brivia » dans les sources plus anciennes.
  3. Marzolla suggère qu'elle a subi l'influence non seulement du Newton qui était un scientifique au sens moderne, mais aussi de celui qui croyait à une recherche à orientation religieuse (« ricerca scientifica religiosamente orientata »).
  4. À la lumière de ce que dit Marzolla, les Propositions semblent avoir été tout sauf « extempore » (improvisées), locution qui apparaît dans leur titre.
  5. Analyse démontrée, t. 1, Paris, Quillau, (lire en ligne). Il faut remarquer cette date de 1736, qui est l'année même où elle se met à cette étude.
  6. Les Institutions sont dédiées à l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780), qui régnait alors sur Milan.
  7. « Chacune des parties de certains ouvrages, qu'elle constitue ou non un volume séparé. » (Le Petit Robert, 2008).
  8. On peut y voir une marque de confiance en la mathématicienne, jugée capable de faire voir le jour aux travaux d'un autre, de les expliquer et de les intégrer ; et une marque de confiance en la personne, qui reconnaîtra équitablement ce qu'elle doit.
  9. Jacopo Riccati n'avait encore rien publié. Son fils, Giordano participe aux échanges et Agnesi lui en saura gré également
  10. La mention de l'aide reçue de Riccati n'est pas un simple effet de l'humilité d'Agnesi. Selon Marzolla (p. 30), qui renvoie à Truesdell, Agnesi avait encore besoin de conseils et d’éclaircissements.
  11. Dans la mesure où il pouvait y avoir un retard scientifique en Italie à cette époque, l'absence d'un bon traité d'analyse (comblée par elle en 1748) était peut-être un obstacle plus important que l'opposition de l'Église à l'héliocentrisme (qui faiblit en 1757) ; sous ce rapport, les contemporains eux-mêmes ont vu dans les Institutions un tournant. Marzolla : « gli stessi contemporanei fissarono un punto di svolta […] ».
  12. Par exemple : Lettres sur quelques écrits de ce temps, Genève et Amsterdam, Pierre Mortier, (lire en ligne), « Lettre III », p. 66–71.
  13. Par exemple : (de) « Instituzioni analitiche », dans Nova acta eruditorum, Leipzig, (lire en ligne), p. 605–609.
  14. Pour un écho de la réception des Institutions en Angleterre, un demi-siècle plus tard, voir The British critic for January, February, March, April, May, and June sur Google Livres, 23, Londres, F. C. et J. Rivington, 1804, p. 143.
  15. Quand il était archevêque de Bologne, Benoît XIV avait été témoin de l'histoire de Laura Bassi, qui a plusieurs points de ressemblance avec celle d'Agnesi. Et il était intervenu de façon semblable en lui ouvrant la porte d'une carrière scientifique. Voir Marzolla (chercher la chaîne « arcivescovo di Bologna »).
  16. L'édition française, 27 ans après l'italienne, comprendra quand même des additions.
  17. Pour l'inventaire de sa bibliothèque, voir Mazzotti.
  18. Le Trivulzio à Milan.
  19. L'expression est de Marzolla.
  20. Un cas particulièrement simple de cette courbe est donné par l'équation  .

Références

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  1. Frisi 1799, p. 71.
  2. Charles Didier, Portraits et histoire des hommes utiles, hommes et femmes de tous pays et de toutes conditions, vol. 3 et 4, Société Montyon & Franklin, (lire en ligne).
  3. Frisi 1799, p. 300.
  4. a b c et d Mazzuchelli 1753.
  5. Mazzotti 2007, p. 12 et passim.
  6. a et b On lit dans Mazzuchelli qu'elle a composé ce texte. Mais selon Frisi p. 289), c'est son précepteur Gemelli qui l'a écrit. Truesdell et Minonzio considèrent que le travail de Maria Gaetana en a été un de traduction en latin et de mémorisation pour le donner en public.
  7. Agnesi, p. 291.
  8. Frisi 1799, p. 299.
  9. Charles de Brosses, Lettres familières écrites d'Italie en 1739 et 1740, Didier et Compagnie, (lire en ligne), p. 116.
  10. De Brosses 1858, p. 117.
  11. Marzolla, p. 22–25.
  12. Mazzotti 2007, p. 20.
  13. a b et c Keiko Kawashima, « Émilie du Châtelet, entre anonymat et ambition », Pour la Science, no 557,‎ , p. 72-79.
  14. Frisi 1799, p. 313.
  15. Mazzuchelli 1753, p. 200.
  16. Frisi 1799, p. 321.
  17. Guillaume-François-Antoine de (1661-1704) L'Hospital, Traité analytique des sections coniques et de leur usage pour la résolution des équations… ouvrage posthume de M. le marquis de L'Hospital, (lire en ligne)
  18. (it) Carlo Succi, Ramiro Rampinelli : un matematico bresciano : Monaco Olivetano, 1697–1759 (lire en ligne)
  19. Agnesi, « Préface au lecteur », dans Institutions.
  20. (it) Maria Laura Soppelsa (dir.), « Jacopo Riccati — Maria Gaetana Agnesi : carteggio, 1745-1751 », dans Annali dell'Istituto e Museo di storia della scienza di Firenze, vol. 1, t. 10, , p. 117–159.
  21. Antonio Pellizari, « Elogio a Giordano Riccati », dans Memorie di matematica e di fisica della Società italiana delle Scienze, t. 9, (lire en ligne), p. LIII.
  22. Frisi 1799, p. 332.
  23. Frisi 1799, p. 337.
  24. Frisi 1799, p. 323.
  25. Zahm 1913, p. 148.
  26. Frisi 1799, p. 343.
  27. Sartori 2006.
  28. (en) John Hellins, « Advertisement », dans Analytical institutions, vol. 1, v.
  29. Mazzotti 2007, p. 16.
  30. a et b Frisi 1799, p. 362.
  31. Marzolla, p. 32.
  32. (it) Giuseppe Gorini Corio, Politica, diritto e religione.
  33. Frisi 1799, p. 368.
  34. Milesi 1812, p. 51.
  35. Marzotti, p. 147.
  36. Frisi 1799, p. 298.
  37. Frisi 1799, p. 293.
  38. Voir dans les Institutions la deuxième page (numérisation e-rara) de la dédicace dans l'original italien.
  39. Mazzotti 2007, p. 144.
  40. Cristina Trinchero, Climat et environnement - Article Joséphine de Lorraine, princesse de Carignan, Abbeville, Société française d'Etude du Dix-Huitième Siècle, , 895 p. (ISBN 979-10-92328-20-2, OCLC 1332787870), p. 549-565.
  41. (en) « (16765) Agnesi = 1996 UA », sur minorplanetcenter.net (consulté le ).
  42. (en) « VENUS - Agnesi », sur planetarynames.wr.usgs.gov.
  43. (en) Working Group for Planetary System Nomenclature, Gazetteer of Planetary Nomenclature 1994, Washington, International Astronomical Union, US Gov. Printing Office, , 295 p. (lire en ligne), p. 12.
  44. Photo, Panoramio.
  45. Photo.
  46. Frisi, p. 91 (numérisation e-rara).
  47. Frisi 1799, p. 386.
  48. Mazzotti 2007.
  49. (en) « Agnesi / E. Conquy, sculp. », sur loc.gov (consulté le ).
  50. « Google épouse Maria Gaetana Agnesi la reine des mathématiques ! », Le Point, (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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Massimo Mazzotti fait une mise en garde : les quelques lignes que les historiens des mathématiques ont consacrées à Agnesi — en raison de son statut de « curiosité » — se fondent sur des faits mal attestés : « The concise, abstract, and factually shaky biography contained in these lines has been reprinted with few alterations until very recently. » (The world of Maria Gaetana Agnesi, mathematician of God, p. xi).

  • « c. p. », « Agnesi Maria Gaetana », p. 27, dans Rachele Farina (dir.), Dizionario biografico delle donne lombarde : 568–1968, Dalai editore, 1995, p. 27 (ISBN 8880890859 et 9788880890850)
  • (it) Luisa Anzoletti, Maria Gaetana Agnesi, Milan, L. F. Cogliati, (lire en ligne)
    Première étude véritablement historique basée sur les documents conservés à la Bibliothèque Ambrosienne de Milan.
  • (en) Antonella Cupillari, A biography of Maria Gaetana Agnesi, an eighteenth-century woman mathematician : with translations of some of her work from Italian into English, Edwin Mellen Press, (ISBN 0773452265 et 9780773452268)
Comprend une traduction de la biographie de Frisi.
  • (it) Antonio Francesco Frisi, Elogio storico di Maria Gaetana Agnesi, Milan, Galeazzi, (DOI 10.3931/e-rara-10547, lire en ligne)
    Frisi a comme sources Giuseppe Agnesi, son frère, et les lettres, papiers et manuscrits qu'il a pu consulter grâce à lui.
  • (it) Gino Loria, Donne matematiche. Lettura […] la sera del 27 dicembre 1901, Mantoue, G. Mondovi, .
  • (it) Veronica Marzolla, Donne e scienza nelle società settecentesca – Un riesame del caso di Maria Gaetana Agnesi (1718-1799), 37 p. (lire en ligne [PDF]).
  • (it) Arnaldo Masotti, « Maria Gaetana Agnesi », dans Rendiconti del seminario matematico e fisico di Milano, vol. 14, , p. 1–39.
  • (en) Massimo Mazzotti, The world of Maria Gaetana Agnesi, mathematician of God, Baltimore, Johns Hopkins University Press, .
  • (it) Giammaria Mazzuchelli, « Agnesi (Maria Gaetana) », dans Gli scrittori d'Italia, vol. 1, partie 1, Brescia, Bossini, (lire en ligne), p. 198–201
    L'auteur de l'article s'appuie sur un long échange de lettres avec le poète milanais Carl'Antonio Tanzi.
  • (it) Bianca Milesi, « Vita di Maria Gaetana Agnesi », dans Vite e ritratti di illustri Italiani, vol. 1, Bettoni, (lire en ligne), p. 47.
  • (it) Franco Minonzio, Chiarezza e metodo. L'indagine scientifica di Maria Gaetana Agnesi, (ISBN 8848805132 et 9788848805131).
  • Éric Sartori, Histoire des femmes scientifiques de l’Antiquité au XXe siècle, Paris, Plon, , 443 p. (ISBN 2-259-20288-8).
  • (it) Giovanna Tilche, Maria Gaetana Agnesi — La scienziata santa del Settecento, Rizzoli
  • (en) Clifford Truesdell, « Maria Gaetana Agnesi », dans Archive for history of exact science, vol. 40, p. 113–142.
    • (en) « Correction and additions for Maria Gaetana Agnesi », dans Archive for history of exact science, vol. 43, (DOI 10.1007/BF00374764), p. 385–386.
  • (en) John Augustine Zahm, Woman in science, Appleton (état de New York), (lire en ligne), p. 143–151.
  • Maddalena Albini-Crosta, Gaetana Agnesi. Commedia storica in tre atti, Milan, Libreria Editrice ditta Serafino Majocchi, 1878–1879.

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