Marcel de Coppet

administrateur colonial français

Jules Marcel de Coppet (né le à Paris et mort le à Quiberville) est un administrateur colonial français. C'est également un acteur de la vie intellectuelle et littéraire de son temps, proche d'André Gide et surtout de Roger Martin du Gard dont il épouse la fille.

Marcel de Coppet
Fonctions
Gouverneur général de Madagascar
à partir de
Gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française
à partir de
Gouverneur de la Côte française des Somalis
-
Gouverneur du Dahomey
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jules Marcel de Coppet
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Daniel de Coppet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Auguste Decoppet (d) (oncle paternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Biographie

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Marcel de Coppet est issu d'un milieu protestant. Il passe une licence de droit et est diplômé en malgache de l'École des langues orientales. Franc-maçon, il appartient à la Grande Loge de France[1]. Il fait la connaissance de Roger Martin du Gard en 1902, lors de son service militaire et devient l'un de ses plus proches amis : « Personne ne saura jamais ce que je dois à Coppet. Je puis dire que je n'existe que parce que je l'ai rencontré », confie Martin du Gard à son cousin[2].

Il épouse en 1905 Edith Olivié, rencontrée lors de vacances estivales à Quiberville ; Roger Martin du Gard et Gustave Valmont sont ses témoins de mariage. Ils se séparent en 1913 et divorcent en 1918. Il épouse en secondes noces, en 1929, la fille de Roger Martin du Gard, Christiane, avec laquelle il a deux enfants, Daniel[3] (1933-2002, anthropologue, directeur d'études à l'EHESS) et Anne-Véronique. Ils divorcent en 1948.

Carrière coloniale

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Il commence sa carrière coloniale en 1906 à Madagascar, où il est attaché au cabinet du gouverneur Jean-Victor Augagneur, puis au Sénégal en 1910. Nommé administrateur en 1917, il est envoyé en Guinée. Il devient administrateur en chef en 1923, et gouverneur par intérim du Tchad de 1926 à 1928. C'est à ce poste qu'il reçoit Marc Allégret et André Gide, qu'il a connu par l'intermédiaire de Martin du Gard, et qui publie ensuite Voyage au Congo et Le Retour du Tchad.

À nouveau gouverneur par intérim du Tchad de 1929 à 1932, il est gouverneur du Dahomey (actuel Bénin) de 1933 à 1934. Gouverneur de la Côte française des Somalis (actuelle République de Djibouti), d' à , il est rappelé en France après la mort de l'élève-administrateur Albert Bernard et pour avoir proposé de transférer des territoires à l'Italie sans attendre la ratification de l'accord « Laval-Mussolini ». En , il est nommé lieutenant-gouverneur de Mauritanie.

Ses amitiés socialistes[4] lui permettent de devenir gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (AOF) le . Il fait alors réaliser une enquête sur les femmes et la famille en AOF par Denise Moran. Il est rappelé pour consultation par le Ministre des Colonies, Georges Mandel, le  : le gouvernement Léon Blum est tombé, et la répression mortelle d’une grève de cheminots à Thiès ont causé son départ[5],[6]. À son départ, Léon Geismar fait fonction pendant quelques mois, avant l'arrivée de Pierre Boisson.

Il succède à Léon Maurice Valentin Réallon et précède Léon Cayla comme gouverneur général de Madagascar du 10 au 30 juillet 1940. Il est limogé par le régime de Vichy pour avoir tenté de maintenir la Grande Île dans la guerre au côté des Britanniques, et révoqué le . Il est remplacé en intérim par Réallon avant l'arrivée sur l'île de Léon Cayla[7].

Réintégré dans l'administration coloniale en , nommé au Conseil d'État en , il devient haut-commissaire à Madagascar en , où il assiste au début de l'insurrection et organise sa répression jusqu'en .

Il dirige les parties consacrées à Madagascar d'une encyclopédie publiée en 1947. Il est président du conseil d'administration de la Banque de l'AOF en 1948.

Distinctions

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Publications

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  • de Coppet (Marcel), «Madagascar, Réunion», in Encyclopédie de l'empire français, Paris, 2 volumes, 1947

Notes et références

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  1. Jacques Tronchon, L'insurrection malgache de 1947 : essai d'interprétation historique, Karthala, 1986, 399 p.
  2. Roger Martin du Gard, Journal, tome 1, Paris, Gallimard, , 1136 p. (ISBN 2-07-072706-8), p. 129
  3. Sylvie Lacombe, « Hommage à Daniel de Coppet (1933-2002) », Anthropologie et Sociétés, vol. 26, no 1, 2002, p. 233-234 [1]
  4. Hommes et destins.
  5. Pierre Ramognino, « Les vrais chefs de l’Empire », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 85, 2001, mis en ligne le 01 octobre 2004, consulté le 20 décembre 2024 ; DOI : https://doi.org/10.4000/chrhc.1743.
  6. Lire « Pierre Lescanne, « La grève du Dakar-Niger (août-décembre 1938) : ma visite aux Archives nationales d'outre-mer et ailleurs », Archives des sciences de l'Outre-Mer,‎ , p. 15 (SUDOC 255336047, lire en ligne) », qui montre que cela ne pourrait être qu'un prétexte et qu'une vieille inimitié avec Gaston Joseph (indéboulonnable directeur au Ministère des Colonies et super-ministre des Colonies) pourrait en être la véritable raison.
  7. Article de la fondation de la France libre Madagascar dans la guerre.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Hommes et destins : dictionnaire biographique d'Outre-mer, Paris, Académie des sciences d'outre-mer, Paris, Académie des sciences d'outre-mer, 1981, p. 144 (ISBN 2-900098-03-3)
  • Patrick Cabanel, « Coppet Jules Marcel (de) », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 731-732 (ISBN 978-2846211901)
  • Alain Couturier, Le gouverneur et son miroir : Marcel de Coppet (1881-1968), Paris/Budapest/Kinshasa etc., l'Harmattan, , 200 p. (ISBN 2-296-01823-8, lire en ligne  )

Articles connexes

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Liens externes

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