Ma plus belle histoire d'amour, c'est toi

épisode des Simpson

Ma plus belle histoire d'amour, c'est toi, paru sous le titre original The Way We Weren't, est le vingtième épisode de la saison 15 des Simpson diffusé à la télévision.

Ma plus belle histoire d'amour, c'est toi
Saison 15 Épisode no 20

Titre original The Way We Weren't
Titre québécois Donne-moi ta bouche
Code de production FABF13
1re diffusion aux É.-U. 9 mai 2004
1re diffusion en France 4 novembre 2004
Tableau noir Aucun
Gag du canapé Les Simpson sont assis sur le canapé. Des couteaux sont lancés et se plantent dans le mur au-dessus de leur tête. Homer essaie d'attraper un bol de pop-corn posé à côté de lui mais un couteau l'arrête.
Scénariste J. Stewart Burns
Réalisateur Mike B. Anderson
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Synopsis

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Homer raconte à Marge, Lisa et Bart son premier baiser en colonie de vacances. Contraint à faire la plonge dans le camp des filles, il fait la connaissance de Marge, qui avait oublié son appareil dentaire. Marge raconte à son tour son arrivée au camp où elle avait été envoyée pour apprendre les bonnes manières. Elle y rencontre Homer qui s'est donné un faux nom, Elvis Jagger Abdul-Jaabar. En se préparant pour le rendez-vous, Marge se brûle les cheveux et arrive teinte en brune, Homer ne la reconnaît pas. Cela se passe bien et Marge se voit offrir un caillou en forme de cœur ; un nouveau rendez-vous est fixé pour le lendemain. Mais Homer est enrôlé dans un camp pour obèses et manque le rendez-vous. Il arrive trop tard, Marge, désespérée, est partie et a cassé le caillou. On apprend finalement que chacun avait conservé sa moitié du caillou et que leur amour était sincère.

Références culturelles

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  • Le titre original de l'épisode rappelle le film The Way We Were (Nos plus belles années, de Sydney Pollack, 1973), dont les personnages (joués par Barbra Streisand et Robert Redford) s’approchent, s’éloignent, se réunissent, puis (mesurant le malentendu sur lequel repose leur couple) se séparent définitivement… Mais ici, au lieu de se scinder, le couple Simpson se réconcilie « sur l'oreiller ». Et les deux moitiés de leur galet fétiche en forme de cœur, jetées sur la couverture et agitées par les oscillations du lit conjugal, se rapprochent et s’adaptent étroitement…
  • « Summer camps » ('camps d'été') : les souvenirs de jeunesse doux-amers de Homer et Marge en camp d'été forment la base de l'intrigue, et ont dû réveiller des sentiments mitigés chez les téléspectateurs : selon Wikipédia en anglais, l'épisode a eu une audience historiquement basse (« seulement 6,2 millions de téléspectateurs… »).
  • À la description du « vert paradis des amours enfantines » se mêle un constat social désabusé : non loin du camp de vacances pour jeunes filles de la bonne société (« Camp Land-a-man » : 'Camp Pêchunhomme') se trouve un camp pour garçons de bas niveau socio-économique (« Camp See-a-tree », 'Camp Voisunarbre') , qui fournit en fait de la main d'œuvre bon marché au camp de jeunes filles. Et il y a aussi à proximité un « fat camp » ('camp de dégraissage') appelé « Flab-away Camp » ('Camp Pertesbourrelets') où des adolescents obèses (que l'on sait par les statistiques être issus eux aussi de milieux défavorisés) sont menés « à la dure » par des moniteurs dotés de matraques. Il ne manque aux environs qu'un « boot camp » (camp de redressement de jeunes délinquants par des méthodes militaires) comme le « Camp Hennessy » décrit dans Desperate Housewives (épisode 18, saison 1 : Les enfants chamboulent tout), camp dont Andrew Van de Kamp, le fils de Bree, arrivera à sortir en déclarant qu'il est « gay »…
  • L’épisode énonce que dans le microcosme des camps de vacances, loin de l'influence des parents et des éducateurs habituels, se forment les personnalités et les liens d'amitié, voire d'amour, que les enfants maintiendront à leur âge adulte. Ainsi Homer, que son père a laissé devant la porte du camp, abrégeant les adieux avant de repartir rapidement dans sa « station-wagon » (grand break carrossé de faux-bois) déglinguée, va faire la connaissance de Lenny et de Carl, eux-mêmes déjà inséparables. Ils vont jouer ensemble, connaître leurs premiers accidents de canoë, et aussi faire la vaisselle chez les filles du camp d'en face. Ils découvriront la personnalité déjà torturée de Moe, un « ancien » enlaidi par l’acné juvénile, que de plus ses parents ont abandonné au camp deux ans auparavant, et qui y vit sous un canoë retourné…
  • Dans leur camp de l'autre côté du lac les filles de bonne famille n'ont d'ailleurs pas un sort beaucoup plus enviable : Marge Simpson, ainsi que la future épouse du pasteur Lovejoy, la future mère de Milhouse van Houten, Cookie Kwan, et Patty et Selma (les sœurs de Marge), sont soumises au rigoureux formatage physique et psychique qui doit faire de chacune d'elles la femme américaine idéale. Comme le dit leur directrice (cf. Wikiquote) : « Les filles, voyez comme les jambes de Marge sont bien rentrées en dedans. À côté d'elle, « Jackie O » Jacqueline Kennedy-Onassis] ressemble à un cheval de laitier aux pattes en cerceau. Lève-toi, et marche… ». Marge avance à petits pas, sur la pointe des pieds (comme si elle portait une jupe entravée et des talons-aiguille de 20 cm) et la directrice ajoute : « Bien ! Je serais fière que mon mari te prenne pour maîtresse… ». Le problème de la pédophilie dans les camps de vacances est donc nettement évoqué, comme d'autres déviances le sont dans le sitcom Camp Runamuck ('Camp Deviensdingue'), diffusé par la NBC en 1960-66) ; sans parler de Fat Camp (15e épisode, 4e saison, sorti en 2000) de la série animée South Park
  • Prédestination ? : plus tard, à l'université, le destin réunira le couple Marge-Homer qui s'était déjà formé dans l'enfance. Ils ne se reconnaîtront pas, car lors de leur premier (et unique) rendez-vous, Marge avait les cheveux teints en brun (elle les avait brûlés en voulant les repasser), et Homer avait un bandeau sur l'œil : il avait regardé de trop près un couteau à cran d'arrêt. Tout se passe en somme comme si en colonie de vacances une future star aux cheveux teints (comme Joan Crawford…) avait eu le coup de foudre pour un futur « swashbuckler » (héros de cape et d'épée, comme Clark Gable), et que la destinée, au lieu de les séparer par la suite, les garde unis au prix d'une heureuse médiocrité…
  • Avortement. Sur la berge du lac qui le sépare de Marge, Homer, qui en principe n'est âgé que d'environ 10 ans, soliloque (cf. Wikiquote) : « Hmmm… It's row versus wade… And it's my right to choose » ('Hmm, c'est ramer ou traverser à gué… J'ai le droit de choisir…'). Il est fait ici allusion au fameux cas « Roe versus Wade », sanctionné par le jugement (historique et faisant jurisprudence) No 410 U.S. 113 : le , la Cour suprême des États-Unis reconnaît que l'avortement, jusque-là interdit, est un droit constitutionnel de la femme américaine.
  • Boîte à souvenirs : Homer, en cherchant la moitié du galet en forme de cœur qu'il avait offert à Marge, tombe sur une vieille lettre de son correspondant (« pen pal), et dit : « Je te répondrai un de ces jours, Oussama… ». Puis il trouve le demi-galet : il l’avait rangé, dit-il, à côté de ses « IBM stock-ing » : jeu de mots sur stock ('actions') et stockings ('chaussettes')… Il est fort improbable que Homer détienne des actions de IBM, mais ce serait de toutes façons un très bon choix : « Big Blue » est la firme nord-américaine la plus prospère après Coca-Cola
 
George Clinton, un des pères de la musique funk.
  • Le capitaine Horatio, encore jeune et fringant, aide Homer à aller à son rendez-vous en lui faisant traverser le lac dans son voilier (il est moniteur de voile), et il chante la complainte de Tom Dooley : elle relate un crime passionnel commis en 1866 en Caroline du Nord, a été reprise en 1958 par The Kingston Trio, et est devenue une des « Songs of the Century » ('Chansons du Siècle').
  • Homer et ses amis s’amusent au son de Happy Together par The Turtles, et Marge et Homer s'embrassent sur cette même chanson : gros succès au printemps 1968, repris par les Simpson dans Triple Erreur, ainsi qu'ultérieurement dans de nombreuses œuvres cinéma et TV.
  • Marge dit apprécier le groupe Parliament, et ne pas aimer Funkadelic, ce qui n’est pas gentil pour George Clinton
  • Parodie du dialogue amoureux classique « through the grapevine » ('à travers les tiges de la treille') entre deux êtres que les barrières sociales devraient séparer (comme Romeo et Juliette…) : Homer et Marge se parlent pour la première fois à travers le rideau du passe-plat du réfectoire. Il lui a rendu, non pas un bijou qu’elle aurait égaré, mais son retainer ('arcade dentaire orthodontique en plastique'), et Marge, instinctivement attirée vers le garçon et cédant au coup de foudre, lui demande son prénom. Mais Homer entend les amies de la fillette (déjà dotées de maligne intuition féminine) assurer en se moquant qu’il doit se nommer « Gros Homer »… Le garçon invente alors en urgence un prénom qu’il pense distingué : « Elvis-Jagger-Abdul Jabbar » (emprunts à Elvis Presley, à Mick Jagger et à Kareem Abdul-Jabbar, pivot de basket-ball et idole du public en 1968). Et quand plus tard Marge, vraiment pincée, appelle au téléphone le camp « See-a-tree » et demande à parler à « Elvis-Jagger-Abdul Jabbar », c’est Moe qui décroche, et énonce pour la première fois sa fameuse phrase (suivant habituellement les canulars téléphoniques de Bart) : « Il n’y a personne de ce nom ici » ; Moe lui raccroche au nez puis dit : « Et c'est ainsi que mon calvaire a commencé »…
  • Éclosion de la sexualité active chez l’enfant et premiers baisers (dont l’évocation a peut-être aussi mis mal à l’aise les téléspectateurs, d’où la faible audience de l’épisode…).
  • Milhouse a invité des gamines à jouer à un jeu de hasard (de la même inspiration que celui qui est décrit au début de Contes de la bécasse de Guy de Maupassant) : il les fait asseoir en cercle dans la maison-dans-l’arbre de Bart, fait tourner sur le plancher une bouteille de bière vide, et donne un baiser à celle qui est désignée par le goulot. Ou du moins s’y apprête, car Homer, à la recherche de sa bière, surgit…
  • Le premier baiser de Marge et Homer les fait s'envoler dans un univers psychédélique rappelant celui de 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick (1968)… Marge se lance ensuite avec fougue dans sa première histoire d’amour, et donne des rendez-vous le soir au bord du lac. Mais Homer ne vient pas au second rendez-vous : la tête dans les étoiles, il est passé par-dessus le bord de la falaise, et a effectué une de ses fameuses chutes en cascade. Marge, ulcérée et en proie aux sarcasmes de ses amies, quitte le camp sans même savoir le nom du garçon pour lequel elle s’est enflammée. Et elle se tiendra à l’écart des hommes pendant encore 8 ou 9 ans, jusqu’à ce qu’elle soit (à nouveau) irrésistiblement attirée par Homer…Quant au jeune garçon abandonné et seul, il résiste aux avances de Selma (la sœur hétérosexuelle de Marge), et n’aura pas d’autre liaison avant celle qu’il renouera bien plus tard avec Marge : cas de figure improbable si l’on se réfère au film American Pie et à ses suites, d’autant plus que les années 60 vont éclore et exploser…
  • Le titre français fait référence à la chanson de Barbara Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous.
  • Moe est plus âgé qu'Homer, Lenny et Carl dans le flashback.