Méléagre de Gadara
Méléagre de Gadara (en grec ancien Μελέαγρος / Meléagros), à ne pas confondre avec Méléagre, héros de la mythologie, est un poète grec né vers à Gadara dans la Jordanie actuelle, et mort vers à Cos. La vie de Méléagre de Gadara est mal connue. Il semble avoir grandi à Tyr avant de partir pour Cos où il reçut le droit de cité.
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Μελέαγρος ὁ Γαδαρεύς |
Époque | |
Activités | |
Période d'activité |
Ie siècle av. J.-C. |
Père |
Eucratès (d) |
Genres artistiques |
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Œuvre
modifierOn connaît de Méléagre 132 poèmes, constitués majoritairement d'épigrammes sur les relations amoureuses, mais aussi de quelques épitaphes. La composition de son œuvre révèle ainsi une certaine virtuosité, tant par la diversité de ses inspirations que par la variatio dans l’écriture[1]. Une partie de son œuvre est perdue : il semble qu'il ait aussi écrit des ouvrages philosophiques et des satires imitées de son concitoyen, le cynique Ménippe de Gadara.
Vers av. J.-C., il publia la Couronne (Στέφανος / Stéphanos), recueil de poésies légères : élégies, chansons, épigrammes. L'élégie qui sert d'introduction justifie le titre de l'ouvrage : le recueil est effectivement une « couronne tressée de poètes », ὑμνοθετᾶν στέφανον / humnothetãn stéphanon, chacun étant représenté par une fleur, un fruit ou une plante. Ainsi, dans la symbolique que développe cette élégie, la rose représente Sappho, l’acanthe, Archiloque, le myrte, Callimaque, et cætera. La Couronne est donc une anthologie de poèmes grecs, dont les plus anciens remontent au VIIe siècle av. J.-C. pour aller jusqu'à l'époque contemporaine à Méléagre, soit les « jeunes pousses nouvellement écrites » (ἔρνεα νεόγραφα / érnea neógrapha), comprenant les « perce-neiges » (λευκόια / leukóia) de Méléagre lui-même.
La Couronne, elle aussi perdue, fut un modèle, de même que la source de nombreuses autres anthologies semblables, notamment l'Anthologie palatine et l'Anthologie de Planude, composées à l'époque médiévale et regroupées dans l'Anthologie grecque. C'est à partir de ces recueils que l'on peut imaginer à quoi ressemblait la Couronne de Méléagre.
Références
modifier- François Chamoux 1996, p. 40.
Bibliographie
modifier- François Chamoux, « Épigraphie et littérature : Méléagre de Gadara fut-il un plagiaire ? (AP VII 468 et SEG XXXV 708) », Revue des Études Grecques, vol. 109, no 1, , p. 35-43 (lire en ligne, consulté le ).
- Paul Claes, « Notes sur quelques passages de Méléagre de Gadara », L’Antiquité classique, vol. 39, no 2, , p. 468-474 (lire en ligne)
- La Couronne de Méléagre, traduit du grec et présentée par Dominique Buisset, La Différence, Paris, 1990.
- Kathryn Gutzwiller, « The Poetics of Editing in Meleager's Garland », Transactions of the American Philological Association (1974-), vol. 127 (1997), p. 169-200.
Liens externes
modifier- Présentation des anthologies poétiques grecques
- Traduction de Philippe Renault de l'Anthologie Palatine, où sont dispersés les poésies de Méléagre