Ernest Arrighi de Casanova

homme politique français
(Redirigé depuis Louis Arrighi de Casanova)

Ernest Louis Henry Hyacinthe Arrighi de Casanova, né à Paris le [1] et mort à Paris 16e le [2], 2e duc de Padoue, est un homme politique français.

Ernest Arrighi de Casanova
Illustration.
Photographie du 2e duc de Padoue par Eugène Disdéri.
Fonctions
Ministre de l'Intérieur

(5 mois et 27 jours)
Monarque Napoléon III
Prédécesseur Claude Delangle
Successeur Adolphe Billault
Député français

(5 ans, 7 mois et 21 jours)
Élection 20 février 1876
Réélection 14 octobre 1877
Circonscription 4e de la Corse
Législature Ire et IIe (Troisième République)
Groupe politique Appel au peuple
Prédécesseur Assemblée nationale
Successeur Antoine Graziani
Sénateur français

(17 ans, 2 mois et 12 jours)
Circonscription Corse
Biographie
Titre complet Duc de Padoue
Nom de naissance Ernest Louis Henry Hyacinthe Arrighi de Casanova
Date de naissance
Lieu de naissance Ancien 1er arrondissement de Paris
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Paris 16e
Sépulture Cimetière du Père-Lachaise
Nationalité Française
Parti politique Bonapartisme
Père Jean-Thomas Arrighi de Casanova
Mère Anne de Montesquiou-Fezensac
Conjoints Elise Honnorez (1)
Marie Bruat (2)
Enfants Marie Arrighi de Casanova
Famille Famille Arrighi de Casanova
Diplômé de École Polytechnique
Profession homme politique, militaire
Religion Catholicisme

Ernest Arrighi de Casanova
Armes.

Biographie

modifier

Entré, en 1833, à l'École polytechnique, d'où il sort en 1835 comme officier du génie, il devient lieutenant en premier au 3e régiment de cette arme, puis donne sa démission en 1839. Dès lors il est tenu, comme son père, éloigné des fonctions publiques par la monarchie de Juillet.

Il est maire de Ris-Orangis[3] du au , ainsi que du au , Gaëtan Fortunat Viaris ayant assuré l'intermède entre les deux mandats.

Très attaché à la famille Bonaparte, il n'aborde la scène politique qu'après l'avènement du prince Louis-Napoléon à la présidence française. Il prend le les fonctions de préfet de Seine-et-Oise, et prête, comme tel, tout son concours au coup d'État du 2 décembre 1851. Il appartient notamment aux « commissions mixtes » de son département.

Il passe de là au Conseil d'État, où il reste jusqu'en . Promu alors sénateur, peu de temps avant la mort du duc de Padoue, son père, il est un des porte-paroles attitrés du gouvernement impérial, et fait plusieurs fois partie de la commission de l'Adresse.

Vice-secrétaire du Sénat en 1856, secrétaire en 1857, il est nommé ministre de l'Intérieur en  : il occupe ce poste au moment de la deuxième guerre d'indépendance italienne. Il adresse alors aux préfets une circulaire ou il affirme « son dévouement sans réserve à la dynastie ». Il ajoutait que cette dynastie était « la clef de voûte de l'édifice social », et recommande aux préfets de s'attacher à prévenir et à dissiper les « préoccupations » que pourrait faire naître le départ de l'Empereur. Il contresigne les bulletins et les correspondances officielles de la campagne, ainsi que les décrets d'amnistie du 15 août suivant, et fait remise des avertissements donnés aux journaux. Aux mois de novembre, il abandonne son portefeuille à Adolphe Billault, pour raisons de santé, et reçoit, comme compensation, la Grand-croix de la Légion d'honneur.

À partir de ce moment, il continue de siéger au Sénat jusqu'au , qui le rend à la vie privée. Retiré dans le département de Seine-et-Oise, où il est conseiller général, il devient un des membres les plus militants du Comité de l'Appel au peuple (structure bonapartiste).

 
Le château de Courson.

Bien que le "Dictionnaire des Parlementaires français" de 1889 de Robert et Cougny indique que "le gouvernement du 24 Mai (1873) le nomma maire de la commune de Courson-Launay", il fut plus probablement élu maire de la commune de Courson-Monteloup lors des élections municipales de 1871. En effet, il est dénommé à cette fonction dès le mois de mai 1871 dans les registres d'état-civil et de ceux de délibérations de cette commune. Il était en fonctions lorsqu'il alla haranguer, le , à Chislehurst, le Prince impérial, au nom des fidèles du parti ; il fut, de ce chef, suspendu par M. Henri Limbourg, préfet de Seine-et-Oise.

Après avoir vainement essayé, à deux reprises[4], de se faire élire à l'Assemblée nationale en Seine-et-Oise, il se retourne vers les électeurs du département de la Corse, et le , il est élu[5] député conservateur bonapartiste de l'arrondissement de Calvi : il a réuni 2 535 voix sur 4 848 votants et 6 493 inscrits. Il siège au groupe de l'appel au peuple, s'associe à l'acte du Seize-Mai, et soutient, avec la minorité, le ministère du duc de Broglie.

Aux élections du , la même circonscription le réélit[6] à la Chambre ; il s'est présenté en même temps dans Seine-et-Oise ou il a été battu par M. Carrey, un des 363. Dans la législature de 1877-1881, le duc de Padoue vote contre les divers ministères de gauche qui sont appelés aux affaires ; il se prononce contre l'amnistie, contre le retour du Parlement à Paris, contre l'article 7, contre l'application des lois existantes aux congrégations non autorisées, contre le l'établissement du divorce, etc.

Un assez grave incident est soulevé à son sujet en devant la Chambre des députés ; accusé d'avoir profité d'une double inscription de domicile pour voter deux fois, à Paris et à Rambouillet, Il est l'objet d'une demande de poursuites que l'Assemblée accorde. Mais le duc de Padoue bénéficie de l'amnistie du 14 juillet, et l'affaire n'a pas de suites.

Il meurt l'année suivante. Il repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris (26e division) auprès de son épouse Marie Marguerite Bruat, décédée en 1928.

Vie familiale

modifier

Fils de Jean-Thomas Arrighi de Casanova ( - Corte † - Paris) et Anne Rose Zoé de Montesquiou Fezensac (, Paris - , Trieste), fille de Henri (, Paris - , Tours) 1er comte de Montesquiou Fezensac et de l'Empire (), chambellan de Napoléon Ier, et d'Augustine Dupleix de Bacquencourt[7] (1772-1797), dame du palais de l'impératrice Marie-Louise (après 1810-1814), Ernest Louis Henri Hyacinthe Arrighi de Casanova épousa le à Paris[8] Élise Françoise Joséphine Honnorez (, Mons[9] - , Courson-Monteloup[8]), fille de Florent François Daniel Honnorez ( - paroisse de Saint-Nicolas-en-Havré de Mons[10] - Ghlin[11]), propriétaire et bourgmestre de la commune de Ghlin, et d'Adèle Narcisse Defontaine (23 floréal an XI (), Mons[12] - château de Ris-Orangis[13]), épouse en secondes noces de Henri Marie Daniel Gaultier, comte de Rigny et vice-amiral. De ce premier mariage, il eut :

  1. Marie Adèle Henriette Arrighi de Casanova de Padoue (, château de Ris-Orangis[14] - , Paris (8e arrondissement)[15]), mariée le à Paris (8e arrondissement)[16], avec Georges Ernest Maurice de Riquet ( - Paris - Courson-Monteloup), duc de Caraman[17], dont postérité.

Par son premier mariage et celui des deux sœurs d'Élise Françoise Joséphine Honnorez, Ernest Louis Henri Hyacinthe Casanova fut le beau-frère par alliance de Frédéric Joseph Barthélémy Lagrange, député du Gers et d'Auguste Elisabeth Joseph Bon-Amour de Talhouët-Roy, député puis sénateur de la Sarthe. En effet, le premier épousa le à Paris[18] Hortense Jeanne Augustine Honnorez (, Mons[19] - , Paris (1er arrondissement)[20]) et le second Léonie Marie Désirée Sidonie Honnorez (, Mons [21] - , château de Le Lude[22]) le à Ris-Orangis[23].

Veuf, il se remarie, en , avec Marie Marguerite Adèle Bruat (, Papeete[24]-1928) fille de l'amiral de France, Armand Joseph Bruat[25], et de Caroline-Félicie Peytavin ( - Aix-en-Provence † ), petite-fille paternelle de Joseph Bruat, juge au tribunal civil d'Altkirch, et maternelle de Jean-Baptiste Peytavin, receveur principal des douanes, et de Marie Thérèse Antoinette Espariat .

Biens possédés

modifier

Dans l'atlas cadastral parcellaire de la Belgique pour la province de Hainaut datant du XIXe siècle, Ernest Louis Henri Hyacinthe Arrighi de Casanova apparaît dans la liste des propriétaires pour les communes de Flobecq[26], de Ghlin[27], d'Hyon[28], de Mons[29], de Neufmaison[30], d'Ogy[31], de Silly[32] et de Sirault[33]. Ces biens lui proviennent très probablement de son premier mariage avec Élise Françoise Joséphine Honnorez, originaire de Belgique.

Fonctions

modifier

Distinctions

modifier
  • Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur (décret du Président de la République du , contresigné par le ministre de l'intérieur)
  • Grand-croix de la Légion d'honneur () ;
Figure Blasonnement
  Armes des Arrighi de Casanova

D'azur, à un bras senestre d'or, naissant d'une tour du même, tenant une clef d'argent soutenue des pattes de devant d'un lion d'or.[35],[36]

  Armes du duc de Padoue

Écartelé : aux 1 et 4, d'argent, à une croix treillissée d'azur ; aux 2 et 3, d'or, à un sphinx de sable, couché sur une base de gueules, tenant un étendard turc à trois queues de cheval, posé en barre, de sable ; au chef des ducs de l'Empire brochant.[35],[37],[38],[39]

Ancêtres

modifier

Notes et références

modifier
  1. Archives en ligne de Paris, fichier de l'état civil reconstitué (XVIe-1859), naissances, cote V3E/N 44, vue 74/101
  2. Acte de décès à Paris 16e, n° 351, vue 17/31.
  3. a et b Liste des maires de la ville de Ris-Orangis
  4. La première fois il avait échoué avec 45 000 voix contre Antoine Sénard, républicain conservateur, la seconde fois contre M. Valentin
  5. Ses deux concurrents étaient MM. Savelli (1 306 voix) et Graziani (989).
  6. Par 3 420 voix sur 4 737 votants et 6 548 inscrits.
  7. Petite-fille de Charles-Claude-Ange Dupleix, fermier général.
  8. a et b « Acte de décès de Elise Honnorez (page 12/140) », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  9. « Acte de naissance d'Elise Honnorez - page 672/1230 », sur search.arch.be (consulté le )
  10. « Acte de baptême de Florent Honnorez - page 24/283 », sur search.arch.be (consulté le )
  11. « Acte de décès de Florent Honnorez - page 392/1203 », sur search.arch.be (consulté le )
  12. « Acte de naissance d'Adèle Defontaine - page 861/1252 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  13. « Acte de décès d'Adèle Defontaine - page 130/207 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  14. « Acte de naissance de Marie Arrighi - page 117/256 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  15. « Acte de décès de Marie Arrighi - page 15/20 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  16. « Acte de mariage - page 30/31 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  17. Reprend, de son propre chef, le titre de duc éteint avec son frère
  18. « Fiche de mariage - page 5/51 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  19. « Acte de baptême d'Hortense Honnorez - page 402/1230) », sur search.arch.be (consulté le )
  20. « Fiche de décès d'Hortense Honnorez - page 15/51 », sur archives.paris.fr (consulté le )
  21. « Acte de baptême de Léonie Honnorez - page 1110/1165 », sur search.arch.be (consulté le )
  22. « Acte de décès de Léonie Honnorez - page 303/314 », sur archives.sarthe.fr (consulté le )
  23. « Acte de mariage n°22 - page 50/256 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  24. « Acte de naissance de Marguerite Bruat - page 3/4 », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  25. Source : Annuaire de la pairie et de la noblesse de France, des maisons souveraines de l'Europe et de la diplomatie, 1887
  26. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  27. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  28. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  29. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  30. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  31. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  32. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  33. « Digital Viewer by KBR », sur uurl.kbr.be (consulté le )
  34. toutsurlheraldique.blogspot.com
  35. a et b Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  36. oursjeancaporossi.perso.neuf.fr
  37. Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy
  38. Source : lesapn.forumactif.fr, Les Amis du Patrimoine Napoléonien
  39. La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
  40. Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 446

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier