Littérature hongroise

La littérature hongroise est l'ensemble des œuvres littéraires écrites en hongrois ou par des auteurs hongrois (y compris des diasporas et des exils) dans d'autres langues.

Cette littérature remonte aux premiers chroniqueurs hongrois qui relatent les légendes du peuple magyar (La Légende du cerf merveilleux ou La Légende du touroul). Jusqu'au XVIe siècle, les chroniques, les légendes et les hymnes ont dominé la culture littéraire.

Haut Moyen Âge

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En 1000 (ou 1001), Étienne Ier de Hongrie (975-1038) fonde le royaume de Hongrie, achevant la honfoglalás (en hongrois, occupation de la patrie) (ou conquête hongroise) : origines de la Hongrie.

Le premier texte entièrement écrit en (ancien) hongrois est un discours funèbre suivi d’une prière (en hongrois, Halotti beszéd és könyörgés) daté approximativement des années 1192-1195, conservé dans le Codex Pray, un livre à caractère religieux en latin, dont le discours funèbre est traduit. C’est en même temps le premier texte écrit dans une langue finno-ougrienne.

De cette période :

Poésie lyrique et Renaissance

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Le moyen hongrois (1526-1772), assez proche du hongrois moderne.

La poésie lyrique, qui devient ensuite une spécialité hongroise, est annoncée par Janus Pannonius (1434-1472), puis Bálint Balassi (1554-1594).

 
Couverture de la Chronique de Gáspár Heltai.

Parmi les traductions humanistes des textes religieux chrétiens :

Le baroque

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Le Royaume de Hongrie médiéval (1001-1526) éclate après la défaite à la bataille de Mohács (1526). Durant le long XVIIe siècle (1541-1699), une partie des territoires est Török hódoltság, sous occupation ottomane : Hongrie ottomane. L'Ouest du pays, dit Hongrie royale reconnaît les Habsbourg comme souverains. Le Royaume de Hongrie orientale (1111-1711) correspond globalement à la principauté de Transylvanie.

Au XVIIe siècle, le baroque est représenté par Miklós Zrínyi avec son épopée Péril de Sziget.

Les Lumières

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Dans le royaume réunifié de Hongrie (1718-1867), le courant philosophique et littéraire de la fin du XVIIIe siècle est marqué par quelques grands noms : Ferenc Kazinczy ou Mihály Csokonai Vitéz.

 
Les grands auteurs hongrois du 18e.

19e siècle et Romantisme

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Quelques repères historiques sont nécessaires pour contextualiser les évolutions littéraires et artistiques du siècle :

L'Académie hongroise des sciences (Magyar Tudományos Akadémia, MTA), fondée en 1825, contient diverses sections dont Linguistique et étude de la littérature et Philosophie et études historiques, exclues en 1949, et à l'origine en 1992 de l'Académie Széchenyi des arts et lettres (Széchenyi Irodalmi és Művészeti Akadémia, SZIMA) et de l'Académie hongroise des arts (Magyar Művészeti Akadémia, MMA). Tout un travail de renouveau de la langue hongroise s'y effectue, en partie pour remédier à l’influence étrangère la plus importante, celle de l’allemand.

Quatre poètes dominent cette période de changements, littéraires, artistiques, sociaux, de printemps des peuples :

Pour la littérature dramatique :

La musique traditionnelle hongroise, folklorique, témoigne de la vitalité de la langue dans les 60 000 chants folkloriques (dans les divers dialectes hongrois) collectés par les compositeurs classiques Béla Bartók (1881-1945) et Zoltán Kodály (1882-1967).

Le réalisateur Miklós Jancsó, dans son film Psaume rouge (1972), illustre une perception moderne des tensions sociales dans le monde rural hongrois vers 1880-1900, avec musique, danse, chant.

Le 20e siècle

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Le court XXe siècle (1914-1989), en littérature hongroise, est à resituer dans un contexte historique (mondial, régional, et d'abord local) :

Au début du XXe siècle, la fondation, en 1908, de la revue Nyugat (Occident, disparue en 1941) permet de rassembler de nombreux écrivains autour de l'impressionnisme, du symbolisme, du réalisme ou du naturalisme, notamment Endre Ady (1877-1919), Attila József (1905-1937), Dezső Kosztolányi (1885-1936), Gyula Krudy (1878-1933), Mihály Babits (1883-1941), Árpád Tóth (1886-1928), Gyula Juhász (1883-1937), Frigyes Karinthy (1887-1938), Lőrinc Szabó (1900-1957) et Milán Füst (1888-1967).
Parmi les autres collaborateurs : Hugó Veigelsberg Ignotus (en) qui, après la mort de Pál Gyulai en 1909, devient le critique littéraire dominant, jusque dans les années 30. Miksa Fenyő, Lajos Hatvany, Zsigmond Móricz, Margit Kaffka (1880-1918), Géza Csáth, Béla Balázs, Lajos Nagy, Viktor Cholnoky (hu), Oszkár Gellért (hu), Ernő Szép (hu), Zoltán Zelk, Áron Tamási, Gyula Illyés, Sándor Weöres, István Vas, Miklós Radnóti, Géza Ottlik, Gelléri Andor Endre (hu), Jékely Zoltán (hu), Kádár Erzsébet (hu)...

Sous l'ère communiste (1949-1989), se développent, dans une optique de réalisme socialiste, entre autres, le roman, ainsi qu'une nouvelle poésie lyrique. On remarque Tibor Déry (1894-1977), János Pilinszky (1921-1981), Sándor Weöres (1913-1989), Ádám Bodor (1936-), Ferenc Karinthy (1921-1992), Sándor Márai (1900-1989), Örkény István (1912-1979), László Krasznahorkai (1954-), Agota Kristof (1935-2011), György Petri (1943-|), Péter Esterházy (1950-2016), Magda Szabó (1917-2007), Péter Lengyel (1939-), Péter Nádas (1942-), András Simonffy (hu) (1941-1995), Lajos Grendel (hu) (1948-) et Ivan Wernisch (en) (1942-).

Les réalités vécues en Hongrie durant ce demi-siècle peuvent être lues également dans deux livres non romanesques : Volontaires pour l’échafaud de Béla Szász (hu) (Vincent Savarius, 1910-1999)[1], publié chez Julliard en 1963, et Les beaux jours de l’enfer de György Faludy (1910-2006), (publié en hongrois en samizdat).


Parmi d'autres :

Le 21e siècle

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Théâtre

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Parmi les professionnels de théâtre :


Compléments

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Iván Bächer, Péter Bacsó, Miklós Bánffy, Lajos Bíró, Janka Boga, István Csurka, Géza Fodor, Ladislas Fodor, Imre Földes, Milán Füst, Árpád Göncz, Gyula Háy, Arthur Holitscher, Sándor Hunyady, Ida Jenbach, János Kemény, Miklós László, Melchior Lengyel, Rudolf Lothar, Ferenc Molnár, László Németh, János Nyíri, Károly Pap, Erno Polgar, György Schwajda, Tamás Simon, Alfred Soultan, András Sütő, Magda Szabó, Dezső Szomory, Johann von Vásáry, András Visky

Œuvres

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Auteurs

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Institutions

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Autres langues

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Annexes

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Bibliographie

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  • Thomas Szende (dir.), Auteurs hongrois d'aujourd'hui, Paris, IN FINE, 1996 (ISBN 2-8404-6039-4)
  • Sophie Aude (éd.), Trente années de littérature hongroise en traductions françaises : bibliographie annotée 1979-2009, Hungarian book foundation, Budapest, 2010, 232 p. (ISBN 978-963-88819-1-5)
  • Joëlle Dufeuilly et Gábor Sashegyi (dir.), Kaléidoscope : proses et poèmes hongrois traduits en français 2004-2009, Hungarian book foundation, Budapest, 2010, 88 p.
  • János Szegö, La littérature hongroise à vol d'oiseau (trad. Georges Kassai), Fondation du Livre hongrois, Budapest, 2010, 26 p.
  • Claude Bouheret, Atlas littéraire des pays d'Europe centrale et orientale, 2009, éditions Noir sur Blanc, (ISBN 978-2-88250-225-4)
  • Tibor Klaniczay (dir.): Histoire de la littérature hongroise des origines à nos jours, Corvina, Budapest 1980, (ISBN 963-13-3504-6)

Articles connexes

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Liens externes

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Références

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  1. https://data.bnf.fr/fr/12930003/bela_szasz/
  2. « Gábor Székely - Auteur », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  3. « Théâtre Hongrois Contemporain », sur editionstheatrales.fr via Internet Archive (consulté le ).