Lac Baïkal

lac en Sibérie, Russie

Le lac Baïkal ([baɪˈkɑːl], en russe : Озеро Байкал, Ozero Baïkal, [ˈozʲɪrə bɐjˈkaɫ], en bouriate : Байгал далай, Baigal dalai) est le plus profond lac de rift du monde. Il se situe dans le sud de la Sibérie orientale, à la frontière de l'oblast d'Irkoutsk et de la république de Bouriatie, deux sujets asiatiques de la fédération de Russie.

Lac Baïkal
Image illustrative de l’article Lac Baïkal
Vue satellite en 2016.
Image illustrative de l’article Lac Baïkal
Carte du lac Baïkal.
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
République
Oblast
Bouriatie
Oblast d'Irkoutsk
Raïon Olkhon, Irkoutsk, Slioudianka, Kabansk, Baïkalien, Bargouzine, Nord-Baïkal
Statut Patrimoine mondialVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Coordonnées 53° 30′ 00″ N, 108° 00′ 00″ E
Type Lac de rift
Origine Lac de rift (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Superficie 31 722 km2
Longueur 636 km
Largeur 79 km
Périmètre 2,100 km
Altitude 455,5 m
Profondeur
 · Maximale
 · Moyenne

1 642 m
744,4 m
Volume 23 600 km3
Hydrographie
Bassin versant 560 000 km2
Alimentation Selenga, Snejnaïa, Bargouzine, Angara supérieure
Émissaire(s) Angara
Îles
Nombre d’îles 27
Île(s) principale(s) Olkhon
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Lac Baïkal
Géolocalisation sur la carte : Oblast d'Irkoutsk
(Voir situation sur carte : Oblast d'Irkoutsk)
Lac Baïkal
Géolocalisation sur la carte : Bouriatie
(Voir situation sur carte : Bouriatie)
Lac Baïkal
Modèle numérique de terrain (MNT) du lac Baïkal (zone bleue au centre de l'image) et des régions avoisinantes. La ligne noire est-ouest est la frontière entre la Mongolie et la Russie.

De loin le plus profond du monde (1,7 km de profondeur), son volume important en fait la plus grande réserve d'eau douce liquide à la surface de la Terre. Il est aussi, par sa surface de 31722 km², le deuxième plus grand lac d'Eurasie après la mer Caspienne (qui est considérée comme un lac d'eau salée).

Il est également le plus ancien du monde (vieux de 25 millions d'années). Écrin naturel, parfois surnommé la « Perle de Sibérie », il abrite une biodiversité endémique importante. La transparence de ses eaux permet une visibilité parfaite jusqu'à 40 m de profondeur.

Pour ses premiers habitants, les différents peuples turcs et mongols, le lac était une mer sacrée[1], Baïkal provenant du mongol Baïgal (« la nature »)[2].

Géographie

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Situation

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Le lac Baïkal se situe en Asie centrale, dans la partie méridionale de la Sibérie orientale, en Russie. D'un point de vue administratif, il se situe à la frontière de l'oblast d'Irkoutsk à l'ouest et de la république de Bouriatie à l'est[3]. Du nord au sud, les raïons de l'oblast d'Irkoutsk bordant le Baïkal sont le raïon d'Olkhon, le raïon d'Irkoutsk et celui de Slioudianka. Sur le littoral bouriate se trouvent du sud au nord le raïon de Kabansk, celui Baïkalien, le raïon de Bargouzine et celui du Nord-Baïkal.

 
Carte interactive du lac

Le lac est orienté sur un axe sud-ouest nord-est, et s'étend sur une longueur de 636 km avec une largeur variant de 25 km au niveau du delta de la Selenga à 79 km entre les villages d'Onguren et d'Oust-Bargouzine[4]. Il s'étire du 51e au 55e parallèle nord et du 103e au 109e méridien est[3].

Il couvre une superficie de 31 722 km2[4], ce qui en fait le 7e lac le plus étendu au monde[5]. La création du barrage d'Irkoutsk sur l'Angara a fait augmenté sa superficie de 500 km2 lorsqu'il fut construit sous la période soviétique[3]. Reposant par endroits sur plus de 6 000 mètres de sédiments[6], il est également le lac le plus profond, sa colonne d'eau atteignant jusqu'à 1 642 m[4],[Note 1].

Topographie

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Le lac est enserré par les monts Baïkal à l'ouest, les monts Stanovoï au nord et les monts Iablonovy à l'est[8]. Les monts Bargouzine longent également le lac au nord-est. Près de son extrémité sud-ouest se trouve la principale ville de la région, Irkoutsk[9], tandis qu'Oulan-Oudé est la capitale de la république de Bouriatie. Il possède une grande île de 730 km2, l'île d'Olkhon[9], et une presqu'île, Sviatoï Nos, littéralement le « Saint-Nez » (sur la rive est, réserve et parc naturel).

La surface des eaux du lac se trouve à une altitude de 455,5 mètres, tandis que plusieurs sommets montagneux environnants atteignent 2 500 m[10],[6]. Considérant que la profondeur maximale est de 1 642 m, le point le plus profond du lac se situe à 1 186,5 m sous le niveau de la mer[11].

Le lac Baïkal se divise en trois bassins principaux. Le bassin du sud s'étend jusqu'au delta de la Selenga, avec une superficie de 7 381 km2 et un volume d'eau de 6 228 km3. La profondeur moyenne est de 843 m et la maximale de 1 461 m. Le bassin central s'étend sur 10 469 km2 et a un volume de 8 943 km3. Sa profondeur moyenne est de 854 m et sa maximale de 1 462 m. Quant au bassin nord, au-delà du Sviatoï Nos, il a une superficie de 13 690 km2 et un volume d'eau de 7 844 km3. Sa profondeur moyenne est de 576 m et sa maximale de 904 m[11].

Environ quarante-cinq îles et îlots se trouvent au milieu du lac, parmi lesquels les îles Olkhon et Ouchkani (en)[6].

Hydrographie

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Son volume d'eau (23 600 km3)[4] représente environ 20  % de l'eau douce retenue dans les lacs et les rivières[4],[6] de la planète, ainsi que 80  % des réserves d'eau douce de surface de Russie. Son volume est seulement dépassé par la mer Caspienne[12]. Cela correspond au volume de la mer Baltique, ou bien à 260 fois le volume du lac Léman, ou encore au volume combiné des cinq grands lacs nord-américains (lac Supérieur, lac Michigan, lac Huron, lac Érié, lac Ontario)[13]. Si le lac était vidé, une année entière ne suffirait pas à remplir son bassin en détournant l'ensemble des fleuves du monde[14]. L'eau du lac est par ailleurs réputée comme l'une des plus transparentes au monde[12].

Les plus importantes baies et golfes du Baïkal sont par ordre décroissant la Petite Mer (1 019 km2), le golfe de Bargouzine (791 km2), le golfe de Tchivyrkouï (268 km2) et le golfe de Proval (191 km2)[11].

Le lac reçoit l'apport de 336 rivières et ruisseaux permanents[10],[13]. Son principal affluent est la Selenga[5] (alimenté par la Bargouzine, le Tchikoï et l'Ouda), tandis que son seul émissaire est l'Angara, dont les eaux rejoignent l'Ienisseï[10].

Les dimensions du lac font qu'il est soumis à un système de vagues parfois importantes (jusqu'à 6 m) et qu'il est parcouru par des courants réguliers[15],[16].

Bassins

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Le réseau de failles tectoniques délimite trois bassins plus ou moins effondrés le long du lac[17],[13]. Les zones nord et centrale sont séparées par une chaîne subaquatique, et la délimitation des zones centrale et sud se situe au niveau de l'embouchure de la Selenga[5].

Le bassin nord est le moins profond (inférieur à environ 900 m)[5]. Sa zone la plus profonde se situe entre les caps Elokhine et Pokoïniki à 890 m sous le niveau de l'eau[17],[13].

Le bassin central est le plus creux, avec une profondeur majoritairement supérieure à 1 000 m[5]. Il est le plus profond des trois, la zone située à l'est de l'île d'Olkhon (entre les caps Ijimeï et Khara-Khouchoune) atteignant une profondeur de 1 642 m[17],[13].

Le bassin sud est légèrement moins profond que le précédent, sa profondeur maximale étant de 1 432 m dans une zone située entre les zones d'affluence des rivières Pereïemnaïa et Michikha.

 
Glace du lac Baïkal. Janvier 2016.

Principaux tributaires

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Trois cent trente-six rivières et ruisseaux alimentent le lac Baïkal, parmi lesquels :

Le climat du centre de la Sibérie correspond à un fort climat continental, avec de fortes variations de températures entre l'été et l'hiver. Mais en raison de la présence de la masse d'eau, il présente certaines caractéristiques d'un climat maritime, avec des variations adoucies, les hivers étant relativement doux et les étés frais[18]. L'inertie thermique des immenses quantités d'eau contenues dans le lac tempère le climat de cette région de la Sibérie, avec d'importantes anomalies[17],[19]. La température moyenne hivernale est de −15 °C en janvier au lieu de −26 °C dans les terres, et la température moyenne estivale de +13 °C en juillet au lieu de +19 °C dans les terres[17],[18]. En mai-juin et en octobre-novembre, lorsque la température des eaux du lac avoisine +4 °C (température à laquelle la densité de l'eau est maximale), de grands mouvements de brassage naturel de l'eau par convection se mettent en place, permettant une oxygénation des eaux jusqu'à 200 ou 300 m de profondeur, favorable à la faune et la flore du lac[17].

Le lac reçoit en moyenne 450 à 500 mm de précipitations chaque année. Néanmoins, alors que le centre et le nord du lac ne reçoivent que 200 à 350 mm par an, le sud du lac reçoit 500 à 900 mm de précipitations annuellement. Les principales précipitations ont lieues sur les trois mois d'été, tandis que l'hiver est sec[18]. En effet chaque année, la région connaît les effets de l'anticyclone de Sibérie, le plus important de l'hémisphère Nord pendant l'hiver. Son centre se situe généralement près du lac à la surface duquel, de novembre à mars, la pression est le plus souvent au-dessus de 1 030 hPa[20].

Le lac ne gèle qu'au début de janvier, même si les températures sont négatives dans l'air dès novembre, grâce à la chaleur contenue dans l'eau. Cependant, la couche de glace reste en place jusqu'en mai, ce qui est inhabituel pour un lac à cette altitude. L'épaisseur de la couche de glace est généralement comprise entre 0,5 et 2 m, mais des épaisseurs de 7 m ont déjà été enregistré dans la Petite Mer[21].

Faune et flore

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Trois types de paysages naturels se distinguent selon l'altitude autour du lac. Les zones les plus élevées sont dominées par de la toundra alpine autour de 1 600–2 000 mètres, avec parfois quelques cèdres. Les paysages des zones moyennement élevées, entre 1 200 et 1 800 mètres, et parfois jusqu'à 800 m, sont riches en forêts de conifères sombres, riches en sapins et en cèdres. Cet écosystème, qui fait partie de la taïga, est particulièrement développé sur les rivages nord du lac. Les zones les plus basses sont généralement couvertes de steppes, comme sur l'île d'Olkhon, et parfois par des forêts de pins[21].

Formation et géologie

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La cuvette du lac Baïkal est d'origine tectonique[5] ; ce lac d'effondrement est en subsidence. Le socle ancien sur lequel le lac repose, en contact d'une part avec la plateforme sibérienne, d'autre part avec les monts de l'Asie centrale, présente un réseau de failles de direction générale NNE-SSO. Ces failles ont été actives dès le tertiaire, ce qui fait du lac Baïkal le plus ancien lac existant (vingt-cinq millions d'années[22], pendant le Paléogène)[3]. Ces failles ont été actives au cours du quaternaire jusqu'à nos jours (plus de trente séismes suffisamment puissants pour être ressentis par les populations ont été enregistrés au XXe siècle). Les mouvements tectoniques ont conduit à un enfoncement du fond du lac[14], sur lequel s'est accumulée une grande épaisseur de sédiments, et un léger sur-élèvement des bordures montagneuses à plusieurs reprises (ce qui est visible au nord-est du lac, où des terrasses lacustres anciennes, témoins du niveau de l'eau dans le passé, s'élèvent jusqu'à 300 m d'altitude)[17].

Ainsi, ce lac de rift peut être comparé au lac Tanganyika dans le vallée du Grand Rift. De part sa situation, le lac est souvent secoué par d'important séismes, de plus de 7 points sur l'échelle de Richter. Avec les mouvements géologiques, le lac s'agrandi d'environ 2 cm par an[23].

Toponymie

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La thèse la plus crédible sur l'origine des noms du lac explique que pendant longtemps quand les populations arrivaient pour la première fois sur les rives du Baïkal, ils pensaient que la terre était finie. C'est pourquoi les noms du lac depuis les populations s'étant installés au Ve siècle signifient « mer » ou « océan ». Les Evenks, un des plus anciens peuples de Sibérie, utilisent le terme « Lamu », qui signifient« mer », pour le désigner. L'ancien nom chinois, « Beihai », siginfie quant-à-lui la « mer septentrionale » ou la « mer du Nord ». Les Mongols, peuple qui a donné presque tous les toponymes de Mongolie et du sud de la Sibérie, appelaient autrefois le lac « Tengis-dalai », ce qui veut dire la « mer intérieure »[24].

La première mention du terme « Baigal » apparaît dans la chronique mongole de la première moitié du XVIIe siècle Shara tudzhi. Dans la chronique Altan Tobchi, écrite par Güüsh Luvsandanzan, il est appelé « Baigal-muren ». Le mot « Baigal » est arrivé dans la langue bouriate, et il a été transformé en « Baïkal » lorsqu'il a été adopté par les Russes[24].

Histoire humaine

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Préhistoire

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Les plus anciens établissements des hommes préhistoriques se trouve dans la région du lac Baïkal, datant d'environ 40 000 AP, tels que les sites de Malta et Bouret. Sur les rives du lac néanmoins, aucune implantation n'a été excavée mais seulement des découvertes isolées. L'être humain serait apparu dans la région au plus tard au Mésolithique, tels en démontrent les sites autour de baie de Kourli sur la rive septentrionale, fouillés lors de la construction du BAM[25].

Une étude publiée en 2020 portant sur des génomes nouvellement séquencés de chasseurs-cueilleurs préhistoriques dans la région du lac Baïkal révèle des liens avec les premiers Américains. L'étude éclaire l'histoire de la population de la région, montrant des liens profonds avec les premiers peuples des Amériques, remontant aussi loin que la période du Paléolithique supérieur. Des études antérieures avaient indiqué un lien entre les populations sibérienne et américaine, mais un individu datant de 14 000 ans analysé dans cette étude est le plus âgé à porter l'ascendance mixte présente chez les Amérindiens[26],[27]. Cet individu du sud de la Sibérie, avec un jeune mésolithique du nord-est de la Sibérie, partage le même mélange génétique d'ascendance nord-eurasienne (ANE) et asiatique du nord-est (NEA) que l'on trouve chez les Amérindiens[26].

Au Néolithique, l'être humain vivait autour du lac, comme en témoigne les nombreuses implantations sur toutes les rives, de Nijneangarsk au nord au cap Chamanka au sud (à Listvianka). L'arrivée de populations importantes au Néolithique est liée aux changements environnementaux, à une époque où les grands animaux comme le mammifère et le rhinocéros laineux. L'être humain a été contraint de trouver d'autres sources de nourritures tout en créant de nouveaux outils. Notamment, la pêche s'est intensifiée autour du lac, l'homme de la région maîtrisant entièrement l'activité. Des appâts en pierre, des hameçons en bois et en os et des arêtes et des écailles de poisson ont été trouvé dans les sites de l'époque[25].

 
Pétroglyphes de la falaise de Sagan-Zaba.

L'Âge du bronze est marqué, à partir du Ier millénaire av. J.-C., par la culture des tombes sur dalle, s'étalant de la Mandchourie à l'Asie centrale en passant par le Baïkal et la Mongolie. Éleveurs de bétails, les populations de la culture maîtrisaient parfaitement la métallurgie du bronze. À l'est du lac se trouvaient d'importants gisements facilement accessibles, avec de l'argent, de cuivre, de l'étain et du plomb. Aucune trace métallurgique n'a été trouvé sur les rives, mais de nombreuses productions en bronze et en autre métaux ont été trouvé. La population a aussi laissé ses traces par les pétroglyphes présents autour du lac[25], comme ceux de la falaise de Sagan-Zaba sur le monts Sakhiourté (village de Ielantsy, raïon d'Olkhon), avec des représentations d'animaux poursuivis par des chasseurs[28].


La première grande union tribale, les Xiongnu, se forme à la fin du IIIe siècle av. J.-C. dans les steppes d'Asie centrale, et ils ont leur frontière nord près du lac. La culture des tombes d'Elguine s'étale par la suite de la fin du Ier millénaire av. J.-C. au début du Ier millénaire sur la rive occidentale du lac. La population de la culture pratiquait l'élevage, la chasse et la pêche. La plus grande de leur trace est une site près de Tchernorud (raïon d'Olkhon)[29].

Moyen Âge

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Au VIe siècle, les Kourikanes, un peuple turc, s'installèrent sur la rive occidentale du Baïkal, comme en témoigne l'apparition soudaine de leur tradition funérale dans les restes archéologiques. Ils auraient pris refuge depuis une région lointaine, et auraient amenés dans la région baïkalienne leur langage et leur patrimoine génétique entre autres. Au VIIe siècle, ils sont listés comme les ennemis d'Elterich, le Khagan et fondateur du second empire Turc, qui fit campagne 47 fois contre les Kourikanes[30]. Les Kourikanes formèrent une union tribale, et selon les anciennes chroniques chinoises, ils pratiquaient l'agriculture, l'élevage, la pêche, la chasse et se distinguaient par leur maîtrise de la métallurgie du fer. Ils produisaient ainsi des armes et des armures à mailles entre autres[31].

 
La population autochtone était autrefois notamment constituée de Bouriates plus ou moins nomades.

Aux Xe et XIe siècles, sous la pression des tribus nomades mongoles, une partie des Kourikanes a migré vers le nord tandis que ceux restants se sont mêlés à ces nouvelles population venant du sud. Les Bouriates sont ainsi apparus autour du lac, s'installant de manière assez dense sur presque toutes les rives, évinçant tour à tour les autres peuples. Seuls de petites tribus évenks, vivant sur le rivage nord du Baïkal, continuèrent à y vivre. Les toponymes bouriates s'imposèrent dans la région[31].

Depuis toujours, les lacs ont été des espaces naturels ayant une forte signification spirituelle pour les peuples turcs et mongols[32]. Grandes étendues d'eau, les lacs représentent à la fois le reflet du ciel sur terre (Tengri le Dieu Ciel étant la divinité suprême du tengrisme), et à la fois l'accumulation de l'eau en un point. L'accumulation étant définition de puissance pour les Turcs et les Mongols, de même que les forêts, accumulation d'arbres, sont souvent considérées comme des lieux sacrés. Il était de coutume que chaque tribu, chaque peuple ait son propre lac sacré. De ce fait, le lac Baïkal est cité de nombreuses fois dans les divers textes laissés par les Turcs (stèles de l'Orkhon) et les Mongols (l'Histoire secrète des Mongols)[2].

Au XVIIe siècle, la région est habitée par les Mongols et les Bouriates, et le lac est parfois dénommé « Mer baïcale », ou plus simplement « la mer » par les populations locales, ou encore « Dulaï Nor » pour les Bouriates, ou « Dalai » pour les Toungouses.

Colonisation russe

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XVIIe siècle

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Au milieu du XVIIe siècle, le lac Baïkal est témoin de la colonisation russe en cours de la Sibérie. Ainsi en 1643, un groupes de Cosaques russes dirigé par Kourbat Ivanov atteignit le lac dans la région de l'île d'Olkhon. Dès lors, d'autres groupes de Cosaques visitèrent régulièrement le lac et sa région, collectant le iassak auprès des populations locales. Plusieurs colonies apparurent, avec l'ostrog de Nijneangarsk en 1647 et celui de Bargouzine en 1648 entre autres. Avec l'annexion de la région, les colons chrétiens russes se sont installés dans la région, et sont lancés là où cela été possible dans l'agriculture. De nouvelles techniques de pêches ont été utilisées, dans le but de créer une pêche commerciale, en contraste avec celle de subsistance menée par les Bouriates. L'arrivée des Russes permit le début de la navigation sur le Baïkal. Le début de la colonisation a été marqué par la traite des fourrures, et notamment avec la chasse incôntrolée de la zibeline. Cela poussa le gouvernement tsariste à interdire la chasse de la zibeline dans la région du lac en 1684[33]. Quelques descriptions mentionnent le lac, la plus fidèle était celle de Nicolae Milescu Spathari, qui, menant l'ambassade Spathari en Chine, passa par le lac en 1675[23].

XVIIIe siècle

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Carte de 1701 de Semion Remezov avec le Baïkal.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la route de Sibérie a été construite, qui terminait près de la source de l'Angara. De là, les bateaux permettaient la traversée du lac en été et les chevaux en hiver. En 1744, une Amirauté est établie à Irkoutsk pour organiser la navigation sur le lac[31].

L'annexion favorisa les premières études du lac et expéditions scientifiques. La région et le lac sont explorés par le naturaliste allemand Pallas, parti de la ville de Selenguinsk en . Il indique notamment entre le lac des Oies et le lac Baïkal la présence remarquable dans le paysage de nombreux buissons épineux bas se couvrant de fleurs jaune soufre au printemps, espèce « qui n'étoit point encore connue des botanistes », qu'il nomme robinier féroce (Robinia ferox, (Pallas, Tome H.)[34]. Il décrit une longue période de brouillard dense qui couvre le lac durant plus d'une semaine en plein juillet, dont on lui dit qu'il s'agit d'un phénomène fréquent[34], et rapporte aussi de fortes pluies d'été et d'automne qui ont suivi un printemps extraordinairement sec, ainsi que des « ouragans vraiment curieux » car soudains quand le vent vient des montagnes. Les lacs de cette région peuvent être venteux (vents d'ouest dominant pour le Baïkal) et développer de fortes vagues. On traversait alors le Baïkal sur une unique galiote impériale faisant office de paquebot, dénommée Boris & Gleb (l'autre galiote ayant été dépecée après s'être échouée en 1770 près de l'embouchure du Selenga)[34].

Les marchands utilisaient aussi des dostcheniks (ou dostchtseniki), embarcations en forme de nacelles ne supportant que le vent arrière à la voile et sinon menées à la rame. Palas décrit le lac comme d'une « profondeur très considérable » avec un seul haut-fond, et en partie « tellement profond, qu'il est arrivé souvent qu'en y employant plusieurs sondes, on n'a jamais pu en atteindre le fond ». Le naturaliste note « un nombre incroyable de peaux d'Aselles, ou cloportes aquatiques Oniscus trachurus, Pallas excoriées (exuvies), qui surnageoient tout le long du rivage »[34]. Il signale aussi le Polypode odoriférant (Polypodium fragrans) très apprécié des populations locales qui en font notamment un usage médicinal contre les rhumatismes et le scorbut[34]. Pallas collecte et décrit l'éponge du Baïkal (Spongia baicalensis Pallasii) très abondante dans la Bolschaja Guba & près de Lístweniíchnoi. Selon Johann Gottlieb Georgi (autre savant explorateur du Baïkal) « on l'employe uniquement à frotter des ustensiles de cuivre, & particulièrement les cadres des images des Saints, qui en reçoivent un poli aussì brillant, que si l'on les eu passé sous la meule »[34].

Georgi signale notamment outre les chiens de mer (phoques) d'importantes colonies de mouettes et de martinets nicheurs et d'hirondelles de cheminées, la présence de cormorans (« en nombre prodigieux » selon Georgi) et de hérons, et des sources et une source chaude que les habitants fréquentaient autrefois. Selon Géorgi ils étaient écorchés sur place, dépouillés de leur lard dont on tirait de l'huile (et de leur peau pour les jeunes phoques, peau dont la fourrure était appréciée des commerçants chinois) ; le reste du phoque tué était laissé aux corbeaux ou aux Bouriates autochtones (Bouriates)[34]. Jusqu'à 2000 jeunes phoques étaient tués en quelques mois, rien que pour leur fourrure. Georgi signale que le Castor était autrefois présent sur les bords d'un grand nombre de rivières de la région, mais que « l'on n'en trouve plus aujourd'hui que dans les environs du Baunt ». L'écureuil petit-gris était abondamment présent et chassé (plus d'un millier de fourrures par chasseur et par an dans certains cas) et l'écureuil volant était présent mais plus rare[34].

Au XVIIIe siècle le lac était encore très poissonneux et la pêche au filet (de chanvre) était autorisée pour sa subsistance pour les populations locales « idolâtres » et louée (baux de quatre ans) par les monastères par zone, au plus offrant. De petits groupes de pêcheurs se rassemblaient en « compagnies » qui pouvaient pêcher jusqu'à 8 tonnes d'esturgeon sibérien (Acipenser baeriiesturgeon) dans l'année, alors que d'autres n'en trouvaient pas. Le brochet et l'omul (ou omoul) étaient aussi très appréciés. Le poisson était salé puis vendu ou il était (par millions chaque année selon Georgi) enfoui dans la neige pour être vendu toute l'année à Irkoutz. Des nasses et claies étaient utilisés sur les cours d'eau abouchant dans le lac. La chasse au phoque de Sibérie (Pusa sibirica, autrefois improprement identifié comme phoque commun (Phoca vitulina) était également attribuée par adjudication, aux compagnies de pêcheurs puis à des chasseurs qui le traquaient sur la glace, cachés derrière un panneau de tissu blanc de mars à fin avril à l'arquebuse ou à la javeline[34].

En 1775, la première cartographie complète du lac est réalisée[33].

XIXe siècle et début du XXe siècle

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Fosse commune des insurgés polonais exilés à Michikha (raïon de Kabansk).

L'influence de l'homme sur le lac a augmenté avec l'arrivée des Russes, notamment avec la déforestation de certaines zones au profit de terres agricoles, mêmes si elles occupaient qu'une petite surface au début du XXe siècle. Les stocks de poissons n'ont pas diminué de manière notable depuis l'arrivée des Russes. Par ailleurs, les Russes nouvellement installés se sont imprégnés des traditions et coutumes bouriates liés au respect de la nature, grâce aux échanges culturelles des deux peuples. Le « Baïkal sacré » est devenu une notion intégrante au folklore russe, car la population était fasciné par le lac[33].

Au milieu du XIXe siècle, les premiers bateaux à vapeurs sont apparus sur le lac tandis que fut construit sur l'extrémité sud du lac la route circumbaïkal, permettant de rallier Irkoutsk aux régions orientales de Sibérie toute l'année[33].

 
Déchargement du ferry Baïkal en 1905.

La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle sont un tournant dans l'histoire humaine du lac, avec une présence bien plus accrue de l'homme et de ses activités, causée notamment par les progrès techniques. La construction d'une portion du chemin de fer transsibérien, le chemin de fer Circum-Baïkal, a été décrétée par un oukase de l'empereur Alexandre III du [35]. Le chantier, le plus difficile de tout le Transsibérien en raison du relief, s'est étalé de 1899 à 1904, et le premier train à y avoir circulé a été un convoi militaire, le [36]. Plus de 300 km de voies ferrées ont été construites, avec plus de 50 tunnels et galeries. Le chemin de fer a permis l'accélération du développement économique, avec de nombreuses nouvelles localités et les premières industries. Sinon en 1899, une brise-glace et ferry à vapeur, le Baïkal, a été lancé pour le transport sur le lac et assurer l'approvisionnement du chantier du chemin de fer[37].

Période soviétique

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La période soviétique est marqué par l'intensification de l'activité industrielle autour du lac, essentiellement minière et forestière. Baïkalsk et Severobaïkalsk ont été construites de toute pièce pour soutenir l'activité industrielle, tandis qu'une migration provenant de la partie européenne de l'URSS s'est produite. Ces activités humaines, notamment de la deuxième moitié du XXe siècle, ont causé un important impact sur l'environnement, comme avec la forte diminution des stocks de poissons à cause de la surpêche. La ville de Severobaïkalsk, construite lors du chantier de la Magistrale Baïkal-Amour, ne fut par exemple pas dotée de système d'égouts[37].

Parallèlement à l'activité humaine, les études scientifiques depuis la fin du XIXe siècle ont permis de montrer le caractère unique du lac, nécessitant sa préservation et sa protection. Dans les années 1980 et 1990, les scientifiques ont réussi à susciter l'intérêt du public pour le Baïkal, avec l'apparition de mouvements écologiques de la société civile et le renforcement de la législation russe sur la protection environnementale du site[38].

Depuis 1991

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Le tracé de l'oléoduc Sibérie orientale - océan Pacifique devait initialement passer à moins d'un kilomètre du lac, le pipeline contournant le lac par la rive nord sur son trajet de Taïchet à Daqing. Néanmoins, les pressions sans précédent du public et des écologistes ont poussé Vladimir Poutine à s'impliquer directement. Le lac se situant dans une zone sismique active, une fuite aurait pu causé un désastre écologique. Transneft, la société construisant le pipeline, a changé en 2006 le tracé pour le faire passer en Iakoutie à 40 km au nord du Baïkal[39],[40].

Activités humaines

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Tourisme

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Le lac Baïkal est un arrêt apprécié des voyageurs par le chemin de fer transsibérien. Le lac lui-même est situé à la frontière de l'oblast d'Irkoutsk et de la République de Bouriatie. Les deux parties ont quelque chose à offrir aux voyageurs : Listvianka, l’île d’Olkhon, le sentier du Grand Baïkal, le chemin de fer Circum-Baïkal – du côté d’Irkoutsk ; la baie de Bargouzine et la presqu'île Sviatoï Nos sur le côté bouriate du Baïkal[41]. Cependant, la nature et la côte sont plus diversifiées dans la région d’Orkastk.

Économie

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Cinquante mille personnes vivent près du lac dans des conditions difficiles. Les sols sont pauvres. Poissons et pommes de terre servent de base à la nourriture quotidienne. Un afflux de population a été provoqué par la construction de la voie ferrée Baïkal Amour Magistral.

La pêche se pratique tout au long de l'année, même en hiver après avoir foré un trou dans la glace. Les eaux du lac, fortement oxygénées, sont riches. L'omoul est très prisé pour sa chair savoureuse et l'esturgeon pour son caviar.

Le lac constitue, de par sa forme allongée, une excellente voie navigable dans cette région montagneuse et difficile d'accès, mais prise par les glaces près de la moitié de l'année[17]. En hiver, après l'embâcle (prise en glace) qui a lieu en octobre-novembre, tous les bateaux de pêche, d'exploration scientifique ou de tourisme sont paralysés par le froid dans les ports établis sur le Baïkal. Le trafic reprend avec la débâcle, en mai-juin. En outre, la navigation sur cette mer intérieure est rendue dangereuse par des vents parfois violents qui soufflent en rafales.

De novembre à mai, les voitures et camions peuvent circuler sur le lac gelé. Cette possibilité compense le manque de route car il y a peu d'infrastructures routières le long des plus de 2 000 kilomètres de rives[42]. Une route sur la glace est préparée par des spécialistes chaque année et ouvre lorsque les conditions de glace le permettent. Longue de 12 km, elle va du village de Kurkut sur le continent à Irkutskaya Guba sur l'île d'Olkhon[43]. C'est la seule route sur la glace légale du lac Baïkal. L'épaisseur de la glace sur la route est d'environ 60 cm, la capacité maximale autorisée de 10 t. Une épaisseur de 75 cm de glace est suffisante pour qu'un camion de 15 t puisse passer[44]. La période la plus sûre pour emprunter ces routes est de début février à fin mars où l'épaisseur de la glace est d'un mètre ou plus[44].

Industrie

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L'usine de papier et de cellulose Baikalsk sur les rives du lac Baïkal.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'industrialisation des environs du lac s’accélère, notamment grâce aux lignes de train Transsibérien et Magistrale Baïkal-Amour. Des usines de papier et de cellulose sont construites près de Baïkalsk (1966) et de Selenguinsk. La pêche sur le lac s'industrialise. Et les villes situées sur les rives du lac, notamment Baïkalsk, croissent en taille et en nombre d'habitants. Les eaux usées de la ville et de l'industrie sont déversées dans le lac Baïkal sans être traitées. Ces deux éléments contribuent fortement à la pollution de l'environnement local, c'est-à-dire de l'eau du lac, des sols et de l'air[45].

Le lac Baïkal a longtemps été menacé de pollution industrielle par une usine de pâte à papier, à Baïkalsk, qui fournissait, à l'époque de la guerre froide, la cellulose pour les pneus d'avion de l'armée soviétique. L'usine a été fermée en [46] mais a cependant repris ses activités en février 2010 sans que les problèmes de pollution aient été résolus[47].

L'usine de papier et de cellulose près de Baikalsk a reçu en 2003 un crédit de la Banque mondiale d'un montant de 22,4 millions de dollars US, selon Greenpeace, afin de cofinancer la modernisation de l'usine, estimée à l'époque à 33,5 millions de dollars US. La mise en œuvre du plan de transformation étant restée insuffisante, la Banque mondiale a retiré le crédit en 2005[48]. En 2009, le gouverneur de la région d'Irkoutsk a promis de fermer l'usine[49]. Cette décision a cependant été annulée par le Premier ministre Poutine[50], ce qui a entraîné des protestations d'experts en environnement[51]. L'usine a finalement été fermée en 2012. Une petite partie de l'installation est encore utilisée pour produire de l'eau chaude et du chauffage urbain pour la localité de Baikalsk. Le nombre d'habitants de Baikalsk diminue en raison de la fermeture.

Voies de communication et transports

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Autres activités

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Le lac accueille également dans ses eaux un observatoire de neutrinos, installé depuis 1998 à 1 200 m de profondeur[52].

Une expédition organisée par le scientifique et homme politique russe Arthur Tchilingarov a tenté, à partir du , d'établir un record mondial de plongée en eau douce dans le Baïkal[53]. Mais les deux submersibles de l'expédition, Mir-1 et Mir-2, ne sont descendus dans un premier temps qu'à 1 580 m et 1 592 m[54].

En 2006, un projet de pipeline transsibérien devait initialement passer à moins d'un kilomètre du lac avant qu'une alternative de route hors du bassin versant du Baïkal ne soit décidée par Vladimir Poutine, sous la pression des écologistes[39]. Ce tracé reste à confirmer.

Le lac Baïkal sert aussi de lac réservoir pour les centrales hydroélectriques qui jalonnent le cours de l'Angara[17].

Au vu des menaces environnementales pesant sur le lac Baïkal, celui-ci pourrait être inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril[55].

Depuis 2004 se tient chaque année au début du printemps le Baikal Ice Marathon[56]. Destiné à promouvoir la préservation des eaux pures du Baïkal, cette course sur le lac gelé est considérée comme l'une des plus difficiles au monde et rassemble près de 200 participants chaque année. Le parcours se situe à la pointe sud du lac entre Tanhoy et Listvianka. En 2016, le record est de 3 heures 55 minutes et 51 secondes pour le marathon (42,2 km). La course se décline également en semi-marathon (21 km)[57].

Protection de l'environnement

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Pollution

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Réseau d'aires protégées

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De nombreuses aires protégées ont été créées à partir de 1969 sur le pourtour du lac. La plus importante est la réserve naturelle Baïkal-Léna (6 600 km2 au nord d'Irkoutsk) créée en 1986 ; en Bouriatie au sud la réserve naturelle du Baïkal (1 657 km2) créée en 1969, à l'est la réserve naturelle de Bargouzine (3 740 km2) créée en 1916 pour protéger les zibelines, et au nord-est la réserve naturelle de Djerguine (2 380 km2) créée en 1992[58]. À ces réserves s'ajoutent les parcs nationaux du Zabaïkal, du Pribaïkal et de la Tounka.

Patrimoine mondial de l'UNESCO

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Lac Baïkal *
 
Panorama sur le cap Bourkhan et la Petite Mer.
Pays   Russie
Subdivision Oblast d'Irkoutsk
République de Bouriatie
Type Naturel
Critères (vii) (viii) (ix) (x)
Superficie 88 000 km2
Numéro
d’identification
754
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1996 (20e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Le lac, dont les eaux sont d'une grande pureté, accueille une faune et une flore très riche[8]. Ces « Galápagos de la Russie » sont ainsi inscrits par l'Unesco en 1996 au patrimoine mondial pour sa richesse écologique, qui comprend l'une des faunes d'eau douce les plus riches et originales de la planète, et qui présente une valeur exceptionnelle pour la science de l'évolution. On y recense 1 550 espèces animales et plus de 600 espèces végétales ; près de la moitié des espèces du lac sont endémiques[17], comme le coméphore baïkal (golomianka).

On a trouvé plus de 250 espèces de crevettes d'eau douce dans le lac Baïkal, ce qui représente le tiers de toutes les espèces de crevettes connues[59].

Le lac accueille aussi une des rares espèces de phoque vivant exclusivement en eau douce : le phoque du lac Baïkal ou nerpa, qui représente le superprédateur de l'écosystème du lac.

Autour du lac

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Patrimoine culturel

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Villes et villages du Baïkal

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Institutions culturelles

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Dans la culture

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Légendes

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Symbolisme religieux

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Dans les arts

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Notes et références

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  1. La profondeur maximale varie suivant les sources de 1 620 m à 1 742 m[7].

Références

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  1. « Une "mer" sacrée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Jean-Paul Roux, La Religion des Turcs et des Mongols, Payot, coll. « Bibliothèque historique », , 323 p., 14 x 23 cm (ISBN 978-2-228-13430-9).
  3. a b c et d Popa 2009, p. 65.
  4. a b c d et e (en) « A new bathymetric map of Lake Baikal – Morphometric Data », Université de Gand (consulté le ).
  5. a b c d e et f Lac Baïkal sur le site de l'Encyclopædia Universalis (consulté le 25 février 2023)
  6. a b c et d (en) Lac Baïkal sur l’Encyclopædia Britannica (consulté le 17 février 2023)
  7. (en) Encyclopædia Britannica, « Lake Baikal » (consulté le )
  8. a et b « Baïkal », dans Le Petit Robert des noms propres, dictionnaires Le Robert, (ISBN 2-84902-162-8)
  9. a et b « Le lac Baïkal, mer sacrée », sur L'Express, (consulté le )
  10. a b et c « lac Baïkal », Grande Encyclopédie Larousse (consulté le )
  11. a b et c Popa 2009, p. 70.
  12. a et b Popa 2009, p. 66.
  13. a b c d et e (en) Irkutsk State University, « Baïkal, general background », baikal.ru, (version du sur Internet Archive)
  14. a et b Colin Thubron (trad. de l'anglais par K. Holmes), En Sibérie, Paris, Gallimard, , 471 p. (ISBN 978-2-07-044616-2), chap. 6 (« Le grand lac »), p. 268.
  15. « LAC BAÏKAL, Les eaux - Encyclopædia Universalis », sur www.universalis.fr (consulté le )
  16. « Un étonnant phénomène observé sur le lac Baïkal en Sibérie », sur Maxisciences, (consulté le )
  17. a b c d e f g h i et j Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde, Reader's Digest, 1982, p. 66
  18. a b et c Popa 2009, p. 69.
  19. Popa 2009, p. 68.
  20. (en) « Siberian High »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Glossary of Meteorology, American Meteorological Society, (consulté le ).
  21. a et b Popa 2009, p. 70-72.
  22. Cycle eau : des stocks restreints
  23. a et b Popa 2009, p. 67.
  24. a et b Popa 66.
  25. a b et c Naumov 2019, p. 2.
  26. a et b (en) Oldest Connection with Native Americans Identified Near Lake Baikal in Siberia, shh.mpg.de, 20 mai 2020
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  28. « Сиб-Гид: Петроглифы на горе Сахюртэ, Иркутская область », sur sib-guide.ru (consulté le )
  29. Naumov 2019, p. 2-3.
  30. V. N. Khar'kov, V. A. Stepanov, O. F. Medvedev et M. G. Spiridonova, « [The origin of Yakuts: analysis of Y-chromosome haplotypes] », Molekuliarnaia Biologiia, vol. 42, no 2,‎ , p. 226–237 (ISSN 0026-8984, PMID 18610830, lire en ligne, consulté le )
  31. a b et c Naumov 2019, p. 3.
  32. « Lac Baïkal, la perle glacée de Sibérie », sur GEO (consulté le )
  33. a b c et d Naumov 2019, p. 4.
  34. a b c d e f g h et i Peter S. Pallas, Voyages en Sibérie : extraits des journaux de divers savans voyageurs, t. II, Berne, Société typographique, , 591 p. (lire en ligne).
  35. Catherine Zerdoun, Le Petit Livre de la Russie, Paris, Éditions du Chène, , 170 p. (ISBN 978-2-8123-1535-0), p. 138
  36. Maurice Zimmermann, « Achèvement du chemin de fer d'Orenbourg à Tachkent et du Circumbaïkal », Annales de géographie,‎ (www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1905_num_14_73_6510)
  37. a et b Naumov 2019, p. 5.
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  39. a et b « Le lac Baïkal échappe à l’oléoduc », sur novethic.fr, (consulté le )
  40. Blinnikov 2021, p. 359.
  41. (en) Nastya Kuchenova, « A Guide to Lake Baikal by Locals : Landmarks, Prices, and Accommodations », sur irkutskbaikal.info (consulté le ).
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  43. Timin Daniil, « Driving on frozen Lake Baikal in the winter », sur Russian blogger
  44. a et b (en-GB) « A temporary ice road in Lake Baikal », sur www.dangerousroads.org (consulté le )
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  46. Marie Jégo, « Enfin propre, un combinat ferme après quarante ans de pollution du lac Baïkal », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  47. « La réouverture d'une usine de cellulose près du lac Baïkal suscite l'inquiétude », Le Monde (consulté le )
  48. Baikalsee: Weltbank dreht Geldhahn zu, Greenpeace Deutschland, 11. April 2005, abgerufen am 4. März 2008.
  49. Endlich: Das Zellulosekombinat am Baikalsee schließt, Internetzeitung Russland-Aktuell, vom 15. April 2009, abgerufen am 15. April 2009, auf aktuell.ru
  50. Putin lässt umstrittene Fabrik am Baikalsee wieder öffnen. orf.at, abgerufen am 26. August 2019
  51. Umweltstreit um Zellstoff- und Papierkombinat Baikalsk, abgerufen am 24. Januar 2010, auf rian.ru
  52. Site officiel du télescope à neutrinos Baïkal.
  53. (en) PA News, « Submarines to plumb deepest lake », Channel 4 News,
  54. (en) « Russians in landmark Baikal dive », BBC News, (consulté le )
  55. « Décision 36COM 7B.22 », UNESCO (consulté le )
  56. Baikal Ice Marathon
  57. « Absolute Siberia | Baikal Ice Marathon », sur www.absolute-siberia.com (consulté le )
  58. Touchart 1998, p. 107-111
  59. (en) Grigori Galazii, « Lake Baikal reprieved », Endeavour, vol. 15, no 1,‎ , p. 13–17 (DOI 10.1016/0160-9327(91)90081-L, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

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