Léopold Javal
Léopold Javal, né le à Mulhouse et mort le à Paris 8e[1], est un banquier, homme politique et agronome français.
Député de l'Yonne | |
---|---|
- | |
Conseiller général de la Gironde | |
- |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Javal (d) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Banquier, homme politique, agronome |
Famille | |
Père |
Jacques Javal le Jeune (d) |
Fratrie |
Julie Javal (d) |
Enfants | |
Parentèle |
Leopold von Lämel (d) (beau-père) Alice Weiller (petite-fille) |
Propriétaire de |
Abbaye de Vauluisant, château d'Arès (d) |
---|---|
Membre de |
Consistoire central israélite de France Alliance israélite universelle Consistoire de Colmar (d) Cercle des chemins de fer (d) |
Distinction |
Biographie
modifierFondateur d'une puissante famille d'industriels alsaciens d'origine juive, et fils du banquier et industriel Gilots Jacob (Jacques Javal le Jeune), président du Consistoire israélite de Paris de 1824 à 1829, et de Lucie Blumenthal, Léopold Javal fait ses études au lycée de Nancy, puis au lycée Saint-Louis à Paris et en Angleterre, avant de préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique en candidat libre. Il travaille quelque temps dans la fabrique d'indiennes familiale à Saint-Denis, puis à Londres dans une banque.
Très jeune, il entre comme administrateur adjoint aux Messageries Laffitte et Caillard, où il perfectionne la construction des voitures hippomobiles. En 1830, il part pour l'Algérie avec le projet d'y créer des exploitations agricoles dans la plaine de la Mitidja. Sur place, il s'engage comme volontaire dans l'armée et, membre du corps expéditionnaire du général Clauzel, se distingue par sa bravoure, plantant notamment le drapeau français sur le minaret le plus élevé de la ville de Medeah tout juste conquise. Il est ensuite chargé de raccompagner en France le bey du Titteri, qui a été fait prisonnier. À son retour, il est promu sous-lieutenant de cavalerie et fait chevalier de la Légion d'honneur le .
Ami des frères Pereire, il se prend de passion pour le saint-simonisme, tout en continuant de travailler dans les entreprises familiales qui établissent les premières lignes d'omnibus dans Paris. En 1835, il prend la succession de son père. Il prend le contrôle et la direction de la banque qu'il rebaptise « Léopold Javal et Cie ». Il investit dans des mines en Provence, dans des compagnies de canalisation, crée un grand bazar baptisé « À la ménagère », et un établissement de bains publics sur la Seine, au pied de la Samaritaine, construit un quartier d'habitations ouvrières à Montrouge. En dix ans, il triple le capital des entreprises familiales et jette les bases de sa fortune personnelle.
En 1834, il achète près de Villeneuve-l'Archevêque (Yonne) un domaine de 13 hectares, la ferme de Vauluisant), qu'il portera à 316 hectares par des acquisitions successives avec l'ambition d'en faire une ferme modèle, appliquant les dernières méthodes de culture. En 1847, il crée le concours agricole de Vauluisant, au succès grandissant d'année en année ; en 1862, il y adjoint un concours de ferrage[2]. En 1847, il achète une exploitation de 690 hectares sur le bassin d'Arcachon, qu'il agrandira jusqu'à 3 000 hectares en 1860, centrés sur la commune d'Arès. Il y plante des pins pour fixer les dunes, exploite industriellement la résine, fore des puits pour alimenter les communes en eau potable et éradiquer ainsi la fièvre typhoïde[3]. Ces efforts lui valent la rosette d'officier de la Légion d'honneur en 1862.
Le , il épouse à Mosbach (grand-duché de Bade) Augusta de Laemel (1817-1893), fille du financier Leopold von Lämel (de) (1790- ?) et de la baronne Sophia von Eichthal, sœur du baron Simon von Eichthal (de), banquier installé à Augsbourg (Bavière). Le couple a six enfants : Émile (1839-1907), Pauline (1842- ?), Ernest (1843-1897), Eugène (1846-1847), Alfred (1848- ?) et Sophie (1853-31.12.1947), épouse de Paul Wallerstein.
À compter de son mariage, Léopold Javal développe considérablement son activité de banque. Il la réduit à partir de 1850 pour se borner à représenter à Paris des maisons étrangères (Merton et Cohen de Londres, Cahen de Bruxelles).
En 1851, il est élu conseiller général d'Audenge (Gironde), mandat qu'il abandonne en 1859. Lui succède quelques années plus tard Jacques Duvigneau dit Chéri (1833-1902). En 1857, il est élu député de l'Yonne. Il est réélu en 1863, 1869 et 1871, sous l'étiquette de l'Union républicaine. Au Corps législatif, il s'oppose de plus en plus ouvertement au Second Empire[2] et finira par signer la proposition de déchéance de Napoléon III après la défaite de Sedan. Très lié avec Adolphe Thiers, il reste à Paris pendant le siège de la capitale avant de rejoindre sa famille à Arès, en Gironde.
En 1844, Léopold Javal est élu au Consistoire du Haut-Rhin. En 1861, il est nommé membre du Consistoire central. En 1868, il devient vice-président de l'Alliance israélite universelle.
Léopold Javal est franc-maçon, membre de la très élitiste et bonapartiste loge Saint-Lucien du Grand Orient de France[4].
À Paris, il habite un hôtel particulier rue d'Anjou, qui abrite une belle collection de tableaux anciens.
Léopold Javal meurt à son domicile le [2], et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (7e division)[5],[6].
Distinctions
modifier- Officier de la Légion d'honneur (1862).
Notes et références
modifier- Son acte de décès (n°457) dans les registres de décès du 8e arrondissement de Paris.
- Un paysan-factotum : Edmé-François Pailleret (1832-1908), fermier à Vauluisant. Des histoires sur l'Yonne - Livre 2. Tiré de Études Villeneuviennes, Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie du canton de Villeneuve sur Yonne, no 26, Association "Les Amis du Vieux Villeneuve sur Yonne", 1998.
- [http://lauric-duvigneau.over-blog.com/2012/12/aerium-d-ares-gironde-echanges-ld-ad.html.
- Voir : Yves Hivert-Messeca Napoléon, Lucien, "Plon-Plon" et les autres : la maçonnerie "officielle" sous le Second Empire 4, sur le site Internet de l'Institut de recherches et d'études Maçonniques du GODF.
- Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 434-435
- appl, « JAVAL Léopold (1804-1872) », sur Cimetière du Père Lachaise - APPL, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Léo Hamon (dir.) et Frédéric Viey, Les républicains sous le Second Empire, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, , 74-87 p. (lire en ligne).
- Jacques Mousseau, le Siècle de Paul-Louis Weiller. 1893-1993, Paris, Stock, 1998, p. 96-104
- Raymond Oberlé, « Léopold Javal », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 19, p. 1795
- « Léopold Javal », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la vie publique :
- Famille Javal sur le nord Bassin d'Arcachon
- Les Javal-Wallerstein-Weiller ou la médecine de campagne Les Grandes Familles du Bassin Arcachon, L'Express du 21/05/2009