Josef Gusikov

musicien biélorruse

Michal Josef Gusikov (né Yehiel-Michiel, aussi dénommé Guzikow ou Gusikow) (-) est un klezmer qui donna le premier concert de musique klezmer à un auditoire d'Europe de l'Ouest avec son instrument en bois et paille.

Josef Gusikov
Joseph Gusikov; publication dans le journal Europa d'August Lewald; Gravure de Josef Kriehuber; 1836
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
מיכל יוסף גוזיקאָװ ou Michał Józef GuzikowVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Musicien, xylophoniste, chanteurVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Instrument

Gusikov et son instrument

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L'instrument en bois et en paille de Gusikov

Gusikov est né dans une famille juive hassidique de musiciens klezmer, à Chklow en Pologne (maintenant en Biélorussie). Il commence à jouer de la flûte comme son père, mais une faiblesse pulmonaire l'oblige à rechercher un autre instrument. En 1831, il construit ce qu'il appellera le Shtroyfidl, un instrument en bois et paille, essentiellement un xylophone agencé comme un cymbalum sur une table d'harmonie faite de rouleaux de paille, qui assurent une forte résonance. On ignore si l'instrument a été inventé par Gusikov lui-même, ou par son contemporain Samson Jakubowski. Avec cet instrument, Gusikov va développer une extraordinaire virtuosité, et en 1834, il donne des concerts à Moscou, Kiev et Odessa[1].

Lors d'un concert à Odessa, il est acclamé par le violoniste polonais Karol Lipiński, et avec le soutien de Lipiński et du poète français Alphonse de Lamartine, il entreprend à partir de 1835, une tournée de concerts en Europe de l'Ouest. Les concerts où Gusikov apparait habillé avec la gabardine traditionnelle des Juifs d'Europe de l'Est, et où il est généralement accompagné de membres de sa famille jouant de la contrebasse et du violon, sont d'extraordinaire succès: à Paris, il devient si populaire qu'une coupe de cheveux, imitant ses papillotes, est nommé coiffure à la Gusikov[2]. Gusikov joue des improvisations sur des mélodies traditionnelles juives et klezmer, et aussi des airs d'opéra populaires de l'époque. Il va jouer aussi à Prague, Francfort et Vienne.

Opinions sur sa musique

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De nombreux musiciens professionnels juifs sont vivement impressionnés par Gusikov. Ferdinand Hiller lui écrit une recommandation pour Giacomo Meyerbeer. Felix Mendelssohn écrit à sa famille en 1836:

« Je suis curieux de savoir si Gusikow vous a plu autant qu'à moi. C'est tout à fait un phénomène; un fameux type, inférieur à aucun virtuose du monde, aussi bien en exécution qu'en sensibilité; il m'a ainsi plus enchanté avec son instrument en bois et en paille que beaucoup d'autres avec leur piano-forte[3]. »

À l'opposé, Franz Liszt est plus critique, appelant Gusikov « un Paganini de boulevard », dont « le don, certains peuvent dire son génie », aurait été mieux utilisé à « inventer un instrument agricole », alors que « son talent, mal guidé, n'a produit rien d'autre que des inepties musicales ».

Gusikov est admiré par le critique musical belge, François-Joseph Fétis, avec qui il va se lier d'amitié, et qui écrira dans son dictionnaire musical, un long article sur Gusikov, basé sur leurs discussions à Bruxelles.

Sa mort

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Épuisé par sa tournée, Gusikov meurt à 31 ans de tuberculose à Aix-la-Chapelle en Allemagne, chagriné pendant ses derniers jours par le vol de son précieux instrument, perpétré dans son habitation. Une seule pièce musicale écrite par Gusikov a survécu, un arrangement de l'hymne juif Shir Hama’alot (Psaume 126[4])

  1. Conway (2011), pages: 138-9
  2. Conway (2011), page: 241
  3. Mendelssohn (1883), 98-9
  4. Traduction des Psaumes par Louis Segond; 1910

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Josef Gusikov » (voir la liste des auteurs).
  • Eduard Maria Oettinger, Bibliographie biographique universelle, (lire en ligne), p. 274
  • (en): Stanley Sadie: Guzikow, Michal Jozef in The New Grove Dictionary of Music and Musicians; éditeur: Oxford University Press; 1980; (ISBN 0195170679 et 978-0195170672)
  • (en): David Conway: Jewry in Music: Entry to the Profession from the Enlightenment to Richard Wagner; éditeur: Cambridge University Press; 2011; (ISBN 1107015383 et 978-1107015388)
  • Francois-Joseph Fétis: Biographie universelle des musiciens; 2e édition; Paris; 1870
  • (de): Alex Jacobowitz: Gusikov; consulté le
  • Franz Liszt: Lettres d’un bachelier ès musique; traducteur: Charles Suttori, Londres; 1989
  • (en): Felix Mendelssohn: '‘Letters of Felix Mendelssohn Bartholdy'’; traduction en anglais : Lady Wallace; éditeur: Oliver Ditson Company; Londres; 1863; (ASIN B0013QOQ6O)
  • (de): Rita Ottens et Joel Rubin: Klezmer-Musik; éditeur: DTV; Munich; 1999 (ISBN 0342330748 et 978-0342330744); (ASIN 342330748X)
  • (he): Joachim Stuschewsky: '‘Haklezmorim, toledotayhem, orekh hahayim. v’yistrotayhem'’; Jérusalem; 1959.
  • (en): Janet Wasserman: Michael Joseph Guzikow (1806-1837): Iconography; consulté le
  • (en): Joseph Gusikov. The first klezmer star; site: Clarinet Klezmer; consulté le

Liens externes

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