Jehan Berjonneau

peintre français

Jehan Berjonneau (Montmorillon, - Paris, ) est un artiste peintre et graveur sur bois français.

Jehan Berjonneau
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jules Berjonneau
Nationalité
Activité
Enfant
Raoul Berjonneau, peintre

Biographie

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La Gartempe à Montmorillon

Autodidacte, Jules dit Jehan Berjonneau naît dans le quartier « Les Mâts » de Montmorillon du mariage de Célestin Berjonneau (1858-?) et Marie Vozelle (1867-?)[1] qui forment une modeste famille d'agriculteurs. S'il est peintre en bâtiment de formation, s'il travaille à la S.N.C.F. comme peintre sur voies, Solange Vernois ne manque pas de souligner le caractère déterminant de sa prime jeunesse sur sa future vocation : « Son terroir, il le connaît par cœur et pour ainsi dire entièrement, grâce aux connaissances acquises dans l'enfance, lorsqu'il gardait ses chèvres, flânait dans la nature et ne songeait guère alors à devenir peintre... L'amour de la nature est sans doute lié à son éducation de petit campagnard, mais aussi à l'expérience de la liberté. Devenu adulte, Berjonneau prend symboliquement possession de son pays lorsqu'il suit la vallée de la Gartempe, à pied de Montmorillon à Saint-Savin, en bateau de Montmorillon au Roc d'Enfer. Il ne se contente pas d'agir en artiste soucieux de la couleur et du beau dessin. Il est un homme de la terre »[2].

Il devient compagnon du Tour de France et s'installe à Paris dès l'âge de 17 ans, y fréquentant les musées et s'y intéressant particulièrement aux œuvres de Jean-François Millet, Camille Corot et Gustave Courbet[3]. Mobilisé successivement au 26e bataillon de chasseurs à pied et au 103e régiment d'infanterie[1], il effectue cependant la Première Guerre mondiale en tant que prisonnier de guerre dans un camp allemand, à Stuttgart, et c'est en peignant ses camarades de détention et ses geôliers qu'il décide de consacrer sa vie à la peinture[4]. C'est ainsi dès octobre 1919 que l'on trouve son nom parmi les participants à la 3e Exposition de l'Arc-en-ciel, groupe franco-anglo-américain[5].

Il obtient une certaine renommée entre les deux guerres. Il voyage et travaille en Europe, en Afrique du Nord et aux États-Unis. De 1919 à 1935, il organise à Montmorillon (Vienne), sa ville natale, un musée auquel il a fait don de sa collection concernant la préhistoire et de toiles choisies parmi ses œuvres.

 
Ucel

En 1923, il acquiert un mas à Ucel dans l'Ardèche, y séjournant en partage avec Paris et Montmorillon[4]. On relève son nom autour de 1933-1934, aux côtés de ceux de Robert Louis Antral, France Audoul, Gaston Balande, Edmond Ceria, Charles Despiau, Jean Fernand-Trochain, André Hambourg, Henri Lebasque, Marthe Lebasque, Carlos-Reymond, Armand Nakache, Paul-Émile Pissarro ou Maurice Sauvayre, parmi les artistes qui, sous la présidence de Lucie Caradek, se constituent en une association nommée le Groupe moderne et exposant alors à la Galerie Georges Petit (12, rue Godot-de-Mauroy) et à la Galerie Dru (rue Montaigne)[6].

Il est sociétaire de la Société coloniale des artistes français, du Salon des indépendants, du Salon d'automne et du Salon des Tuileries.

Il est le père de Raoul Berjonneau (1911-1988), peintre.

Technique de peinture

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Jehan Berjonneau utilise la gouache sur panneau de carton, d'isorel ou de bois et moins souvent sur des toiles, dans un style parfois rapproché du post-impressionnisme. Il réalise également des aquarelles. Il excelle dans les bois gravés. Il est surtout un peintre de paysage avec une attirance pour les bois et les forêts.

En dehors de Montmorillon, il est tombé dans un relatif oubli après sa mort. La cote de ses nombreuses œuvres demeure faible[7].

Œuvres

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Peintures décoratives

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Illustrations d'ouvrages

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  • Marcel Fromenteau, Pardon dans les Blés, bois originaux de Jehan Berjonneau, Éditions Le Rouge et le Noir, 1930.
  • Marcel Fromenteau, Balentru, bois originaux de Jehan Berjonneau, Éditions Le Rouge et le Noir, 1931.
  • Suzanne Teissier, Princesse de Montmartre.
  • Jehan Berjonneau, Paysages de chez nous : Montmorillonais - Chatelleraudais - Civraysiens et Poitevin, 66 bois originaux en couleurs par Jehan Berjonneau, 550 exemplaires numérotés, Imprimerie Georges Neuville, Montmorillon, 1932, préface de Raymond Poincaré et avant-propos de Raoul Mortier.
  • Marc Censier, Échos rustiques - Poèmes de Sain-Gley en patois saintongeais, dessins de Jehan Berjonneau, Éditions de l'Araignée, Paris, 1959.
  • Jean Valnet, Aromathérapie - Traitement des maladies par les essences des plantes, planches dessinées par Jehan Berjonneau, Éditions Maloine, Paris, 1964.

Galerie

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Réception critique

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Gustave Kahn
  • « Un sentiment très frais de la terre natale que ne peut traduire qu'un artiste très sincère, que la nature d'une émotion à la fois grave et chantante... Il y a comme le ton d'une chanson populaire. » - Gustave Kahn[8]
  • « Des paysages de l'Ardèche, du Poitou, d'une pratique sans détours, et authentiques comme l'amour du terrien pour le sol. Nul maniérisme, donc, en ces ouvrages fins et rustiques. » - Revue L'Art vivant, n°155, décembre 1931
  • « Peinture à la lyonnaise, brillante, claire, papillotante, qui suggère les volumes, les foules, les objets par petites touches posées avec une grande sûreté d'œil et de main. Ce paysagiste qui a installé son chevalet sur les bords du Rhône, en région de Fontainebleau, plus rarement en Bretagne ou en Afrique du Nord, a aussi pratiqué la gravure sur bois. » - Gérald Schurr[9]
  • « Les tableaux de Berjonneau sont bien construits, les taches colorées s'appuyant sur un dessin solide dans une harmonie générale placée sous le signe de la sobriété. On ne saurait dès lors s'étonner que l'artiste ait été passé également maître dans l'art de la gravure sur bois, imposant de grand rythmes et la subordination du détail à l'ensemble. De plus, l'opposition tranchée et nette des zones de blanc et de noir, la fermeté du trait, correspondait tout à fait au tempérament franc et loyal de Berjonneau. » - Solange Vernois[2]

Distinctions

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  • 1920 - Prix de la Compagnie transatlantique.
  • 1923 - Mention Honorable (Exposition Coloniale Marseille) - Lauréat de l'Institut (Prix Karl-Boulé) - Bourse d'études pour la Tunisie.
  • 1928 - Prix Castelucho Diana.
  • 1929 - Lauréat de l'Institut - Prix Karl Boulé.
  • 1930 - Médaille d'argent - Exposition Coloniale d'Anvers pour panneaux décoratifs de l'A.E.F.
  • 1934 - Médaille d'argent - Société d'encouragement à l'art et à l'industrie.
  • 1937 - Diplôme Médaille d'argent Arts-Sciences-Lettres - Prix Saint-Raphaël - Médaille de Bronze, E.I.
  • 1941 - Prix Maurice Bompard .
  • 1943 - Prix Marceron Maille.

Expositions

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Expositions particulières

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XXe siècle

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  • Paris : Maison des artistes (1922), Galerie Drouant (Patronage de M. Louis Anteriou, Ministre), Galerie Barreiro (1933), Atelier Français (Patronage du Président Raoul Perret), Galerie Le Journal, Galerie Kirby-Beard (1950), Galerie des Champs-Elysées (1974).
  • Province : Amiens, Reims, Dijon, Gevrey Chambertin (1951), Lyon (Patronage du Président Herriot et de M. Bollaert), Saint-Étienne, Roanne, Clermont-Ferrand, Limoges, Lons-le-Saunier, Foix, Toulouse, Villefranche-en-Beaujolais, Moulin de Gambais (1976).
  • Étranger : Alger, Suisse, Allemagne, Luxembourg, Madrid (Exposición de arte francés contemporáneo, Museo Nacional de Arte Moderno, 1933), Tunis, États-Unis.

XXIe siècle

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  • Dans la peau de Jehan Berjonneau, salle des Grandmontains, Montmorillon, 2015[10].

Expositions collectives

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Présence dans les collections

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Toiles aux Musées de Pamiers, Cavaillon, Sermaize-les-Bains, Lons-le-Saunier, Musée d’Art et d’Histoire de Montmorillon[3], Musée Sainte-Croix de Poitiers (Matinée d'avril en forêt de Fontainebleau, huile sur toile), Musée des Beaux-Arts de Rennes, Rabat, au Palais du Sénat, au Sous-Secrétariat à la Présidence du Conseil.

Nombreux tableaux dans les collections particulières en France et Afrique du Nord, Allemagne, Luxembourg, Belgique, Suède, Hollande, Égypte, Suisse, Amérique Latine, États-Unis, Danemark, Mexique, Uruguay.

Références

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  1. a et b Fabienne Groleau, « Jehan Berjonneau », Geneanet
  2. a et b Solange Vernois, « Le style rustique dans l'œuvre de quelques artistes du Poitou-Charentes », dans ouvrage collectif sous la direction de Frédéric Chauvaud et Jacques Oéret, Terres marines - Études en hommage à Dominique Guillemet, Presses universitaires de Rennes / Université de Poitiers, 2006, pp. 245-252.
  3. a et b « Dans la peau du peintre Jehan Berjonneau », La Nouvelle République, 11 juillet 2015
  4. a et b « Le peintre Jehan Berjonneau sorti de l'oubli », La Nouvelle République, 25 février 2019
  5. a et b Jean-Gabriel Lemoine (préface), Troisième exposition de l'Arc-en-ciel, groupe franco-anglo-américain, catalogue, Galerie de Goupil et Cie, 1919
  6. Nehac, « Les arts à Paris - Exposition du Groupe moderne », L'Est républicain, 13 novembre 1934, p. 6.
  7. (en) « Jehan BERJONNEAU (1890-1972) Estimate, Auction prices, Value, Worth, Buy, Sell », sur Artprice.com (consulté le ).
  8. Gustave Kahn, Henry-Jacques et Georges Turpin, Jehan Berjonneau, Girard et Bonino, 1928.
  9. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, p. 146.
  10. « Dans la peau de Jehan Berjonneau », Centre Presse, 19 juillet 2015
  11. a b c et d Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.2, p. 163.
  12. Patrick-F. Barrer, L'Histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992, p. 306.
  13. Revue L'Art vivant, n°179, 1933.
  14. Musée San Telmo, 1er Salon Biarritz - San Sebastián, présentation de l'événement, 1965
  15. La Préface / Musée d'Art et d'Histoire de Montmorillon, Regards sur les peintres montmorillonnais, présentation de l'exposition, 2013
  16. « Exposition de bois gravés à la médiathèque », Moussac toujours, 28 décembre 2015
  17. Fonds régional d'acquisition des musées, Collection des musées de Poitou-Charentes, catalogue de l'exposition, 2015
  18. Musée d'Art et d'Histoire de Montmorillon, La tête dans les nuages, présentation de l'exposition, 2017

Annexes

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Bibliographie

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  • Gustave Kahn, Henry-Jacques et Georges Turpin, Jehan Berjonneau, peintre, 50 reproductions de tableaux et dessins, 1.000 exemplaires numérotés, Girard et Bunino, Paris, 1928.
  • Louis Mirande, Jehan Berjonneau, peintre, 1930.
  • C. L. Chastang, « Paysages de chez nous de Jules Robuchon à Jehan Berjonneau », dans la Revue du Bas-Poitou, 1932, tome XXXXV, pp. 229-234, ill.
  • Charles Fegdal, Jehan Berjonneau, Galerie Barreiro, Paris, 1933.
  • Pierre Massé, dans « Peintres et graveurs » dans Mediterranea, n° 6, .
  • Pierre Massé, Jehan Berjonneau, peintre poitevin, 1936.
  • Léon Lommel, Jehan Berjonneau, peintre français, Aubenas, 1947, préface de Raoul Mortier (50 reproductions de tableaux et dessins).
  • Patrick-F. Barrer, L'Histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol.2, Gründ, 1999.
  • Gérard Aubisse, Les peintres Charentes - Poitou - Vendée, Échiré, 2001.
  • Solange Vernois, « Le style rustique dans l'œuvre de quelques artistes du Poitou-Charentes », dans ouvrage collectif sous la direction de Frédéric Chauvaud et Jacques Péret, Terres marines - Études en hommage à Dominique Guillemet, Presses universitaires de Rennes / Université de Poitiers, 2006.
  • Lucette Brossard-Pissard et Julien Minauthon, Le livre des héros - Héros et personnalités de la Vienne au XXe siècle, Le Pictavrin éditeur, 2007.
  • Pierre Sanchez (préfaces de Josiane Sartre et Chantal Beauvalot), Dictionnaire du Salon des Tuileries (1923-1962) - Répertoire des exposants et liste des œuvres présentées, L'Échelle de Jacob, Dijon, 2007.
  • Gérard Aubisse, Eric Joubert, Les Peintres de Montmorillon, Échiré, 2009 (Couverture illustrée d'un tableau de Jehan Berjonneau).
  • Vincent Billaudeau, « Jehan Berjonneau, "peintre paysan" montmorillonnais », Le Picton - Culture et patrimoine en Poitou et Charentes, n°259, mai-juin 2019, pp. 60-63.

Liens externes

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