Jean Raymond Costes
Jean Raymond Costes, né le au hameau Labro, dans la paroisse de Coubisou, et mort le à Nadaillac, commune de Coubisou, est un militaire français de la Révolution française et du Premier Empire.
Jean Raymond Costes | ||
Naissance | [1] Coubisou - Rouergue |
|
---|---|---|
Décès | (à 90 ans) Nadaillac, commune de Coubisou |
|
Origine | France | |
Arme | génie | |
Grade | Capitaine | |
Années de service | – 20 août 1814 | |
Commandement | commandant de la 5ème compagnie du 2ème bataillon de sapeurs. | |
Conflits | Guerre du roussillon,
Guerre de la seconde coalition, Campagnes d Italie, Guerre d'Espagne, Campagne de Pologne, Campagne d'Allemagne, Campagne de France, |
|
Faits d'armes | récompensé d'une grenade d'honneur puis d'un sabre d'honneur pour ses faits d'armes alors qu il était sergent major, lors des évènements du 13 frimaire, an 7: il defendit St Salvador à Corfou contre une armée de 2000 turcs et russes, avec l'aide de 20 sapeurs, et il sauva son capitaine grièvement blessé. Le 11 brumaire et le 1er pluviôse an 7, il put faire presque 20 prisonniers russes, prendre plusieurs pièces de canons à l'ennemi. Il s'est également distingué à de multiples occasions lors du siège de Badajoz en Espagne. | |
Distinctions | Armes d'honneur/ legion d'honneur | |
modifier |
Origines
modifierJean Raymond Costes naît dans une famille de cultivateurs. Son instruction religieuse est assurée par Claude Debertier, le futur évêque constitutionnel[2].
Il est appelé le et affecté au 1er bataillon de volontaires du Cantal. Passe au 2e bataillon de sapeurs le . Sa vaillance dès son premier combat contre les troupes espagnoles le fit nommer sergent le soir même, le 7 messidor an I. Il fit partie des nombreux prisonniers français du Siège de Corfou.
Famille
modifierFils de Raymond Costes et de Combes Magdeleine paysans, il est le second enfant d'une fratrie de 10.
Il épouse en 1806 Anastasie Poline Rouzin , de 17 ans sa cadette décédée le 11 aout 1833 à Espalion.
Ils eurent 3 enfants Sébastien Hippolyte né le 3 frimaire an XII à Boulogne sur Mer, Frédérique Adélaïde née à Erfurt, Prusse, et Victor François Louis né le à la Planque Nadaillac, commune de Coubisou.
Carrière
modifier- Entré au service dans le 1er bataillon de volontaires du Cantal le jusqu'au 1er vendémiaire an IV.
- Passé au 2e bataillon de sapeurs du génie le de la même année
- Sergent le 7 messidor an I
- Sergent-major le 8 pluviôse an II
- Brevet d'honneur accordé le par Napoléon Ier alors 1er consul.
- Sous-lieutenant le
- Lieutenant le
- Capitaine en second le au 2e bataillon des sapeurs du génie
- Capitaine 1re classe le jusqu'au
- Sabre d'honneur le an VII
- Chevalier de la légion d'honneur en 1803
- Officier de le légion d'honneur le (en récompense de ses faits d'armes en Espagne).
Citations et honneurs
modifierDécoré d'un sabre d'honneur Armes d'honneur[3] Brevet signé le 29 germinal an XI () à la suite de l'arrêté du 4 nivôse an VIII.
« Bonaparte, 1er consul de la République, d'après le compte qui lui a été rendu de la conduite distinguée et de la bravoure éclatante du citoyen Jean-Raymond Costes, sergent major au 2e bataillon de sapeurs, à l'affaire du 13 frimaire an 7, dans l'île de Corfou, où accompagné seulement de vingt sapeurs, il défendit San-Salvador contre deux mille Turcs, y affronta les plus grands dangers, et fut assez heureux pour arracher son capitaine grièvement blessé, à une mort inévitable; à celles du 2 brumaire et du 1er pluviôse, où il fit presque seul, vingt prisonniers Russes, et s'empara de plusieurs pièces de canon, lui décerne, à titre de récompense nationale, un sabre d'honneur. Il jouira « des prérogatives attachées à ladite récompense par l'arrêté du 4 nivôse an 8. Donné à Paris le 29 germinal an XI de la République française. Le premier consul, Bonaparte[1]. »
- Chevalier de la Légion-d'Honneur[4] en 1803 (quatrième légionnaire de l’Aveyron)
- Ordre national de la Légion d'honneur le [5],[6].
« J.R. Costes Sergent du 2e bataillon de sapeurs. Le gouvernement lui adressa le brevet d'une Grenade d'honneur pour s'être signalé à l'attaque d'un retranchement ennemi, dans lequel il pénétra un des premiers, en se frayant un passage dans l'embrasure d'une batterie.29 germinal an XI.[7] »
Campagnes
modifierJean Raymond Costes a fait les campagnes des années 1793, 1794, jusqu'en 1796, 1er ventôse an IV à l'armée des Pyrénées-Orientales: bataille de Perpignan, passage du Tech, prise du camp de Villelongue et de la redoute de Montesquieu, Roses... campagne d'Italie ans IV, V et VI: Vintimille, Peschiera, Mondovi, Fezzano, Marengo, bataille d'Arcole du 15 au , passage du Pô, passage du pont de Lodi, Pepzigtintone, bataille du Tesin, de Rancos, Mantoue[8]...
Du 9 brumaire an VI au 11 ventôse an VII aux îles Vénitiennes ;
Armée d'Italie du 11 ventôse an VII au 19 germinal an IX
Ans IX et X à l'armée de Naples ;
Ans XII et XIII au camp de Boulogne :
Du 26 fructidor an XIII à 1808 à la Grande Armée ;
Autriche, Prusse et Pologne: batailles d'Ülm, Austerlitz, Eylau, Friedland...;
Armée d'Espagne de 1808 à 1813 : Ocaña, près de Tolède, Chinchilla, Sarragosse, Olivenza, Badajoz, Vitoria en 1813, pour couvrir le retour de Joseph Bonaparte en France
Armée du midi du au : Orthez, Toulouse[9], 1812 et 1813 en Espagne siège de Badajoz[10],[11],[12],[13] ; enfin la campagne de 1814 dans l'Armée_du_Midi[14]. Il s'est battu entre autres sous le commandement du général Dugommier, du général Pérignon, du général Masséna, du général Murat, du Maréchal Nicolas Jean-de-Dieu Soult, du maréchal Mortier, du général Philippon, du général Chasseloup-Laubat, du colonel général Gouvion-Saint-Cyr, de Joseph Bonaparte, du premier consul Bonaparte et de l'empereur Napoléon.
Fidèle à l'Empire, il quitta l'armée le , âgé de 47 ans, à la suite de ses nombreuses blessures devenues invalidantes et incompatibles avec le service (coup de feu a la jambe gauche, écrasement sur le côté gauche, éclat d'obus à la jambe gauche, brûlure de toute la face par l'explosion d'un caisson de poudre, blessures à la tête et à l'épaule droite, douleurs rhumatismales conséquence de blessures passées), il sera ainsi déclaré réformé médical et inapte au service actif et mis en retraite pour le motif d'infirmité provenant de plusieurs blessures reçues à l'ennemi. Il bénéficiera dès lors de sa retraite militaire dans son pays natal après 21 ans, 6 mois et 29 jours de service dont 18 ans et 9 mois de campagnes de guerre. Il va vivre ensuite 44 années de retraite. Il décédera à 91 ans le dans sa demeure de la Planque près de Nadaillac.
Bibliographie
modifier- Dictionnaire historique des batailles, sièges, et combats de terre et de mer: qui ont en lieu pendant la révolution Française, vol. 1, p. 182, éd. Menard et Desenne, 1818
- Marcel Carnus, « Le capitaine Costes », dans Coubisou, Amicales des Enfants de Coubisous,
- Jean Baptiste Hippolyte Lamare, Relation des sièges et défenses d'Olivença, de Badajoz et de Campo-Mayor, en 1811 et 1812: par les troupes françaises de l'Armée du Midi en Espagne, Anselin et Pochard, 1825
- Lettres à mes neveux sur l'histoire de l'arrondissement d'Espalion II, Henri Affre, p. 371 à 383, éd. Veuve Cestan, 1858
- Ordres équestres, Hippolyte de Barrau, p.169, 242, 325-327, éd. Ratery, Rodez, 1861
- Journaux des sièges faits ou soutenus par les Français dans la Péninsule de 1807 à 1814, Jacques-Vital Belmas, page 687,733,752,756 Exploits du capitaine Costes au siège de Badajoz
- L’Écho d'Espalion du - : Le capitaine Costes
- Histoire du consulat et l'empire, Volume 21 Par Adolphe Thiers, Félix Wouter page 382
- Histoire de l'Empire Par Adolphe Thiers page 532
- Dictionnaire historique des batailles, sièges, et combats .., Volume 1 page 182
- Henri Affre, Biographie aveyronnaise, Rodez, Imp. H. de Broca, (présentation en ligne), Costes (Jean-Raymond), p. 129-131
- Guerres de la Révolution Française et du Premier Empire, Volume 11 Société d’Écrivains Militaires et Civils Librairie A. Pilon
- Histoire régimentaire et divisionnaire de l'armée d'Italie, A. René 1844 - Page 249
Références
modifier- Henri Affre, « Lettres à mes neveux sur l'histoire de l'arrondissement d'Espalion », sur books.google.fr, éd. Veuve Cestan, (consulté le ), p. 377-379.
- Amans Claude Sabatié, Debertier, évêque constitutionnel, et le clergé de Rodez, p. 23, éd. G. Beauchesne, 1912
- Ordres équestres par Hippolyte de Barrau 1861 Pages 325 et suivantes
- Annuaire de la Légion d'Honneur, p. 140, éd. Rondonneau, 1805
- Nicolas Viton de Saint Allais, Histoire générale des ordres de chevalerie, civils et militaires, existant en Europe ; Empire français ; Légion d'honneur, p. 78, éd. Paris, 1811
- Extrait de l'ouvrage Coubisou de M. Carnus, p. 152, donnant la date du décret L.H
- Liévyns, Verdot, Bégat, Fastes de la légion-d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre., p. 511, tome 1, Paris, 1842
- Histoire régimentaire et divisionnaire de l'armée d'Italie, A. René 1844 - Page 249 [1]
- Isnard de Ste.-Lorette, Résumé des victoires, conquêtes, désastres et revers des armées françaises de 1792 à 1823, p.527, éd. Corbet ainé, libraire, Paris, 182
- Journaux des sièges faits ou soutenus par les Français dans la Péninsule de 1807 à 1814 Par Jacques-Vital Belmas page 687,733,752,756 Exploits du capitaine Costes au siège de Badajoz
- Victoires, conquêtes, revers et guerres civiles des Français, vol. 20 Victoires, p. 219, éd. Panckoucke, 1820
- (en) William Cobbett, Cobbett's Weekly Political Register, vol.19, p.891-894, éd. R. Bagshaw, 1811
- Jean Baptiste Hippolyte Lamare, Relation des sièges et défenses d'Olivença, de Badajoz et de Campo-Mayor, en 1811 et 1812: par les troupes françaises de l'Armée du Midi en Espagne, p. 55 [2], 92 [3], 206 [4], éd. Anselin et Pochard, 1825
- Histoire de l'Empire Par Adolphe Thiers page 532 [5]