Jean Pierre Hippolyte Blandan

militaire français (1819-1842)

Jean Pierre Hippolyte Blandan, connu sous le nom de Sergent Blandan, est un militaire français, né à Lyon le (dans l'actuelle rue de Constantine), et mort au combat le à Boufarik, lors de la conquête coloniale de l'Algérie.

Jean Pierre Hippolyte Blandan
Le Sergent Blandan au combat de Beni Mered 1842, par Georges Dascher.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 23 ans)
Boufarik (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean Pierre Hippolyte BlandanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Autres informations
Arme
Unité
Grade militaire
Conflit
Distinction

Biographie

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Famille

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Jean Pierre Hippolyte Blandan naît à Lyon le (dans l'actuelle rue de Constantine). Il est le fils de Pierre François Blandan, limonadier, et de Jeanne Blanchon, originaires du Jura et établis à Lyon.

Carrière militaire

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Engagé à l'âge de dix-huit ans en 1837, Blandan est affecté au 26e régiment d'infanterie de ligne, et participe aux opérations militaires de la conquête de l'Algérie par le royaume de France. Il est nommé caporal le , puis sergent le .

Le , alors qu'il conduit un détachement d'une vingtaine d'hommes pour porter le courrier du camp d'Erlon à Boufarik, à la redoute de Beni Mered (camp de Blida), sa troupe est attaquée par un groupe de trois cents cavaliers arabes. Refusant de déposer les armes devant cet ennemi supérieur en nombre et bien que grièvement blessé, il exhorte ses soldats à résister, s'écriant : « Courage, mes amis ! Défendez-vous jusqu'à la mort ! ». Les secours, alertés par le bruit de la bataille entendu depuis Boufarik, n'y trouveront que cinq fusiliers survivants. Le sergent Blandan meurt de ses blessures à l'hôpital de Boufarik le , à l'âge de 23 ans.

Hommages et critiques

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La résistance du sergent Blandan a eu une grande portée dans les rangs de l'armée française. Son exemple est cité par le général Thomas-Robert Bugeaud. Le sergent est fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

En raison de la participation du sergent Blandan à la conquête française de l'Algérie, les hommages qui lui sont rendus sont considérés comme des symboles du colonialisme. Selon Franz Fanon : « Chaque statue, celle de Faidherbe ou de Lyautey, de Bugeaud ou du sergent Blandan, tous ces conquistadors juchés sur le sol colonial n’arrêtent pas de signifier une seule et même chose : "Nous sommes ici par la force des baïonnettes" »[1].

En Algérie française

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Bouteldja

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Pendant la colonisation française, son nom est donné à un village d'Algérie situé entre la ville de Bône (aujourd'hui Annaba) et le port de La Calle (aujourd'hui El Kala). Blandan s'appelle aujourd'hui Bouteldja.

Boufarik

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Statue du Sergent Blandan, construite pour Boufarik et située aujourd'hui à Nancy.

Son nom est donnée à une place à Boufarik et un monument y est érigé à sa mémoire en 1887. À la fin de la guerre d'indépendance en 1962, la place est renommée Place El Fouaraa, et la statue du sergent Blandan est apportée en France. Elle sera installée dans la cour de la caserne Thiry à Nancy jusqu'en 1990[2],[3].

En métropole

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La caserne Blandan à Nancy en 1946.

À Nancy, l'ancien grand chemin de Saint-Charles est renommé rue du Sergent-Blandan par décision du conseil municipal du [4]. Une caserne construite le long de cette rue, ainsi qu'une impasse perpendiculaire à cette rue, portent également son nom.

À la veille de l'indépendance de l'Algérie en 1962, la statue de Boufarik subit des dommages sur ses bas-reliefs, et le monument est déplacée en France un an plus tard, puis la statue est positionnée dans la cour de la caserne Thiry à Nancy. À l'occasion du retour du 26e régiment d'infanterie à Nancy, le , la statue est inaugurée en présence du ministre de la Défense, Pierre Messmer, ainsi que du général Massu.

 
La statue du Sergent Blandan à Nancy dans son nouveau cadre

La statue est à nouveau déplacée en 1990, au bout de la rue du Sergent-Blandan, sur la place de Padoue[4]. La statue y compris son socle et les deux bas-reliefs, fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques par arrêté du [5].

Une autre cérémonie se tient en son hommage[évasif] le , date du 150e anniversaire du combat de Beni Mered.

 
Plaque de la rue Sergent-Blandan à Lyon.
 
Statue de sergent à Lyon en 2019.

Une seconde statue du sergent Blandan est inaugurée le à Lyon, sa ville natale, sur la place Sathonay. À l'occasion du centenaire de sa mort, le , son nom est donné à un fort de 17 hectares dans le 7e arrondissement de Lyon : la caserne Sergent-Blandan, depuis désaffectée et devenue un parc public d'agrément. La rue du Sergent-Blandan dans le 1er arrondissement porte également son nom.

En raison de la participation du sergent Blandan à la conquête française de l'Algérie, sa statue est perçue comme un monument colonialiste par les associations anti-racistes. Certains réclament le déboulonnage de la statue, dans une démarche globale de décolonisation de l'espace public.

Lors du conseil d’arrondissement du 6 novembre 2024, les élus lyonnais choisissent de procéder à la pose d’une plaque explicative sur le socle de la statue du sergent Blandan afin d'« améliorer l’information pour actualiser la mémoire en accord avec les valeurs du présent, notamment sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie »[6].

Peinture

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La Mort du Sergent Blandan, peinture réalisée par Louis-Théodore Devilly en 1882.

La mort du sergent Blandan est une toile de Louis-Théodore Devilly. Présentée au Salon des artistes français de 1882[7],[8], elle est achetée par l'État qui en fait don au Musée des beaux-arts de Nancy, dont Devilly est le conservateur[9]. Il s'est rendu en 1879 sur les lieux où la bataille s'est produite[10].

Mess de Baden-Baden

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Le commandement en chef des Forces françaises en Allemagne (FFA), siégeant à Baden-Baden, donna le nom de « mess Sergent-Blandan » à un mess ayant fonctionné entre le début des années 1950 et la fin des années 1990[11].

Notes et références

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  1. Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, Maspero, 1961, p. 81
  2. « Sur les traces du sergent Blandan », sur musee-des-beaux-arts.nancy.fr (consulté le )
  3. « De Boufarik à Nancy…le sergent Blandan - Nicopedies », (consulté le )
  4. a et b Émile Badel, « Les rues de Nancy en 1905 : Rue du Sergent-Blandan », L'immeuble et la construction dans l'Est, vol. 22, no 8,‎ , p. 71 (lire en ligne).
  5. « Statue du Sergent Blandan », notice no PA54000095, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. Yves Le Flem et Aline Duret, « Faut-il déboulonner cette statue "qui glorifie la colonisation" ? La mairie du 1er propose une alternative »  , sur www.leprogres.fr, (consulté le )
  7. François-Guillaume Dumas (dir.), Catalogue illustré du Salon, Paris, L. Baschet, 1882, p. XXXII.
  8. Notice no ARCG0525, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Archim, ministère français de la Culture.
  9. Élisabeth Cazenave, Les artistes de l'Algérie : Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, 1830-1962, Paris, Bernard Giovanangeli et Association Abd-el-Tif, 2001 (ISBN 2-909034-27-5), p. 222, et L'Afrique du Nord révélée par les musées de province, Paris, Bernard Giovanangeli et Association Abd-el-Tif, 2004 (ISBN 2-909034-60-7), p. 178.
  10. Christine Peltre (préf. Bernard Dorival), L'école de Metz, 1834-1870, Nancy, Serpenoise (ISBN 2-87692-019-0) et Presses universitaires de Nancy (ISBN 2-86480-281-3), 1988, p. 83.
  11. Page « Les Cités », sur le site de Catherine Gouny (site majoritairement rédigé en allemand), page consultée le 13 novembre 2012.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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