Déboulonnage

retrait d'une statue située dans l'espace public

Un déboulonnage est une opération au cours de laquelle une statue située dans l'espace public en est retirée du fait de l'intervention d'un groupe aux yeux duquel la personnalité représentée en sculpture ne mérite pas l'honneur d'un tel monument, ou ne le mérite plus. C'est un exemple de dé-commémoration.

Déboulonnage de la statue de Sadam Hussein en 2003.

Il prend souvent la forme d'un renversement qui voit une statue se tenant jusqu'alors debout, basculée vers le sol depuis son éventuel piédestal, sans aucun ménagement particulier, le plus généralement à la faveur de la traction sur une ou plusieurs cordes, par les participants à un mouvement sociopolitique condamnant le pouvoir ou la moralité du sujet de l'œuvre en question.

Communards en 1871 devant la statue de Napoléon, place Vendôme à Paris.

Forme de vandalisme iconoclaste jouant de la violence symbolique pour marquer de façon spectaculaire un changement de régime, le déboulonnage fait partie du répertoire d'actions des révolutionnaires. Selon Matthew Parris, la foule qui déboulonne une statue n'efface pas l’histoire, mais au contraire elle l’écrit[1].

Quelques déboulonnages célèbres

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Déboulonnage, en avril 2015, de la statue de Lénine à Kramatorsk en Ukraine.
 
La statue de Christophe Colomb abattue à Saint Paul, au Capitole de l'État du Minnesota, le 10 juin 2020.

Références

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  1. Matthew Parris, « Tant mieux si les statues des esclavagistes tombent ! », sur Courrier international, (consulté le )
  2. Ragip Duran, « L’amitié turco-arménienne en morceaux », sur Libération (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Derek Moss, « Un rituel de déboulonnage de statue » in La Revue nouvelle, no 7, .
  • (en) Alex von Tunzelmann, Fallen Idols: Twelve Statues That Made History, Headline, 2021.
  • (en) Matthew Fraser, Monumental Fury: The History of Iconoclasm and the Future of Our Past, Prometheus, 2022.
  • Jacqueline Lalouette, Les statues de la discorde, Paris, Passés composés, , 239 p. (ISBN 978-2-3793-3640-9).
  • Bertrand Tillier, La disgrâce des statues : Essai sur les conflits de mémoire, de la Révolution française à Black Lives Matter, Paris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Histoire Payot », , 288 p. (ISBN 978-2-228-93162-5).
  • Françoise Vergès, De la violence coloniale dans l'espace public, Shed Publishing, , 192 p. (ISBN 2957749807)
  • Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg (dir.), Dé-commémoration : Quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues, Fayard, , 448 p. (EAN 9782213722054, présentation en ligne)

Articles connexes

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