Jean Pellé
Jean Pellé, né le à Le Pout (Gironde) et mort le à Évreux (Eure), est un général de division français, grand officier de la Légion d'honneur.
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Officier, militaire |
Grade militaire | |
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Service historique de la Défense (GR 7 YD 1477)[1] |
Il fait l'essentiel de sa carrière troupe en Algérie. Pendant la campagne guerre franco-allemande de 1870, il commande la 2e brigade de la 2e Division d'Infanterie du 1er corps d'armée. Il remplace pendant la bataille de Wissembourg () le général Abel Douay mortellement blessé ; il sera lui-même grièvement blessé lors de l'affaire de Châtillon le .
État-civil
modifierNé le à Le Pout (Gironde), il est le fils posthume de Pierre Pellé capitaine au long cours, décédé en mer sur la frégate l'Ariane () et de Marie Coutereau, sa veuve.
Il épouse en décembre 1856 mademoiselle Ernestine, Isabelle Lemreze, née le à Évreux (Eure), fille de Louis, Nicolas, Marie Lemreze et d'Isabelle Pollet.
Carrière militaire
modifierDate | grades | Affectations |
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Engagé | Détachement des Volontaires parisiens | |
Caporal | 1er bataillon de zouaves | |
Sergent | ||
Corps des zouaves | ||
Sous-lieutenant | ||
Lieutenant | ||
Capitaine adjudant major | Bataillon de tirailleurs indigènes d'Alger | |
Chef de bataillon | Bataillon de tirailleurs indigènes d'Oran | |
Lieutenant-colonel | 29e Régiment d'Infanterie de Ligne | |
Colonel | 60e Régiment d'Infanterie de Ligne | |
Général de brigade | État-major général, disponible | |
Commandant la subdivision de Corse à Ajaccio | ||
Commandant la subdivision du Tarn | ||
Commandant la subdivision de l'Eure | ||
Commandant la 2e brigade de la 2e division du 1er corps de l'Armée du Rhin | ||
Général de division | Commandant la 2e division d'infanterie du 1er corps d'armée de l'Armée du Rhin | |
Prisonnier de guerre à Sedan | ||
Rentré en France et disponible | ||
Commandant la 6e division de l'armée de Paris | ||
Disponible | ||
Commandant la 3e division d'infanterie du 5e corps de l'armée de Versailles (Armée de Versailles dissoute le ) | ||
Relevé sur sa demande de son commandement ; maintenu dans ses fonctions d'inspecteur général | ||
Disponible | ||
Admis sur sa demande dans la section de réserve | ||
Admis sur sa demande à faire valoir ses droits à la retraite | ||
Décédé à Evreux |
Décorations
modifier- Françaises
- Grand officier de la Légion d'honneur ()
Campagnes et blessures
modifierCampagnes
modifier- de 1831 au : Algérie
- au : Algérie
- au : Contre l'Allemagne
- au : à l'intérieur (contre la Commune)
Blessures
modifierArticle nécrologique
modifierArticle dans le moniteur de l'Armée du sous le titre : Le général Pellé, général de division en retraite.
« Mercredi ont été célébrées à Évreux, les obsèques du général de division en retraite Pellé, décédé le à l'âge de soixante et onze ans.
Pellé (Jean) naquit à Le Pout, dans la Gironde, le .
Le , il fait partie du détachement de volontaires parisiens et passa, le , comme caporal au 1er bataillon de zouaves. Il resta alors en Afrique. Depuis cette époque jusqu'au , c'est-à-dire sans intervalle, il fit campagne durant vingt-deux années.
Au corps des zouaves, il fut nommé sergent le , sous-lieutenant le et lieutenant le . Dans cette première période de campagne où les zouaves établirent leur réputation devenue légendaire, Pellé fut blessé d'un coup de feu à la main gauche, le au combat de Soutama. Le , les zouaves furent chargés de gravir les pentes de gauche du col de Mouzaïa pour protéger le passage de la colonne expéditionnaire organisée à Bouffarik et dont Médéah était l'objectif. Les Arabes opposèrent une résistance sérieuse et le bataillon eut à souffrir. Le lendemain, , le général Brou qui avait les zouaves dans sa brigade, reçut l'ordre de continuer son mouvement et de couronner définitivement les sommets voisins du col. Au signal de la charge, sonnée par les clairons, « les zouaves poussèrent leur cri de guerre, escaladèrent les dernières hauteurs et, poursuivant l'ennemi de sommet en sommet, l'obligèrent à abandonner définitivement la position. Tous les retours offensifs renouvelés par les Arabes les jours suivants vinrent se briser contre la fermeté du bataillon ». Dans cette affaire, Pellé reçut un coup de feu à la cuisse gauche. À l'attaque du , qui précéda l'entrée de nos troupes à Millianah, il fut encore blessé d'un coup de feu à la tempe gauche. Promu lieutenant après cette affaire (), il avait mérité en outre d'être déjà cité à l'ordre de l'armée d'Afrique le .
Le , il fut cité à nouveau à l'ordre de l'armée comme s'étant fait remarquer dans une attaque du 26 précédent; puis le suivant « pour avoir opéré avec 150 gendarmes maures, une audacieuse razzia, à quinze lieues des avant-postes ; » Le 13 du même mois, nouvelle citation à l'ordre de l'armée d'Afrique avec cette mention : « cet officier montre en toutes circonstances beaucoup de résolution ».
Le il fut encore cité à l'ordre de l'armée d'Afrique « pour sa belle conduite au combat sous Millianah, où les zouaves, qui avaient pris pour point de direction le centre des forces ennemies, se montrèrent dignes d'une réputation déjà si glorieusement acquise, en devançant toute l'armée dans une poursuite qui se prolongea plus de deux heures ». Le lieutenant Pellé avait reçu dans ce combat deux fortes contusions à la poitrine.
Une lettre du maréchal Soult, alors ministre de la Guerre, exprima ses félicitations sur les diverses opérations faites par le lieutenant Pellé et celui-ci fut nommé chevalier de la Légion d'honneur le .
Cité à l'ordre de l'armée du « comme s'étant distingué à l'enlèvement des postes de Sid Embarrek, le précédent », il fut promu capitaine adjudant major le au bataillon de tirailleurs indigènes d'Alger. Un arrêté ministériel du le nomma adjoint au directeur central des affaires arabes. Faisant sans cesse partie des colonnes expéditionnaires, on voit encore son nom cité dans le rapport du maréchal Bugeaud, du , comme s'étant distingué dans le combat livré le en avant de Dellys : « M. le capitaine Pellé a constamment marché à la tête de la charge et a tué cinq Arabes de sa main ». Pendant les expéditions du général Bugeaud, en 1845, dans les provinces d'Alger et d'Oran, il fut attaché à l'état-major du général comme faisant fonction de chef de bureau arabe.
Promu chef de bataillon le , aux tirailleurs indigènes d'Oran, officier de la Légion d'honneur, le et lieutenant-colonel le suivant, au 29e de ligne, il devint colonel du 60e de ligne le .
À la tête de ce régiment, le colonel Pellé prit une part brillante à la campagne de la Grande Kabylie. En janvier 1856, il se signala tout particulièrement lors de l'expédition chez les Ouled Aissa Minoun, « le 30, dit le rapport, une colonne mobile se massa à Tela Oulman, au pied des montagnes des Ouled Aissa Minoun. L'attaque commença au point du jour; deux bataillons, sous les ordres du commandant Vincent, des zouaves, durent s'emparer du village de Tico-Bain, le brûler et continuer leur ascension jusqu'à Ougueni-Sekson, point culminant et commandant tous les côtés. Le général de Signy, avec trois bataillons du 60e, les hussards et l'artillerie, prit à gauche et suivit, pour se rendre sur cette position, un chemin qui y mène directement. La résistance fut opiniâtre; mais le 60e de ligne, commandé par le colonel Pellé, chassa les Kabyles de toutes leurs positions, les poussa rudement jusqu'au sommet de la montagne et les précipita enfin dans le ravin où il put fusiller pendant près d'un quart d'heure ». À la fin de l'année 1856, le , le colonel Pellé fut promu commandeur de la Légion d'honneur.
Général de brigade le , il a commandé en cette qualité la subdivision de la Corse (); du Tarn, à Albi () et de l'Eure ().
Dès le début de la guerre contre l'Allemagne, le , il fut pourvu du commandement de la 2e brigade de la 2e division d'infanterie du 1er corps de l'armée du Rhin. Il combattit glorieusement à Wissembourg et à Frœschwiller. Promu divisionnaire le et nommé commandant de la 2e division d'infanterie du 1er corps, il lutta encore à Sedan. Prisonnier de guerre par suite de la capitulation, à son retour de captivité il eut, le , le commandement de la 6e division de l'armée de Paris. Pendant le second siège de la capitale, en dirigeant ses troupes à l'affaire de Châtillon, le , il fut blessé grièvement par un éclat d'obus. Après la prise de Paris, le général Pellé commanda la 3e division d'infanterie du 5e corps de l'armée de Versailles ().
Inspecteur général en 1872 et en 1873 du 12e arrondissement d'infanterie, il fut, par suite de limite d'âge, admis le dans le cadre de réserve et sur sa demande retraité le . Le général Pellé avait été promu grand officier de la Légion d'honneur le .
Il comptait 47 années de service, 28 campagnes, 6 blessures et 9 citations. »
— Désiré Lacroix
Notes et références
modifierSources
modifier- Service historique de la défense :
- Dossier général Jean Pellé (7 Yd 1477)
- Papiers privés (T 733) dont notes concernant le combat de Wissembourg