Jean-Baptiste Pompallier

archevêque catholique français de Nouvelle-Zélande

Jean-Baptiste François Pompallier, né le à Lyon et mort le à Puteaux, est un missionnaire mariste français ayant joué un rôle important dans l'évangélisation catholique de l'Océanie, notamment Wallis-et-Futuna et la Nouvelle-Zélande.

Jean-Baptiste Pompallier
Image illustrative de l’article Jean-Baptiste Pompallier
Portrait de Jean-Baptiste Pompallier sur un vitrail de l'église de Lapaha, aux îles Tonga.
Biographie
Naissance
Lyon
Ordre religieux Société de Marie (Maristes)
Ordination sacerdotale
Décès (à 70 ans)
Puteaux
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le cardinal Giacomo Filippo Fransoni
Archevêque titulaire d'Amasea (de)
Évêque d'Auckland
Vicaire apostolique de Nouvelle-Zélande
Vicaire apostolique d'Océanie occidentale
Évêque titulaire de Maronea (de)

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Premier vicaire apostolique de Nouvelle-Zélande, il fonde en 1841 la cathédrale Saint-Patrick d'Auckland.

Biographie

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Débuts

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Jean-Baptiste François Pompallier naît le 20 frimaire an X () au 79 place du Port-Neuville dans le 1er arrondissement de Lyon, fils de Pierre et Françoise Pompallier[1].

Ordonné prêtre en 1829, il bénéficie de la désignation des maristes (congrégation missionnaire fondée en 1836 par Jean-Claude Colin) en Océanie. Le pape Grégoire XVI érige le vicariat apostolique d'Océanie occidentale[2], le dimanche de la Trinité 1835. Il confie cette région aux Pères maristes qui désignent Jean-Baptiste Pompallier à la tête de ce vicariat, ce qui est accepté formellement par le pape le . Le pape le nomme alors évêque in partibus de Maronea (de).

Pompallier se lance alors dans un voyage missionnaire en Océanie. « [Il] décide de laisser à Wallis-et-Futuna la moitié de ses prêtres afn de dresser une frontière virtuelle entre le protestantisme à l’est du Pacifque Sud et le monde dit païen qu’il compte bien convertir au catholicisme »[3].

Voyage et mise en place des missions à Wallis-et-Futuna et Hokianga

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Parti du Havre le , à bord de la Delphine, avec deux prêtres, un frère de la Société de Marie, deux frères de la congrégation de Marcellin Champagnat, il fait escale à Valparaiso où Claude Bret meurt. Le reste de l'équipe monte le à bord de l'Europa pour faire escale à Tahiti et aux îles Gambier, où il rencontre en septembre à Mangareva Étienne Rouchouze, vicaire apostolique d'Océanie orientale. Il est accompagné de ses confrères maristes Pierre Bataillon et Pierre Chanel (canonisé en 1954), ce dernier étant destiné à Futuna. Jean-Baptiste Pompallier et ses confrères embarquent à bord du Raiatea pour Tonga le , mais le débarquement leur est interdit (c'est un territoire déjà protestant).

Le père Bataillon et le frère Joseph-Xavier démarrent leur mission à Uvea (Wallis) le , tandis que Pierre Chanel et le frère Marie-Nizier démarrent celle de Futuna la semaine suivante. Jean-Baptiste Pompallier promet de revenir d'ici six mois[3], et se dirige ensuite vers Rotuma puis vers la Nouvelle-Galles du Sud où il est accueilli à Sydney par Polding qui l'informe de la situation en Nouvelle-Zélande. Pompallier repart, cette fois-ci pour la Nouvelle-Zélande, accompagné de Louis Catherin Servant[Note 1] et de Michel-Antoine Colombon. Ils arrivent enfin à destination au port d'Hokianga dans l'île du Nord, le . Il devient le premier vicaire apostolique de Nouvelle-Zélande en 1842. Installé dans la région de l'Hokianga, il y développe une grande activité missionnaire.

Entre la Nouvelle-Zélande et Wallis et Futuna, « la mission mariste se trouve divisée en deux groupes distants de plus de 2 500 km »[3] et la difficile communication entre ces deux endroits rend les efforts d'évangélisation difficiles[2]. Pompallier retourne à Wallis fin 1841, que le père Bataillon a entrepris d'évangéliser (la conversion est totale en octobre 1842) ; entre-temps, Pierre Chanel a été assassiné à Futuna le , en raison de conflits coutumiers entre partisans de la nouvelle religion et le roi Niuliki. L'évêque récupère la dépouille de Pierre Chanel et demande aux marins français l'accompagnant de ne pas exercer de représailles. En 1845, toute l'île de Futuna s'est convertie[3].

Action missionnaire en Nouvelle-Zélande

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La Pompallier House à Russell (Kororareka), fondée avec une imprimerie par Antoine Marie Garin S.M. en 1841.

En , d'autres maristes rejoignent Pompallier en Nouvelle-Zélande : Baty, Jean-Baptiste Épalle et Petit, Élie-Régis, Augustin et Florentin et encore d'autres en suivant Viard[Note 2], Petitjean, Comte et Chevron, ainsi qu'Attale. Dès 1843, il a déjà fondé outre la mission de Hokianga, celles de Kororareka, Mangakahia, Kaipara, Tauranga, Akaroa, Matamata, Opotiki, Maketu, Auckland, Otago, Wellington, Otaki, Rotorua, Rangiaowhia et Whakatane. Il installe une tannerie à Auckland pour la reliure de la Bible maorie et il réussit lors de la rédaction du traité de Waitangi (1840) à imposer un article sur la liberté de religion.

En 1843, le vicariat ouest-océanien est scindé en deux, l'Océanie orientale sous l'autorité de Pierre Bataillon, et l'Océanie continentale, la Nouvelle-Zélande, sous celle de Pompallier. En 1848, celui-ci est scindé en vicariat de Wellington Philippe Viard et vicariat d'Auckland (Pompallier) dont le siège est à la cathédrale Saint-Patrick.

Après un voyage à Rome en 1846, Jean-Baptiste Pompallier devient en 1848 le premier évêque d'Auckland. Il est de retour en dans sa ville épiscopale, et le demeure jusqu'à son retour en France, pour des raisons de santé, en 1869. Il meurt le à 15 h 30 au 14 rue des Pavillons à Puteaux près de Paris[4].

Exhumation et inhumation

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Le , il est exhumé du cimetière de Puteaux, où il reposait depuis , puis est inhumé définitivement le 20 avril dans l'église "Hata Maria Church" (église Sainte-Marie) de Motuti en Nouvelle-Zélande, en présence de l'ambassadeur de France et d'une forte assistance de Maoris dont la reine Te Atairangikaahu[5]. Des reliques furent aussi transférées à Hokianga, village Maori de Nouvelle-Zélande (morceaux du cercueil de la tombe de Puteaux, dents, etc.)

Décoration

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Par décret du du gouvernement du roi Louis-Philippe Ier, Jean-Baptiste Pompallier est fait chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur[6].

Notes et références

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  1. 1808-1860
  2. Futur évêque.

Références

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  1. Registre d'état civil de la ville de Lyon, acte de naissance n° 226, an X, registre en ligne p.34/138, Archives municipales de Lyon.
  2. a et b Yannick Essertel, « Les vicaires apostoliques en phase pionnière en Océanie au XIXe siècle : des stratèges de l'évangélisation », Histoire monde et cultures religieuses, vol. n°20, no 4,‎ , p. 43 (ISSN 1957-5246 et 2264-4938, DOI 10.3917/hmc.020.0043, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d Frédéric Angleviel, « Wallis-et-Futuna : l’alliance de la grande chefferie et de la croix dans la République », dans Jean-Yves Faberon, Florence Faberon, Religion et société en Nouvelle-Calédonie et en Océanie, Centre Michel de l'Hospital (P.U. Clermont), , 140-151 p. (ISBN 978-2-912589-38-5, lire en ligne)
  4. Registre d'état civil de la ville de Puteaux, acte de décès n° 257 en date du 22 décembre 1871 où "Monseigneur Jean-Baptiste François Pompallier" est qualifié d'"archevêque in partibus d'Amasea (de)", année 1871, registre en ligne p.50/60, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
  5. Pompallier Hokianga Trust, « The Return to Motuti » (consulté le )
  6. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Lettres des missionnaires maristes en Océanie (1836-1854, Karthala, 2008
  • (en) E. R. Simmons « Jean-Baptiste Pompallier », Dictionary of New Zeland Biography, Te Ara: The Encyclopedia of New Zealand, gouvernement de Nouvelle-Zélande, ministère de la Culture et du Patrimoine, 2010.
  • Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, t.4, Océanie, CTHS, 2003, p. 319-320
  • François Angelier, Dictionnaire des Voyageurs et Explorateurs occidentaux, Pygmalion, 2011, p.556
  • Yannick Essertel, Mgr Jean-Baptiste Pompalier, apôtre des Maoris, Éditions du CERF, 2014, (ISBN 9782204102223).

Liens externes

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