Jean Achard (peintre)
Jean Alexis Achard (1807-1884) est un peintre et un graveur français.
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Jean Alexis Achard |
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Biographie
modifierNé à Voreppe, en Isère le 17 avril 1807[1], Jean Achard est issu d'une famille de cultivateurs. Il commence sa vie professionnelle comme commis d'un avocat, puis entame son apprentissage artistique en copiant des tableaux du musée de Grenoble. Il fréquente l'école municipale gratuite de Grenoble et fait la connaissance des peintres de l'École lyonnaise qui lui donnent ses premiers conseils. Isidore Dagnan est son maître de 1824 à 1830. En 1834, il part à Paris et copie les maîtres hollandais au musée du Louvre.
À l'occasion d'une expédition organisée par les saint-simoniens, il séjourne en Égypte entre 1835 et 1837 avec son ami Victor Sappey. Il en ramène des paysages et des scènes de genre. C'est ainsi qu'il expose au Salon de 1838 une Vue prise aux environs du Caire, puis envoie régulièrement ses œuvres au Salon par la suite, comme en 1843 avec une Vue de la vallée de Grenoble.
En 1846, il fréquente les membres de l'École de Barbizon et compte parmi ses amis les peintres Jean-Baptiste Camille Corot, Théodore Rousseau, Charles-François Daubigny, Narcisse Diaz de la Pena et Louis Français qui l'entraînent à peindre sur le motif en région parisienne. La forme s'assouplit et la captation de la lumière prend une place primordiale. Une tendance qu'un séjour à Auvers-sur-Oise ne fait qu'accentuer.
Entre 1858 et 1859, il séjourne à Honfleur et loge à la ferme Saint-Siméon en compagnie d'Eugène Boudin et de Claude Monet[2].
En 1859, il collabore à la décoration de la salle du personnel de l'hôpital de la Charité de Paris[réf. nécessaire], partiellement reconstruite au musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris[3].
N'ayant jamais obtenu la consécration de son vivant, il revient finir ses jours à Grenoble à partir de 1870, isolé, malade et en butte à de graves difficultés financières, il meurt le 2 octobre 1884[4]. Il est enterré à Grenoble au cimetière Saint-Roch. Une place de Grenoble ainsi qu'une école primaire de Voreppe (sa ville de naissance) portent son nom.
Œuvre
modifierPeinture
modifierAchard est connu pour ses toiles représentant des paysages du Dauphiné, ce qui lui vaut le titre de « maître incontesté du paysage en Dauphiné »[5]. Il est l'initiateur de l'École dauphinoise, qui compte entre autres Laurent Guétal, Ernest Victor Hareux et Charles Bertier parmi ses membres. Ils sont parfois appelés paysagistes dauphinois.
Plusieurs des œuvres de Achard sont conservées au musée de Grenoble, dont Paysage, vue de Saint-Egrève (près de Grenoble) et La Chaumière[6]. D'autres œuvres sont conservées à Paris au musée du Louvre, au musée des Beaux-Arts de Chambéry et au château de Fontainebleau[7].
Gravure
modifierJean Achard est aussi un graveur renommé, exécutant 48 eaux-fortes entre 1850 et 1870[8]. Les premières estampes sont exécutées d'après ses peintures et sont destinées à la diffusion de son œuvre, elles couvrent de grands horizons. Par la suite il privilégiera des vues plus locales de sous-bois.
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Vue du Taillefer prise des côtes de Sassenage (1837), La Tronche, musée Hébert.
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Vue de Grenoble prise du quai de la Graille (1837), musée de Grenoble.
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Vue prise à Saint-Égrève (1844), musée de Grenoble.
Élèves
modifierHenri Harpignies est son élève[9] lors de son séjour parisien. Mais après son retour à Grenoble, son influence est importante, en particulier sur Laurent Guétal. Charles Bertier et Édouard Brun suivent avec empressement ses conseils. D'une façon plus générale, c'est un maître et un conseiller pour la génération des jeunes peintres dauphinois qui se retrouvent à Proveysieux, parmi lesquels Théodore Ravanat, Jacques Gay ou Henri Blanc-Fontaine.
Jean Achard est portraituré dans les œuvres de ses amis et élèves, dont :
- Victor Sappey : plusieurs dessins à l'encre ou à la mine de plomb conservés à la bibliothèque municipale de Grenoble ;
- Eugène Faure : musée de Grenoble ;
- Henri Ding : buste en marbre conservé au musée de Grenoble ;
- Henri Blanc-Fontaine : portrait peint, musée de Grenoble[10] ;
- Jacques Gay : crayon conservé au musée dauphinois ;
- Stéphane Baron : musée de l'Assistance Publique-Hopitaux de Paris ;
- Eugène Boudin : aquarelle datant de 1867, représentant Jean Achard en compagnie de Johan Barthold Jongkind, Émile van Marcke et Claude Monet ;
- Jules Bernard : Jean Achard sur son lit de mort, musée Hébert de La Tronche.
Expositions
modifier- « Exposition Achard », Grenoble, 1885.
- « Jean Achard, peintures », musée de Grenoble, 1984-1985.
- « Trois maîtres du paysage dauphinois au XIXe siècle, Jean Achard, Laurent Guétal, Charles Bertier », musée de Grenoble, 2005-2006
- « Jean Achard, un paysagiste à l'école de la nature », musée Hébert, La Tronche, 2008-2009.
Notes et références
modifier- Archives départementales de l'Isère - Naissances Voreppe 1807-1815, coll. départ. - 9Num1/5E569/8 - Vue 9/196 - Acte n° 18.
- Jean Achard, Laurent Guétal, Charles Bertier : Trois maîtres du paysage dauphinois au XIXe siècle, Musée de Grenoble, éditions Artlys (ISBN 2-85495-270-7).
- Avec Henry Axenfeld (1824-1892), Stéphane Baron (1827-1921), Gustave Doré (1832-1883), Augustin Feyen-Perrin (1826-1888), Hippolyte Fauvel (1835-1895), Léon-Charles Flahaut (1831-1920), Louis Français(1814-1897), Jean-Baptiste Georges Gassies (1819-1883), Edmond-Georges Guet (1829-1865), Jean-Louis Hamon (1821-1874), Henri Harpignies (1819-1916) et Émile Vernier (1829-1887).
- Archives de la ville de Grenoble - 3E92 - Décès sept. oct. - Vue 1/11 - Acte n° 1000.
- Isère, guide Gallimard, 1998, p. 97 (ISBN 2-7424-0167-9).
- Jean-Jacques Chevallier, Grenoble et ses montagnes, Arthaud.
- Base de données Joconde du ministère de la Culture.
- J. Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Paris, AMG-Flammaion, 1985, p. 12.
- Le sentiment de la Montagne, Glénat / Musée de Grenoble, 1998 (ISBN 2 7234 2614 9).
- Portrait de Jean Achard par Henri Blanc-Fontaine
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Jacques Lamoure et Jacques Antoine Biboud, Jean Achard, édition de l'ACMAD.
- Guy Tosatto et al., Trois maîtres du paysage dauphinois au XIXe siècle : Jean Achard, Laurent Guétal, Charles Bertier (catalogue de l'exposition au Musée de Grenoble, du 3 décembre 2005 au 12 février 2006), Versailles, éditions Artlys, , 127 p. (ISBN 2-85495-270-7).
- Pierre Cabanne et Gérald Schurr, Dictionnaire des petits Maitres de la Peinture (1820-1920), Éditions de l'Amateur 2003, (ISBN 2-85917-378-1).
- Grenoble, visions d'une ville, Peintures, Dessins, Estampes, musée de l'Ancien Évêché, Éditions Glénat (ISBN 978-2-72346-092-7).
- Le sentiment de la Montagne, Éditions Glénat / Musée de Grenoble, 1998 (ISBN 2 7234 2614 9).
- Maurice Wantellet, Deux siècles et plus de peinture dauphinoise, Grenoble, édité par l'auteur, , 269 p. (ISBN 2-9502223-0-7).
- Maurice Wantellet, Le Dauphiné et ses peintres, une source d'inspiration, Veurey/Grenoble, éditions Le Dauphiné libéré, , 52 p. (ISBN 2-911739-49-3).
- Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, Bellier et Auvray, vol. 1, (lire en ligne), p. 5.
- (en) « ACHARD, Jean Alexis », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
- Laurence Huault-Nesme, Jean Achard : Un paysagiste à l'école de la nature, 1807-1884 (catalogue de l'exposition du 13 décembre 2008 au 4 mai 2009 au Musée Hébert de La Tronche), Grenoble, Glénat, , 128 p. (ISBN 978-2-7234-6671-4).
- Laurence Huault-Nesme, « Jean Achard peintre paysagiste », L'Alpe, no 44, , p. 76-81 (ISSN 1626-7397).
- Valérie Huss (dir.), Grenoble et ses artistes au XIXe siècle (catalogue de l'exposition du 27 mai au 25 octobre 2020), Grenoble, Musée de Grenoble, (ISBN 9461615949).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la musique :
- « Jean Alexis Achard » sur la base Joconde.