Huguette Gaulin
Huguette Gaulin Bergeron (1944-1972) est une écrivaine et poétesse canadienne.
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Biographie
modifierOn ne sait que peu de choses de la vie d'Huguette Gaulin, si ce n'est qu'elle naît à Montréal en 1944, issue d'une famille de cinq enfants, et qu'elle commence à fréquenter le groupe des Herbes rouges par lequel elle est découverte au début des années 1970. Sa poésie est généreuse, moderne et en rupture avec les canons classiques, comme la plupart des œuvres du catalogue de cet éditeur. Son premier recueil, Lecture en Vélocipède, publié pour la première fois en 1972, est salué par la critique. Elle a auparavant publié une trentaine de poèmes dans la revue littéraire La Barre du jour[1].
Victor-Lévy Beaulieu rapporte qu'elle souffrait d'une grave maladie mentale, probablement une forme de schizophrénie, qui provoquait chez elle des hallucinations et la plongeait dans l'irréalité[2]. Sa maladie couplée à son désir d'alerter la conscience sociale à propos, entre autres, de l'écologie qui la préoccupe fortement, la porte à s'immoler par le feu à l'âge de 27 ans, le , sur la Place Jacques-Cartier de Montréal. Ses dernières paroles furent : « Vous avez détruit la beauté du monde ». À ses côtés fut retrouvé son calepin de notes, dont elle ne se séparait jamais, et dans lequel elle avait consigné ses dernières réflexions. Elle est décédée des suites de ses blessures le [3].
Luc Plamondon s'est inspiré de l'évènement pour écrire la chanson Le Monde est fou interprétée tout d'abord par Renée Claude en 1973 et incorporée à son album intitulé Ce soir, je fais l'amour avec toi, puis retouchée pour devenir Hymne à la beauté du monde en 1979, sur une musique de Christian Saint-Roch et interprétée alors par Diane Dufresne sur son album Strip-tease. Cette chanson a depuis été interprétée par de nombreux autres chanteurs québécois tels Isabelle Boulay, Garou, Marie-Élaine Thibert ou même Éric Lapointe.
En 2007 l'auteur et metteur en scène Christian Lapointe lui dédie sa pièce C.H.S. (pour combustion humaine spontanée).
Normand de Bellefeuille, qui rédige la préface de l'édition de 1983 de Lecture en Vélocipède, estime que l'entrée de cette œuvre au catalogue des Herbes rouges « vient confirmer, par la force et l'originalité de ses propositions esthétiques et langagières, la grande valeur d'une poésie trop longtemps occultée ; une poésie de l'urgence, magistrale, et des obsessions lumineuses. Lecture en Vélocipède demeure l'un des textes les plus résistants de la poésie québécoise contemporaine. L'approche critique d'Huguette Gaulin restera à jamais aussi honnête que clairvoyante[4]. »
Œuvres
modifier- Nous avions le choix… et Et surgit autour l'arrivée… ont paru dans Les Herbes Rouges, No 4, Montréal,
- Lecture en vélocipède, , rééditions ; 1983, 2006, éd. Les Herbes Rouges
- Contribution à la revue littéraire La Barre du Jour
Notes et références
modifier- « Huguette Gaulin, sœur de feu », sur Le Devoir (consulté le )
- Beaulieu, Victor-Lévy, Les mots des autres : la passion d'éditer, Montréal : VLB, 2001, p. 75-78
- Gagnon, Jacques, « Huguette Gaulin-Bergeron succombe aux brûlures qu'elle s'est infligées dimanche », Montréal, La Presse, 7 juin 1972, p. A3.
- Voir le texte intégral de la préface sur le site voir.ca.