Hugues Gall
Hugues Gall est un directeur d'opéra français né le à Honfleur (Calvados) et mort le à Nice (Alpes-Maritimes). Il a notamment dirigé le Grand Théâtre de Genève et l’Opéra de Paris.
Nom de naissance | Hugues Randolph Gall |
---|---|
Naissance |
Honfleur (Calvados) |
Décès |
(à 84 ans) Nice (Alpes-Maritimes). |
Nationalité | française |
Activité principale | directeur d'opéra |
Années d'activité | 1967-2024 |
Formation | Institut d'études politiques de Paris |
Conjoint | Éric Vu-An |
Scènes principales
Grand Théâtre de Genève (1980-1995)
Opéra de Paris (1995-2004)
Biographie
modifierJeunesse et études
modifierHugues Randolph Gall naît le à Honfleur dans le Calvados d'une mère infirmière, et d'un père ingénieur allemand ayant fui le nazisme[1]. La famille s'installe à la fin de la guerre en Suisse, à Nyon puis à Lausanne, où il étudie le violon, le piano et le chant choral[1]. Après son baccalauréat, il effectue ses classes d'hypokhâgne et de khâgne au lycée Lakanal de Sceaux[1]. Ayant échoué au concours d'entrée de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, il intègre l'Institut d'études politiques de Paris où il a pour professeurs Jean Maheu, Jacques Rigaud, Alfred Grosser et Raymond Barre[1], parallèlement à des études de littérature allemande à la Sorbonne.
Carrière ministérielle
modifierHugues Gall commence sa carrière en 1966 dans le cabinet d’Edgar Faure au ministère de l’Agriculture, où il est chargé de la protection des animaux, puis en 1968 au ministère de l’Éducation nationale[1]. Dans ce second poste, il est chargé des enseignements artistiques. En collaboration avec Marcel Landowski, directeur de la musique au ministère de la Culture auprès d'André Malraux, il crée la filière musicale du baccalauréat et le département artistique de l’université de Vincennes. En 1969, il intègre le cabinet d’Edmond Michelet, ministre d'État chargé des Affaires culturelles.
Carrière artistique
modifierNommé secrétaire général de la Réunion des théâtres lyriques nationaux la même année, Hugues Gall devient l’adjoint de Rolf Liebermann au théâtre national de l'Opéra de 1973 à 1980. Il est ensuite directeur du Grand Théâtre de Genève de 1980 à 1995, et enfin directeur de l’Opéra de Paris de 1995 à 2004. En tant que directeur de l'Opéra de Paris, son salaire s'élève à plus de 30 000 euros par mois ou près de 400 000 euros par an, auquel s'ajoute une indemnité défiscalisée annuelle de 280 000 euros[2],[3]. En octobre 1996, il reçoit le prix Montaigne de la fondation Alfred Toepfer de Hambourg, doté de 140 000 francs et dont l'attribution fait polémique[4].
En novembre 1997, Hugues Gall licencie le danseur étoile Patrick Dupond pour « inexécution de certaines obligations de son contrat ». Le danseur accuse Hugues Gall de l'avoir placardisé[5]. En réaction, Patrick Dupond attaque en justice la direction de l'Opéra et déclare au journal Libération : « C'est Gall qui doit partir »[6].
Son passage à la direction de l'Opéra de Paris est sévèrement jugé par le journal Le Monde qui qualifie de « ringards » les choix de Hugues Gall concernant la programmation[7]. Pour protester contre les critiques du Monde, Hugues Gall fait retirer du journal la publicité de l'Opéra de Paris. Le bilan de Hugues Gall a été défendu par le journal Le Figaro qui publie : « Les petits marquis auront beau caqueter, en deux mandats de quatre ans, Hugues Gall, appelé par Jacques Toubon du Grand Théâtre de Genève à la tête de l'Opéra de Paris à partir de 1995, aura rempli son contrat. »[8]
Académie des beaux-arts et mandats institutionnels
modifierLe , Hugues Gall est élu membre de l’Académie des beaux-arts au fauteuil précédemment occupé par Daniel Wildenstein. De à 2010, il est président du conseil d’administration de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC). Il est, de 2005 à 2009, conseiller d’État en service extraordinaire ; vice-président de la fondation Noureev jusqu’en 2009, membre du conseil de la fondation d'entreprise de Veolia jusqu’en 2011 et membre de la Chambre professionnelle des directeurs d'opéra (CPDO). Il préside de 2002 à 2008 le jury du Concours international de chant de Toulouse. En il est élu, par ses confrères de l'Académie des beaux-arts, directeur de la fondation Claude-Monet à Giverny et il est reconduit à ce poste, pour une durée de 5 ans, en .
Fin , Hugues Gall est nommé président de la commission chargée de pourvoir le poste de directeur de la Villa Médicis à Rome. Cette commission (dite Commission Gall) est ainsi chargée d'établir les critères de recevabilité des candidatures en fonction des besoins de la Villa Médicis, puis d'auditionner les candidats correspondant à ces critères et proposer une liste de personnalités jugées aptes à la fonction.
La « Commission Gall » est composée de Paul Andreu, architecte, Edmonde Charles-Roux, écrivain, Patrice Chéreau, metteur en scène, Pascal Dusapin, compositeur, Marc Fumaroli, historien, Jean Guéguinou, ambassadeur de France, Maurice Quénet, recteur d'académie, Brigitte Lefèvre, directrice de la Danse à l'Opéra de Paris, et de Muriel Mayette, administratrice générale de la Comédie-Française. En , des trois candidats retenus et présentés au choix du président de la République, c'est Frédéric Mitterrand qui est désigné directeur de l'Académie de France à Rome, ce qui marque dès lors la fin de la commission.
À partir de 2008, Hugues Gall siège au Conseil de l’ordre national de la Légion d'honneur et est président de l'Orchestre français des jeunes (OFJ), une institution créée en 1982, subventionnée par le ministère de la Culture et en résidence au Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence.
Le , il est nommé pour un mandat de cinq ans au titre des personnalités qualifiées choisies en raison de leur compétence en matière d'environnement et de développement durable au Conseil économique, social et environnemental (CESE)[9]. Il siège à la commission des Affaires étrangères et européennes.
Le , Valéry Giscard d'Estaing annonce la participation d'Hugues Gall à la commission de réflexion sur l’avenir de l’hôtel de la Marine présidée par l'ancien président de la République. Cette commission réunit douze personnalités, membres de l’Institut de France, historiens, anciens ministres et patrons d’établissements culturels[10]. Son rapport est remis au président de la République en , signant ainsi la dissolution de cette commission temporaire.
Hugues Gall est parallèlement membre de plusieurs conseils d’administration dont celui du Château de Fontainebleau, du musée national Jean-Jacques-Henner, des Académies d'été de Nice ou du musée des Impressionnismes Giverny. Il est également membre du conseil culturel de la Monnaie de Paris et du conseil de réflexion stratégique de la Réunion des musées nationaux.
Mort
modifierHugues Gall meurt dans la nuit du 24 au à Nice (Alpes-Maritimes) à l'âge de 84 ans[11]. Son décès est annoncé par l'Académie des beaux-arts[12]. Le président de la République Emmanuel Macron salue la mémoire « d’un grand serviteur de l’État, qui marqua de son empreinte presque cinquante ans de notre politique culturelle »[13].
Il résidait place Vauban dans le 7e arrondissement de Paris et avait pour voisins Jean Piat et Laurent Petitgirard[14].
Hugues Gall était marié au danseur et chorégraphe Éric Vu-An, décédé deux semaines après sa mort, le , d’une longue maladie[15]. Ils sont tous deux inhumés à quelques jours d'intervalle au cimetière de Giverny (Eure).
Distinctions
modifier- Bourgeoisie d'honneur de la ville de Genève (1995)
- Lauréat du prix Montaigne (1996)
- Grande Médaille d'Honneur de la ville de Honfleur (1997)
- Lauréat du prix Grand Siècle Laurent-Perrier (1999)
- Lauréat de la médaille Beaumarchais de la SACD (2004)
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Grand officier de l'ordre national du Mérite[16].
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres
- Commandeur de l'ordre des Palmes académiques
- Chevalier de l'ordre du Mérite agricole
- Croix de commandeur de l'ordre du Mérite
- Commandeur de l'ordre du Phénix
- Ordre de l'Amitié (2011)
Notes et références
modifier- « Mémoires d'opéra : Hugues Gall – Les Années d'apprentissage [1/4] », sur France Musique, (consulté le ).
- « Direction de l'Opéra de Paris », sur Sénat, (consulté le )
- « Grand Théâtre, le prix de l’excellence », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Hugues Gall, un prix embarrassant », sur Libération, (consulté le )
- « Le conflit se durcit entre le danseur étoile Patrick Dupond et le ballet de l’Opéra de Paris », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Eric Dahan, « “C'est Gall qui doit partir.” Viré, Patrick Dupond attaque en justice la direction de l'Opéra », sur Libération, (consulté le )
- Renaud Machart, « L'Opéra de Paris en terrain de ringardise », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
- « Le directeur de l'Opéra-Bastille polémique avec Le Monde », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
- « Décret du 28 octobre 2010 portant nomination au Conseil économique, social et environnemental », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Hôtel de la Marine: Pierre Nora intègre la commission », sur Libération, .
- Caroline Rieder, « Une “figure majeure du monde de l'opéra” s'en est allée », sur Tribune de Genève, (consulté le )
- « Mort à 84 ans de Hugues Gall, ancien directeur de l’Opéra de Paris », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Disparition d’Hugues Gall. », sur elysee.fr, (consulté le )
- Radio Classique, « Toujours jeune, Jean Piat », sur Radio Classique, (consulté le ) : « Jean Piat habite place Vauban, dans un superbe appartement, qui fait face au dôme des Invalides. Il est le voisin d’Hugues Gall, l’ancien directeur de l’Opéra de Paris et du compositeur Laurent Petitgirard. »
- Le Parisien avec AFP, « Éric Vu-An, danseur et chorégraphe français, est mort à l’âge de 60 ans », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Promotion de l'ordre national du Mérite » (consulté le )
Liens externes
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- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Hugues Gall sur le site de l’Académie des beaux-arts