Homosexualité dans l'islam

champ intersectionnel entre genre et religion
(Redirigé depuis Homosexualité dans l'Islam)

L'homosexualité dans l'islam se penche sur les relations sexuelles et amoureuses entre hommes ou entre femmes, qui ont été considérées de diverses manières au long de l'histoire de l'islam et du monde islamique.

Miniature dans un ouvrage de Nev'îzâde Atâyî (tr) : un roi pointe une image de son fils et de son tuteur, qui en est tombé amoureux.

Le Coran ne contient pas de passages qui parlent explicitement d'homosexualité, mais l'histoire du prophète Loth est aujourd'hui interprétée par les écoles traditionnelles de loi islamique pour caractériser l'homosexualité comme une turpitude, à condamner moralement et socialement dans sa pratique publique ou dans l'incitation à sa pratique. L'homosexualité est illégale dans la quasi totalité des pays à majorité musulmane. Dans certains pays appliquant des formes de droit islamique, le sexe homosexuel est notamment sanctionné en tant que crime de sodomie pour lequel les punitions prescrites peuvent aller jusqu'à la lapidation.

Les musulmans et musulmanes homosexuelles ont des rapports divers à la religion, et une minorité propose notamment de lire l'islam de manière queer. En politique, les revendications gays et lesbiennes sont également articulées de manières diverses à l'islam.

Histoire

modifier

À l'époque du prophète Mahomet, les textes parlent de personnes dites mukhannathun qui pourraient être considérées comme homosexuelles selon les conceptions actuelles[1].

Dans la littérature

modifier

L'homosexualité est présente dans l'histoire des littératures du monde islamique. Ainsi, l'homoérotisme dans la littérature arabe classique est-il un thème relativement courant. Dans la littérature persane, plusieurs exemples d'attirance d'un homme pour un autre sont aussi à constater, comme dans la poésie de Saadi[2].

Au XIXe siècle, il existe un genre de poésie en ourdou consacré à l'amour et au sexe entre femmes, le rekhti (en)[3].

Moyen Âge

modifier

Dans le Maghreb médiéval, la charia était appliquée par des juges se référantà la loi du rite malikite pour les autochtones et hanafite pour les Turcs. L'homosexualité est criminalisée dans les deux cas. En effet, elle est classée comme une forme de désobéissance aux commandements d'Allah. En revanche, elle n'est pas considérée comme un acte d'apostasie (kufr)[4]. Dans Le Précis de Sidi Khalil de Khalil ibn Ishaq al-Jondi (juriste égyptien du XIVe siècle), qui s'adresse aux musulmans malikistes, le 43e chapitre intitulé L'adultère, l'inceste, la fornication et la sodomie décrit les actes sexuels prohibés par la loi religieuse. La sodomie y est décrite comme « l'acte intentionnel de l'individu pubère, doué de raison, musulman, qui introduit le gland du pénis (ou une portion du pénis égale à la longueur du gland) dans les parties naturelles d'une personne sur laquelle il n'a aucun droit légal reconnu par les docteurs de la loi [...]. L'œuvre de la pédérastie ou sodomie est l'équivalent de cohabitation illicite et encourt la peine légale ou lapidation »[5]. Néanmoins, cette loi condamnant l'homosexualité demeure difficile à appliquer. En effet, selon la jurisprudence malikite, l'acte de sodomie doit être prouvé soit à travers la confession de l'incriminé quatre fois et à quatre moments différents en présence d'un juge, soit à travers les témoignages de quatre hommes musulmans, majeurs, libres et intègres, ayant vu en même temps, à partir du même endroit, la même chose[6]. Pour les musulmans hanafites, la situation est beaucoup plus souple, bien que leur jurisprudence condamne également l'homosexualité. Les juges ont la liberté de choisir entre la prison et la flagellation comme punition pour les accusés de sodomie. Ceci est basé sur la déclaration d'Abû Hanîfa, fondateur de ce rite : « Si Allah avait voulu la mise à mort du luti [celui qui commet la sodomie], il l'aurait précisé... »[7].

La chercheuse Jocelyne Dakhlia reconnaît une place importante de l’homoérotisme vis-à-vis des jeunes éphèbes dans le monde musulman ou entre femmes jusqu'au XIXe siècle, ce qui, pour El-Rouayheb[Qui ?], n'est pas contradictoire avec une condamnation de l'acte homosexuel[8].

Époque coloniale

modifier

Selon une étude critique de la question, « l’utilisation par les théologiens musulmans contemporains d’une terminologie comme « sexualité contre nature » ou « sexualité pathologique » pour qualifier l’homosexualité (appelée liwāṭ, ou šudūd gǐ nsī) renvoie à la caractérisation occidentale de l’homosexualité telle que constituée au XIXe siècle; (...), ces caractères ne sont pas opérants pour la période médiévale » [9]. Selon Thomas Eich, l'augmentation de l'homophobie dans le monde musulman au XIXe siècle est due à une combinaison d'éléments exogènes et endogènes[10]. Selon une spécialiste interrogée par la BBC, l'homophobie dans le monde islamique date du XXe siècle[11].

Réinterprétation

modifier

Ce sera à partir d'un héritage culturel étranger, que désormais la gravité de la sodomie sera décrite comme étant son opposition avec la finalité des rapports charnels, donc le fait qu'elle est nuisible à la procréation et à la pérennité de l'espèce humaine. Selon Benkheira, il est très clair qu'un débat très important sur la sodomie entre époux a eu lieu au VIIIe siècle[12]. Mezziane précise, de même, que l'argumentation sur les raisons de l'interdiction de la sodomie homosexuelle - non plus comme acte d'apostasie (irtidat comme pour le peuple de Loth) ou d'insoumissions aux prescriptions d'Allah (fisq), mais comme un acte contre nature - a été élaborée pour les besoins de la cause assez tardivement[13].

Pénalisation de la sodomie

modifier

L'homosexualité est interdite par la loi dans la quasi totalité de pays de culture musulmane[11]. Les peines prévues vont jusqu'à la peine de mort dans sept pays : Arabie saoudite, Yémen, Iran, Afghanistan, Mauritanie, Brunei et Nigeria. Toutefois, lorsque des peines de mort sont prononcées, elles ne sont pas forcément mises à exécution, car selon un article de l'équipe de vérification des faits de la BBC publié en 2019, Amnesty International rapporte ne pas avoir connaissance de mises à mort sur le fondement de ces lois dans les dernières années. Les dernières exécutions attestées auraient eu lieu en Iran et en Arabie saoudite[14].

La International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association fait état en 2007 des dispositions légales utilisées pour sanctionner des hommes gays ou des relations sexuelles entre hommes par les organes judiciaires d'États se réclamant de l'islam[15],[16] :

Dans la jurisprudence islamique

modifier


Dans la jurisprudence islamique, la sodomie – appelée liwāṭ par référence à Loth – est généralement considérée comme une turpitude, c'est-à-dire une mauvaise chose, sur le fondement de quelques propos traditionnellement attribués à Mahomet[23]. Il existe de vastes débats pour savoir si la sodomie doit être punie, et si oui, comment.

D'un point de vue moral

modifier

Dans diverses conceptions de l'islam, dont certaines sont aujourd'hui dominantes dans la plupart des pays du monde islamique, l’homosexualité est vue comme un péché[24].

Hadiths

modifier

Certains hadiths attribués à Mahomet, prophète de l'islam, condamnent l'homosexualité, et prescrivent parfois également la peine de mort comme sanction, sans toutefois préciser comment pratiquer cette exécution[25]. Or, tous les hadiths présentés sur la question par les jurisconsultes pour appuyer la condamnation à mort ont été critiqués pour leur authenticité[26].

En droit étatique d'inspiration islamique

modifier

Selon l'anthropologue du droit Baudoin Dupret dans une étude de cas sur l'Indonésie, le Liban, l'Égypte et le Sénégal publiée en 2021, ces quatre pays suivant le modèle du droit civiliste ont connu une histoire différente par rapport aux colonies de l'empire britannique, dans lesquelles la sodomie était explicitement interdite[27]. Ainsi, leurs législations ne contiennent pas d'incriminations spécifiques pour l'homosexualité, mais les jurisprudences des tribunaux étatiques s'y appuient sur des dispositions générales interprétées au regard des conceptions localement dominantes de la morale sexuelle, nourries par les traditions islamiques sur l'éthique du sexe[27].

En Indonésie, le Code pénal hérité du droit colonial néerlandais interdit de manière vague la perbuatan cabul entre personnes de même sexe – dans la version originale néerlandaise inspirée par le Code pénal français, le terme utilisé était ontucht, traduit en debauchery par Dupret, qu'on peut rendre en français par « obscénité »[27]. La jurisprudence, confirmée par un arrêt de la Cour suprême de 2017, a toujours considéré que cette obscénité qualifie seulement les agressions sexuelles sur mineurs du même sexe, pas les rapports entre adultes[27]. En revanche, les juges indonésiens utilisent en partie une loi d'interdiction de la pornographie pour châtier les relations sexuelles entre hommes[27].

Au Liban, un article du Code pénal de 1943 aux origines obscures – peut-être inspiré par le délit d'homosexualité créé en 1942 sous le régime de Vichy selon Dupret – sanctionne les actes sexuels « contre-nature »[27]. Le même héritage français se retrouve dans le droit sénégalais, qui sanctionne les actes contre-nature[27]. Au Liban, les activités sexuelles homoérotiques ont été généralement subsumées sous ce chef d'accusation jusque dans les années 2010, quand un processus de réorientation a été initié par l'association militante Helem et a abouti à un revirement de jurisprudence en 2018[27].

En Égypte, les juges utilisent une loi de 1961 contre la prostitution pour punir les relations homosexuelles en tant que marques d'obscénité[27].

Dans l'ensemble, selon le panorama proposé par Dupret, les juges étatiques se reposent principalement sur des textes de loi vagues, appliqués en les interprétant à travers des catégories cis- et hétéronormatives. Ces conceptions morales sont influencées par les diverses traditions islamiques, mais l'islam n'est pas régulièrement invoqué comme un fondement des punitions imposées[27].

Homophobie et acceptation sociale

modifier

Selon l'encyclopédie Oxford de la politique LGBT[28]: « Bien que l'islam soit souvent invoqué pour justifier la persécution des communautés LGBT à travers le monde, au fond l'islam est beaucoup plus tolérant et accommodant quant au genre et la diversité sexuelle que ce qui est communément montré. (...) Cependant, comme pour toute religion, son interprétation et déploiement est souvent au gré des personnes disposant des pouvoirs politiques et religieux, qui en usent à leurs propres fins personnelles. »

Selon un article de la BBC, « on peut affirmer que la répression contre les gays et les lesbiennes est aujourd'hui plus importante dans le monde islamique que dans les sociétés de traditions chrétienne, bouddhiste, hindoue, confucéenne ou juive[11] ». Globalement mal perçues par les majorités conservatrices et traditionalistes dominantes dans les pays du monde musulman, les personnes homosexuelles y forment une minorité discriminée, souvent persécutée[29].

Levi Geir Eidhamar (no) propose de distinguer quatre types d'attitudes envers l'homosexualité dans l'islam[30]:

  1. Fortement traditionnelle, avec l'idée que seul ce qui est correct au regard de la charia est bon ;
  2. Modérément traditionnelle, considérant que le correct et ce qui est humainement bon peuvent diverger, auquel cas il convient de choisir la voie correcte ;
  3. Modérément progressiste, qui tend à interpréter la voie correcte en fonction de ce qui est humainement bon ;
  4. Fortement progressiste, selon laquelle le correct et le bon peuvent diverger, auquel il faut choisir la seconde option.

Dans l'oumma

modifier

Dans un article de statistiques sur le lien entre foi islamique et homophobie aux États-Unis, Syed Hammad Ali fait remarquer que l'angle d'approche de nombreux questionnaires de collecte de données ou sondages néglige de prendre en compte les dimensions de genre et de classe sociale, et il argumente que la masculinité et la pauvreté sont des facteurs davantage déterminants[31].

Dans un article similaire analysant les données existantes sur 9 pays arabes, les sociologues Saskia Glas et Niels Spierings concluent que le débat public exagère trop souvent l'influence de l'islam sur les hauts niveaux d'homophobie dans ces pays. Les deux scientifiques soulignent que la religion et l'attitude envers l'homosexualité sont complexes et ne peuvent pas être quantifiées simplement. Ils avancent que certains critères de religiosité, comme par exemple la fréquentation des mosquées dans six des pays étudiés, sont corrélés avec une attitude tolérante envers l'homosexualité[32].

Dans un sondage réalisé en Grande-Bretagne en 2016, 52 % des musulmans interrogés déclarent que l'homosexualité ne devrait pas être légale en Grande-Bretagne[33],[34].

Selon une étude réalisée par le WZB Berlin Social Science Center (en) dans six pays européens (France, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Suède) en 2013, 60 % des musulmans interrogés rejettent les homosexuels[35].

Une étude IFOP réalisée en 2019 indique que 63 % des Français musulmans pensent que l'homosexualité est « une maladie » ou « une perversion sexuelle », soit 49 points de plus que chez les Français catholiques[36],[37].

Dans les États occidentaux

modifier

Selon Zülfukar C̦etin dans une étude de cas sur Berlin, les gens musulmans queer vivant dans les pays occidentaux sont confrontés à une oppression intersectionnelle où l'homophobie se conjugue avec l'islamophobie[38].

Dans l'organisation État islamique

modifier

Au sein de l'organisation État islamique, dont l'idéologie est le salafisme djihadiste, plusieurs homosexuels ont été exécutés par lapidation. La première exécution connue a lieu à Mayadine, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, le , une seconde suit le lendemain dans la ville de Deir ez-Zor même, également en Syrie[39]. Vers début décembre, un homme accusé d'homosexualité est jeté du toit d'un immeuble puis lapidé ; cette exécution aurait été ordonnée après un jugement du « tribunal islamique de la wilaya Al-Furat », soit dans la région de Boukamal et Al-Qaïm[40],[41]. Une autre exécution de ce type a lieu en au nord de Mossoul, l'EI exécutant deux homosexuels[42][note 1].

Rapport des musulmans queer à la religion

modifier
 
Passage à l'entrée du sanctuaire de Lal Shahbaz Qalandar. Dans son ouvrage Queer companions, Omar Kasmani se montre circonspect vis-à-vis des discours qui cherchent à canoniser l'homosexualité dans l'islam et vice-versa. Pour lui, il est plus intéressant de voir comment la dévotion intime que vouent les pèlerins et particulièrement les fakirs au saint soufi Lal Shahbaz Qalandar constitue une forme d'amour queer[44].

Certaines personnes musulmanes LGBT+ cessent ou prennent leurs distances avec la pratique de l'islam, souvent en brouillant les frontières de ce que signifie être croyante, être musulmane ou être religieuse[45]. Néanmoins, des LGBT+ musulmanes souffrent de l'idée reçue selon laquelle elles seraient obligées de choisir entre leurs identités islamiques et leurs identités de genre ou sexuelles, et perçoivent leur pratique de l'islam comme compatible voire consubstancielle avec leur queerité[46],[47]. Il y a ainsi des réseaux où des personnes queer échangent sur leurs spiritualités, sur l'islam[48]. Des lectures queer du Coran et des hadiths sont aussi proposées, mettant en exergue des idées de tolérance et de positivité autour de la sexualité queer[49],[50]. Certaines de ces lectures se concentrent sur l'idée que les identités homosexuelles et transsexuelles sont naturelles et conformes à l'islam, tandis que d'autres propositions affirment de manière plus radicale des notions d'amour divin universel, de justice ou de diversité par exemple[51],[52].

Par exemple en littérature, la romancière Fatima Daas a revendiqué à travers son œuvre la combinaison de sa foi islamique et de son amour lesbien[53]. C'est également un thème central dans l'œuvre du réalisateur et auteur Parvez Sharma (en)[54], ou encore dans les textes de Rachid O et ceux d'Abdellah Taïa[55]. Dans My World of the Unknown, Alifa Rifaat réinterprète le thème des qarin de manière homoérotique[56].

Selon le sociologue Momin Rahman entre autres, l'opposition entre islam et libération LGBT+ est en grande partie un produit des idéologies coloniales et est aujourd'hui reproduite notamment par des discours homonationalistes dans les ex-métropoles[57],[58]. Cette opposition peut aussi mener à des tensions hostiles envers les personnes musulmanes queer au sein des communautés LGBT dans les pays européens[59].

Hommes gays

modifier

Selon un article de revue publié en 2017, la recherche actuelle sur les hommes gays musulmans tend à montrer qu'ils font face à des difficultés particulières principalement liées aux attentes sociales de masculinité hétérosexuelle, façonnées entre autres par des conceptions religieuses[60]. Dans le contexte tunisien, un article de la même année rapporte quatre stratégies employées par les hommes gays musulmans pour surmonter ces obstacles[61]:

  1. privilégier leur identité islamique et rejeter l'homosexualité en tant qu'identité sexuelle légitime ;
  2. rejeter l'islam et accepter l'homosexualité en tant qu'identité sexuelle légitime ;
  3. interpréter l'islam de manière à soutenir l'homosexualité ;
  4. créer une homosexualité non pénétrative compatible avec des interprétations littérales du Coran.

Dans une étude de cas sur l'Indonésie, Febi Ramadhan fait remarquer qu'un certain nombre d'hommes musulmans y conçoivent leur attirance pour le même sexe comme une épreuve spirituelle envoyée par la divinité : le choix de l'ascétisme et de la résistance à la sexualité est alors souvent vécu par eux comme une voie pour se rapprocher de leur dieu[62].

Lesbiennes

modifier

Au sein de l'organisation lesbienne musulmane Imaan, certaines personnes affirment que leur lesbianisme est le résultat de la volonté divine, car elles se considèrent comme les créatures d'Allah[63]. En Europe, les lesbiennes musulmanes se trouvent dans un rapport complexe avec le reste de la communauté musulmane[64]. Selon une étude, la participation à des groupes de paroles sur la spiritualité au sein d'associations LGBT+ serait corrélée avec une dépression moindre chez les femmes lesbiennes musulmanes[65]. Beaucoup se tournent vers Internet et le cyberespace pour échanger sur leur sexualité[66].

Mouvements des gays musulmans

modifier
 
La Fondation Al-Fatiha à la marche des fiertés de San Francisco (2008).
 
Homme bisexuel se revendiquant LGBT et musulman à la marche des fiertés LGBT Paris (2018).

En 2011, seuls deux imams se sont déclarés ouvertement homosexuels : Moulana Muhsin Hendricks et Daayiee Abdullah (exerçant à Washington aux États-Unis). Le premier considère qu'il est « possible d'être un bon musulman tout en étant homosexuel ». Le second a déclaré : « Être un bon musulman signifie être en paix dans son cœur et son âme. Il faut atteindre le point où deux pôles de sa vie, sa foi et sa sexualité, sont réconciliés. Et mon étude personnelle du Coran m'a montré que c'était possible ». Les deux hommes s'accordent sur le fait que la communauté musulmane n'est pas encore prête à accepter l'homosexualité et qu'il faudra du temps avant que les regards évoluent. L'imam Hendricks a créé en Afrique du Sud une association d'homosexuels musulmans, « The Inner Circle », afin de « lutter contre l'intériorisation de l'homophobie qui conduit au suicide certains musulmans homos et contre les mariages forcés et la pression sociale qui pousse des homos à mener une double vie »[67].

D'autres imams ont adopté des positions assez progressistes sur la question LGBT comme l'imam de Bordeaux Tareq Oubrou, pour qui ni le Coran ni la Sunna ne condamnent l'homosexualité, ajoutant que l'homophobie est contraire aux principes de l'islam[68]. Il souligne que l'homosexualité « n'est pas préconisée par l'islam, mais que les musulmans homosexuels sont des musulmans à part entière. Le fait de les stigmatiser, de les violenter, de les harceler est antinomique avec l'éthique commune »[68]. Abdel Nour Brado, représentant de la Junta Islamica de Cordoue, déclare qu'« il n'y a dans le Coran aucune référence contre l'homosexualité. Il faut débattre de ce sujet entre nous et comprendre que célébrer des mariages religieux entre gays serait la meilleure réponse des musulmans vivant en Occident à ceux qui persécutent les homosexuels dans le monde musulman. »[69]

Les organisations et mouvements LGBTQ ont des existences différentes selon la religion majoritaire du pays où elles se déploient : par exemple, dans des pays comme l'Angleterre, les groupes LGBT islamiques sont plutôt concentrés sur la recherche de manières innovantes d'inclure les personnes queer dans la pratique religieuse[70], tandis que dans des pays comme l'Égypte, la Tunisie ou la Turquie, les activistes sont davantage occupés à résister à la répression policière et à se coordonner avec les acteurs de la scène politique nationale[71].

Mosquées inclusives

modifier

Le à Paris, a ouvert la première mosquée accueillant les homosexuels à l’initiative de Ludovic-Mohamed Zahed, fondateur de l’association Homosexuels musulmans de France[72]. Il milite pour faire accepter son droit à être gay et musulman ainsi que pour le mariage homosexuel en France. Elle se situe dans le 18e arrondissement mais l'emplacement exact reste secret[73]. Cette mosquée a fait l'objet de violentes critiques et de menaces de la part de musulmans[74].

Sur l'exemple français, une mosquée mixte et gay-friendly a vu le jour à Londres le , où hommes et femmes prient côte-à-côte, ouverte aux personnes homosexuelles. Tamsila Tauqir et Doc Martens sont à l'origine de ce projet dénommé Inclusive Mosque Initiative et œuvrent pour l'ouverture à terme d'un vrai espace qui leur soit dédié[75][source insuffisante].

Le est proposée l'ouverture d'une 6e mosquée à Halifax, dans la province de Nouvelle-Écosse au Canada. Cette « mosquée de l'unité » dont l'initiateur est Syed Adnan Hussein sera ouverte aux homosexuels et aux personnes trans[76]. Prévu pour [77], cette mosquée prendra le nom de El Tawhid Juma Circle[78].

En Afrique du Sud, est annoncée le la construction de la première « mosquée inclusive » du pays, à l'initiative de l'imam Taj Hargey. Elle sera située au Cap[79][source insuffisante].

Par ailleurs, d'autres mosquées se sont également engagées à être tolérantes et à assurer l'égalité entre les sexes en leur sein, notamment la mosquée de Toronto au Canada, où le prêche est exercée par une femme[80].

Notes et références

modifier
  1. Les membres de l'organisation EI qui ont commis ces homicides affirment que le prophète Mahomet aurait promu cette pratique, mais selon un article de The Economist, les spécialistes n'ont pas trouvé de traces historiques qui attestent de tels actes dans le passé[43].

Références

modifier
  1. (en) Akeel Almarai et Alessandra Persichetti, « From Power to Pleasure: Homosexuality in the Arab-Muslim World from Lakhi’a to al-mukhannathun », Religions, vol. 14, no 2,‎ , p. 186 (ISSN 2077-1444, DOI 10.3390/rel14020186, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Domenico Ingenito, « Beholding Beauty: Saʿdi of Shiraz and the Aesthetics of Desire in Medieval Persian Poetry », dans Beholding Beauty, Brill, (ISBN 978-90-04-43590-2, lire en ligne)
  3. (en) Ruth Vanita, « "Married Among Their Companions": Female Homoerotic Relations in Nineteenth-Century Urdu Rekhti Poetry in India », Journal of Women's History, vol. 16, no 1,‎ , p. 12–53 (ISSN 1527-2036, lire en ligne, consulté le )
  4. Ramy Khouili et Daniel Levine-Spound, Article 230: Une histoire de la criminalisation de l'homosexualité en Tunisie, Fondation Hirschfeld-Eddy, (lire en ligne), p. 39-40.
  5. Khouili et Levine-Spound 2019, p. 37.
  6. Khouili et Levine-Spound 2019, p. 40.
  7. Khouili et Levine-Spound 2019, p. 40-41.
  8. Jocelyne Dakhlia, « Homoérotismes et trames historiographiques du monde islamique », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 62e année,‎ , p. 1097–1120
  9. Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) p. 274. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 [Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) p. 278. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 DOI: 10.1163/157005808X310651 DOI: 10.1163/157005808X310651].
  10. Thomas Eich, « Review of Before Homosexuality in the Arab-Islamic World, 1500-1800 », Die Welt des Islams, vol. 46, no 2,‎ , p. 226–228 (ISSN 0043-2539, lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c bbcnews, « Homosexualité - Islam : ce que dit le Coran sur l'homosexualité et pourquoi elle est punie dans le monde musulman », sur BBC News Afrique, (consulté le ).
  12. Mohammed Hocene Benkheira, article « Homosexualité », in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 400-402.
  13. Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) 276-306. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 DOI: 10.1163/157005808X310651. p. 288-289.
  14. (en-GB) « Brunei stoning: Which places have the death penalty for gay sex? », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. a et b Homophobie d'État, rapport rédigé par Daniel Ottoson et publié par l'International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA) en avril 2007
  16. « Quels sont les pays où l'homosexualité est encore un crime? », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  17. (en) « Homosexuality and Islam - Muslim Beliefs and Practices », sur web.archive.org (consulté le ).
  18. « 7 countries still put people to death for same-sex acts ».
  19. « L’homosexualité toujours proscrite dans 64 pays », sur L'essentiel, lessentielonline, (consulté le ).
  20. http://www.moj.gov.qa/LawAsPDF.php?country=3&LawID=2597
  21. « Pays », sur www.amnesty.org (consulté le )
  22. « Un mineur de vingt-et-un ans » est une personne âgée de moins de vingt-et-un ; l'expression fréquemment employée « mineur de moins de vingt-et-un ans » est donc un pléonasme.
  23. (en) « Liwāṭ », dans Encyclopédie de l'Islam, Koninklijke Brill NV (DOI 10.1163/9789004206106_eifo_sim_4677, lire en ligne) (consulté le )
  24. Dictionnaire du Coran, sous la direction de Mohammed Ali Amir-Moezzi, Bouquins, Robert Laffont, p. 400-402
  25. Paroles attribuées à Mahomet dans des hadiths :

    « Dieu ne regarde pas un homme qui a eu une relation sexuelle avec un homme. »

    — Ibn Hibban, Tirmidi, Nissai

    « Quatre types d'individus seront matin et soir soumis à la colère de Dieu ». On lui demanda : « De qui s'agit-il ô Messager de Dieu ! » Il répondit : « les hommes qui cherchent à ressembler aux femmes, les femmes qui cherchent à ressembler aux hommes; celui qui s'accouple avec un animal et celui qui a des rapports sexuels avec un homme. » (Tabarani et Bayaki)

    « Ce que je crains le plus pour vous, c'est que vous ne commettiez l'acte du peuple de Loth puis le Prophète (as) a dit, à trois reprises, en disant : que Dieu damne celui qui commet le péché du peuple de Loth, que Dieu damne celui qui commet le péché du peuple de Loth, que Dieu damne celui qui commet le péché du peuple de Loth. » (Ibn Maja, Tirmidi, Al Hakim)

    « Sept individus sont damnés par Dieu, Qui ne les regardera pas au jour du Jugement; ils seront en Enfer avec ceux qui y seront dirigés, à moins qu'ils ne se repentent : l'homosexuel, celui qui s'adonne à des rapports sexuels avec un animal (…). » (Voir Les Grand Péchés, « Al Kabayir », de l'Imam Adahabi, page 96, éditions le Savoir)

    Mahomet aurait dit : « Tuez ceux qui s'adonnent à l'acte du peuple de Loth ». (Sentence prophétique rapportée par Abou Daoud, Tirmidhi et Ibn Maja)

    Mahomet aurait dit : « Si vous trouvez quiconque en train de pratiquer les pratiques du peuple de Loth, tuez-les, que ce soit celui qui commet l’acte ou celui qui le subit. » (Tirmidhi, Abou Daoud, Ibn Majah)

  26. Mohammed Mezziane, Sodomie et masculinité chez les juristes musulmans du IXe au XIe siècle. Arabica 55 (2008) 276-306. Koninklijke Brill NV, Leyde, 2008 DOI: 10.1163/157005808X310651 ; p. 282.
  27. a b c d e f g h i et j (en) Baudouin Dupret, « Playing by the Rules: The Search for Legal Grounds in Homosexuality Cases – Indonesia, Lebanon, Egypt, and Senegal », dans Positive Law from the Muslim World: Jurisprudence, History, Practices, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-95487-7, 978-1-108-84521-2 et 978-1-108-94968-2, DOI 10.1017/9781108954877.010, lire en ligne)
  28. (en) Sharyn Graham Davies, « Islam, Sexuality, and Gender Identity », dans The Oxford Encyclopedia of LGBT Politics and Policy, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-067792-3 et 978-0-19-067793-0, DOI 10.1093/acref/9780190677923.001.0001, lire en ligne) :

    « While Islam is often invoked to justify persecution of LGBT communities across the globe, at its heart Islam is far more accepting and accommodating of gender and sexual diversity than is popularly displayed. Islam’s ability to support LGBT people is seen within Indonesia, where Islam was actively used to support LGBT subject positions from at least the 1500s up to as recently as 2016 (Sheridan, 2016). Yet, as with any religion its interpretation and deployment is often at the whim of those in positions of political and religious power to meet their own particular individual ends. »

    (consulté le )
  29. Islam and homosexuality - Straight but narrow sur economist.com du 4 février 2012.
  30. (en) Levi Geir Eidhamar, « Is Gayness a Test from Allah? Typologies in Muslim Stances on Homosexuality », Islam and Christian–Muslim Relations, vol. 25, no 2,‎ , p. 245–266 (ISSN 0959-6410 et 1469-9311, DOI 10.1080/09596410.2013.869882, lire en ligne, consulté le )
  31. (en) Syed Hammad Ali, « American Muslims’ Attitudes Toward Homosexuality: Exploring the Effects of Gender, Religiosity, and Income Inequality », Journal of Homosexuality, vol. 70, no 13,‎ , p. 2997–3023 (ISSN 0091-8369 et 1540-3602, DOI 10.1080/00918369.2022.2086748, lire en ligne, consulté le )
  32. Saskia Glas et Niels Spierings, « Rejecting homosexuality but tolerating homosexuals: The complex relations between religiosity and opposition to homosexuality in 9 Arab countries », Social Science Research, vol. 95,‎ , p. 102533 (ISSN 0049-089X, DOI 10.1016/j.ssresearch.2021.102533, lire en ligne, consulté le )
  33. (en) « Half of British Muslims want gay sex banned, says poll », telegraph.co.uk, 10 avril 2016
  34. « Most British Muslims feel strong sense of belonging – poll », theguardian.com/uk, 11 avril 2016
  35. « Islamic fundamentalism is widely spread - WZB », sur www.wzb.eu (consulté le )
  36. « Même si l’homosexualité est mieux acceptée, des poches d’homophobie demeurent en France », lemonde.fr, 26 juin 2019 (consulté le 27 juin 2019).
  37. [PDF] « Le regard des Français sur l’homosexualité et la place des LGBT dans la société », ifop.com, 24 juin 2019 (consulté le 27 juin 2019).
  38. Zülfukar C̦etin, Homophobie und Islamophobie: intersektionale Diskriminierungen am Beispiel binationaler schwuler Paare in Berlin, Transcript, coll. « Queer studies », (ISBN 978-3-8376-1986-7)
  39. Francetvinfo : Syrie : l'EI lapide deux hommes accusés d'être homosexuels
  40. AFP : Syrie : la guerre de l'État islamique contre les homosexuels
  41. « L'EI aurait lapidé à mort un homosexuel », sur FIGARO, (consulté le )
  42. État islamique: des hommes accusés d'homosexualité jetés du toit d'un immeuble, i24news.tv, 17 janvier 2015
  43. « Gay people are reclaiming an Islamic heritage », The Economist,‎ (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le )
  44. (en) Omar Kasmani, Queer Companions: Religion, Public Intimacy, and Saintly Affects in Pakistan, Duke University Press, (ISBN 978-1-4780-2265-7, DOI 10.1215/9781478022657, lire en ligne)
  45. Erica Li Lundqvist, « Leaving Islam from a Queer Perspective », dans Handbook of Leaving Religion, BRILL, , 220–230 p. (ISBN 978-90-04-33092-4, DOI 10.1163/9789004331471_019, lire en ligne)
  46. Scott Siraj al-Haqq Kugle, Living out Islam: voices of gay, lesbian, and transgender Muslims, New York University press, (ISBN 978-0-8147-4448-2)
  47. Afdhere Jama, Queer Jihad: LGBT muslims on coming out, activism, and the faith, Oracle Releasing, (ISBN 978-0-9837161-6-7)
  48. (en) Andrew K.T. Yip et Amna Khalid, « Looking for Allah: Spiritual Quests of Queer Muslims », dans Queer Spiritual Spaces, Routledge, , 81–109 p. (ISBN 978-1-315-60324-7, DOI 10.4324/9781315603247-4, lire en ligne)
  49. (en) Asifa Siraj, « Alternative realities: queer Muslims and the Qur’an », Theology & Sexuality, vol. 22, nos 1-2,‎ , p. 89–101 (ISSN 1355-8358 et 1745-5170, DOI 10.1080/13558358.2017.1296690, lire en ligne, consulté le )
  50. (en) Ghazel Tellawi, Sahar Khanpour et G. Nic Rider, « Navigating (Queer) Sexuality in Islam », Current Sexual Health Reports, vol. 12, no 4,‎ , p. 329–334 (ISSN 1548-3584 et 1548-3592, DOI 10.1007/s11930-020-00290-4, lire en ligne, consulté le )
  51. (en) M. Alipour, « Essentialism and Islamic Theology of Homosexuality: A Critical Reflection on an Essentialist Epistemology toward Same-Sex Desires and Acts in Islam », Journal of Homosexuality, vol. 64, no 14,‎ , p. 1930–1942 (ISSN 0091-8369 et 1540-3602, DOI 10.1080/00918369.2017.1289001, lire en ligne, consulté le )
  52. (en) Aisya Aymanee M. Zaharin, « Reconsidering Homosexual Unification in Islam: A Revisionist Analysis of Post-Colonialism, Constructivism and Essentialism », Religions, vol. 13, no 8,‎ , p. 702 (ISSN 2077-1444, DOI 10.3390/rel13080702, lire en ligne, consulté le )
  53. Jimia Boutouba, « Française, Algérienne, musulmane et lesbienne: Naissance d'une subjectivité politique chez Fatima Daas », Nouvelles Études Francophones, vol. 37, no 2,‎ , p. 101–117 (ISSN 2156-9428, lire en ligne, consulté le )
  54. (en) Charles Green, « A Hajj for Freedom », The Gay & Lesbian Review Worldwide, vol. 25, no 1,‎ , p. 44–45 (lire en ligne, consulté le )
  55. Gibson Ncube, « ‘Dieu et le sexe. Le pur et l’impur’: Concilier l’Islam et l’homosexualité chez Rachid O. et Abdellah Taïa », International Journal of Francophone Studies, vol. 16, no 4,‎ , p. 455–477 (ISSN 1368-2679 et 1758-9142, DOI 10.1386/ijfs.16.4.455_1, lire en ligne, consulté le )
  56. (en) Diya M. Abdo, « My Qarina, My Self: The Homoerotic as Islamic Feminism in Alifa Rifaat's “My World of the Unknown” », Journal of Lesbian Studies, vol. 16, no 4,‎ , p. 398–415 (ISSN 1089-4160 et 1540-3548, DOI 10.1080/10894160.2012.681260, lire en ligne, consulté le )
  57. (en) Momin Rahman, Homosexualities, Muslim Cultures and Modernity, Springer, (ISBN 978-1-137-00296-9, lire en ligne)
  58. Daniel Ahmed Fernández, « Islamofobia queerizada y resistencias musulmanas queer en tiempos de homonacionalismo », Revista de Estudios Internacionales Mediterráneos, no 24,‎ , p. 71–88 (DOI 10.15366/reim2018.24.005, lire en ligne, consulté le )
  59. (en) Fatima El-Tayeb, « ‘Gays who cannot properly be gay’: Queer Muslims in the neoliberal European city », European Journal of Women's Studies, vol. 19, no 1,‎ , p. 79–95 (ISSN 1350-5068 et 1461-7420, DOI 10.1177/1350506811426388, lire en ligne, consulté le )
  60. (en) « BEING A MUSLIM GAY MAN: A SYSTEMATIC REVIEW », TRAMES, vol. XXI, no 3,‎ , p. 273–284 (ISSN 1406-0922 et 1736-7514, lire en ligne, consulté le )
  61. (en) Nassim Hamdi, Monia Lachheb et Eric Anderson, « Muslim gay men: identity conflict and politics in a Muslim majority nation », The British Journal of Sociology, vol. 69, no 4,‎ , p. 1293–1312 (ISSN 0007-1315 et 1468-4446, DOI 10.1111/1468-4446.12334, lire en ligne, consulté le )
  62. (en) Febi R. Ramadhan, « Of agency, Allah, and authority: the making of a divine trial among Muslims with same‐sex attraction in Indonesia », Journal of the Royal Anthropological Institute, vol. 30, no 1,‎ , p. 150–167 (ISSN 1359-0987 et 1467-9655, DOI 10.1111/1467-9655.14053, lire en ligne, consulté le )
  63. (en) Asifa Siraj, « “I Don't Want to Taint the Name of Islam”: The Influence of Religion on the Lives of Muslim Lesbians », Journal of Lesbian Studies, vol. 16, no 4,‎ , p. 449–467 (ISSN 1089-4160 et 1540-3548, DOI 10.1080/10894160.2012.681268, lire en ligne, consulté le )
  64. (en) Andrew Kam-Tuck Yip, « The quest for intimate/sexual citizenship: lived experiences of lesbian and bisexual Muslim women », Contemporary Islam, vol. 2, no 2,‎ , p. 99–117 (ISSN 1872-0218 et 1872-0226, DOI 10.1007/s11562-008-0046-y, lire en ligne, consulté le )
  65. (en) Chana Etengoff et Eric M. Rodriguez, « “I feel as if I'm lying to them”: Exploring Lesbian Muslims' Experiences of Rejection, Support, and Depression », dans The LGBTQ+ Muslim Experience, Routledge, , 95–121 p. (ISBN 978-1-003-32511-6, DOI 10.4324/9781003325116-5, lire en ligne)
  66. S. Amari, « Le cyberespace comme le tiers-espace des lesbiennes de «culture musulmane» dans le monde ? », LES Online,‎ (lire en ligne, consulté le )
  67. Les homos musulmans et deux imams gays rassemblés à Paris par Cédric Douzant, Têtu, 11 octobre 2010
  68. a et b Anne Esambert, Oubrou, imam de Bordeaux : « L'homosexualité est un choix » sur rue89, nouvelobs.com du 11 octobre 2010
  69. Information donnée par le magazine Têtu, cité notamment sur le site suivant : « En Espagne, un leader islamique veut un débat sur le mariage des homosexuels », sur gaypourjesus.typepad.com, (consulté le ).
  70. (en) Shanon Shah, « Using the New Religious Movements framework to consider LGBT Muslim groups », dans Radical Transformations in Minority Religions, Routledge, , 189–204 p. (ISBN 978-1-315-22680-4, DOI 10.4324/9781315226804-13, lire en ligne)
  71. (en) Giuseppe Acconcia, Aurora Perego et Lorenza Perini, « LGBTQ activism in repressive contexts: the struggle for (in)visibility in Egypt, Tunisia and Turkey », Social Movement Studies, vol. 23, no 2,‎ , p. 207–225 (ISSN 1474-2837 et 1474-2829, DOI 10.1080/14742837.2022.2070739, lire en ligne, consulté le )
  72. « Site internet de l'association Homosexuels musulmans de France », sur homosexuels-musulmans.org (consulté le )
  73. « SOCIÉTÉ. La mosquée “gay friendly” n’a pas que des amis », sur Courrier international, (consulté le )
  74. « La mosquée “gay friendly” n’a pas que des amis », (consulté le )
  75. A Londres, une mosquée mixte et gay-friendly
  76. En anglais Une mosquée de l'unité pour gays et transgenres musulmans en voie d'étude à Halifax, cbc.ca
  77. La première mosquée gay-friendly de Halifax ouvrira dans l'été 2014.En anglais: Halifax's first gay-friendly mosque opening this summer
  78. « juma circle », sur juma circle (consulté le )
  79. (en) « L'Afrique du Sud inaugurera sa première mosquée inclusive. En anglais: South Africa Inaugurates Gender-Equal and LGBT-Friendly Mosque », sur www.telesurenglish.net (consulté le )
  80. La mosquée de Toronto, une mosquée gay-friendly et pour l'égalité. En anglais: Toronto mosque is gay friendly, mixed gender prayers led by a woman, themuslimtimes.org

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier

Littérature

modifier

Études

modifier
  • (en) Kecia Ali, « Chapter 5. Homosexuality », dans Sexual ethics and Islam : feminist reflections on Qur'an, hadith, and jurisprudence, Oxford, England : Oneworld Pub., (ISBN 978-1-85168-455-7 et 978-1-85168-456-4, lire en ligne)
  • (en) Olfa Youssef, « Chapter 3. Perplexity over Homosexuality », dans The Perplexity of a Muslim Woman: Over Inheritance, Marriage, and Homosexuality, Lexington Books, (ISBN 978-1-4985-4170-1, lire en ligne)
  • Sahar Amer, « Medieval Arab Lesbians and Lesbian-Like Women », Journal of the History of Sexuality, 18(2), 2009, p. 215-236.
  • Abdelwahab Bouhdiba, La Sexualité en islam, Paris, PUF « Quadrige », 1986.
  • Jocelyne Dakhlia « Homoérotismes et trames historiographiques du monde islamique », Annales. Histoire, Sciences sociales, 5/2007, p. 1097-1120.
  • Jocelyne Dakhlia, « Harem : ce que les femmes, recluses, font entre elles », Clio. Femmes, genre, histoire, 26, 2007, p. 61-88.
  • Christelle Hamel, « Islam », Dictionnaire de l'homophobie, Paris, PUF, 2003, p. 242-247.
  • Afdhere Jama, Citoyens interdits, les minorités sexuelles dans les pays musulmans (Illegal Citizens: Queer Lives in the Muslim World, Salaam Press, 2008), H&O, 2010.
  • Frédéric Lagrange, Islam d'interdits, Islam de jouissance, Téraèdre, 2008.
  • Stephen O. Murray et Will Roscoe (dir.), Islamic Homosexualities: Culture, History and Literature, New York, New York University Press, 1997.
  • Vincenzo Patanè, « L'homosexualité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » dans Une histoire de l'homosexualité, Robert Aldrich (dir.), Paris, Seuil, 2006.
  • Khaled El-Rouayeb, L'Amour des garçons en pays arabo-islamique : XVIe – XVIIIe siècle, Paris, EPEL, 2010, traduction en français de Before Homosexuality in the Arab‐Islamic World, 1500–1800, University of Chicago Press, 2005.
  • Arno Schmitt et Jehoeda Sofer (dir.), Sexuality and Eroticism Among Males in Moslem Societies, New York, Harrington Park Press, 1991.
  • Brian Whitaker, Parias : Gays et Lesbiennes dans le monde arabe (Unspeakable Love: Gay and Lesbian Life in the Middle East, University of California Press, 2006), éditions Demopolis, 2008.

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier