Hans von Salmuth

militaire allemand

Hans Eberhard Kurt von Salmuth (Né à Metz le , mort à Heidelberg le ) est un général d'armée allemand de la Seconde Guerre mondiale. Le général von Salmuth a commandé plusieurs armées différentes, sur le front de l'Est, mais aussi sur le front de l'Ouest. Son dernier commandement fut celui de la XVe armée allemande en France, lors du débarquement des Alliés en Normandie. Il a reçu la Croix de chevalier de la Croix de fer le .

Hans von Salmuth
Hans von Salmuth
Hans von Salmuth en 1943.

Naissance
Metz, Alsace-Lorraine
Décès (à 73 ans)
Heidelberg, Allemagne
Origine Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Allégeance Empire allemand (jusqu'en 1918),
République de Weimar (jusqu'en 1933),
Troisième Reich
Grade Generaloberst
Années de service 1907 – 1945
Commandement Groupe d'armées B
15. Armee (5 août 1943 - 25 août 1944)
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Croix de chevalier de la croix de fer

Biographie

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Fils d'un militaire prussien, Hans von Salmuth (de) naît le à Metz, une ville de garnison animée de l'Alsace-Lorraine[1]. Avec sa ceinture fortifiée, Metz est alors la première place forte du Reich allemand[2], constituant une véritable pépinière d'officiers supérieurs et généraux[note 1]. Comme son compatriote Karl Kriebel, le jeune Hans von Salmuth se tourne naturellement vers la carrière des armes. Il s’engage donc, comme Fahnenjunker, dans la Deutsches Heer, le [3]. Promu Fähnrich, aspirant, en , il suit une formation à l'académie militaire, dont il sort Leutnant, sous-lieutenant, en . Le jeune officier est affecté au 3e régiment de grenadiers de la Garde, un régiment qui s'était illustré à la bataille de Saint-Privat le [note 2]. En , il est nommé Adjutant du 2e bataillon de ce régiment.

Première Guerre mondiale

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Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Hans von Salmuth sert toujours au 3e régiment de grenadiers de la Garde. Le , Salmuth est promu Oberleutnant, lieutenant, dans son régiment[3]. Le , il est nommé Regimentsadjutant, adjoint du commandant du régiment. Le , Hans von Salmuth est promu Hauptmann, capitaine[3], dans son régiment. Il sert ensuite dans différentes unités de la Deutsches Heer. Affecté à l'état-major du 14e corps de réserve en , il sert à l'état-major de la 35e division de réserve, en . Affecté à l'état-major de la division de cavalerie de la Garde en , Salmuth est muté, quatre mois plus tard, dans une unité du 66e corps (de), puis à la 35e Infanteriedivision. Officier d'état-major au haut-commandement du Heeresgruppe Erzherzog, le capitaine von Salmuth est ensuite affecté à l'état-major du Heeresgruppe Linsingen, en , et enfin à l'état-major de l'Ober Ost, le haut-commandement des forces allemandes sur le front de l'Est[3]. Durant le conflit, Hans von Salmuth reçut les croix de fer 2e et 1re classes, avant de recevoir la Croix du Mérite militaire et la Croix de Frédéric.

Entre-deux-guerres

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Après la guerre, Hans von Salmuth poursuit sa carrière militaire dans la Reichswehr. Officier brillant, il sert dans l'état-major de différentes unités d'infanterie[3]. Le , alors qu'il sert au 9e régiment d'infanterie, von Salmuth est promu Major, commandant. Ensuite, Salmuth commande le 1er bataillon du 12e régiment d'infanterie à Dessau. Il est promu Oberstleutnant, lieutenant-colonel, le , puis Oberst, colonel, le et sert dans différents états-majors de 1934 à 1937. Le , Hans von Salmuth est promu Generalmajor, général de brigade, dans la Wehrmacht. Hans von Salmuth est nommé chef d’unité, affecté au 1er groupe de commandement de l'Armée de terre. En 1938, il est affecté comme chef d'état-major à la 2earmée. Hans von Salmuth est promu au grade de Generalleutnant, général de division, le .

Seconde Guerre mondiale

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En 1939, Hans von Salmuth est nommé chef d’état-major du groupe d'armées Nord, commandée par le général Fedor von Bock, et participe avec succès à l'invasion de la Pologne. Il est nommé chef d'état-major du général von Bock lorsque ce dernier reçoit le commandement du groupe d'armées B de l'Armée de terre, pour l’opération « Fall Gelb », c’est-à-dire l'invasion de la Belgique et de la France, en mai 1940. Après la débâcle des Alliés et l’armistice du , von Salmuth reçoit la Croix de chevalier de la Croix de fer, le . Le , il est promu General der Infanterie, soit général de corps d'armée dans l’infanterie.

En , Hans von Salmuth est envoyé sur le front de l'Est avec le XXXe Corps d'armée, où il participe à l'opération Barbarossa et commande en Crimée. Le XXXe Corps de von Salmuth prend part avec succès à la bataille de Sébastopol. En 1942, il est nommé commandant de la 17e armée allemande, du au . Pour un court laps de temps, du au , on lui confie le commandement de la 4e armée, en remplacement de l'ancien commandant, Gotthard Heinrici. À la mi-juillet 1942, il est nommé commandant de la 2e armée allemande. Avec la 2e armée, il participe à l'offensive d'été dans le Groupe d'armées B, sous le commandement de Maximilian von Weichs. Même s'il désapprouve les ordres qu'il reçoit, il les applique en soldat, apportant son soutien logistique au SS Einsatzgruppen, et ordonnant la répression contre les partisans soviétiques[4]. Au plus fort de la tourmente, en janvier 1943, Hans von Salmuth est promu Generaloberst, général d'armée, et reçoit l'ordre de tenir ses positions jusqu'à la dernière limite. Ne pouvant obéir à un ordre suicidaire, alors que son armée est sur le point de s'effondrer, Salmuth se replie tactiquement avec ses hommes, peu avant la capitulation de Stalingrad[4]. Le , il remet le commandement de la 2e armée au général Walter Weiß, avant d'être placé dans la Führerreserve[5].

Étant l'un des commandants les plus expérimentés du front de l'Est[4], le général von Salmuth est rappelé en , pour commander de nouveau la 4e armée allemande. Deux mois plus tard, en , il est nommé commandant de la 15e armée, un poste clef dans la défense du front occidental. La 15e armée est alors stationnée sur une zone allant des Pays-Bas à la limite de la Normandie, avec la zone critique du Pas-de-Calais. Hitler s’attendait en effet à un débarquement dans le Pas-de-Calais. Il confie donc pas moins de 17 divisions à Hans von Salmuth, ce qui représente alors le plus fort contingent allemand du front occidental. Le , Hans von Salmuth est inspecté par Erwin Rommel, inspecteur général des défenses de l'Ouest et chef du Groupe d'armées B[4]. Avec son expérience du front de l'Est, le vieux soldat ne se laisse pas impressionner par « le Renard du désert », qui lui reproche alors ouvertement l'état d'avancement insuffisant des travaux de fortification du littoral et le manque de profondeur du dispositif de défense de la 15e armée[5]. Début 1944, Hans von Salmuth renforce bon gré mal gré son dispositif sur le littoral dans les délais impartis[4].

Le matin du , il est précisé dans le journal de guerre de la 15e Armée que Pemsel, chef d'état-major de la 7e armée allemande, avait téléphoné à 5h45 pour informer son homologue des bombardements sur la côte, en ajoutant qu'aucun atterrissage n'avait eu lieu et que l'état-major de la 7e armée maîtrisait la situation[6]. Rassuré, le général von Salmuth était donc allé se recoucher[note 3]. Le jour du débarquement, le général von Salmuth ne croit donc pas à un véritable débarquement en Normandie, mais à une diversion des Alliés, alors même que son compatriote le général Falley tombait déjà dans une embuscade américaine près de Picauville.

Hans von Salmuth est relevé de son commandement par Hitler pour cause de son inactivité à la fin du mois d’août 1944, peu après l'effondrement du front allemand en Normandie. Il est remplacé par le général Gustav-Adolf von Zangen. Von Salmuth sera privé de commandement jusqu’à la fin de la guerre.

Après-guerre

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Après la guerre, Hans von Salmuth est détenu comme prisonnier de guerre jusqu'en 1948, date à laquelle il est jugé à Nuremberg lors du procès du Haut Commandement militaire. Comme la majorité des hauts gradés de l'armée allemande jugés à cette époque, il est reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité[4]. Condamné à vingt ans de prison, il est libéré au bout de 7 ans, en 1953. Hans von Salmuth est mort à Heidelberg, en Allemagne de l'Ouest, le . Il repose à Wiesbaden[7].

Postérité

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En 1962, dans le film Le Jour le plus long, il est joué par l'acteur allemand Ernst Schröder. Dans une scène de ce film, deux parachutistes américains tombent dans la cour de son QG, un épisode irréaliste, puisque celui-ci se trouvait à Tourcoing, dans le nord de la France. Son bunker de commandement, où a été entendu le message codé du poème de Verlaine[note 4] annonçant le débarquement, est devenu le musée du 5 juin 1944.

Distinctions militaires

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État des services

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Date de nomination

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Position personnelle

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  • Chef d’unité, IIe Corps - 1934 - 1937
  • Chef d’unité, 1re Armée Groupe Commandement - 1937 - 1939
  • Chef d’unité, Armée Groupe Nord - 1939
  • Chef d’unité, Armée Groupe B - 1939 - 1941

Commandements

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  • XXXe Corps - -
  • 17e Armée - -
  • 4e Armée - -
  • 2e Armée - -
  • 2e Armée - -
  • 15e Armée - -

Liens externes

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Notes et références

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  1. Plus d'une trentaine de généraux et des dizaines d'officiers supérieurs allemands, pour la plupart actifs durant la Seconde Guerre mondiale, verront le jour à Metz avant 1918.
  2. Monument commémoratif 1870-1871 à Amanvillers, Garde Grenadier Regiment Nr. 3 "Königin Elisabeth" [1].
  3. Von Salmuth aurait dit à son aide de camp : "Dann ist die Invasion bereits mißglückt", "Alors l'invasion est sur le point d'échouer".
  4. Les premiers vers du poème "Chanson d'automne" de Paul Verlaine, lui aussi d'origine messine, ont été utilisés sur Radio Londres le 5 juin 1944, à 21h15, pour annoncer aux résistants français que le débarquement en Normandie était imminent.

Références

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  1. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 »
  2. François Roth : Metz annexée à l’Empire allemand, in François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Privat, Toulouse, 1986, (p. 350).
  3. a b c d et e (de) Hans von Salmuth sur lexikon-der-wehrmacht.de.
  4. a b c d e et f Peter Caddick-Adam; Monty and Rommel: Parallel Lives, Random House, Londres, 2011 (p. 314-316)
  5. a et b Samuel W. Mitcham Jr:Defenders of Fortress Europe, Potomac Books, Dulles, 2009.
  6. (de) David Irving Rommel: Ende einer Legende; Deutschlands Lieblingsgeneral und der Widerstand II, Der Spiegel article du 04.09.1978 [2], consulté le 16 novembre 2013.
  7. « Hans von Salmuth - Biographie », sur dday-overlord.com (consulté le ).
  8. a b c et d Rangliste des Deutschen Reichsheeres, Mittler & Sohn Verlag, Berlin (p. 123).
  9. Veit Scherzer: Die Ritterkreuzträger 1939-1945, Scherzers Militaer-Verlag, Ranis/Jena, 2007 (p. 649).