Grigoris
Grigoris ou Krikoris (mort en 343 ap. J.-C.[1]) est un catholicos de l’Église apostolique arménienne, de l’Église géorgienne et de l’Église albanienne, ainsi qu'un martyr dans la tradition de cette première[2].
Biographie
modifierSelon les historiens arméniens Moïse de Khorène[3] et Movsès Kaghankatvatsi, Grigoris ou Krikoris est un des fils de Vertanès, le fils de Grégoire Ier l'Illuminateur[4].
Selon Moïse de Khorène, Grigoris aurait été sacré à l’âge de 15 ans catholicos de l’Église albanienne[5] et de celle de Géorgie où il prêche la foi. Il aurait reçu la consécration des mains de son propre frère Houssik, catholicos d’Arménie, selon Fauste de Byzance[6].
Grigoris se rend au pays des Mazhouk (Massagètes ?) au temps du roi Sanêsan ou Sanatrouk[4], un Arsacide païen[7], qui le fait mettre à mort en 343 dans la plaine de Vatnik (ou Vatnian) près de la mer Caspienne avec Daniel et Eghia, deux de ses fils qui étaient devenus les disciples du saint.
Ses reliques ont été portées au village d’Hacou par des moines syriens avec celles d’un religieux qui gardait celles de saint Zacharie et de saint Pantaléon, ainsi que celles d’un jeune nommé Dijigh mis à mort pour la foi. Après la mort de Grigoris, le paganisme et le magisme auraient régné de nouveau en Albanie du Caucase. Selon une autre tradition rapportée par Moïse de Khorène, ses diacres ayant enlevé le corps l'ont porté en « Petit Siounik » et enseveli dans le bourg d'Amaras (i.e. dans l'actuel Haut-Karabagh)[3].
Cette pieuse légende semble vouloir justifier rétroactivement la prépondérance revendiquée de l’Église apostolique arménienne sur l'Église albanienne[réf. nécessaire].
Famille
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Notes et références
modifier- Selon Mkhitar Goch, sa mort intervient l'an 1101 de Rome, soit en 348 ap. J.-C.
- René Grousset, Histoire de l´Arménie, Paris, Payot, , 648 p. (ISBN 978-2-228-88912-4)
- Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, Livre III, chapitre 3.
- Grousset 1947, p. 130.
- Moïse de Khorène justifie cette intronisation précoce par le fait que « Salomon avait régné sur Israël dès l'âge de douze ans » (Moïse de Khorène, ibid.).
- Fauste de Byzance, Histoire de l'Arménie, Livre III, chapitre 6.
- Selon Cyrille Toumanoff, une dynastie arsacide aurait effectivement régné sur l’Albanie du Caucase jusqu’à Vatchagan III le Pieux, vers 485-510 (Toumanoff 1990, p. 91-92).
- Toumanoff 1990, p. 242-244 et 479-481.
- Settipani 1991, p. 53-66.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie, « Additions & éclaircissements » : Additions XXVI, p. 473, Extraits de l’Histoire des Aghovans en arménien par Movse Kaghancantovatsi.
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions].
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, .
- Christian Settipani, Nos ancêtres de l'Antiquité : étude des possibilités de liens généalogiques entre les familles de l'Antiquité et celles du haut Moyen-Âge européen, Paris, Christian, , 263 p. (ISBN 2864960508).