Gothique
Le mot gothique se rapporte à l'origine (en latin : gothicus) à un ensemble de peuples germaniques de l'Antiquité et du haut Moyen Âge, les Goths ; pour éviter toute confusion, la langue de ces peuples est aujourd'hui nommée gotique, sans h.
Art
modifier- L'art gothique est utilisé à la Renaissance pour désigner l'art de la fin du Moyen Âge, avec une connotation péjorative (le terme était équivalent à « barbare ») qui disparaît au XIXe siècle. Le gothique s'applique principalement à l'architecture des XIIIe-XVIe siècles, mais aussi à la sculpture et à la peinture de cette époque.
- Architecture gothique, style d'architecture de la période médiévale ;
- Gothique angevin, style architectural gothique dans l'ouest de la France
- Gothique brabançon, style architectural gothique dans le duché de Brabant
- Gothique de brique, style architectural du Nord de l'Europe
- Gothique lombard, style architectural gothique dans la Lombardie
- Gothique méridional, style architectural gothique du Midi de la France
- Gothique mosan, style architectural gothique dans la principauté de Liège
- Peinture gothique ;
- Gothique international italien, style d'art figuratif datant d'environ 1370 en Italie
- Gothique international, style architectural de l'art gothique.
- Architecture gothique, style d'architecture de la période médiévale ;
Écriture
modifier- Écriture gothique désigne une écriture de l'alphabet latin courante à la fin du Moyen Âge caractérisées par un aspect anguleux.
- En imprimerie, la police de caractères gothique, utilisée lors de la première impression réalisée par Gutenberg, est encore présente actuellement ; elle a été couramment utilisée en Allemagne jusqu’au XXe siècle. Roman gothique : mouvement littéraire en Angleterre au XVIIIe siècle.
Autres
modifier- Mouvement gothique : apparu à la fin des années 1970, il se réfère pour une part à la littérature gothique, mais aussi à d’autres courants : littérature fantastique, cinéma fantastique des années 1950-70, musique new wave, etc.
- Gothique est utilisé dans des contextes culturels divers avec un sens général renvoyant à ce qui est médiéval ou rappelle le Moyen Âge.
Précisions
modifierArt gothique
modifierÀ partir de la Renaissance, le mot « gothique » subit une évolution sémantique qui aboutit à l’heure actuelle à l’identification de l'architecture gothique avec l’art ogival des XIIIe-XVIe siècles. Le premier à utiliser « gothique » (gotico) en histoire de l’art est le peintre Raphaël dans un document officiel concernant la conservation des monuments de Rome, sans connotation péjorative[1]. Raphaël considère que les arcs en ogive de l'architecture de monuments médiévaux (dit « gothique ») rappellent la courbure des arbres qui servir à édifier les cabanes primitives des habitants des forêts germaniques et fait référence, de manière neutre, à l'art gothique du Ve siècle, désignant par contre l'« art français» médiéval » sous le terme d'« art tudesque »[2].
C’est Giorgio Vasari qui, un peu plus tard, fait de « gothique » un synonyme de « barbare (violent) » en associant l’art du Moyen Âge, le sac de Rome par les Goths en 410 et le sac de Rome par les Allemands en 1527. Désormais, l’art gothique est l’art barbare par opposition à l’art de l’Antiquité. Le mot passe en France au début du XVIIe siècle (1615 selon Le Robert) et est utilisé par de nombreux auteurs : Boileau, Molière, Fénelon, etc.
À partir du XIXe siècle, la réhabilitation du Moyen Âge par le courant romantique (en général assez germanophile) aboutit à celle de l’art ogival et du mot « gothique » lui-même. On étudie donc désormais l'architecture gothique, mais aussi la peinture gothique, la sculpture gothique, le style gothique international, transition vers la Renaissance.
Une bonne part de l’architecture religieuse du XIXe siècle est d’ailleurs « néogothique », en particulier avec Eugène Viollet-le-Duc.
Références
modifierVoir aussi
modifierBibliographie
modifier- Article « Gothique » dans le Grand Robert de la langue française (nombreuses citations)
- Erwin Panofsky, Architecture Gothique et pensée scolastique, traduction et postface de Pierre Bourdieu, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1967