Georges Migot

compositeur français

Georges Migot est un compositeur, musicologue, poète, peintre et graveur français, né le à Paris et mort le à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Georges Migot
Georges Migot en 1922.
Naissance
Décès
Nom de naissance
Georges Elbert MigotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Maître
Mouvement
Distinctions

Biographie

modifier

George Elbert Migot naît dans le 11e arrondissement de Paris le [1], issu d'une famille protestante. Son père est médecin, sa mère lui prodigue les premiers enseignements du piano alors qu'il est âgé de sept ans. Très rapidement, il commence à composer et, à quinze ans, il produit sa première œuvre éditée : Noël a cappella pour quatre voix.

En 1909, il entre au Conservatoire de Paris et étudie avec Jules Bonval (harmonie), André Gedalge (fugue), Charles-Marie Widor (composition), Alexandre Guilmant et Louis Vierne (orgue), Vincent d'Indy (orchestration), Maurice Emmanuel (histoire de la musique). Il se passionne pour les luthistes et les maîtres de la Renaissance : François Couperin et Jean-Philippe Rameau sont des sources d'inspiration importantes pour lui.

Il est ensuite mobilisé durant la Première Guerre mondiale, et est grièvement blessé à Longuyon (Meurthe et Moselle) dès l'année 1914. Il doit utiliser des béquilles durant sa convalescence, pendant plus d'une année.

Il reçoit plusieurs prix, notamment le prix Lili Boulanger (1917), le prix Lépaulle (1919), Le prix Halphen (1920) et le prix Blumenthal (1921). Il échoue pourtant à deux reprises au prix de Rome, en 1919 et 1922, et renonce à se représenter. Il étudie également la peinture et son talent de peintre est valorisé lors de plusieurs expositions dans des galeries parisiennes, en 1917, 1919 et 1923. Il est également connu compositeur des livrets de nombre de ses œuvres vocales.

À partir de 1937, Georges Migot enseigne à la Schola Cantorum de Paris et produit des émissions musicales pour Radio-Cité (1937-1939). En 1949, il devient conservateur du musée instrumental du Conservatoire de Paris, place qu'il conserve jusqu'en 1961. La SACEM lui décerne le Grand-Prix de la musique française en 1958.

Georges Migot meurt le à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine[1]et sa femme en 1980.

Le compositeur

modifier

Il n'est pas facile d'estimer l'œuvre abondante de Georges Migot, cependant, il lui est reconnu le mérite d'avoir choisi des voies difficiles et d'avoir rejeté les solutions banales. Ainsi, Florent Schmitt écrit à propos de son œuvre Agrestides : « Dans tout ceci, rien de bas, de banal, ni même de facile. On y sent au contraire des intentions pures, nobles, généreuses, un intense sentiment poétique. Mais autodidacte impénitent, il semble qu'il ait abordé son art par où il aurait dû l'achever. » — Feuilleton musical du Temps, . Certains lui reprochent d'être venu à la musique par la peinture. Musicien, il a su traduire à l'aide des sons les jeux subtils des couleurs.

Dramatique

modifier
  • Hagoromo, symphonie lyrique et chorégraphique pour baryton, chœur et orchestre sur un texte de Migot et Louis Laloy (Monte-Carlo, )
  • Le Rossignol en amour, opéra de chambre sur un livret de Migot (1926-1928 ; Genève, )
  • Cantate d'Amour, opéra de concert sur un livret de Migot (1949-1950)
  • La Sulamite, opéra de concert sur un livret de Migot (1969-1970)
  • l'Arche, polyphonie spatiale pour soprano, chœur de femmes et orchestre sur un poème de Migot (1971 ; Marseille, )

Musique pour orchestre : symphonies

modifier
  • no 1 Les Agrestides, trois fresques pour grand orchestre (1919-1920 ; Paris, )
  • no 2 (1927 ; Festival de Besançon, )
  • no 3 (1943-1949)
  • no 4 (1946-1947)
  • no 5 Sinfonia da chiesa pour instruments à vent (1955 ; Roubaix, )
  • no 6 pour cordes (1944-1951 ; Strasbourg, )
  • no 7 pour orchestre de chambre (1948-1952)
  • no 8 pour 15 instruments à vent et 2 contrebasses
  • no 9 pour cordes (incomplète)
  • no 10 (1962)
  • no 11 pour instruments à vent (1963)
  • no 12 (1954-1964 ; Lille, )
  • no 13 (1967)
  • Petite symphonie en trois mouvements enchaînés pour orchestre à cordes (1970 ; Béziers, )

Autres partitions pour orchestre

modifier
  • Le Paravent de laque aux cinq images (1920 ; Paris, )
  • Trois ciné-ambiances (1922)
  • La Fête de la bergère (1921 ; théâtre Bériza à Paris le )
  • Prélude pour un poète (Paris, )
  • Le Livre des danceries, suite orchestrale (Paris, )
  • Le Zodiaque, 12 études pour piano (1931-1932, cinq pièces orchestrées en 1939)
  • Phonic sous-marine (1962)
  • Dialogue pour piano et orchestre (1922-1925 ; Paris, )
  • Dialogue pour violoncelle et orchestre (1922-1926 ; Paris, )
  • Suite pour violon et orchestre (1924 ; Paris, )
  • Suite pour piano et orchestre (Paris, )
  • Suite en concert pour harpe et orchestre (Paris, )
  • La Jungle, polyphonie pour orgue et orchestre (1928 ; Paris, )
  • Concerto pour piano (1962 ; Paris, )
  • Concerto pour clavecin et orchestre de chambre (Paris, )

Musique de chambre

modifier
  • Les Parques pour 2 violons, alto et piano (1909)
  • Trois pièces pour violoncelle et piano (1933)[2]
  • 3 quatuors à cordes (1921-1957-1962)
  • Quatuor pour flûte, violon, violoncelle et piano (1960)
  • Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano (1961)
  • Quatuor pour 2 clarinettes, cor de basset et clarinette basse (1925)
  • Quatuor de saxophones (1955)
  • Quatuor pour 2 violons et 2 violoncelles (1955)
  • Quintette pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basse (1954)
  • Introduction pour un concert de chambre pour 5 instruments à vent (1964)
  • Trio pour hautbois, violon et piano (1906)
  • Trio pour violon, alto et piano (1918)
  • Livre des Danceries, trio pour flûte, violon et piano (1929)
  • Trio avec piano (1935)
  • Trio pour hautbois, clarinette et basson (1944)
  • Trio à cordes (1944-1945)
  • Trio pour flûte, violoncelle et harpe (1965)
  • Sonate pour guitare et piano (1960)
  • Sonate luthée pour harpe seule (1949)
  • 2 sonates pour violon seul (1951-1959)
  • Sonate pour violon et piano (1911)
  • Dialogue no 1 pour violon et piano (1923)
  • Dialogue no 2 pour violon et piano (1925)
  • Sonate pour alto seul (1958)
  • Sonate pour violoncelle seul (1954)
  • Dialogue no 1 pour violoncelle et piano (1922)
  • Dialogue no 2 pour violoncelle et piano (1929)
  • Sonate pour violoncelle et piano (1958)
  • Sonate pour 2 violoncelles (1962)
  • Suite pour flûte seule (1931)
  • Sonate pour flûte et piano (1945)
  • Pastorale pour 2 flûtes (1950)
  • Suite pour cor anglais et piano (1963)
  • Sonate pour clarinette seule (1953)
  • Sonate pour basson seul (1953)
  • Sonatine no 1 pour flûte à bec soprano et piano (1957)
  • Sonatine no 2 pour flûte à bec soprano et piano (1959)

Musique vocale

modifier
  • Cortège d'Amphitrite pour 4 voix et 4 archets sur un texte d'Albert Samain
  • 6 Tétraphones pour baryton, flûte, violon et violoncelle sur un texte de Migot (1945)
  • 7 Petites Images du Japon pour voix et piano (1917)
  • Vini vinoque amor (l'amour du vin et par le vin) pour 2 voix, flûte, violoncelle et piano (1937)
 
La Mise au tombeau interprétée à la cathédrale de Strasbourg sous la direction de Marc Honegger (1969)
  • Liturgie œcuménique pour 3 voix et orgue (1958)
  • Chansons de Margot poèmes de Philéas Lebesque
  • Psaume XIX pour chœur et orchestre
  • Nombreux trios et quatuors vocaux sans accompagnement, des chœurs sacrés a cappella, des doubles et des triples chœurs a cappella
  • La Mise au Tombeau, oratorio sur un texte de Migot (1948-1949) pour petit chœur et quintette à vent
  • La Nativité de Notre Seigneur, mystère lyrique pour solistes, chœur et instruments sur un texte de Migot (1954)
  • La Passion, oratorio en douze épisodes (1939-1946 ; Paris, ). On peut l'entendre aujourd'hui sur CD ARION ARN268468 orchestre et grand chœur de la radio hollandaise.
  • Saint Germain d'Auxerre
  • L'Annonciation, oratorio (1943-1946)
  • Mystère orphique, pour voix et orchestre (1951 ; Strasbourg, )
  • Cantate d'amour, opéra de concert sur des textes de Migot (1949-1950)
  • La Résurrection, oratorio (1953 ; Strasbourg, )
  • Du ciel et de la terre, symphonie spatiale pour un film (1957)
  • Le Zodiaque chorégraphie lyrique sur un livret de Migot (1958-1960)
  • La plate, vaste savane pour soprano et instruments (1967)
  • 3 chansons de joie et de souci pour voix et guitare (1969)
  • 5 Monodies ou chants sans accompagnement sur des poèmes de Pierre Moussarie (1970)[3]
  • 3 dialogues pour voix et violoncelle (1972)
  • 5 chants initiatiques pour voix et piano (1973)
  • Également beaucoup de musique liturgique, un groupe d'albums de pièces caractéristiques pour piano et de nombreuses œuvres pour orgue (on peut écouter l'enregistrement sur CD ARION ARN55435 Yvonne Monceau à l'orgue)

Publications

modifier
  • Essais pour une esthétique générale (Paris, 1920 – 2e éd. 1937)
  • Appoggiatures résolues et non résolues (Paris, 1922-1931)
  • Jean-Philippe Rameau et le génie de la musique française (Paris, 1930)
  • Lexique de quelques termes utilisés en musique (Paris, 1947)
  • 2 volumes de poèmes (Paris, 1950-14951)
  • Matériaux et inscriptions (Toulouse, 1970)
  • Kaléidoscope et Miroirs ou les images multipliées et contraires autobiographie (Toulouse, 1970)
  • Les écrits de Georges Migot, un recueil d'articles (4 volumes, Paris 1932)

Notes et références

modifier
  1. a et b Acte de naissance n° 1146 (vue 29/31), avec mentions marginales du mariage et du décès. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 11e arrondissement de Paris, registre des naissances de 1891.
  2. Site WorldCat.
  3. Cinq monodies (ou chants sans accompagnement): sur des poèmes de Pierre Moussarie, Centre d'art national français, (OCLC 77379303, lire en ligne)

Bibliographie

modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Léon Vallas, Georges Migot, Paris, 1923.
  • Pierre Wolff, La route d'un musicien : Georges Migot, étude générale, Paris, Leduc, 1933.
  • Maurice Henrion, « La musique vocale de Georges Migot », in Revue Musicale, .
  • Marc Honegger, « Georges Migot », in Revue Musicale Suisse, 1954, éd. Catalogue des œuvres musicales de Georges Migot, Strasbourg, 1977.
  • Max Pinchard, Connaissance de Georges Migot musicien français, Les éditions ouvrières, 1959.
  • Alain Pâris, « Georges Migot » in Universalis, 1977.
  • C. Lathan, éd. Et trad. Georges Migot : the man and his work, Strasbourg, 1982.
  • René Aigrin, « Le Psaume de Georges Migot », in La Vie Catholique, .
  • Clarendon, « La Passion de Migot », in Le Figaro, .
  • Paul Le Flem, « Le Livre des Danceries », in Comœdia, .
  • Paul Le Flem, « La Jungle », in Comœdia, .
  • Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, préf. Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker's Biographical Dictionary of Musicians »], t. 2 : H-O, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1905, 1919, 1940, 1958, 1978), 8e éd. (1re éd. 1900), 4728 p. (ISBN 2-221-06787-8), p. 2774.  
  • René Dumesnil, Histoire de la musique : tome V la première moitié du XXe siècle, éditions Armand Colin, 1960. 

Liens externes

modifier