Galileo Ferraris (sous-marin, 1934)

sous-marin, 1934

Le Galileo Ferraris est un sous-marin de la classe Archimede, en service dans la Regia Marina à partir de 1935 et pendant la Seconde Guerre mondiale.

Galileo Ferraris
Type Sous-marin océanique
Classe Archimede
Histoire
A servi dans  Regia Marina
Commanditaire Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Constructeur Cantieri navali Tosi di Taranto (TOSI)
Chantier naval Tarente, Italie
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Sabordé au combat le 25 octobre 1941
Équipage
Équipage 6 officiers, 49 sous-officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 70,5 mètres
Maître-bau 6,87 mètres
Tirant d'eau 4,12 mètres
Déplacement 986 tonnes en surface
1 259 tonnes en immersion
Propulsion 2 moteurs diesel Tosi
2 × moteurs électriques Ansaldo
2 hélices
Puissance 3 000 cv (2 200 kW) (moteurs diesel)
1 400 cv (1 030 kW) (moteurs électriques)
Vitesse 17 nœuds (31,5 km/h) en surface
7,7 nœuds (14,3 km/h) immergé
Profondeur 100 m (330 pieds)
Caractéristiques militaires
Armement 8 tubes lance-torpilles de 533 mm (4 à l'avant et 2 à l'arrière)
2 canons de pont simple de OTO 100/47
2 mitrailleuses simple Breda Model 1931 de 13,2 mm
Rayon d'action En surface 10 300 milles nautiques à 8 nœuds
En immersion 105 milles nautiques à 3 nœuds

Le sous-marin porte le nom de Galileo Ferraris (1847-1897), ingénieur et scientifique italien. Il a travaillé sur les champs magnétiques tournants dans les machines électriques alimentées en courant alternatif.

Caractéristiques

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Les Archimède étaient des sous-marins de haute mer (ou de "grande croisière") à double coque partielle. Ils déplaçaient 986 tonnes en surface et 1 259 tonnes en immersion. Les sous-marins mesuraient une longueur totale de 70,5 mètres, avaient une largeur de 6,87 mètres et un tirant d'eau de 4,12 mètres[1]. Ils avaient une profondeur de plongée opérationnelle de 100 mètres[2]. L'équipage se composait de 6 officiers, 49 sous-officiers et marins [1].

Le système de propulsion était de type conventionnel, avec deux moteurs diesel TOSI pour la navigation de surface, d'une puissance totale de 3 000 chevaux-vapeur (2 200 kW), chacun entraînant un arbre d'hélice. En immersion, chaque hélice était entraînée par un moteur électrique Ansaldo de 700 chevaux-vapeur (515 kW). Ces moteurs électriques étaient alimentés par une batterie d'accumulateurs composée de 124 éléments. Ils pouvaient atteindre 17 nœuds (31 km/h) en surface et 7,7 nœuds (14,3 km/h) sous l'eau. En surface, la classe Archimede avait une autonomie de 10 300 milles nautiques (19 100 km) à 8 noeuds (15 km/h); en immersion, elle avait une autonomie de 105 milles nautiques (194 km) à 3 nœuds (5,6 km/h)[2].

Les sous-marins étaient armés de huit tubes lance-torpilles de 53,3 centimètres (21 pouces), quatre à l'avant et quatre à l'arrière, pour lesquels ils transportaient un total de 16 torpilles. L'armement d'artillerie pour le combat en surface était basé sur 2 canon de pont OTO 100/47 un à l'avant et un à l'arrière de la tour de contrôle (kiosque). Leur armement anti-aérien consistait en deux mitrailleuses simples Breda Model 1931 de 13,2 mm[1].

Construction et mise en service

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Le Galileo Ferraris est construit par le chantier naval Cantieri navali Tosi di Taranto (TOSI) de Tarente en Italie, et mis sur cale le 15 octobre 1931. Il est lancé le 11 août 1934 et est achevé et mis en service le 31 août 1935. Il est commissionné le même jour dans la Regia Marina.

Historique

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Le Galileo Ferraris est la dernière unité de sa classe à entrer en service[3].

Guerre civile espagnole

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Le Galileo Ferraris participe clandestinement, avec trois missions, à la guerre d'Espagne, au cours de laquelle il est l'un des sous-marins italiens les plus actifs, ainsi que le plus performant. Le 2 février 1937, en effet, il coule (ou gravement endommagé) au large de Tarragone le navire à vapeur républicain espagnol Navarra (1 688 tonneaux de jauge brute ou tjb)[3],[4].

Le 14 août de la même année, sous le commandement du capitaine de corvette Sergio Lusena, il intercepte en mer Égée et endommage par des tirs de canon le navire à moteur Ciudad de Cadiz (4 602 tjb) qui a quitté Odessa et se dirige vers Barcelone chargé d'armes, le terminant par une torpille (l'attaque a été menée en hissant le drapeau espagnol)[3],[5]. Quatre jours plus tard, il tente en vain de torpiller le vapeur Aldecoa, tandis que quelques heures plus tard, il réussit à torpiller et à couler le vapeur Armuru (2 762 tjb) avec des provisions à bord (mais cela était contraire aux règles internationales, puisque le Ferraris se trouvait dans les eaux territoriales grecques)[3],[5].

Entre octobre 1937 et février 1938, il sert dans la Légion espagnole, avec une base à Soller, sous les initiales "L. 2" et le nom de Général Sanjurjo II, sans obtenir de résultats[6].

Seconde Guerre mondiale

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Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est en mer Rouge, à Massaoua (Érythrée), affecté au LXXXIe escadron de sous-marins[3].

Il part pour la première mission, sous le commandement du capitaine de corvette Livio Piomarta, le et dans la nuit du 12 au 13, il repère un destroyer. Alors qu'il plonge pour attaquer, cependant, l'eau entrée par une valve d'air fermée tardivement endommage les batteries et provoque d'autres pannes qui déterminent également la perte de chlorure de méthyle avec intoxication de certains hommes; tout cela obligea le sous-marin à rentrer à la base, le 14 juin[3],[7].

Après deux mois de réparations, dans la matinée du , il est envoyé à l'attaque du cuirassé britannique HMS Royal Sovereign (05), qui aurait dû passer vers Aden entre le 15 et le . Arrivé dans la zone d'opérations le 15 août, à 23 h 55 du même jour, le Ferraris lance deux torpilles contre un destroyer en navigation dans le détroit de Bab-el-Mandeb, le manquant et subissant ensuite trois heures de bombardement avec des grenades sous-marines[3],[7],[8]. Le sous-marin rentre ensuite à sa base le [3].

Il mène ensuite sept autres missions offensives: du au , entre Gebel Tair et Gebel Zucur; du au , près de l'archipel des Dahlak; du au et du au , dans une zone non précisée de la mer Rouge; du au , au large de Masamaruh; du au près de Port Soudan; et enfin du au , toujours entre Gebel Tair et Gebel Zucur[3]. Aucune mission n'a apporté de résultats concrets[3].

Au début de 1941, le caractère inévitable de la chute de l'Afrique orientale italienne est alors évident et il est donc prévu de transférer les sous-marins à la base atlantique de Betasom, située à Bordeaux.

Après avoir travaillé à l'adapter au long voyage, le , le Ferraris quitte Massaoua et traverse sous l'eau la mer Rouge et le détroit de Périm. Il passe ensuite par le canal du Mozambique et, après avoir doublé le cap de Bonne-Espérance et passé dans l'Atlantique, il est ravitaillé — le , au nord-ouest de Tristan da Cunha — par le navire allemand Nordmark. Il passe ensuite à l'ouest des Açores et des îles du Cap-Vert, pour atteindre Bordeaux le , après deux mois de mer[3],[9].

Du au , le Ferraris reste au chantier naval pour être rééquipé[3].

Le (sous le commandement du lieutenant de vaisseau (tenente di vascello) Filippo Flores), il part pour sa première mission dans l'Atlantique, à destination d'une zone située à l'est-nord-est des Açores[3],[7].

Le , au matin, alors qu'il s'approche d'un convoi, en surface et à grande vitesse, il est attaqué par un hydravion Consolidated PBY Catalina (rejoint plus tard par un second hydravion) qui le touche en l'empêchant de plonger. Puis le destroyer HMS Lamerton (L88)[7] arrive. Après un bref engagement d'artillerie, le Ferrari se saborde de lui-même, vers midi, à environ 350 milles marins (640 km) au large du détroit de Gibraltar, à l'est des Açores[3],[7]. Deux officiers, deux sous-officiers et deux marins sont morts, tandis que le reste de l'équipage est fait prisonnier[3],[7].

Navires coulés par le Galileo Ferraris
Date Navire Nationalité Tonnage
en tonneaux
de jauge brute
Notes
2 février 1937 Navarra   Espagne 1 688 Cargo
14 août 1937 Ciudad de Cadiz   Espagne 4 602 Cargo
18 août 1937 Armuru   Espagne 2 762 Cargo
Total: 9 052 tonneaux

Notes et références

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  1. a b et c Chesneau, p. 304
  2. a et b Bagnasco, p. 149
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o « Copia archiviata » (consulté le )
  4. Giorgerini, p. 192.
  5. a et b « Giorgerini ».
  6. Giorgerini, p. 200.
  7. a b c d e et f Sommergibile Ferraris
  8. Giorgerini, p. 408.
  9. Giorgerini, pp. 412-413.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Bagnasco, Erminio (1977) Submarines of World War Two London, Cassell & Co, (ISBN 1-85409-532-3)
  • (en) Brescia, Maurizio (2012). Mussolini's Navy: A Reference Guide to the Regina Marina 1930–45. Annapolis, Maryland: Naval Institute Press. (ISBN 978-1-59114-544-8).
  • (en) Chesneau, Roger, ed. (1980). Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946. Greenwich, UK: Conway Maritime Press. (ISBN 0-85177-146-7).
  • (en) Rohwer, Jürgen (2005). Chronology of the War at Sea 1939–1945: The Naval History of World War Two (Third Revised ed.). Annapolis, Maryland: Naval Institute Press. (ISBN 1-59114-119-2).
  • (it) Giorgerini, Giorgio : Uomini sul fondo. Storia del sommergibilismo italiano dalle origini a oggi, Mondadori, 2002, (ISBN 978-88-04-50537-2).

Liens internes

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Liens externes

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