Fosse Villars
La fosse Claude Louis Hector de Villars dite fosse Villars de la Compagnie des mines d'Anzin est un ancien charbonnage du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Denain. Commencée en 1826, elle est la première fosse ouverte sur la commune, et commence à produire dès 1828. Un puits d'épuisement est ajouté l'année suivante. Dans la décennie qui suit, de nombreuses autres fosses sont ouvertes. La fosse Villars commence à être bien productive à partir de 1855, produisant même 139 105 tonnes de houille en 1868. La fosse cesse d'extraire le , mais ses installations sont conservées car le puits d'épuisement n'est arrêté qu'en 1887, puis serrementé et remblayé l'année suivante, quant au puits d'extraction, il assure l'épuisement pour la fosse Renard jusqu'en 1894 et est remblayé en 1895.
Fosse Claude Louis Hector de Villars | |
Élévation des bâtiments de la fosse Villars durant la seconde moitié du XIXe siècle. | |
Puits Villars Extraction | |
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Coordonnées | 50,325573, 3,386162[BRGM 1] |
Début du fonçage | 1826 |
Profondeur | 387 mètres |
Arrêt | (extraction) 1894 (épuisement) |
Remblaiement ou serrement | 1895 |
Puits Villars Épuisement | |
Coordonnées | 50,325971, 3,386071[BRGM 2] |
Début du fonçage | 1829 |
Arrêt | 1887 (épuisement) |
Remblaiement ou serrement | |
Administration | |
Pays | France |
Région | Hauts-de-France |
Département | Nord |
Commune | Denain |
Caractéristiques | |
Compagnie | Compagnie des mines d'Anzin |
Ressources | Houille |
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Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Villars Extraction et Épuisement. Le carreau de fosse est un espace vert, la ligne T1 du tramway de Valenciennes passe au nord du carreau de fosse.
La fosse
modifierLa Compagnie des mines d'Anzin a effectué des recherches à la fin du XVIIIe siècle, les premiers sondages sur Denain sont effectués en 1777 sur les terres des chanoinesses, près de l'actuelle mairie, mais ces recherches ont été infructueuses, et elles ont été abandonnées[TH 1].
Fonçage
modifierDe nouveaux travaux commencent en 1826 visant à ouvrir un puits dénommé Villars, à l'écart du village, non seulement pour payer le terrain moins cher, mais aussi pour éviter d'indemniser les riverains en cas d'affaissements[TH 1]. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 32 mètres[JD 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 64 mètres[JD 1]. La fosse est baptisée en l'honneur de Claude Louis Hector de Villars, qui a remporté la bataille de Denain en 1712.
Exploitation
modifierLa fosse Villars commence à produire en 1828[TH 1]. Elle est la première fosse ouverte sur Denain[A 1], mais d'autres vont très rapidement suivre[A 2],[A 3]. Le puits Villars Épuisement, par opposition à Villars Extraction, est commencé en 1829[A 1], à 45 mètres au nord du puits d'extraction[note 1].
L'Escaut passé à 800 mètres au sud-sud-est de la fosse Villars[note 1]. En ce sens, dès 1830, un bassin, appelé gare d'eau, est mis en service au sud de la fosse, afin que le charbon extrait de la fosse soit directement expédié par péniche. De tels travaux démontrent à la population que la compagnie croît en l'avenir de l'extraction minière à Denain[TH 2]. En 1835, le premier haut fourneau est mis en service près de la fosse, la sidérurgie attire ensuite les constructions mécaniques, avec notamment la société Cail, qui fabrique des locomotives[TH 2].
Denain étant située en plaine et le long de l'Escaut, la fosse est bâtie autour d'un remblai qui met la tête du puits et donc les travaux du fond à l'abri des crues de l'Escaut. De plus, la recette est surélevée, ce qui facilite la manutention du charbon[TH 3]. Le bâtiment du puits d'extraction est fait de briques et est couvert de tuiles[TH 3]. Il possède trois arcades en plein cintre, un élément architectural caractéristique des fosses ouvertes par la Compagnie dès les années 1820 et 1830. Les tonneaux remplis de charbon sont remontés au jour par une machine à vapeur, isolée dans son propre bâtiment[TH 3].
Le bâtiment principal de la fosse est reconstruit dans les années 1850. Le « pompe à feu » qui assure l'exhaure est remplacé par un nouveau système abrité dans le bâtiment neuf[TH 3]. Quatre grandes constructions en briques sont édifiées autour d'une cour rectangulaire, une grande cheminée est bâtie derrière la salle des fourneaux. Les câbles d'extraction relient la salle des machines au bâtiment d'extraction surmonté du chevalement. Les façades comme les baies vitrées sont construites de manière soignée, une demi rosace existe dans la partie médiane du chevalement[TH 3]. Un mur d'enceinte clos le carreau de fosse, non seulement pour éviter le vol de charbon, mais aussi pour contrôler les allées et venues des ouvriers[TH 3]. Des tréteaux rayonnent autour de chevalement à quelques mètres de hauteur, de manière à déverser le charbon extrait près du rivage. Les cafus, femmes employées à la fosses, sont chargées de remplir les péniches et les wagons[TH 2].
Jusque 1855, la production de la fosse est assez faible, elle se développe ensuite et atteint 139 105 tonnes en 1868. L'extraction cesse le [A 1], mais les installations sont conservées : le puits d'épuisement est abandonné en 1887, et est serrementé puis remblayé en [A 1],[1] ; quant au puits d'extraction, il assure l'épuisement des eaux pour la fosse Renard, sise à 825 mètres à l'ouest[note 1], jusqu'en 1894, et est remblayé l'année suivante[A 1],[2].
Reconversion
modifierAu début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Villars Extraction et Épuisement. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[3]. Les puits sont situés dans un espace vert, longé sur sa partie nord par la ligne T1 du tramway de Valenciennes.
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La fosse Villars vue depuis le sommet du terril no 162, Renard, de la fosse Renard, en .
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« Puits Villars Extraction, 1826-1895 ».
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Le puits dans son environnement, en 2011.
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« Puits Villars Épuisement, 1829-1888 ».
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Le puits dans son environnement, en 2011.
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La ligne T1 du tramway de Valenciennes passe à côté du carreau de fosse.
Notes et références
modifier- Notes
- Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
- Références
- Jérémy Jännick, « Photographie de la plaque d'identification apposée par Charbonnages de France sur la tête de puits matérialisée Villars Épuisement », sur Wikimedia Commons.
- Jérémy Jännick, « Photographie de la plaque d'identification apposée par Charbonnages de France sur la tête de puits matérialisée Villars Extraction », sur Wikimedia Commons.
- [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur dpsm.brgm.fr,
- Références aux fiches du BRGM
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
- Dubois et Minot 1991, p. 20
- Dubois et Minot 1991, p. 21
- Dubois et Minot 1991, p. 22
- Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
- Gosselet 1913, p. 160
- Références à Collectif, Denain, la ville du charbon : L'évolution du patrimoine minier des débuts à nos jours, ENTE,
- Collectif 2005, p. 7
- Collectif 2005, p. 9
- Collectif 2005, p. 8
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste des fosses de la Compagnie des mines d'Anzin, liste des puits de mine situés à Denain
- Claude Louis Hector de Villars
Liens externes
modifier- (fr) « Fiche du puits d'extraction de la fosse Villars », sur infoterre.brgm.fr, BRGM
- (fr) « Fiche du puits d'épuisement de la fosse Villars », sur infoterre.brgm.fr, BRGM
- (fr) Bernard Zurecki, « Les fosses ouvertes à Denain par la Compagnie des mines d'Anzin », sur bjz.perso.sfr.fr
Bibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 20-22.
- Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 160.
- Collectif, Denain, la ville du charbon : L'évolution du patrimoine minier des débuts à nos jours, Valenciennes, École nationale des techniciens de l'équipement, Valenciennes, , 80 p. (ISBN 2-11-095466-3), p. 7-9.