Fondation Jérôme-Lejeune

fondation française

La fondation Jérôme-Lejeune, parfois simplement appelée fondation Lejeune, est une fondation française conservatrice qui indique poursuivre les travaux du généticien Jérôme Lejeune, soutenant notamment la recherche sur la trisomie 21.

Fondation Jérôme-Lejeune
Chercher, Soigner, Défendre
Histoire
Fondation
Cadre
Zone d'activité
Plusieurs pays et principalement la France
Type
Forme juridique
Fondation reconnue d'utilité publique en France
FondationVoir et modifier les données sur Wikidata
Domaines d'activité
Syndrome de Down, recherche-développement en autres sciences physiques et naturellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Financement
Dons, legs et donations
Objectif
Chercher des traitements pour les maladies génétiques avec déficience intellectuelle
Soigner et défendre les patients
Défendre les embryons
Méthode
Recherche thérapeutique, centre de consultation médicale spécialisée et bioéthique
Siège
Paris (31, rue Galande, 75005)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Fondateurs
Président
Vice-président
Jean-Marie Schmitz
Direction
Thierry de La Villejégu
Trésorier
Nicolas Tardy-Joubert
Personnes clés
Idéologie
Chiffre d'affaires
11,5 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
SIREN
TVA européenne
OpenCorporates

La fondation, d'inspiration chrétienne, est par ailleurs l'une des principales associations du mouvement pro-vie en France[1], militant contre l'Interruption volontaire de grossesse (IVG)[2],[3] ou l'euthanasie[4].

Création

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La fondation Jérôme-Lejeune est créée le par l'association « Les amis du professeur Lejeune », parmi les objets de laquelle figure « la défense de la vie humaine de son premier instant à son terme ».

La fondation obtient le statut de reconnaissance d'utilité publique en temps record, le . Toutefois, la lutte contre le droit à l'IVG de Jérôme Lejeune et la célérité record d'obtention de la reconnaissance d'utilité publique soulèvent alors des interrogations.

L'un des fondateurs de l'association « les amis du professeur Lejeune », qui crée la fondation est alors Hervé Gaymard, secrétaire d'État à la santé et à la Sécurité sociale, comme son épouse, Clara Lejeune-Gaymard, fille de Jérôme Lejeune. Celle-ci est aussi membre fondatrice de la Fondation et ancienne directrice de cabinet de Colette Codaccioni, lorsque cette dernière était ministre de la solidarité entre les générations, dans le premier gouvernement d'Alain Juppé. Toutefois, Jean-Marie Le Méné, membre fondateur de la Fondation, conseiller référendaire à la Cour des comptes et beau-frère de Clara Lejeune-Gaymard réfute toute collusion entre la fondation et le gouvernement[5].

Financement

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La fondation déclare en 2020 un budget global de 11 508 000 euros provenant majoritairement de donations et legs[6].

Recherche scientifique

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La fondation Jérôme-Lejeune soutient des programmes de recherche en lien avec l'institut Jérôme-Lejeune, centre spécialisé dans la trisomie 21 et les déficiences intellectuelles d’origine génétique[7].

Les recherches soutenues concernent tous les aspects médicaux, l'épidémiologie[7], la génétique et les pistes médicamenteuses sur les aspects cognitifs[7],[8],[9] notamment lié au vieillissement des patients[10],[11] ou le traitement de divers symptômes comme l’apnée du sommeil qui touche 30 à 50% des enfants porteurs de trisomie 21[12].

Néanmoins, la Fondation soutient aussi des actions contre d'autres types de recherches. En 2017, des scientifiques comprenant des membres de l'Académie des Sciences et du Collège de France demandent ainsi le retrait de la reconnaissance d'utilité publique de la fondation en relevant que celle-ci a attaqué la quasi-totalité des autorisations délivrées par l'Agence de la biomédecine et qu'elle organise aussi les marches contre l'interruption volontaire de grossesse (IVG) à Paris[13] et s'est impliquée dans les élections primaires de la droite[14].

En 2024, Le Monde indique encore qu'elle entrave régulièrement la recherche française en particulier dans les travaux sur les embryons humains[15].

Consultations médicales

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En 1997, la fondation créé l’Institut Jérôme Lejeune, premier centre médical européen spécialisé dans le suivi des patients porteurs de trisomie 21 ou d’autres déficiences intellectuelles d’origine génétique[16].

En 2011, selon les recommandations du ministère de la Santé et de l’Agence régionale de santé de l’Île-de-France, l'hôspital Saint-Joseph et l’Institut Jérôme-Lejeune créent un groupement de coopération sanitaire pour permettre à la fondation de poursuivre son activité de consultation en bénéficiant du soutien d’une structure hospitalière[17],[source insuffisante].

Communication et prises de position

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La fondation Lejeune prend position pour défendre les personnes porteuses de trisomie 21 et est connue pour ses positions défavorables à toute intervention sur le vivant[18]. Elle est qualifiée de « conservatrice »[19] voire d'« ultraconservatrice » par plusieurs médias[20],[21].

Conférences et auditions

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Tous les 21 mars, lors de la Journée mondiale de la trisomie 21 et à la demande des parlementaires européens, la fondation Lejeune organise une rencontre à Bruxelles pour présenter l’état de la recherche et ses perspectives[22].

Campagne publicitaire

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Pour la Journée mondiale de la trisomie 21, le , elle participe au lancement de la vidéo Dear Future Mom, message adressé aux futures mamans d'enfants atteints de trisomie avec différentes associations[23].

Lors de la fête des pères, une autre vidéo, Mon papa, est diffusée par la fondation. La vidéo, qui traite de la relation entre un enfant trisomique et son père, atteint plus de 250 000 vues[24],[25].

La fondation participe chaque année à la « Course des héros », événement qui rassemble des sportifs venus courir pour une cause qui leur est chère[26]. En 2018, plus de 1 000 participants participent au semi-marathon de Paris en courant pour la fondation Lejeune[27].

La fondation Lejeune collabore avec Clotilde Noël, mère de la petite Marie, porteuse de trisomie 21, et autrice du livre Tombée du nid et de l’association du même nom[28],[29].

Prises de positions

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La fondation Lejeune milite contre l'avortement ou soutient des associations anti-IVG comme La Marche pour la vie[30],[20].

La fondation entretient des liens étroits avec La Manif pour tous, dont elle partage les idées contre le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe, elle fait en effet partie de ses partenaires officiels[31]. La présidente de ce collectif d'associations, Ludovine de La Rochère, a été responsable de la communication à la fondation[32].

Recours auprès de l'agence de bioéthique

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La fondation Lejeune intente régulièrement des recours contentieux, une faible minorité aboutissent.

En 2017, elle avait depuis sa création déposé 40 recours contre des autorisations délivrées par l'Agence de la biomédecine, soit la quasi-totalité des autorisations du domaine de recherche sur les embryons[13]. En 2021, sur les 50 recours déposés, 35 sont déjà purgés, parmi lesquels trois annulations de protocole ont été ordonnées par le juge administratif[33].

En 2022, 59 recours avaient été intentés, parmi lesquels 15 sont encore en cours, dont un devant le Conseil d'État[34].

Opus Dei

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Selon Peter Hertel, la fondation Jérôme-Lejeune est une association proche de l'institution catholique de l'Opus Dei[35]. Le président actuel de la fondation, Jean-Marie Le Méné, est lui-même considéré par Michel Dufourt comme un proche de l'Opus Dei[36], tandis que Jérôme Lejeune était membre de cette organisation[37],[38].

Controverses

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En 2013, Act Up-Paris asperge les locaux de la Fondation Lejeune de faux sang, pour protester contre « l'homophobie » de la chargée de communication de la Fondation à l'époque, Ludovine de La Rochère[39].

En 2016, un fascicule anti-IVG édité par l'association est diffusé dans un lycée privé catholique de l’académie de Montpellier. Laurence Rossignol, la ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des Femmes indique qu'il s'agit d'un document de propagande qu'il importe de dénoncer et de démasquer[40],[41]. Danielle Gaudry, ancienne responsable de la commission avortement au planning familial qui avait qualifié ce fascicule de « manuel de manipulation », est attaquée en diffamation par la Fondation, puis relaxée[42].

En , dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde, 146 scientifiques s'élèvent contre les prises de position de la fondation contre les recherches sur l'embryon et l'avortement[43],[44]. Ils dénoncent « l'activisme judiciaire » et les « déclarations caricaturales » de la fondation[13]. Ces recours contentieux continus contre la recherche sur les embryons pousse les scientifiques à créer la Société française de recherche sur les cellules souches[33].

En , la presse révèle que la fondation Lejeune soutient financièrement les avocats des parents de Vincent Lambert[45] à hauteur de « 100 000 euros annuels ».

Par un arrêt du , la fondation Lejeune et La Manif pour tous doivent verser à la société protectrice des animaux (SPA) 15 000  de dommages et intérêts pour parasitisme d'une campagne de cette dernière[46].

En , Télérama estime que la fondation Jérôme-Lejeune « s’évertue à amoindrir le rôle de Marthe Gautier » dans la découverte du chromosome surnuméraire chez les personnes atteintes de trisomie 21, et qu'elle contribuerait ainsi à un effet Matilda vis-à-vis de Marthe Gautier[47].

Notes et références

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  1. Extrême France. Les mouvements frontistes, nationaux-radicaux, royalistes, catholiques traditionalistes et provie de Fiammetta Venner, Éditions Grasset & Fasquelle, Paris, 2006.
  2. Adrien Sénécat, « Le Nouvel Observateur laisse passer une pub anti-IVG: "Une erreur déplorable!" »  , L'Express, (ISSN 0014-5270, consulté le ).
  3. Maître Eolas, « Libertés, libertés chéries », sur le blog de Maître Eolas, (consulté le ).
  4. Samuel Laurent, « À l'école française des "libéraux-conservateurs" », Le Monde, (ISSN 0395-2037, consulté le ).
  5. Michèle Aulagnon, « Les opposants à l'avortement créent une fondation Jérôme Lejeune », sur Le Monde, (consulté le )
  6. « Registre des représentants d'intérêts - Rechercher dans le registre », sur ec.europa.eu (consulté le ).
  7. a b et c « Vaincre la trisomie 21 », La Croix,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « DYRK1A, related kinases and human disease », sur Manros Therapeutics, (consulté le )
  9. (en) « Pediatric Exploratory Research Study of EGCG Use and Safety (PERSEUS) (PERSEUS) », sur Clinical Trials, (consulté le ).
  10. « En Quête de Sens – 21 mars 2019 : Journée mondiale de la trisomie 21 : comment la recherche sur la trisomie peut faire progresser la connaissance de la maladie d’Alzheimer ? », sur Radio Notre Dame, (consulté le ).
  11. « Prix Klesia handicap : quatre lauréats récompensés ! », sur Handicap.fr (consulté le )
  12. « La Fondation Lejeune lance « Respire 21 », un programme de recherches sur l’apnée du sommeil », La Croix, (consulté le )
  13. a b et c « La Fondation Jérôme-Lejeune dans le collimateur de 146 médecins et chercheurs », sur Franceinfo, (consulté le )
  14. Virginie Ballet, « Près de 150 médecins mettent en garde contre la Fondation Lejeune », Libération, (consulté le ).
  15. Jean-Baptiste Jacquin, « Comment la Fondation Jérôme Lejeune entrave la recherche française », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Thierry, doyen des trisomiques français, vit heureux à Duras en Lot-et-Garonne », sur actu.fr (consulté le ).
  17. « Le Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph et l’Institut Jérôme Lejeune créent un groupement de coopération sanitaire », sur Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, (consulté le )
  18. « Fondation Lejeune : 146 médecins dénoncent ses entraves à la recherche », sur pourquoidocteur.fr (consulté le ).
  19. Victor Garcia, « Bioéthique: qu'est-ce que la fondation Lejeune, qui agace les chercheurs? », sur L'Express, (consulté le )
  20. a et b Virginie Ballet, « Manif anti-IVG Paris : des cathos tradis entre caricatures et fake news », sur Libération.fr, (consulté le ).
  21. « Marthe Gautier, la découvreuse oubliée », sur le site de France Inter, Affaires sensibles, (consulté le ).
  22. « Journée mondiale de la trisomie 21 », sur KTO TV, (consulté le ).
  23. « Comment favoriser l’accueil de l’enfant trisomique à naître ? », sur La Croix, (consulté le ).
  24. « «Mon papa» : le touchant message d’un enfant trisomique pour la fête des pères (VIDÉO) », La Voix du Nord, (ISSN 0999-2189, consulté le ).
  25. « La belle histoire du jour : l'émouvant message d'un enfant trisomique à son père », Métro News, 12/06/2014.
  26. Domitille Farret d'Astiès, « Les courses solidaires, une tendance de fond », sur Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle, (consulté le ).
  27. Vianney de Villaret, « 1.000 coureurs pour la vie au semi-marathon de Paris », sur Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle, (consulté le ).
  28. Pauline Ducousso, « Enfants malades : pourquoi les parents recourent aux réseaux sociaux », sur Le Point, (consulté le ).
  29. Loup Besmond de Senneville, « DIAPORAMA - Trisomie, comment le regard de la société a changé », La Croix, (ISSN 0242-6056, consulté le ).
  30. « La “Marche pour la vie” rassemble des milliers d’opposants à l’IVG à Paris », sur Le Parisien, (consulté le ).
  31. « La Manif pour tous toujours aussi déterminée », sur lemonde.fr, .
  32. Sandra Lorenzo, « Un manuel anti-avortement distribué dans des lycées privés », HuffPost,‎ (lire en ligne).
  33. a et b Hervé Morin, « Recherche sur l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires : ce que change la loi sur la bioéthique », sur Le Monde, (consulté le ).
  34. Antonio Fischetti, « Cathos intégristes contre recherche médicale : la guerre des embryons », sur Charlie hebdo, (consulté le ).
  35. « Associations proche de l'Opus Dei : Fondation Jérôme-Lejeune », Les Secrets de l'Opus Dei : enquête et documents, Peter Hertel, éditions Golias, 1998.
  36. « Jean-Marie Le Méné (Président de la Fondation Jérôme Lejeune, proche de l'Opus Dei) », Le Vrai Scandale Michelin, de Michel Dufourt, éditions Golias, 2000.
  37. Article de L'Humanité.
  38. François Normand, « La troublante ascension de l’Opus Dei : garde blanche du vatican », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  39. « Fondation Lejeune. Une charité mal ordonnée reconnue d’utilité publique », L'Humanité, (consulté le )
  40. Juliette Deborde, « Un «manuel» anti-IVG de la fondation Lejeune diffusé dans des lycées », Libération, (consulté le )
  41. « Un manuel anti-avortement distribué dans des lycées privés », sur Le Huffington Post (consulté le )
  42. « Attaquée en diffamation pour avoir critiqué un livret anti-avortement , une gynécologue relaxée », Courrier picard, (consulté le )
  43. « Nous, médecins et chercheurs, mettons en garde contre la Fondation Jérôme-Lejeune », Le Monde, (consulté le )
  44. Gaëlle Dupont, « 146 médecins et chercheurs accusent la Fondation Lejeune d’entraver la recherche sur l’embryon », Le Monde, (consulté le ).
  45. « Affaire Vincent Lambert. Qu’est-ce que la Fondation Lejeune qui finance les frais d’avocat des parents ? », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  46. « La Manif pour tous condamnée en appel pour avoir plagié la campagne de la SPA », sur www.legalis.net, (consulté le )
  47. Samuel Gontier, « CNews célèbre Jérôme Lejeune pour servir la cause des opposants à l’avortement »  , sur Télérama, (consulté le )

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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