Fincantieri
Fincantieri S.p.A. est un groupe industriel italien spécialisé dans la construction navale dont le siège est situé à Trieste. Il appartient (71,64 %) à la Cassa Depositi e Prestiti S.p.A (équivalent de la Caisse des Dépôts française), contrôlée par le Ministère italien de l'Économie et des Finances, hérité du groupe industriel public tentaculaire IRI, privatisé en 1984. C'est un des plus importants groupes navals du monde, le premier en Europe. Le groupe Fincantieri est coté à la Bourse de Milan dans l'indice FTSE Italia Mid Cap (it)[2].
Fincantieri S.p.A. | |
Création | 1959 à Rome |
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Fondateurs | IRI |
Forme juridique | S.p.A. Société anonyme italienne par Actions |
Action | Borsa Italiana IT0001415246 - FCT |
Slogan | « Future on board » |
Siège social | Trieste Italie |
Direction | Claudio Graziano : Président Pierroberto Folgiero : CEO |
Actionnaires | Cassa Depositi e Prestiti (Etat Italien) 71,32 % |
Activité | Construction navale - civile et militaire |
Produits | Tout type de navires |
Filiales | Bremerhaven Co (Usa) Vard Group (Norvège) |
Effectif | 2023 : > 21 000[1] |
Site web | fincantieri.com |
Chiffre d'affaires | 2023 : 7,65 milliards €uros [1] + 2,84 % |
Résultat net | 2023 : 397 millions €uros[1] + 79,64 % |
Société précédente | Cantieri Aeronautici e Navali Triestini (en) |
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Les chantiers navals Fincantieri se répartissent sur plusieurs sites dépendant de trois directions :
- Navires de croisière : Monfalcone, Marghera (Venise) et Sestri, quartier de Gênes ;
- Navires de transport marchand : Ancône, Castellammare di Stabia et Palerme ;
- Navires militaires : Muggiano et Riva Trigoso.
Le chantier de Monfalcone, qui emploie environ 2 000 personnes, est un des chantiers navals les plus grands d'Europe, avec une cale sèche de 350 mètres de long, 56 mètres de large, capable de recevoir des navires jusqu'à 300 000 tonnes.
Fincantieri se classait en 2023 au 48e rang mondial pour la production d'armement[3].
Historique
modifierLes débuts
modifierLe groupe Fincantieri S.p.A. a pris sa structure actuelle en 1959 mais la société est née en 1785. Durant ses 240 années d'histoire, plus de 7 000 navires de tous types, civils et militaires, sont sortis de ses chantiers navals. C'est un des rares constructeurs au monde à être présent dans tous les secteurs de la construction navale de haute technologie.
Dans les années 1930, quatre entreprises de construction navale, Cantieri Riuniti dell'Adriatico (CRDA), Odero-Terni-Orlando (OTO), Navalmeccanica et Ansaldo San-Giorgio Muggiano, ont été acquises par l'État italien et gérées directement par l'IRI. En mars 1948, ils sont transférés de l'IRI à sa filiale, la holding financière publique créée pour gérer le secteur mécanique, Finmeccanica. Les tensions politiques en Europe ont conduit l'IRI à imposer à la société d'abandonner sa division navale pour augmenter sa production militaire, principalement la construction de canons de gros calibre pour les cuirassés et croiseurs lourds et de moyen calibre pour les croiseurs légers, d'un canon de 76 mm pour la défense aérienne et des canons de 100 mm et 120 mm pour les sous-marins. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1949, l'IRI vend la société Odero-Terni-Orlando (OTO) et ses usines de Livourne et de Muggiano à Ansaldo. La société a été renommée OTO-Melara SpA en 1953.
Le 29 décembre 1959, la société Fincantieri est transformée en holding financière pour le contrôle des principaux chantiers navals italiens, regroupant toutes les participations de l'IRI dans les grands groupes publics de construction navale de l'époque, précédemment gérés par Finmeccanica. La société Italcantieri S.p.A. est créée en 1966 pour assurer la gestion directe opérationnelle de ces chantiers navals. En 1973, l'IRI rachète les Cantieri Navali del Tirreno Riuniti au groupe Piaggio, comprenant les chantiers navals de Riva Trigoso, Muggiano, Ancône et Palerme.
Le groupe Fincantieri s'est imposé, dans les années 1980, sur le marché des navires de croisière dont il détient 41 % du marché mondial (en nombre de lits). Fincantieri a été partiellement privatisé en juillet 2014, mais l'État italien en reste l'actionnaire le plus important avec 71,64 % des actions.
En , Fincantieri annonce souhaiter reprendre les 66 % détenue par STX France dans les Chantiers de l'Atlantique[4]. En , après des négociations, il est prévu que Fincantieri dispose d’environ 48 % du capital des Chantiers de l'Atlantique, l’État français conserve ses 33,3 %, Naval Group entre à hauteur de 12 % et une fondation bancaire italienne détiendra le solde[5]. Mais en , le nouveau gouvernement français annonce une nationalisation temporaire de STX France afin de « défendre les intérêts stratégiques de la France », après l'échec des discussions avec le groupe italien Fincantieri[6]. Le , Fincantieri annonce un accord pour 50 % de STX France, estimé à 59,7 millions d'euros. Mais en , Fincantieri annonce finalement abandonner définitivement le rachat des Chantiers de l’Atlantique[7].
Quelques chiffres
modifierLe groupe Fincantieri dispose de plus de vingt chantiers navals dans le monde, répartis dans onze pays : Italie, Norvège, Roumanie, Suède, Vietnam, États-Unis, Canada, Brésil, Inde, Chine et France. Il comprend la société Fincantieri SpA, et ses filiales, le groupe norvégien Vard, Camper & Nicholson International à Monaco, Seanics Polska en Pologne.
Son activité est répartie à 65 % sur la construction navale civile et 35 % militaire. Elle revendique la construction de plus de 7 000 navires de fort tonnage. Le groupe emploie plus de 19 500 salariés dont 8 300 en Italie.
2018 | 2017 | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 | 2012 | 2011 | 2010 | 2009 | 2008 | 2007 | 2006 | 2005 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires (millions d'euros) |
5.020 | 4.429 | 4.183 | 4.399 | 3.810 | 2.380 | 2 382 | 2 876 | 3 269 | 2 932 | 2 714 | 2 495 | 2 321 | |
Nombre de navires livrés > 40 m |
25 | 26 | 21 | 25 | 33 | 4 | 8 | 16 | 15 | 10 | 11 | 8 | 6 | |
Résultat net (millions d'euros) |
57 | 25 | -175 | 55 | 85 | 15 | 10 | -124 | -64 | 10 | 36 | 38 | 63 | |
Carnet de commandes (millions d'euros) |
28.482 | 24.003 | 22.061 | 15.019 | 12.900 | 10.240 | 8.361 | 8.888 | 10.069 | 10.848 | 12.013 | 10.270 | 7.804 | |
Nombre de navires en commande | 106 | 99 | ||||||||||||
Dépenses de R&D (millions d'euros) |
113 | 96 | 90 | 101 | 88 | 62 | 55 | 44 | 47 | 53 | 51 | 48 | 50 | |
Nombre de salariés | 19.545 | 19.181 | 20.019 | 21.689 | 20.689 | 10.240 | 9.994 | 10.210 | 10.530 | 9.185 | 9.358 | 9.159 | 9.383 |
Activité
modifierSes activités sont concentrées sur la construction navale : navires militaires, traversiers et navires spéciaux, la réparation navale et la transformation de tout type de navires ainsi que la fabrication de moteurs diesel, turbines et systèmes d'armes. Outre les navires de croisière, dont elle est le leader mondial, la société construit tous types de navires pour la marine italienne, dont le porte-avions Cavour.
La production de Fincantieri en 2017 était[9] :
- paquebots de croisière : produits en Italie à Monfalcone, Marghera, Sestri Ponente et Ancône ;
- traversiers : produits en Italie à Castellammare di Stabia et Ancône ;
- cargos ;
- maintenance et réparation de navires à Palerme, La Spezia et Trieste ;
- plateformes offshore et navires spécifiques ;
- yachts de luxe ;
- navires militaires (porte-aéronefs, sous-marins, frégates, corvettes, navires de patrouille, navires auxiliaires, destroyers) et navires spéciaux (océanographiques, péniches, remorqueurs) : en Italie à Muggiano, Riva Trigoso et Gênes ; dans le Wisconsin (États-Unis) à Sturgeon Bay, Marinette et Green Bay ; à Abou Dabi (Émirats arabes unis) ;
- en Italie à Riva Trigoso, Bari et Gênes ; à Chesapeake en Virginie (États-Unis) :
- systèmes de propulsion, de stabilisation, de positionnement dynamique, de génération de puissance ;
- composants : hélices, moteurs diesels ;
- yachts de luxe (plus de 70 mètres) produits en Italie à Muggiano.
Filiales
modifier- Isotta Fraschini Motori SpA, constructeur de moteurs marins de forte puissance.
- Fincantieri Marine Ssystems North America Inc., ventes et maintenance en Amérique.
- Fincantieri Holding B.V., gestion des participations étrangères : l'Américain Fincantieri Marine Systems (100 %) et l'Allemand Lloyd Werft (21,5 %).
- Fincantieri India Pte. ltd.
- Fincantieri do Brasil.
- ELNAV SpA, compagnie d'armement et location de navires.
- CETENA SpA, centre d'études navales, R&D.
- SEAF SpA, société de financement.
- DELFI srl.
- Manitowoc Marine Group (MMG) rachat pour 120 M US$ en août 2008 à une société américaine, un des principaux constructeurs navals américains de navires de taille moyenne, fournisseur officiel de la marine et des garde-côtes américains.
- Vard group AS, (anciennement Offshore & Specialized Vessels devenue STX OSV holding Ltd) acquis en février 2013 à STX Europe[10] comprenant dix chantiers : en Norvège (Aukra, Brattvåg, Brevik, Langsten et Søviknes), en Roumanie (Brăila et Tulcea), au Brésil (Niterói et Fortaleza) et un au Vietnam (Vũng Tàu), constructeur de grand navire, brise-glaces, navires spécialisés, paquebots et plates-formes offshore.
Navires construits
modifierLa société Fincantieri a construit plus de 7 000 navires.
L'Amerigo Vespucci
modifierFincantieri a construit le très célèbre voilier-école Amerigo Vespucci dans les années 1930 à Castellamare di Stabia.
Paquebots
modifierNavires de croisière prévus
modifier- Deux navires pour TUI Cruises, le Mein Schiff Relax en 2025 et le Mein Schiff Flow en 2026.
- Dix navires pour Viking Ocean Cruises d'une nouvelle classe, le Viking Vesta en 2025 et le Viking Mira en 2026, puis onze sister-ships entre 2027 et 2030.
- Un navire pour Princess Cruises de la classe Sphere, le Star Princess en 2025.
- Un navire pour Oceania Cruises, l’Allura en 2025.
- Quatre navires pour Norwegian Cruise Line du projet Leonardo, le Norwegian Aqua en 2025, le Norwegian Luna en 2026 et deux sister-ships entre 2027 et 2028.
- Deux navires pour Four Seasons Yachts, le Four Seasons I en 2025 et un sister-ship en 2026.
- Quatre navires pour Explora Journeys de la classe Explora, l’Explora III en 2026 et quatre sister-ships entre 2027 et 2028.
- Deux navires pour Regent Seven Seas Cruises d'une nouvelle classe, le Seven Seas Prestige en 2026 et un sister-ship en 2029.
- Deux navires pour Oceania Cruises d'une nouvelle classe, en 2027 et 2028.
- Trois navires pour Crystal Cruises d'une nouvelle classe, en 2028, 2030 et 2033.
- Trois navires pour Carnival Cruise Line d'une nouvelle classe, en 2029, 2030 et 2031.
- Quatre navires pour Norwegian Cruise Line d'une nouvelle classe, en 2030, 2032, 2034 et 2036.
Autres navires
modifier- Trois patrouilleurs hauturiers polyvalents (PHP) de classe Thaon di Revel pour la Marina militare, entre 2025 et 2026.
- Un patrouilleur hauturier pour la Guardia Costiera, pour 2025.
- Deux navires ravitailleurs de type Vulcano pour la Marina militare, l’Atlante pour 2025 et un sister-ship pour 2026.
- Un navire hydro-océanographique pour la Marina militare et l'Istituto idrografico della Marina d'Italie, pour 2026.
- Quatre frégates du programme européen FREMM pour la Marina militare, entre 2025 et 2027.
- Deux sous-marins de type U212 NFS en collaboration avec ThyssenKrupp Marine Systems pour la Marina militare, entre 2027 et 2029.
- Six corvettes (offshore patrol vessels – OPV), dont trois en option, pour la Marina militare.
- Un ferry pour le compte de la région Sicile.
Concurrents
modifierEn 2016, les principaux chantiers navals dans le monde sont[11] :
- Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (Corée du Sud)
- Hyundai Heavy Industries (Corée du Sud)
- Samsung Heavy Industries (Corée du Sud)
- Mitsubishi Heavy Industries (Japon)
- Mitsui Engineering & Shipbuilding (Japon)
- Meyer Werft et Meyer Turku (Allemagne et Finlande)
- Damen Group (Pays-Bas)
- Chantiers de l'Atlantique (France)
- Naval Group (France)
Notes et références
modifier- (en) « Fincantieri - Bilan consolidé 2023 » (consulté le )
- (it) « Fincantieri », borsaitaliana.it (consulté le )
- D'après (en) Defense News Top 100 Liste pour 2023.
- Les chantiers de Saint-Nazaire repris par l’italien Fincantieri, Denis Cosnard, Le Monde, 3 janvier 2017.
- Antoine Boudet, « STX France : l'État français se félicite d'un accord équilibré avec Fincantieri », sur Les Échos, .
- Le Figaro.
- « Abandon du projet de rachat des Chantiers de l’Atlantique par Fincantieri », sur Le Monde, .
- « Fincantieri, Financials, Annual Reports », sur fincantieri.it (consulté le ).
- « Fincantieri, Annual Report 2017 », sur fincantieri.it (consulté le ).
- « STX OSV change de nom », sur meretmarine.com, (consulté le ).
- « Fincantieri, Annual Report 2006 », sur fincantieri.it (consulté le ).
Lien externe
modifier
- (it + en) Site officiel
- Ressource relative aux organisations :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :