Filles de la Providence de Saint-Brieuc
Les Filles de la Providence de Saint-Brieuc (en latin : Filiarum A Providentia) forment une congrégation religieuse féminine enseignante et hospitalière de droit pontifical. Elle a été fondée en 1818.
Filles de la Providence de Saint-Brieuc | |
Ordre de droit pontifical | |
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Approbation pontificale | 21 décembre 1949 par Pie XII |
Institut | congrégation religieuse |
Type | apostolique |
Spiritualité | école française de spiritualité |
But | instruction, soins des malades |
Structure et histoire | |
Fondation | 25 décembre 1818 Saint-Brieuc |
Fondateur | Marie-Anne Cartel, Marie Conan, Fanny Chaplain, Julie Bagot et Esther Beauchemin |
Abréviation | F.d.L.P |
Liste des ordres religieux | |
Les fondatrices
modifierMarie-Anne Cartel
modifierMarie-Anne est née le 4 juin 1773 dans une famille nombreuse. Elle est la fille de Charles-François Cartel, médecin, et de Marguerite-Marie Pastol. Dès son âge, elle est sensible à la pauvreté environnante et entreprend, avec son amie mademoiselle Poulain de Corbion de faire le catéchisme aux enfants, de s'occuper des pauvres et de donner des soins aux prisonniers. Son amie décède en 1812, et elle continue son œuvre à l'aide notamment de Fanny Chaplain. Lorsque la congrégation est mise en place en 1816, elle est nommée en tant que supérieure. Elle décède à l'âge de 48 ans, le 21 octobre 1821[S 1].
Marie Connan
modifierMarie est née le 25 mars 1778 dans une famille nombreuse. Elle est la fille de Marie-Hippolyte Connan, notaire, et de Françoise-Marie Le Maingant. Trois de ses sœurs deviennent religieuses. Après la révolution, elle se fait recevoir dans la société du Saint Cœur de Marie. Elle songe à s'engager dans la vie religieuse, mais ses parents étant âgés, elle souhaite également rester à leurs côtés. De plus, son directeur de conscience lui conseille de s'engager dans un institut nouvellement créé, en lien avec les besoins de l'époque. Elle s'associe à Marie-Anne Cartel et en 1818, lorsque la congrégation prend une forme plus régulière, elle est nommée supérieure, étant plus libre que ses compagnes, du point de vue de la famille[S 2]. Elle exerce la fonction de supérieure pendant neuf ans, jusqu'en 1827. Elle endosse ensuite la charge de l'économat. Elle décède le 24 mars 1858, à l'âge de 80 ans, après 37 ans de profession religieuse[S 3].
Fanny Chaplain
modifierFanny est née le 29 juillet 1792, c'est la fille de Marie-Françoise Rouault et de Pierre-Julien Chaplain. Son père était avocat, et aussi l'un des premiers juges au tribunal de commerce de Saint-Brieuc. Sa mère décède alors qu'elle est très jeune. À la suite du mariage de ses quatre sœurs, c'est à elle que revient le rôle de rester auprès de son père. Elle s'engage, parmi les premières, dans la Congrégation établie par les Pères Jésuites lors d'une mission en 1816. Elle participe activement aux activités de la communauté de la Providence et à la mort de son père, en 1832, elle s'engage définitivement dans l'institut. Elle est élue supérieure le 8 avril 1836, et conserve ce rôle jusqu'en 1845. Elle devient ensuite maitresse des novices. Puis, elle est réélue en 1848 et gouverne l'institut jusqu'à son décès le 3 août 1856[S 4].
Historique
modifierLes Demoiselles briochines, association d'accueil des orphelins
modifierA Saint-Brieuc, au début du XIXe siècle, une multitude d'enfants et notamment de filles, ne recevait aucune instruction, et vivait dans des conditions de pauvreté qui les obligeait parfois à errer, mendier etc[S 5]. A cette période, plusieurs jeunes femmes habitantes de Saint-Brieuc, créént une association pour aider les enfants abandonnés. Elles œuvrent, dans un premier temps, pour l'accueil des orphelines. Elles se font appeler, pour cette œuvres, les Demoiselles. Elles seront rejointes ensuite par Julie Bagot et Esther Beauchemin[S 6].
L'idée d'une consolidation de ce collectif prend naissance lors d'une rencontre entre ce groupe ainsi constitué et Jean-Marie de la Mennais qui est alors vicaire général et qui, à ce titre, administre les écoles primaires et assure la direction des communautés religieuses, dans tout le diocèse de Saint-Brieuc.
Les Filles de la Providence érigées en congrégation enseignante
modifierLors d'une mission en 1816, il établit dans la chapelle de Notre-Dame du refuge, sous le vocable de l'Immaculée Conception, une congrégation de jeunes filles appartenant surtout aux classes aisées de la société[S 1]. Il leur propose de suivre la règle des Filles du Cœur de Marie et de devenir leur directeur. Il fonde la congrégation des Filles de la Providence de Saint-Brieuc en 1818. Elles font leur consécration le 25 décembre 1818 et prononcent leurs vœux le 15 août 1819 selon les constitutions des Filles du Cœur de Marie.
Leur œuvre s'élargit vers l'instruction et leur première école s'appelle La Providence. Dans un article du Télégramme, à l'occasion du bicentenaire de la congrégation, plusieurs sœurs reviennent sur leur histoire collective. Installée dans un premier temps rues Quinquaine et Fardel, à proximité de la cathédrale, la congrégation va se déplacer en 1821 au couvent des Ursulines, situé face au champ-de-Mars. Dans cette première école, c'est la solidarité qui est de mise, puisque ce sont les fonds venant des familles aisées qui payaient pour la scolarité de leur fille, qui permettaient de prendre en charge gratuitement des jeunes filles d'origine modestes[1].
L'école est un succès : en 1819, elle compte sept classes regroupant quatre cents enfants scolarisés gratuitement pour suivre des cours de lecture, écriture, broderie et couture. En 1821, lorsque Jean-Marie de la Mennais présente sa démission du poste de vicaire général à l'évêque, Mgr de la Romagère, il ne peut plus assurer la direction de la congrégation. C'est ainsi qu'il propose aux sœurs de devenir une congrégation autonome qui prend le nom de Filles de la Providence de Saint-Brieuc[2],[3].
Les sœurs ouvrent bientôt d'autres écoles autour de Saint-Brieuc, puis un hospice à Combourg.
Implantation au Canada
modifierInvitées par Mgr Albert Pascal, évêque de Prince Albert, à venir s'établir dans son diocèse au Canada, six sœurs de la Providence arrivent dans la province du Saskatchewan en 1897. Entre 1903 et 1959, elles ouvrent des couvents-pensionnats dans plusieurs autres villes du diocèse, dont Domrémy (1903), Prud'homme (1905), Saint-Brieux (1924), Prince Albert (1937) et Saskatoon (1957). Elles y enseignent surtout auprès de la population francophone mais elles veillent également à l'éducation des indigènes. Les Filles de la Providence s'établissent au Québec en 1947, avec l'appui de l'évêque Mgr Paul-Ernest-Anastase Forget. Elles enseignent dans les écoles Saint-Ernest, Marie-de-Neuville (1950), Jeanne-LeBer (1952) et Providence de Saint-Luc (Saint-Jean-sur-Richelieu) (1952). En 1950, elles font construire un noviciat et un pensionnat, le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, sur un terrain acquis à Saint-Lambert. Quatre ans plus tard, les maisons de l'est du Canada s'érigent en district indépendant de l'ouest[4].
Au XXIe siècle, la congrégation est présente en France, en Angleterre et au Canada, notamment à Saskatoon et à Prince Albert.
L'institut reçoit le décret de louange le 21 décembre 1949 et l'approbation finale par le Saint-Siège le 21 avril 1958.
Activités et diffusion
modifierLes sœurs se consacrent à l'enseignement et aux soins des malades.
Elles sont présentes en France, au Royaume-Uni, au Canada et en Ouganda.
La maison-mère se trouve à Rennes.
En 2017, la congrégation comptait 57 sœurs dans 7 maisons[5].
Aujourd'hui les sœurs de la congrégation envisagent que celle-ci puisse disparaitre car il n'y a plus de sœurs enseignantes et que la moyenne d'âge est élevée. Cependant, cette réalité est présentée, par les sœurs elles-mêmes, comme une possibilité de renouveau, par un développement de « communautés et de formes nouvelles », telles que « des associations de tous types »[1].
Hommages
modifierLa congrégation est mentionnée, parmi d'autres congrégations, sur une plaque au Québec, dédiée « À toutes ces femmes qui, dans l'anonymat, au sein des écoles, des commissions scolaires et des communautés religieuses, ont fait de l'enseignement leur vocation (1900-1997) »[6],[7].
Notes et références
modifierSoeur Simone Morvan et Aline Hamon 2003 :
Autres références :
- « Religion : les sœurs se voient disparaître », Le Télégramme, (lire en ligne)
- sœur Mary-Agnel Grindley, « Les filles de la Providence de Saint Brieuc : histoire de la province anglaise (1903-1996) » [PDF], sur lamennais.org (consulté le ), p. 3.
- « Filles de la Providence » (consulté le )
- Culture et communications Québec, « Filles de la Providence », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec
- (it) Annuaire pontifical, Vatican, Librairie éditrice vaticane, (ISBN 978-88-209-9975-9), p. 1594
- Ministère de la Culture et des Communications, « Plaques du monument des communautés religieuses enseignantes », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec
- « Monument aux Communautés religieuses enseignantes », sur Commission de la capitale nationale - Québec
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Soeur Simone Morvan et Aline Hamon, « Les filles de la Providence de Saint-Brieuc en France », Études mennaisiennes, no 30, (ISSN 1149-1086, BNF 34426467, lire en ligne)
Articles connexes
modifier- Listes des congrégations religieuses féminines de droit pontifical
- Histoire des congrégations chrétiennes en France
Liens externes
modifier- Société historique de la Saskatchewan, « Des histoires : les Filles de la Providence », sur Musée virtuel francophone de la Saskatchewan
Bases de données et dictionnaires
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