Fernand de Magellan

navigateur et explorateur portugais au service de l'Espagne
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Fernand de Magellan (en portugais Fernão de Magalhães, en castillan Fernando de Magallanes[note 1]), né vers 1480 probablement à Porto[1] et mort le sur l'île de Mactan (actuelles Philippines), est un navigateur et explorateur portugais de l'époque des grandes découvertes, passé au service de la Couronne de Castille, avec le projet d'atteindre les Indes orientales, notamment les îles Moluques en Indonésie, en naviguant vers l'ouest, ce qui était le projet inabouti de Christophe Colomb en 1492 ; Magellan espère donc trouver un passage de l'océan Atlantique à l'océan oriental auquel il donnera le nom d'océan Pacifique.

Fernand de Magellan
Portrait anonyme de Fernand de Magellan, XVIe ou XVIIe siècle, Mariners' Museum, Newport News (Virginie).
Biographie
Naissance
Aux environs de 1480
Nord du Portugal
Décès
Nom dans la langue maternelle
Fernão de MagalhãesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Activités
Explorateur, marin, navigateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Rui de Magalhães (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Alda de Mesquita (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Beatriz Barbosa (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Distinctions
signature de Fernand de Magellan
Signature

Parti de Séville en 1519, il longe la côte d'Amérique du Sud, rencontre un peuple inconnu qu'il nomme Patagons puis, guidé par des pêcheurs indigènes fuégiens, franchit, très au sud des terres connues, le passage qui portera le nom de détroit de Magellan. Il traverse l'océan Pacifique dans sa plus grande largeur et atteint les îles Philippines où, s'impliquant directement dans un conflit entre chefs indigènes, il est tué au combat en avril 1521.

Son escadre, réduite à deux navires, atteint ensuite les Moluques, seul endroit au monde où pousse le giroflier, et, après avoir chargé une cargaison, se sépare : son lieutenant Juan Sebastián Elcano ramène son navire à Séville en passant par le cap de Bonne-Espérance, c'est-à-dire en traversant la zone attribuée au Portugal par le traité de Tordesillas (1493), ce qui implique de ne jamais faire escale : il réalise ainsi la première circumnavigation de l'histoire, mais au prix de nombreux morts. L'autre navire, repartant vers le détroit de Magellan, tombe aux mains des Portugais faute de trouver des alizés favorables.

Bien que Magellan n'ait pas été au terme de son périple, il a souvent été consideré comme le premier homme à avoir accompli le tour du monde. D'autres réservent cet honneur à Elcano et ses autres compagnons rentrés en Europe, ou encore a Enrique, un serviteur malais que Magellan avait ramené d'un précédent voyage.

Ce voyage est connu par le récit de l'Italien Antonio Pigafetta, un des membres de l'expédition, publié à partir de 1526, et par d'autres documents d'époque.

Contexte

La science géographique au début du XVIe siècle

Contrairement à certaines idées reçues, la sphéricité de la Terre était admise dans les milieux savants de l'Europe du Moyen Âge, notamment par les gens d'Église[2],[3].

Pour Platon et Aristote, la sphéricité de la Terre était un fait certain. Au IIIe siècle av. J.-C. déjà, Ératosthène en avait mesuré la circonférence avec une exactitude remarquable et le géographe Claude Ptolémée au IIe siècle se place dans son prolongement. Ce savoir perdure durant tout le Moyen Âge, notamment grâce aux écrits d'Isidore de Séville au VIe siècle, ainsi que ceux d'Aristote, la grande référence des universités médiévales.

Le Traité de la sphère de Joannes de Sacrobosco, écrit à Paris en 1224, est largement diffusé dans les cercles savants sans que l'Église y trouve à redire. Ce qui est parfois mis en doute, c'est notamment la possibilité pour des hommes de vivre aux antipodes, par exemple par saint Augustin, mais il ne conteste pas la sphéricité de la Terre. Quant à Thomas d'Aquin, il disait s'aligner sur les écritures pour ce qui concernait la foi, et sur les savants reconnus comme Aristote pour les choses de la nature, ce qui suppose selon la vision d'Aristote une Terre sphérique.

Le plus ancien globe terrestre conservé a été réalisé à Nuremberg par Martin Behaim en 1492.

Le problème concerne non pas la forme de la Terre, mais sa situation dans l'univers : au centre selon la quasi-totalité des savants. Cette théorie ne va être remise en cause qu'un peu plus tard, par Copernic (1543), puis par Galilée.

Les grandes découvertes du XVe siècle : la primauté du Portugal

Au cours du Moyen Âge, les classes dirigeantes européennes ont développé un goût pour les épices exotiques, ce qui a favorisé, outre l'intérêt de géographes, celui d'explorateurs et de commerçants[4],[5].

Mais le commerce entre l'Europe et l'Asie orientale, les « Indes », passe pour la quasi-totalité entre les mains des intermédiaires musulmans, les marchands chrétiens (Vénitiens et Génois surtout) n'assurant que le transport en Méditerranée.

La volonté de trouver une voie directe vers les Indes se concrétise d'abord au Portugal, dès les années 1410, avec l'infant Henri le Navigateur, qui lance l'exploration systématique des côtes d'Afrique. En 1488, Bartolomeu Dias découvre le cap de Bonne-Espérance et en 1498, Vasco de Gama atteint les Indes.

Plusieurs bulles pontificales ont entériné l'exclusivité des Portugais en Afrique au sud des îles Canaries, possession de la Castille. La reine de Castille, Isabelle, et son époux le roi Ferdinand d'Aragon, reconnaissent cette situation par le traité d’Alcáçovas (1479).

L'expansion espagnole à partir de 1492

Après avoir achevé la Reconquista (3 janvier 1492), les Rois catholiques chargent Christophe Colomb d'atteindre les Indes en traversant l'océan Atlantique. En octobre 1492, Colomb découvre plusieurs îles des Caraïbes, notamment Hispaniola et Cuba, qu'il identifie comme des territoires inconnus des Indes.

Ces découvertes étant revendiquées par le roi du Portugal, un compromis est signé en 1493 sous l'égide du pape : le traité de Tordesillas, qui établit un méridien divisant le monde entre une zone d'exclusivité portugaise et une zone d'exclusivité castillane. Ce méridien est situé à 370 lieues à l'ouest des îles du Cap Vert (laissant notamment l'est du Brésil, encore inconnu, aux Portugais).

Après avoir colonisé Hispaniola à partir de 1493, les Espagnols entament leur expansion en Amérique : la Jamaïque (1509), Cuba (1511). En 1516 a lieu un changement important en Espagne : la mort de Ferdinand, veuf depuis 1504 d'Isabelle. Son successeur (1516) est son petit-fils Charles de Habsbourg (1500-1558), Charles 1er de Castille et d'Aragon, né à Gand, souverain des Pays-Bas (1516), bientôt héritier (1519) des possessions de la maison de Habsbourg et élu empereur (1520) sous le nom de Charles Quint.

De Colomb à Magellan : le projet d'atteindre les Indes par l'ouest

À cette époque, le projet initial de Christophe Colomb reste inachevé. C'est Magellan qui décide de le mener à bien. Magellan est un Portugais, il a donc eu accès aux comptoirs portugais des Indes : il a notamment séjourné à Malacca en 1511-1512. Il reçoit des lettres des Moluques de son ami Francisco Serrão, qui s’y trouve à partir de 1512. Les Moluques sont alors le producteur exclusif du clou de girofle.

Magellan est persuadé que les Moluques (« les îles aux épices ») se trouvent dans la moitié du globe qui revient à la couronne de Castille. Il pense pouvoir les atteindre en naviguant vers l'ouest et en trouvant un passage vers l'océan qui sépare l'Amérique de l'Asie. Il se met donc au service de la Couronne de Castille : le roi Charles 1er accepte son projet en 1519, de même que les Rois catholiques avaient accepté celui de Colomb en avril 1492.

Après avoir atteint les Moluques, un des navires de son escadre effectuera le tour du monde, ce qui n'était en rien le projet initial. L'événement eut un retentissement considérable en Europe. Comme le souligne Pierre Chaunu « jamais le monde n'a été aussi grand qu'au lendemain du périple de Magellan »[6].

Historiographie du voyage de Magellan

 
Page couverture de Portraits et vies des hommes illustres, 1584.

Ce voyage est dès le XVIe siècle l'objet de récits, commentaires et témoignages, mais les premiers travaux importants concernant Magellan datent du XIXe siècle avec la publication en 1864 d'une biographie du navigateur par l'historien chilien Diego Barros Arana. Ses travaux amènent des auteurs européens à écrire eux aussi sur ce sujet à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, jusqu'aux synthèses très importantes de José Toribio Medina en 1920 et celle du vicomte de Lagoa en 1938, date à laquelle tous les documents d'archives disponibles sont connus et publiés[C 1].

Les origines de Magellan et les détails de sa vie avant le départ pour les Moluques sont incertains.

En revanche, le voyage est dans l'ensemble bien connu grâce à plusieurs documents d'époque, en premier lieu le Journal du voyage de Magellan d'Antonio Pigafetta, un des survivants du périple. Son manuscrit est perdu, mais il en existe quatre copies (trois en français et une en italien)[7], la plus complète étant le manuscrit de Yale [8]. Il existe également des lettres et des dépositions, ainsi que des récits et témoignages plus fragmentaires comme le journal de bord de Francisco Albo, le récit de Ginés de Mafra ou le carnet de bord du pilote génois. Tous ces documents ont permis aux historiens de retracer la totalité du parcours de la flotte de Magellan et d'identifier les lieux visités.

Les chroniqueurs du temps ont rendu compte de l'exploit : du côté espagnol, Maximilianus Transylvanus dès janvier 1523, Pierre Martyr d'Anghiera en 1530 et le chroniqueur royal Antonio de Herrera y Tordesillas en 1601 — plus tardif, mais plus fiable que ses prédécesseurs Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés et Francisco López de Gómara ; du côté portugais, Fernão Lopes de Castanheda (1552), Damião de Góis (1557) et João de Barros (1563).

Magellan avant le grand voyage

Origines familiales et formation

Plusieurs localités, telles Sabrosa, Ponte da Barca, Vila Nova de Gaia ou Porto, revendiquent d'avoir vu naître Magellan[9].

Fernand de Magellan appartient à l'une des branches de la vieille lignée des Magalhães, famille noble du Nord du Portugal dont l'origine remonte à la fin du XIIIe siècle[C 2]. Les historiens peinent à le situer dans l'arbre généalogique et ignorent tout de sa jeunesse : quelques traces suspectes semblent indiquer que ses parents, Rui de Magalhães, alcaide-mor (gouverneur) d'Aveiro, et Alda de Mesquita, appartiennent à la petite noblesse. Dès son plus jeune âge, son père obtient peut-être qu'il soit page à la cour de la reine Éléonore de Viseu où il apprend probablement la navigation et l'astronomie, enseignées notamment par Martin Behaim[9].

Premiers voyages en Asie du Sud et au Maroc

La première mention historiquement sûre, une pièce d'archive, le désigne comme supplétif (sobresaliente) et pensionné (moradores) de la Maison du Roi sur la flotte de Francisco de Almeida, nommé vice-roi des Indes orientales portugaises. C'est à bord de cette armada de vingt navires qu'il quitte Lisbonne le 25 mars 1505[C 3],[Z 1]. Il découvre les Indes, combat de concert avec Francisco Serrão qu'il sauve à deux reprises[C 4] et se livre quelques mois au commerce du poivre, avant de participer à la prise de Malacca à l'été 1511 sous le commandement d'Afonso de Albuquerque[Z 2]. Son ami Francisco Serrão atteint l'île de Ternate dans les Moluques où il s'établit après avoir gagné les faveurs du roi local[C 5]. Magellan recevra des nouvelles de son ami Francisco Serrão par courrier, avant de quitter Malacca le 11 janvier 1513 pour rejoindre le Portugal.

À l'été 1513, Magellan est envoyé au Maroc au sein d'une puissante armée qui doit s’emparer d’Azemmour[C 6]. Durant les combats, il aurait été blessé à la jointure d’un genou, le laissant légèrement boiteux sa vie durant[10]. Après être parti sans permission, il est accusé de commerce illégal avec les Maures[Z 3]. Ces accusations sont vite abandonnées, mais Magellan est alors un soldat qui ne jouit pas des meilleurs liens avec son souverain, le roi Manoel, qui refuse d'augmenter sa pension de seulement 1/2 cruzado par mois. Magellan a comme projet secret d'atteindre les îles des épices par l'ouest, il se garde bien de s'en entretenir avec son souverain (qui captait déjà par l'intermédiaire de commerçants malais le trafic du girofle des Moluques et de la noix de muscade de Banda). Il demande enfin simplement à son roi de le libérer de ses obligations. Mécontent de ne pas voir ses mérites reconnus au Portugal, Magellan demeure encore une année à Lisbonne, faisant ample connaissance du mathématicien et cartographe Rui Faleiro et murit son projet[11], puis décide d'aller offrir ses services au roi d'Espagne[C 7],[12], le futur Charles Quint, qui à ce moment n'a que 18 ans. L'enjeu était moins la découverte des îles Moluques, déjà connues et colonisées par des Portugais[13], que leur prise de possession en raison de leur position supposée dans la demi-hémisphère définie par le traité de Tordesillas, et réservée aux Espagnols. Pedro Reinel et Jorge Reinel, cartographes portugais venus rejoindre Magellan, dessineront en 1519 une splendide carte du monde plaçant les Moluques, sur les indications du navigateur, à l’ouest du Pacifique, mais clairement dans le domaine du roi d'Espagne (cette carte, dont un fac-similé est conservé à la Bibliothèque nationale de France[14], est reproduite au paragraphe Traversée du Pacifique et mort de Magellan 1520-1521 ci-dessous).

Mariage à Séville (décembre 1517)

En à Séville, Magellan se place sous la protection d'un Portugais passé au service de l'Espagne, Diogo Barbosa, occupant l'importante fonction d'alcalde de l'arsenal de Séville. En décembre 1517, il épouse Beatriz Barbosa, fille de Diogo Barbosa, et dont il a deux enfants, Rodrigo mort en bas âge et Carlos, mort à la naissance[15].

Le projet de Magellan

Magellan se met en contact avec Juan de Aranda, facteur de la Casa de Contratación. Puis, à la suite de l'arrivée de son associé, Rui Faleiro, et grâce au soutien d'Aranda, ils présentent leur projet au monarque espagnol, Charles Ier de Castille et d'Aragon (élu empereur en 1520 sous le nom de Charles Quint), qui vient tout juste d'arriver en Espagne[C 8], venant des Pays-Bas où il a vécu depuis sa naissance. La proposition de Magellan, qui bénéficie également de l'appui du puissant Juan Rodríguez de Fonseca, lui paraît particulièrement intéressante, puisqu'elle permettrait d'ouvrir la « route des épices » sans dégrader les relations avec le voisin portugais, une action qui ne manquerait pas d'apporter richesse et honneurs à la monarchie. Depuis la Junta de Toro[note 2] en 1505, la Couronne s'était fixé pour objectif de découvrir la route occidentale qui mènerait les Espagnols jusqu'en Asie. L'idée était donc dans l'air du temps. Juan Díaz de Solís, Portugais passé au service de l'Espagne, venait de tenter de découvrir cette voie en explorant le Río de la Plata en 1515-1516, mais y perdit la vie.

Le grand voyage

 
Cartographie de la circumnavigation de Fernand de Magellan et de Juan Sebastián Elcano.

L'accord entre la Couronne et Magellan

 
La reproduction de la caraque Victoria au musée Nao Victoria à Punta Arenas, Chili.

Le , Charles Ier nomme Magellan et Faleiro capitaines pour que ces derniers partent à la recherche des îles aux Épices et, en juillet, les élève au grade de commandeur de l'ordre de Santiago. Le roi leur octroie[C 9] :

  • le monopole sur la route découverte pour une durée de dix ans ;
  • leur nomination comme gouverneurs des terres et des îles qu'ils rencontreraient, avec 5 % des gains nets qui en découleraient ;
  • un vingtième des gains du voyage ;
  • le droit de prélever mille ducats sur les prochains voyages, payant seulement 5 % sur les surplus ;
  • la concession d'une île à chacun, mises à part les six plus riches, desquelles ils ne recevraient qu'un quinzième.

L'expédition est essentiellement financée par la Couronne et pourvue de cinq caraques (navires caractérisés par leur coque arrondie et leurs deux hauts châteaux avant et arrière) réarmées[note 3] et équipées en vivres pour deux ans de voyage.

Préparatifs

De multiples problèmes surgissent dans la préparation de ce voyage : insuffisances pécuniaires, manigances du roi de Portugal qui cherche à les faire arrêter, méfiance des Castillans envers Magellan et les autres Portugais engagés, sans oublier le caractère difficile de Faleiro[C 10]. Finalement, grâce à la ténacité de Magellan, l'expédition voit le jour. Par l'entremise de l'évêque Juan Rodríguez de Fonseca, ils obtiennent l’implication du marchand flamand Cristóbal de Haro (en), qui fournit une partie des fonds et des marchandises à troquer.

Le départ (10 août 1519)

La flotte lève l’ancre de Séville le , mais doit attendre le pour hisser les voiles et quitter Sanlúcar de Barrameda, avec 237 hommes répartis sur cinq navires : la Trinidad, nef amirale commandée par Magellan ; le San Antonio commandé par Juan de Cartagena ; la Concepción commandée par Gaspar de Quesada, le Santiago commandé par Juan Serrano et la Victoria commandée par Luis de Mendoza. Les équipages sont formés d'hommes provenant de plusieurs nations. Paul Teyssier écrit : « … outre les Espagnols, il y avait parmi eux des Portugais, des Italiens, des Grecs et même des Français. De sorte qu'on peut parler, en un sens, d'un personnel européen »[16].

Liste des navires au départ de l’expédition[C 11]
Navire Tonnage Équipage Remarques
Trinidad 110 62 Un supplétif sera débarqué aux Canaries. Navire commandé par Magellan, il finit arraisonné par les Portugais aux Moluques, avec vingt marins ayant survécu à une dramatique tentative de traversée du Pacifique.
San Antonio 120 55 Déserte l’expédition dans le détroit de Magellan et regagne Séville le .
Concepción 90 44 Un supplétif montera à bord aux Canaries. Navire abandonné et brûlé devant l’île de Bohol, près de Cebu, en raison du manque d’hommes d’équipage.
Santiago 75 31 Deux supplétifs monteront à bord aux Canaries. Naufragé le dans les parages du río Santa Cruz.
Victoria 85 45 Un supplétif montera à bord aux Canaries. Seul navire à réaliser la circumnavigation. À l’arrivée, ils ne sont plus que dix-huit Européens et trois Moluquois. Mais douze de leurs compagnons européens et un Moluquois, faits prisonniers par les Portugais au Cap-Vert, rejoignent Lisbonne, puis Séville, quelques semaines après.
Total 480 237 Avec Juanillo, le fils métis du pilote João de Carvalho, qui rejoint son père dans la baie de Rio, et les quatre hommes embarqués aux Canaries, ce sont 242 hommes qui ont participé à l’expédition de Magellan. Parmi eux, il y aura 91 rescapés[note 4].

Début de l'expédition et mutinerie du San Julian (1519-1520)

 
Statue à Ponte da Barca.

Un des membres de l'expédition, l'Italien Antonio Pigafetta, tient un journal du voyage. C'est grâce à lui que nous sont parvenus non seulement le récit complet du voyage, puisqu'il a fait partie des 18 survivants revenus le , mais aussi les informations sur les mutins. En effet, des cinq capitaines de l'expédition, il semblerait qu'au moins trois ne partagent pas les vues de Magellan, au point que certains veulent se débarrasser de lui.

Après un bref séjour aux îles Canaries, quatre mois passent et la flottille arrive près des côtes du Brésil en décembre 1519. Elle bat pavillon espagnol, et le Brésil est une colonie portugaise. Après une brève escale pour se ravitailler à la Ponta de Baleia, près de l'archipel des Abrolhos, Magellan décide le de jeter l'ancre dans la baie de Santa Lucia[C 12], aujourd’hui connue sous le nom de Rio de Janeiro, qu’un de ses pilotes João Lopes Carvalho connaît bien pour y avoir séjourné sept ans auparavant. Celui-ci y retrouve Juanillo, sept ans, le fils qu'il avait eu d’une Indienne, et qu'il va embarquer sur la Concepción[C 13].

Fin décembre 1519, après une escale de quatorze jours, la flotte prend la direction du sud pour essayer de contourner l'Amérique du Sud. L'été austral se termine et plus Magellan navigue vers le sud, plus il fait froid. Il décide d’hiverner en Patagonie (Argentine). Le , la flotte trouve donc refuge dans un estuaire abrité qu'ils nomment port de San Julián[C 14]. C'est ici qu'éclate « la mutinerie de Pâques » : Magellan la surmonte, mais avec de lourdes conséquences. Des équipages se soulèvent le 1er avril sous la conduite de Juan de Cartagena, Luis de Mendoza et Gaspar de Quesada qui s'inquiètent du tour que prend le voyage, doutent de l'existence de ce passage vers l'ouest et surtout de leurs chances de survie dans ces régions froides et désertes…

Magellan et les marins qui lui sont restés fidèles parviennent habilement à se défaire des mutins[17]. Mendoza est tué par surprise par le prévôt (alguazil) Gonzalo Gómez de Espinosa, Quesada est exécuté après jugement, Juan de Cartagena et le prêtre Pedro Sánchez de la Reina sont abandonnés sur le rivage de Patagonie avec une épée et un peu de pain[C 15]. La peine à laquelle sont condamnés quarante autres mutins, dont Juan Sebastián Elcano, est finalement amnistiée. Certains, dont le cosmographe Andrés de San Martín, subissent tout de même le pénible supplice de l'estrapade. La clémence de Magellan ne doit pas surprendre. Il avait besoin de tous pour poursuivre son voyage, comme l'écrit Stefan Zweig : « comment poursuivre le voyage, si, en vertu de la loi, il fait exécuter un cinquième de ses équipages ? Dans ces régions inhospitalières, à des milliers de lieues de l'Espagne, il ne peut pas se priver d'une centaine de bras »[Z 4].

Naufrage du Santiago, désertion du San Antonio et découverte du détroit de Magellan (1520)

 
Carte représentant le trajet des navires dans le détroit.

Durant l'été austral, Magellan décide d'envoyer un de ses navires en reconnaissance pour trouver le fameux passage qui l'amènerait à l'ouest de l'Amérique, vers l'océan Pacifique. Malheureusement le Santiago s'échoue en mai[C 16]. Trois mois plus tard, Magellan décide de repartir vers le sud avec les quatre navires restants. Le 21 octobre, Magellan aperçoit un cap qui marque l'entrée du détroit et qu'il baptise cap Virgenes (le cap des Vierges en espagnol)[C 17]. Il en commence l'exploration et reconnaît un passage vers l'ouest. Dans le dédale de fjords, cerné de falaises « menaçantes », aux eaux « sinistres », qu'il met plus d'un mois à traverser ; les récits indiquent que pendant la traversée du détroit, les marins aperçoivent de nombreuses fumées à l'intérieur des terres. La Tierra del Humo (en français : Terre des Fumées) qui apparaît sur les cartes postérieures au voyage, devient plus tard la Tierra del Fuego (Terre de Feu). Le détroit, nommé d’abord « chenal de Tous-les-Saints », prend rapidement le nom de détroit de Magellan en l’honneur du navigateur[C 17].

Au milieu du détroit, Estêvão Gomes, pilote du San Antonio, se rebelle avec ses hommes et met aux fers le capitaine Àlvaro de Mesquita, cousin de Magellan. Il rebrousse chemin, déserte et repart vers Séville avec son chargement de vivres et de marchandises à troquer. Après avoir traversé l’Atlantique, le navire parvient à Séville le avec 55 hommes à son bord[C 18].

Traversée du Pacifique et mort de Magellan (1520-1521)

 
Longtemps connue sous le nom de : Kunstmann IV, cette carte de 1519, attribuée à Jorge Reinel et très probablement celle que Magellan offrit à Charles Quint, se démarque des représentations habituelles de l’époque par la dimension plutôt réaliste de sa « Mer du Sud » (l’océan Pacifique). La carte représentée ici est un fac-similé réalisé par Otto Progel en 1836 et conservé à la Bibliothèque nationale de France[14], l’originale ayant disparu à Munich pendant la Seconde Guerre mondiale. Également attribuée à un des frères Reinel, une autre carte semblable de 1519, cette fois en projection polaire antarctique[18],[19], est conservée à la Bibliothèque du palais de Topkapi à Istanbul sous le nom de Hazine n° 1825[20],[21].

À l'époque de Magellan, la circonférence de la Terre n'est pas encore connue avec précision, malgré le travail d'Ératosthène qui l'avait calculée près de dix-huit siècles auparavant. Mais Magellan ne sous-estime pas la dimension du Pacifique, comme une opinion courante le prétend.

 
La Victoria sur une carte d'Ortelius de la fin du XVIe siècle.

En effet, l’interprétation graphique par l'historien moderne José Manuel Garcia des mesures indiquées par Magellan dans le mémoire géographique (Lembrança geográfica) qu'il fit remettre à Charles Quint en septembre 1519[22] (document cité in extenso par cet historien[23]), conteste l’idée selon laquelle Magellan ignorait tout de l’immensité de l’océan Pacifique[24], aboutissant ainsi aux mêmes conclusions que les travaux de Michel Chandeigne, Jocelyn Hamon et Luís Filipe Thomaz sur la question[25],[26],[27].

Cette interprétation des différents calculs présentés par Magellan dans ce mémoire laisse effectivement présager un très vaste océan entre le sud du continent américain et l’objectif premier de cette expédition maritime : l’archipel des Moluques (en Indonésie actuelle), ces légendaires « îles aux épices », alors productrices exclusives du clou de girofle[28],[29],[30],[31],[32].

Magellan place ainsi les Moluques à environ 4° à l’est du domaine espagnol délimité par la démarcation extrême-orientale – hypothétique – du méridien né du traité de Tordesillas (1494), alors que cet archipel se situe, en réalité, à 5° à l’ouest (et donc dans le domaine portugais) : une erreur d’autant plus faible qu’il était alors impossible de mesurer avec exactitude les longitudes, et que l’emplacement de l’archipel moluquois ne put être mesuré précisément que deux ou trois siècles plus tard[33].

Autre argument venant étayer cette interprétation, les conceptions géographiques évoquées dans le Lembrança geográfica de Magellan se retrouvent sur une carte maritime anonyme de 1519, document attribué au cartographe portugais Jorge Reinel qui, avec son père Pedro Reinel également cartographe, avait rejoint Magellan à Séville[34],[35]. Dès lors, il ne peut être exclu que cette carte était identique aux deux planisphères saisis par les Portugais sur la Trinidad (nef amirale de la flotte) le 28 octobre 1522[36],[37], ou encore semblable au globe peint que, selon le chroniqueur espagnol Bartolomé de Las Casas, Magellan et le cosmographe Rui Faleiro auraient présenté au jeune Charles Ier des Espagnes (futur Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain germanique), fin février ou début mars 1518 à Valladolid[38],[39],[40], entrevue royale couronnée de succès puisque le souverain espagnol décida d’avaliser le projet d’expédition vers les Moluques[41].

Toutefois, la surprise du navigateur est de trouver un océan vide. Après avoir essuyé de grandes tempêtes jusqu’au (en remontant vers le nord, le long de la côte chilienne), d’après la chronique de l’historien espagnol Antonio de Herrera y Tordesillas[42], Magellan finira par rebaptiser la « Mer du Sud » en « Pacifique », en raison du temps calme qu'il rencontrera pendant le reste de sa traversée jusqu'aux îles Mariannes, puis aux futures Philippines, traversée de trois mois et vingt jours[43]. Par malchance, il n'approche aucune des nombreuses îles qui parsèment l’océan, à l'exception de deux atolls déserts, baptisés Islas Infortunadas où il ne peut accoster.

L'eau n'est plus potable, les rations vont s'amenuisant, le biscuit même vient à manquer, l'équipage doit survivre en mangeant des rats puis des chats, en buvant de la soupe de copeaux de bois trempés dans de l'eau de mer, en faisant cuire les carrés de cuir décousus du coin des voiles[44]. Antonio Pigafetta écrit : « nous ne mangions que du vieux biscuit tourné en poudre, tout plein de vers et puant, pour l'ordure de l'urine que les rats avaient faite dessus et mangé le bon, et buvions une eau jaune infecte »[C 19]. Le scorbut et le béribéri minent l'équipage, mais sans l'anéantir. Une étude récente montre qu’il n'y a eu que neuf morts lors de cette traversée de trois mois et demi, sans doute grâce au céleri sauvage (Apium prostratum[45]) abondamment récolté dans le détroit[C 20]. Le 6 mars 1521, ils parviennent en vue de Guam aux Mariannes où ils peuvent se ravitailler partiellement après avoir été pillés par les indigènes venant à leur rencontre à bord de pirogues, l'archipel ayant été baptisé, d'après Antonio Pigafetta, « Las Islas de los Ladrones », (les îles des Voleurs)[43]. Ils font voile ensuite pour les Philippines, et débarquent le 17 mars sur l’île d'Homonhon.

Ils trouvent des paysages idylliques, les épices, les oiseaux multicolores, des indigènes qui semblent pacifiques. Une première escale a lieu sur l’île de Limasawa, où est dite la première messe aux Philippines (en), une seconde sur celle de Cebu, où le roi Humabon se convertit au christianisme avec son peuple.

Lapu-Lapu, roi de la petite île de Mactan, en face de Cebu, refuse de se soumettre aux envahisseurs. Magellan mène une expédition contre lui en estimant que soixante hommes en armure dotés d’arquebuses peuvent vaincre des indigènes nus trente fois plus nombreux. Lors de cette bataille de Mactan, le , Magellan est blessé par une flèche empoisonnée et tombe sous les coups, avec six de ses compagnons[C 21],[46]. La chronique d'Antonio Pigafetta apporte des précisions essentielles sur cet épisode : les guerriers de Lapu-Lapu s'étaient confectionnés des boucliers en bois extrêmement dur, résistant aux arquebuses, et armés de flèches empoisonnées dont le venin avait un effet quasi immédiat.

Quatre jours après la défaite de Mactan, le 1er mai, Humabon tend une embuscade aux nouveaux arrivants lors d'un dîner au cours duquel il dit vouloir remettre aux officiers de la flotte les « joyaux et présents qu'il avait promis d'envoyer au roi d'Espagne » selon l'expression de Pigafetta[C 22] : il s'agit simplement pour le roi de Cebu de revenir en grâce auprès des seigneurs voisins qui souhaitaient se débarrasser des Européens. Selon Pierre Martyr d'Anghiera (1457-1526), l'origine de cette agression est à chercher dans le viol des femmes[C 23]. Ceux qui sont restés à bord des navires à l'ancre s'enfuient. Toujours selon le témoignage d'Antonio Pigafetta, Enrique, le domestique de Magellan, originaire des îles dont il parle la langue, se rallie à Humabon. En effet, le testament de Magellan stipule que son fidèle serviteur doit être affranchi. Or le beau-frère de Magellan, Duarte Barbosa, rejette cette disposition testamentaire et exige d'Enrique qu'il reste à bord. Cette contrainte injuste et illégale révolte l'intéressé qui rejoint Humabon. Ce dernier, informé des faiblesses des Européens restés sans chef après la mort de Magellan, estime le moment opportun pour se débarrasser d'eux.

Le voyage après la mort de Magellan (1521-1522)

 
La Victoria, premier navire à avoir accompli la circumnavigation du globe. Réplique du navire présentée à l'Expo Aichi 2005.

Il ne reste alors que 113 hommes désormais placés sous le commandement de Juan Sebastián Elcano. Ce nombre est insuffisant pour assurer la manœuvre de trois vaisseaux. Le 2 mai 1521, la Concepción est brûlée devant l’île de Bohol[C 24].

Des Philippines aux Moluques

La Victoria (60 hommes, dont 13 Moluquois) et la Trinidad (50 hommes commandés par João Lopes de Carvalho[C 25]) prennent le large, font escale à Palawan pour s’approvisionner en riz, puis atteignent le Sultanat de Brunei, dans le nord de l’île de Bornéo, à la mi-juillet . Ils en repartent le 29 juillet et se dirigent vers les îles aux Épices où ils accostent le [C 26] à Tidore, une des îles Moluques.

Celles-ci sont déjà connues des Portugais. Depuis 1512, le comptoir était dirigé par Francisco Serrão, qui est mort quelques mois avant l’arrivée des navires espagnols.

Les équipages chargent d'épices les deux navires et repartent.

L'échec du retour de la Trinidad

Immédiatement, une importante voie d'eau est découverte sur la Trinidad, qui est contrainte de rester sur place pour faire des réparations, ne repartant que quatre mois plus tard en direction de l'isthme de Panama, connu depuis 1513 des explorateurs espagnols.

Mais, ne parvenant pas à trouver les vents d'ouest, le navire est arraisonné par les Portugais qui ne trouvent à son bord que vingt marins très affaiblis[C 27].

Le retour à Séville de la Victoria et d'Elcano

La Victoria, sous le commandement d’Elcano, quitte l'île de Tidore le [C 28] et s'engage dans des mers qui sont dévolues aux Portugais par le traité de Tordesillas. Le voyage doit donc avoir lieu à l'insu des Portugais, ce qui exclut de faire escale dans un endroit où ceux-ci sont présents.

Le navire réussit à traverser l'océan Indien et passer le cap de Bonne-Espérance, puis à remonter jusqu'en Espagne, atteignant Sanlúcar de Barrameda le [C 29], avec seulement dix-huit membres d'équipage. Douze sont restés prisonniers des Portugais au Cap-Vert et ne reviennent que quelques semaines plus tard[C 30].

La vente des épices ramenées de Tidore rembourse l'essentiel des frais engagés au départ, mais est insuffisante pour couvrir les arriérés de solde dus aux survivants et aux veuves. Au total, le bilan financier est très négatif.

Suites de l'expédition de Magellan

Les expéditions de García Jofre de Loaísa en 1526 et d'Álvaro de Saavedra en 1527 (celui-ci partant de Zihuatanejo (actuel Mexique), sur l'ordre du capitaine général de la Nouvelle-Espagne, Hernán Cortés) sont des échecs[C 31].

En 1529, par le traité de Saragosse, l'Espagne renonce à ses prétentions sur les Moluques, moyennant une compensation de 350 000 ducats. Mais elle maintient ses revendications sur les Philippines au nom de la première découverte, ouvrant une ligne Manille-Acapulco en 1565 et procédant à l’occupation du territoire.

Comme l'écrit Pierre Chaunu : « le retour d'El Cano par la voie portugaise de la Carreira da India a une valeur scientifique, non pas économique. Il est prouvé qu'on ne peut contrebattre valablement par le passage du sud-ouest la navigation indo-portugaise du cap de Bonne-Espérance »[47].

Il faut attendre 58 ans pour qu'ait lieu la deuxième circumnavigation, réalisée par l'Anglais Francis Drake (1577-1580).

Le détroit de Magellan n'est en fait pas utilisé pour aller de l'Atlantique au Pacifique : les Espagnols préfèrent effectuer un transbordement sur l'isthme de Panama pour atteindre les côtes américaines du Pacifique. Le cap Horn est découvert en 1616[C 32], mais n'est pas utilisé non plus de façon courante.

Le percement du canal de Panama en 1914 apporte une solution définitive au problème du passage maritime à travers le continent américain.

Liste des premiers circumnavigateurs

 
Monument à la mémoire de Magellan à Punta Arenas (Chili).
 
Mappemonde avec la route de Magellan et d'Elcano, par Battista Agnese, Atlas nautique, Venise, 1544.

Dix-huit Occidentaux, dont le capitaine Juan Sebastián Elcano et le supplétif Antonio Pigafetta, sont les premiers à compléter le tour du monde[C 33],[note 5]. Les douze hommes retenus prisonniers au Cap-Vert reviennent quelques semaines plus tard à Séville, via Lisbonne[C 34],[note 6]. Les cinq survivants de la Trinidad ont aussi accompli le tour du monde, mais ils ne reviennent en Europe qu’en 1525-1526[note 7]. Au total, sur les 237 hommes au départ de l'expédition, seuls 35 parviennent donc à boucler le tour du monde.

En 1938, Stefan Zweig, dans sa biographie, avance l’idée que le premier homme à avoir bouclé le tour du monde serait l'esclave de Magellan, Enrique, dès 1521, pour la seule raison qu'aux Philippines il avait pu dialoguer avec les indigènes, les sujets du roi Humabon. L'idée a fait florès depuis. En fait, Enrique peut s'entretenir avec les Philippins, non pas dans une des langues locales, tagalog ou visaya, mais en langue malaise, qui est la lingua franca parlée par les marins et les habitants des côtes ayant affaire aux marchands malais sur toutes les mers de l’Insulinde[C 35],[48]. Toutefois, Enrique, originaire de Sumatra et dont la trace se perd aux Philippines, n'a peut-être pas réalisé le premier tour du monde.

Repères chronologiques

Date Description[49]
10 août 1519 Départ de Séville
13 décembre 1519 Arrivée dans la baie de Santa Lucia (Brésil)
12 janvier 1520 Début d'exploration du Rio de la Plata (Argentine)
31 mars 1520 Arrivée à Puerto San Julián (Patagonie, Argentine)
1er avril 1520 Mutinerie de San Julián
3 mai 1520 Naufrage du Santiago
21 octobre 1520 Découverte du cap Virgenes, entrée du détroit
vers le 8 novembre 1520 Désertion du San Antonio qui rentre à Séville
28 novembre 1520 Entrée de la flotte dans l'océan Pacifique
6 mars 1521 Arrivée aux Mariannes
7 avril 1521 Arrivée à Cebu
27 avril 1521 Mort de Magellan et de six autres hommes lors du combat contre les indigènes de Mactan
2 mai 1521 Destruction volontaire de la Concepcion
8 novembre 1521 Arrivée aux Moluques sur l'île de Tidore du Trinidad et du Victoria
21 décembre 1521 Départ de la Victoria chargée de girofle pour l'Espagne
19 mai 1522 La Victoria passe le cap de Bonne-Espérance
6 septembre 1522 La Victoria accoste à Sanlucar de Barrameda

Postérité

Hommages

Le récit De Moluccis Insulis de Maximilianus Transylvanus est publié en 1523. C'est à partir de ce texte que l'Europe a pu en tout premier lieu satisfaire sa curiosité concernant le premier tour du monde réalisé par un navire espagnol. Relation du voyage de Magellan, le récit beaucoup plus complet d'Antonio Pigafetta, connaît un certain succès à sa publication en 1526. Magellan reste cependant calomnié par les survivants espagnols du périple, critiques de son commandement, et par le Portugal, qui le considère comme un traître. Les exploits de Magellan sont oubliés dès la fin du XVIe siècle. C'est l'effervescence nationaliste du début du XXe siècle qui remet Magellan au devant de la scène, alors que l'Espagne et le Portugal veulent renouer avec un passé glorieux, eux qui sont en retrait de la scène internationale depuis la perte de leurs colonies américaines le siècle précédent. Lors de l'Exposition ibéro-américaine de 1929 à Séville, alors que Primo de Rivera est au pouvoir, le nom de Magellan est donné à une voie conduisant à la place de l'Amérique ; lors de celle du Monde portugais de 1940, à Lisbonne, sous la dictature de Salazar, une statue à son effigie est érigée derrière celle d'Henri le Navigateur. Ne pouvant être rattaché à une seule nation, sa place est encore mineure. C'est la biographie de Stefan Zweig en 1938 qui donne à Magellan une aura dépassant la péninsule ibérique ; elle suscite d'autres biographies d'auteurs nationalistes portugais. Le peuple portugais s'est désormais pleinement réapproprié ce personnage[12],[50].

En 2017, le Portugal propose que la route Magellan soit inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, conduisant à une polémique deux ans plus tard en Espagne, l'Académie royale d'histoire de Madrid martelant « la pleine et exclusive espagnolité de l'entreprise ». Une partie de la droite espagnole accuse alors la gauche au pouvoir de brader la mémoire de Magellan en voulant la partager avec le Portugal. La rivalité entre les deux pays ressurgit en effet cette année là, alors que le 500e anniversaire du premier tour du monde est célébré. Lors d'un colloque organisé en 2018 à Valladolid (« Primus circumdedisti me », une phrase inscrite sur le blason d'Elcano), l'historien Serge Gruzinski plaidait pour sa part en faveur d'une histoire du tour du monde « sortie de son contexte strictement castillan-portugais et intégré dans une mémoire européenne globale ». Finalement, la demande auprès de l'UNESCO devrait être commune aux deux pays[50].

Les Nuages de Magellan sont nommés en son honneur au début du XIXe siècle, de même que la sonde spatiale Magellan en 1989 ou le Manchot de Magellan pour rappeler que l'explorateur avait aperçu cet oiseau en 1520 au cours de son voyage au sud du continent sud-américain[51]. Pour sa mise en service en 2022, un des plus grands téléscopes terrestres, installé au Chili, prendra le nom de Magellan[50].

Créées en 1999, les éditions Magellan & Cie ont vocation à donner la parole aux écrivains-voyageurs de toutes les époques[52].

Trois cratères, deux situés sur la Lune (Magelhaens et son cratère satellite « Magelhaens A ») et un autre sur Mars (Magelhaens (en)), ont été nommés d'après Magellan et orthographiés « Magelhaens ».

De nombreux colloques, publications et cérémonies sont prévus pour la célébration du 5e centenaire de la 1re circumnavigation de la Terre, tel le Sanlúcar de Barrameda 2019-2022.

Critiques des hommages

En septembre 2023, un collectif d'astronomes[Qui ?] appelle l'Union astronomique internationale à changer les noms des deux galaxies Grand nuage de Magellan et Petit nuage de Magellan. En effet, le navigateur Ferdinand de Magellan à qui leur nom rend hommage, est critiqué pour avoir réduit en esclavage des populations autochtones[53] et colonisé violemment des pays du sud. De surcroît, les galaxies n'ont pas été « découvertes » par le Portugais, mais étaient déjà connues des populations locales avant son arrivée. Par ailleurs, ce n'est qu'au XIXe siècle que son nom a été associé à ces amas d'étoiles[54].

Magellan dans la culture

Littérature

Magellan est un personnage, important mais intrusif, de la rencontre des civilisations, du roman français Qui a fait le tour de quoi ? (L'affaire Magellan) (2020) de Romain Bertrand.

Magellan est aussi un personnage du manga japonais à succès One Piece d'Eichiro Oda. Il est le directeur de la prison gouvernementale sous-marine d'Impel Down concentrant les ennemis les plus dangereux du Gouvernement Mondial et il est également le principal antagoniste de cet arc.

Télévision

La série documentaire « L’Incroyable Périple de Magellan » de François de Riberolles, diffusée sur Arte en 2022, lui est consacrée[55]. Agrémentée de témoignages de navigateurs, d’historiens et d’anthropologues, cette série de quatre épisodes retrace la vie du navigateur, de sa jeunesse jusqu'à son expédition en septembre 1519 et son arrivée dans l'archipel indonésien des Moluques[56].

Notes et références

Notes

  1. Son nom apparaît sous différentes formes avant que les cartographes ne le latinisent en Magellanus, d'où Magellan.
  2. Réunion convoquée en 1505 par le roi Ferdinand le Catholique pour encourager l'exploration maritime qui permettrait l'ouverture de la route des épices. À cette réunion assistaient notamment Juan Rodríguez de Fonseca, Amerigo Vespucci et Vicente Yáñez Pinzón.
  3. Les meilleures sont déjà utilisées pour des expéditions aux Indes.
  4. 55 sont revenus à Séville sur le San Antonio qui a déserté, un est descendu aux Canaries, 35 reviendront en Europe après avoir fait, de diverses manières, un tour du monde (voir plus loin).
  5. Les autres marins sont :
    • Francisco Albo, pilote ;
    • Miguel de Rodas, contremaître ;
    • Juan de Acurio, contremaître ;
    • Hans, canonnier ;
    • Hernando de Bustamante, barbier ;
    • Martin de Judicibus, prévôt ;
    • Diego Gallego, marin ;
    • Nicolás de Nauplie, marin ;
    • Miguel Sánchez de Rodas, marin ;
    • Francisco Rodrigues, marin ;
    • Juan Rodríguez de Huelva, marin ;
    • Antonio Hernández, marin ;
    • Juan de Arratia, mousse ;
    • Juan de Santander, mousse ;
    • Vasco Gomes Gallego, mousse ;
    • Juan de Cubileta, page ;
  6. Il s'agit de :
    • Martín Méndez, secrétaire de la flotte ;
    • Pedro de Tolosa, dépensier ;
    • Richard de Normandie, charpentier ;
    • Roldán de Argote, canonnier ;
    • Maître Pedro, supplétif ;
    • Juan Martín, supplétif ;
    • Simón de Burgos, prévôt ;
    • Felipe Rodas, marin ;
    • Gómez Hernández, marin ;
    • Bocacio Alonso, marin ;
    • Pedro de Chindurza, marin ;
    • Vasquito, mousse.
  7. Ce sont :
    • Gonzalo Gómez de Espinosa, prévôt de la flotte (alguazil) ;
    • Leone Pancaldo, pilote ;
    • Juan Rodríguez el Sordo, marin ;
    • Ginés de Mafra, marin ;
    • Hans Vargue, canonnier.

Références

Le voyage de Magellan de Xavier de Castro
  1. Castro 2007, p. 36.
  2. Castro 2007, p. 37.
  3. Castro 2007, p. 42.
  4. Castro 2007, p. 43.
  5. Castro 2007, p. 45.
  6. Castro 2007, p. 49-50.
  7. Castro 2007, p. 54.
  8. Castro 2007, p. 55-56.
  9. Castro 2007, p. 326-328.
  10. Castro 2007, p. 329-332.
  11. Castro 2007, p. 515.
  12. Castro 2007, p. 347.
  13. Castro 2007, p. 487.
  14. Castro 2007, p. 97.
  15. Castro 2007, p. 362-364.
  16. Castro 2007, p. 104.
  17. a et b Castro 2007, p. 369.
  18. Castro 2007, p. 372-374.
  19. Castro 2007, p. 114.
  20. Castro 2007, p. 379-381.
  21. Castro 2007, p. 164-167.
  22. Castro 2007, p. 170.
  23. Castro 2007, p. 409-410.
  24. Castro 2007, p. 175.
  25. Castro 2007, p. 229
  26. Castro 2007, p. 200
  27. Castro 2007, p. 537-538.
  28. Castro 2007, p. 227.
  29. Castro 2007, p. 261.
  30. Castro 2007, p. 536.
  31. Castro 2007, p. 26-27.
  32. Castro 2007, p. 32.
  33. Castro 2007, p. 473.
  34. Castro 2007, p. 472.
  35. Castro 2007, p. 393-394
Magellan de Stefan Zweig
  1. Zweig 2010, p. 44.
  2. Zweig 2010, p. 54-55.
  3. Zweig 2010, p. 62-63.
  4. Zweig 2010, p. 168.
Divers
  1. Le seul document du XVIe siècle indiquant un lieu de naissance est le manuscrit de Fernando de Oliveira daté de 1560 environ. Celui-ci écrit que Magellan est « né à Porto » (cité dans Castro 2007, p. 749) ; un faisceau d'indices convergents et deux autres sources manuscrites inédites, récemment révélées (J. M. Garcia, Fernão de Magalhães, Herói, traidor ou mito: a história do primeiro homem a abraçar o Mundo, ed. Manuscrito, 2019, p. 29-48) permettent d'accorder désormais une grande crédibilité à cette hypothèse. En revanche, l'indication d'une naissance à Sabrosa est une fable forgée au XIXe siècle à partir de documents dont quatre historiens portugais dans les années 1921-1939 ont largement démontré la nature falsifiée, et qui de plus n'indiquaient aucun lieu de naissance… Cette erreur a été répétée tant de fois depuis un siècle et demi, y compris par des historiens réputés sérieux, qu'elle semble gravée dans le marbre (voir le résumé des démonstrations dans Castro 2007, p. 312-315).
  2. Peter van der Krogt, « Le mythe de la terre plate » dans Edward H. Dahl et Jean-François Gauvin, La Découverte du monde : une histoire des globes terrestres et célestes, Privat, 2001.
  3. William Randles, De la terre plate au globe terrestre. Une mutation épistémologique rapide 1480-1520, Armand Colin, 1980.
  4. « Il est difficile aujourd'hui de concevoir l'importance économique des épices à l'aube des temps modernes. (…) il faut néanmoins accorder aux denrées de luxe un rôle de premier plan dans l'expansion occidentale. », Castro 2007, p. 15.
  5. Stefan Zweig écrit au tout début de sa biographie de Magellan : « Au commencement étaient les épices. Du jour où les Romains, au cours de leurs expéditions et de leurs guerres, ont goûté aux ingrédients brûlants ou stupéfiants, piquants ou enivrants de l'Orient, l'Occident ne veut plus, ne peut plus se passer d'« espiceries », de condiments indiens dans sa cuisine ou dans ses offices. », Zweig 2010, p. 17.
  6. Chaunu 1969, p. 267.
  7. Emmanuelle Vagnon, « De la Grèce antique au voyage de Magellan. Les modèles humanistes d’Antonio Pigafetta et de Maximilianus Transylvanus », Médiévales, no 58,‎ , p. 99-111.
  8. Journal du voyage de Magellan, manuscrit de Yale dans la Bibliothèque numérique mondiale.
  9. a et b « Fernand de Magellan (1480 env.-1521) », article de l'Encyclopædia Universalis.
  10. João de Barros, Décadas da Asia, 1563, III, v, 8.
  11. Stefan Zweig (trad. de l'allemand), Les grandes vies, Paris, Grasset, , 1092 , 1093 (ISBN 978-2-246-42521-2).
  12. a et b Un passage de l’historien Damião de Góis, extrait de sa Chronique du Roi D. Manuel publiée en 1567, dit que Magellan « rompit ses liens avec son pays d’origine – ce dont il fit tirer des instruments publics ». Herrera le reprend en 1601 affirmant que le navigateur «résolut de se dénaturaliser [...] après en avoir passé acte devant notaire », en passant au service de l’Espagne en octobre 1517. Il n'en est rien, ne serait-ce que parce cette procédure de "dénaturalisation" n'existait pas juridiquement : on pouvait éventuellement se dénaturaliser de fait en se faisant naturaliser ailleurs, mais la dénaturalisation volontaire n’existait pas. Il se peut que l’«acte notarial» suggéré par Damião de Góis soit en fait une sorte d’hyberbole du chroniqueur (de Castro, Le Voyage de Magellan, 2010, p. 323-324). Ajoutons que le changement d'orthographe du nom, de Magalhães en Magallanes, était une pratique habituelle dès que quelque sujet d’un roi offrait ses services à un autre. Les exemples ne manquent d’ailleurs pas chez les navigateurs (John Cabot, Juan de Solis, etc.).
  13. L'historien Jean Favier écrit que Magellan « ne parle pas de partir pour l'inconnu, mais de passer par une route inconnue » (Les Grandes découvertes : d'Alexandre à Magellan [1991], Librairie Arthème Fayard/Plurier, 2010, p. 554).
  14. a et b « Jorge Reinel (?) 1519, fac-similé de 1843 », (consulté le ).
  15. (pt) Dom José Manoel de Noronha, Algumas Observações sobre a Naturalidade e a Família de Fernão de Magalhães, Imprensa da Universidade, Coimbra, 1921.
  16. Paul Teyssier, « Les cent Glorieuses » dans Michel Chandeigne (dir.), Lisbonne hors les murs. 1415-1580. L'invention du monde par les navigateurs portugais, Autrement, 1992, p. 38.
  17. Les événements sont narrés en détail par Zweig 2010, p. 155-171.
  18. Castro et al. 2010, p. 69, 276-277, et 333-334.
  19. Castro 2017, p. 28-29.
  20. Couto 2013, p. 119, 128-129.
  21. Couto 2019, p. 81, 84, 100, 101, 104, 105, 107, 108, 109, 110, 111.
  22. Castro et al. 2010, p. 45.
  23. Garcia 2007, p. 164-166, 314-315.
  24. Garcia 2019, p. 85-94.
  25. Castro et al. 2010, p. 22-23, 55-57, 65-67, 69, 276-277, 332-334 et notes 1.
  26. Castro 2017, p. 7, 26-29.
  27. Castro et Duviols 2019, p. 225, 228.
  28. Thomaz 1975, p. 45-48.
  29. Howe 1994, p. 15-22, 155.
  30. Castro et al. 2010, p. 15-18, 45-49, 439-440 note 2, 935.
  31. Castro 2017, p. 11, 184-186.
  32. Castro et Duviols 2019, p. 238.
  33. Castro et al. 2010, p. 22-23, 28, 55-57, 65-67, 69, 332-334 et notes 1.
  34. Castro 2017, p. 28.
  35. Castro et Duviols 2019, p. 228.
  36. Castro et al. 2010, p. 545, 794, 829.
  37. Couto 2013, p. 127-129.
  38. Las Casas 2002, p. 487-488.
  39. Castro et al. 2010, p. 523-note 1.
  40. Couto 2013, p. 119, 124-125, 127.
  41. Castro et al. 2010, p. 56.
  42. Castro et al. 2010, p. 980 et note 1.
  43. a et b « Fernand de Magellan », sur larousse.fr.
  44. Franck Ferrand, « Le tour du monde de Magellan » (Au cœur de l'histoire) » [podcast], sur europe1.fr, .
  45. Henri Feuilleret, Le détroit de Magellan: scènes, tableaux, récits de l'Amérique Australe, A. Mame et fils, , 239 p. (lire en ligne), p. 73
  46. Stefan Zweig écrit : « ainsi périt, dans une bagarre stupide avec une horde de sauvages, le plus grand navigateur de tous les temps. »,Zweig 2010, p. 230.
  47. Chaunu 1969, p. 134.
  48. Michel Chandeigne et Jean-Paul Duviols, Idées reçues sur les Grandes Découvertes, Le Cavalier Bleu, p. 167-169.
  49. « Chronologie du voyage » dans Castro 2007, p. 531-536.
  50. a b et c Olivier Thomas, « À qui appartient Magellan ? », L'Histoire n°476, octobre 2020, p. 56-57.
  51. (en) Wildlife Conservation Society, « Magellanic Penguin », sur wcs.org (consulté le ).
  52. Éditions Magellan & Cie.
  53. L'équipe Ça m'intéresse, « Des Japonais réduits en esclavage par les Portugais », sur Ça m'intéresse, (consulté le )
  54. Emma Derome, « Accusations de colonisation et d'esclavagisme : les galaxies Magellan pourraient changer de nom », sur Ça m'intéresse, (consulté le )
  55. Catherine Pacary, « « L’Incroyable périple de Magellan », histoire d’un « traître » avide de clous de girofle, sur Arte », sur Le Monde,
  56. Pierre Chagny, « L’incroyable périple de Magellan (Arte) : pourquoi il ne faut pas rater cette série documentaire sur le navigateur de légende ? », sur Télé-Loisirs,

Voir aussi

Bibliographie

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Sources et littérature

Ouvrages sur Magellan

Français
  • Xavier de Castro, Le Voyage de Magellan : la relation d’Antonio Pigafetta du premier voyage autour du monde, Paris, Chandeigne, coll. « Magellane poche », (ISBN 978-236 732 1257).
  • Laurence Bergreen, Par-delà le bord du monde, Grasset, 2005.
  • Romain Bertrand, Qui a fait le tour de quoi ? L'affaire Magellan, Verdier, .
  • Dejanirah Couto, « Les cartographes et les cartes de l’expédition de Fernand de Magellan », Anais de História de Além-Mar XX, vol. 20, no octobre,‎ , p. 81-120 (lire en ligne, consulté le ).
  • Dejanirah Couto, « Autour du Globe? La carte Hazine n°1825 de la bibliothèque du Palais de Topkapi, Istanbul », CFC, vol. 216, no juin,‎ , p. 119-134 (lire en ligne, consulté le ).
  • Christian Clot, Thomas Verguet et Bastien Orenge, Magellan, jusqu'au bout du monde, Grenoble, Glénat, coll. « Explora », , 47 p. (ISBN 978-2-7234-8197-7).
Portugais
Espagnol
  • (es) Juan Gil Fernández, El exilio portugués en Sevilla — de los Braganza a Magallanes, Sevilla, Fundación Cajasol, (ISBN 978-84-8455-303-8).
  • (es) Enriqueta Vila Vilar (dir.) et Juan Gil Fernández, Magallanes en Sevilla, Sevilla, Editorial Universidad de Sevilla-Secretariado de Publicaciones, (ISBN 978-8447228591), « Magallanes y Sevilla », p. 37-64.

Ouvrages sur le contexte historique

  • Romain Bertrand, L'Histoire à parts égales. Récits d'une rencontre Orient-Occident (XVIe – XVIIe siècles), Paris, Seuil, 2011 (réed. coll. Points Histoire, 2014).
  • Romain Bertrand, Hélène Blais, Guillaume Calafat et Isabelle Heullant-Donat, L’exploration du Monde. Une autre histoire des Grandes Découvertes, Paris, Seuil, coll. « L’Univers historique », (ISBN 978-202 140 62 52).
  • Xavier de Castro et Jean-Paul Duviols, Idées reçues sur les Grandes Découvertes : XVe – XVIe siècles (2e édition), Paris, Chandeigne, coll. « Magellane poche », (ISBN 978-2-36732-188-2).
  • Sonia E. Howe, Sur la route des épices, Rennes, Terre de Brume, (ISBN 978-2908021158).
  • Catherine Hofmann, Hélène Richard et Emmanuelle Vagnon, L'âge d'or des cartes marines. Quand l’Europe découvrait le monde, Paris, Seuil, (ISBN 978-2021084436).
  • L. F. Thomaz, L'Expansion portugaise dans le monde, XIVe – XVIIIe siècles, Chandeigne, 2018.
  • E. Vagnon et É. Vallet (dir.), La Fabrique de l'océan Indien. Cartes d'Orient et d'Occident, Antiquité-XVIe siècle, éditions de la Sorbonne, 2017.

Articles connexes

Liens externes

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