Falsification de papiers d'identité

fabrication et usage de faux documents d'identité
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La falsification de papiers d'identité est le processus par lequel des papiers d'identité délivrés par des organismes publics sont copiés ou modifiés par des personnes qui n'ont pas le droit de le faire, afin de tromper ceux ou celles souhaitant vérifier ces documents ou le statut de leur détenteur[1]. Ce terme peut aussi renvoyer à l'activité consistant à falsifier les documents nécessaires pour obtenir l'identité souhaitée auprès d'organismes légitimes[2].

Douanes d'Allemagne de l'Ouest : un préposé vérifie des papiers présentés comme faux en 1961.

Les faux papiers peuvent servir à plusieurs fins : usurpation d'identité, tromperie sur l'âge, immigration illégale, crime organisé ou espionnage[3]. Sous les régimes oppressifs comme le fut le régime nazi, ils peuvent servir à soustraire aux persécutions des résistants, des Juifs et des réfractaires au STO.

Généralités

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Fausse carte militaire de Lee Harvey Oswald sous le nom d'« Alek James Hidell ».

Les papiers d'identité se distinguent d'autres accréditations car ils ne sont censés servir qu'à leur détenteur. Contrairement à d'autres documents personnels, les documents d'identité peuvent être utilisés aussi bien pour restreindre que pour élargir le champ des activités du détenteur.

Les documents forgés sont des permis de conduire (souvent altérés ou fabriqués pour dissimuler l'âge réel d'une personne souhaitant acheter des boissons alcoolisées), des certificats de naissance, des cartes de sécurité sociale (probablement à des fins d'usurpation d'identité ou pour frauder auprès des autorités) et des passeports (pour éviter les restrictions à l'entrée sur un territoire). Début 2010, la base de données mondiale d'Interpol recense 11 millions de passeports volés ou perdus[4].

Résistance anti-nazie

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Fausse carte d’identité de la juive polonaise Esther Gorinsztejn[5], délivrée par des policiers français résistants et utilisée à Lyon pour échapper aux persécutions antisémites et nazies.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, nombreux furent les faux papiers d'identité[6] destinés à soustraire aux persécutions des résistants, des personnes juives et des réfractaires au STO[7].

  • C'est ainsi que, par exemple, Angelos Evert et Damaskinos d'Athènes ont délivré des milliers de papiers présentant des Juifs comme chrétiens afin de les protéger de la Shoah en Grèce[8].
  • « Tous les mouvements doivent professionnaliser leurs méthodes et améliorer leurs techniques. Défense de la France, en février 1943, se fixe ainsi l’objectif d’« inonder la France de faux papiers ». (...) Le "Comité d'action contre la déportation (CAD)", présidé par Yves Farge, organise la production industrielle et centralisée de faux papiers. Dans un hangar de 500 mètres carrés, aux limites de Châtillon et Montrouge, une véritable usine produit en masse les faux documents, rassemble les faux tampons recueillis dans toute la France, accumule 40 000 empreintes et moules »[9]
  • Durant la même période, en région lyonnaise, le laboratoire clandestin de Jean Stetten-Bernard a fabriqué plus de 100 000 faux papiers en tout genre[10].
  • Pierre Kahn-Farelle, Maurice Loebenberg, Adolfo Kaminsky sont d'autres résistants à la tête de service de faux papiers ou graveurs de faux papiers.

Papiers d'identité de complaisance

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En français, on parle de « passeport de complaisance » pour un document d'identité frauduleux établi par une autorité légale[11]. L'expression « vrai faux passeport » est employée par les médias, au moins depuis 1968, pour désigner un tel document établi pour des raisons de police, par exemple dans les affaires d'espionnage[12].

Notes et références

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  1. (en) James D. R. Buchanan, Russell P. Cowburn, Ana-Vanessa Jausovec, Dorothée Petit, Peter Seem, Gang Xiong, Del Atkinson, Kate Fenton, Dan A. Allwood et Matthew T. Bryan, « 'Fingerprinting' documents and packaging », Nature, vol. 436, no 7050,‎ , p. 475 (ISSN 1476-4687, PMID 16049465, DOI 10.1038/436475a  )
  2. (en) Colin John Bennett et David Lyon, Playing the Identity Card: Surveillance, Security and Identification in Global Perspective, Routledge, (ISBN 9780415465632, lire en ligne)
  3. J. W. Cecil Turner, « "Documents" in the Law of Forgery », dans Virginia Law Review, vol. 32, , 939–954 p. (ISSN 0042-6601, DOI 10.2307/1068683, JSTOR 1068683), chap. 5
  4. « 11 million stolen or lost passports in Interpol database », sur Havocscope Black Markets
  5. Naturalisée française en 1948, devenue plus tard actrice de cinéma sous le nom d’Esther Gorintin.
  6. Voir cette fiche pédagogique du Mémorial de la Shoah
  7. « Matériel pour la fabrication de faux papiers », sur Centre d'histoire de la résistance et de la déportation.
  8. (en) « Damaskinos Theophilos », sur righteous.yadvashem.org.
  9. Raphaël Spina, in Histoire du STO, Perrin 2017, p. 300 et suiv.
  10. Musée de la Résistance et de la Déportation (Besançon), « L’atelier de fabrication de faux-papiers de Témoignage chrétien et de l’Armée secrète de la région R1, dirigé par Jean Stetten-Bernard » [PDF], sur hg.ac-besancon.fr (consulté le ).
  11. Pierre Boissier, Histoire du Comité international de la Croix-Rouge, vol. 1 : De Solférino à Tsoushima, Plon, (ASIN B08667D3JM, lire en ligne).
  12. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Robert, (ISBN 978-2321007265, lire en ligne).

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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