Edmée Brucy

peintre française

Edmée Brucy, dite aussi Edmée Bourgeois après son mariage, est une artiste peintre française née le à Orléans et morte le à Moret-sur-Loing. Élève de Prud'hon, elle expose aux Salons de 1817 et 1819.

Edmée Brucy
Portrait d'Edmée Brucy
gravure publiée dans le Musée des familles (1855)[1]
Biographie
Naissance
Décès
Autres noms
Edmée Bourgeois (nom d'alliance)
Nationalité
Activité
Fratrie
Cécile Fée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Anne-Stéphanie Bourgeois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Arsène Houssaye (gendre)
Edmée Houssaye (d) (petite-fille)
Henry Houssaye (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Genres artistiques
signature d'Edmée Brucy
Signature

Biographie

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Edmée Brucy est née à Orléans le 20 floréal an III ()[2]. Son père, Edmé Charles Brucy, chanoine régulier de saint Augustin rallié aux idées de la Révolution française, est ordonné prêtre par l'évêque constitutionnel Louis de Jarente le , puis nommé premier vicaire d'Orléans avant d'abdiquer au moment de la Terreur[3]. Il s'occupe alors d'éducation, se fait salpêtrier puis s'y ruine[3]. Il épouse à Orléans le 25 fructidor an II () Reine Lep, alors veuve de Michel Luc Hameau[4]. Le couple a sept enfants au moment où sa situation est régularisée aux yeux de l'Église catholique sous la légation du cardinal Caprara (rescrit du , mariage béni le suivant à Saint-Aignan d'Orléans)[3],[5].

Après l'installation de sa famille à Paris, Edmée Brucy étudie la peinture dans les années 1810 auprès de Pierre-Paul Prud'hon[6]. La jeune artiste participe pour la première fois au Salon en 1817, sous le nom de Mlle Brucy, en présentant un tableau et trois études[7]. Le tableau, Une jeune Israélite à la fontaine, attire particulièrement l'attention et reçoit des commentaires positifs de critiques d'art influents comme Charles-Paul Landon[8], Edmé-François-Antoine-Marie Miel (de)[9] et Étienne de Jouy[10].

Elle expose de nouveau quatre peintures au Salon de 1819[11], dont l'une, Petite Fille tenant une grappe de raisin, reçoit encore l'approbation de la critique : Landon la liste parmi les scènes de genre remarquées « pour l'agrément de la composition, la finesse de la touche ou la vérité du coloris »[12], tandis que Jouy souligne que l'œuvre « est très agréablement peinte » et que l'artiste « continue à réaliser les espérances qu'elle a données en 1817 »[13].

Edmée Brucy épouse à Paris, le , un ancien officier, Jean-Baptiste Bourgeois (1783-1859), demeurant à Moret-sur-Loing[14]. Elle cesse d'exposer au Salon après son mariage, mais continue de peindre, comme le prouve un portrait signé Edmée Bourgeois et daté de 1824 proposé aux enchères à Paris à l'hôtel Drouot en [15].

Elle meurt à son domicile de Moret-sur-Loing le à l'âge de 31 ans[16].

Edmée Brucy et son époux ont eu une fille, Anne Stéphanie, née à Paris le [17], mariée le à l'homme de lettres Arsène Houssaye[18]. Le couple a donné naissance à deux enfants, une fille, Edmée, prénommée en l'honneur de sa grand-mère maternelle et un fils, le futur historien et critique Henry Houssaye. C'est par l'intermédiaire des Houssaye, qui avaient hérité de plusieurs tableaux de la main de l'artiste[19] et recueilli des anecdotes la concernant véhiculées par la tradition familiale, que la mémoire d'Edmée Brucy s'est transmise à la postérité.

Edmée Brucy signe toujours ses tableaux de son nom complet : Edmée Brucy, puis, après son mariage en 1820, Edmée Bourgeois, le plus souvent suivi de la date. Les tableaux de nature morte signés Brucy qui lui sont parfois attribués à tort sur le marché de l'art sont de la main d'un artiste homonyme, plus tardif.

Envois au Salon

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Œuvres non localisées, sauf mention contraire.

  • Une jeune Israélite à la fontaine, 1816, huile sur toile, 73 × 59 cm; Salon de 1817 (no 126)[7]; lithographié en 1824 par L. Lorin (imprimé par C. Constans)[20],[21]; exposé au musée d'Orléans en 1847[22]; collection du baron de Longuève (château de Vaugereau, Briare), vente aux enchères chez Drouot, 25 avril 1887 (no 6)[23]; collection d'Otto Reuter, vente à Vienne des 3 et 4 décembre 1928 (no 10)[24]; collection privée viennoise, vente à Vienne au Dorotheum, 8-10 février 1934 (no 187)[25].
  • Un troubadour (étude), Salon de 1817 (no 127)[7].
  • Un soldat grec en repos (étude), Salon de 1817 (no 128)[7].
  • Une des Heures du matin au printemps (étude), Salon de 1817 (no 129)[7].
  • Portrait en pied de Cécile Fée, sœur de l'auteur[note 1], Salon de 1819 (no 178)[11], lithographié (en buste) par Charles Auguste Schuler (1804-1859) en 1840[26],[27].
  • Bergers d'Arcadie (étude), Salon de 1819 (no 179)[11].
  • Petite Fille tenant une grappe de raisin, Salon de 1819 (no 180)[11], probablement dans la collection de la fille de l'artiste, Anne-Stéphanie Bourgeois, et de l'époux de celle-ci, Arsène Houssaye, en 1846[28].
  • Tête d'étude, Salon de 1819 (no 181)[11].
 
Portrait de Zénaïde Chapt de Rastignac, duchesse de La Rochefoucauld, 1817

Œuvres non localisées, sauf mention contraire.

  • Portrait de Zénaïde Chapt de Rastignac, duchesse de La Rochefoucauld[note 2], 1817, huile sur toile, 130 × 97 cm, vente aux enchères Vassy-Jalenques-La Perraudière, 18 juillet 1998, lot 11 ; vente du mobilier du château de Lavaur (Neschers), Siboni, 23 avril 2022, lot 125[29],[30].
  • Portrait d'un jeune homme, 1817, vente aux enchères, France, 2003[31].
  • Portrait d'homme en buste, 1817, huile sur toile, 61 × 50 cm, vente aux enchères, Paris, hôtel Drouot, , lot no 29[32].
  • Portrait d'un jeune homme au nœud blanc, 1817, huile sur toile, 59,6 × 48,7 cm.
  • Portraits d'un couple de personnes de qualité, 1817-1818, vente aux enchères, Guérin, France, 13 mars 1993[33].
  • Portrait de jeune femme, 1824, huile sur toile, 61 × 49,5 cm, vente aux enchères, Paris, hôtel Drouot, (Joron-Derem), lot no 99[15].
  • Autoportrait, non daté, dans la collection de son petit-fils Henry Houssaye à la fin du XIXe siècle[19].

Galerie

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Notes et références

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  1. Cécile Brucy (Orléans, -Strasbourg, ), épouse le le pharmacien et botaniste Antoine Laurent Apollinaire Fée et publie en 1832 un recueil de Pensées (Voir L. Valter, « Mme Cécile Fée, née Brucy », Le Biographe universel : revue générale biographique et littéraire, vol. 13, no 2,‎ , p. 85-86 (lire en ligne) ; L. Louvet, « Mme Cécile Fée », dans Nouvelle Biographie générale, vol. 17 : Faesch-Floris, (lire en ligne), col. 259).
  2. Ernestine Gabrielle Sabine Zénaïde Chapt de Rastignac (1798-1875), fille et héritière de Pierre Chapt de Rastignac et de Françoise de La Rochefoucauld de Doudeauville, épouse en juin 1817 son cousin François XIV Marie Auguste Armand Émilien de La Rochefoucauld (1794-1874), prince de Marcillac (1794-1827), duc de Liancourt (1827-1848), 13e duc de La Rochefoucauld (1848-1874).

Références

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  1. Musée des familles : lectures du soir, vol. 22, no 11, août 1855, p. 349.
  2. Archives départementales du Loiret, État civil, Orléans, Naissances (an III), 4 NUM 234/10, acte de naissance no 1192 du 21 floréal an III () d'Edmée Brucy, vue 305/448, page consultée le 18 octobre 2021.
  3. a b et c Nicolas Petit, Prosopographie génovéfaine : répertoire biographique des chanoines réguliers de Saint-Augustin de la Congrégation de France, 1624-1789, Paris, École nationale des chartes, (ISBN 9782900791974), p. 78, no 775.
  4. Archives départementales du Loiret, État civil, Orléans, Mariages et divorces ( - 4e jour complémentaire an II), 4 NUM 234/8 vue 293/297, page consultée le .
  5. Michel Gand, Le clergé du diocèse d'Orléans face à la persécution révolutionnaire (1791-1795), Orléans, Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais (numéro hors série), (lire en ligne), p. 106.
  6. Arsène Houssaye, Les Confessions : souvenirs d'un demi-siècle, 1830-1880, t. 2, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 135-136.
  7. a b c d et e Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, des artistes vivans [sic], exposés au Musée Royal des Arts, le , Paris, Imprimerie de Madame Hérissant Le Doux, (lire en ligne), p. 15.
  8. Charles-Paul Landon, Salon de 1817 : recueil de morceaux choisis parmi les ouvrages de peinture et de sculpture exposés au Louvre le , Paris, Pillet aîné, (1re éd. 1817) (lire en ligne), p. 109.
  9. François Miel, Essai sur les beaux-arts et particulièrement sur le salon de 1817, ou Examen critique des principaux ouvrages d'art exposés dans le cours de cette année, Paris, Pélicier / Delaunay, 1817-1818 (lire en ligne), p. 247.
  10. Étienne de Jouy, « Beaux-arts - Salon de 1817 », Mercure de France,‎ , p. 447-456 (ici p. 449) (lire en ligne); reproduit dans Étienne de Jouy, Oeuvres complètes d'Étienne de Jouy : Mélanges, 2e partie, t. 22, Paris, Jules Didot aîné, , p. 56.
  11. a b c d et e Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, des artistes vivans [sic], exposés au musée royal des arts, le 25 août 1819, Paris, C. Ballard, (lire en ligne), p. 24
  12. Charles-Paul Landon, Salon de 1819 : recueil de morceaux choisis parmi les ouvrages de peinture et de sculpture exposés au Louvre, le 25 août 1819 (...), vol. 2, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), p. 107.
  13. Étienne de Jouy, « Beaux-arts - Salon de 1819 », La Minerve, vol. 8,‎ , p. 68-77 (ici p. 74) (lire en ligne).
  14. Archives de Paris, Actes d'état civil, État civil reconstitué, Actes de mariage, 5Mi1 2031, Acte de mariage reconstitué du de Jean-Baptiste Bourgeois et Edmée Brucy ,image 19/48, page consultée le .
  15. a et b Christophe Joron Derem, « Edmée Bourgeois - Portrait de jeune femme », description de lot [archive du ], sur Christophe Joron Derem (consulté le ).
  16. Archives départementales de Seine-et-Marne, Moret-sur-Loing, Naissances, mariages, décès, 1821-1826 (5MI3214), Acte de décès d'Edmée Brucy du , no 82, image 224/242, page consultée le .
  17. Archives de Paris, État civil reconstitué, Acte de naissance reconstitué d'Anne Stéphanie Bourgeois du , 5Mi1 232, vue 31/51.
  18. Archives de Paris, état civil reconstitué, Acte de mariage reconstitué de François Arsène Houssaye et d'Anne Stéphanie Bourgeois, 5Mi1 2129, vue 7/50
  19. a et b Pierre Dax, « Chronique », L'Artiste, vol. 47-1,‎ , p. 132-139 (ici p. 134) (lire en ligne).
  20. Jacques Lethève et Françoise Gardey, Inventaire du fonds français après 1800 : Bibliothèque nationale de France, département des estampes, vol. 14 : Lepan-Lys, Paris, Bibliothèque nationale de France, (lire en ligne), p. 456.
  21. Bibliographie de la France, ou Journal général de l'imprimerie et de la librairie, vol. 13, Paris, (lire en ligne), p. 199, no 288.
  22. Louis Clément de Ris, « Orléans : La cathédrale, la statue de Jeanne d'Arc, le musée », L'Artiste, 4e série, vol. 10,‎ , p. 84-88 (ici p. 86, Rachel à la fontaine) (lire en ligne).
  23. Eugène Féral (expert) et Henri Bernier (commissaire-priseur), Catalogue de tableaux anciens (...) le tout provenant du château de Vaugereau et formant une partie de la collection du baron de Longuève : vente du lundi 25 avril 1887, hôtel Drouot, salle no 5, Paris, (lire en ligne), p. 7, no 6 - Jeune fille venant prendre de l'eau à une fontaine
  24. (de) Albert Kende et S. Kende, Wiener Privatbesitz : Gemälde alter und neuerer Meister, Aquarelle und Handzeichnungen, Miniaturen; Antiquitäten; Glas, Porzellan, Silber, Zinn, Bronzen, Mobiliar, Uhren, Teppiche, Textilien, Stiche, diverses; freiwillige Versteigerung: 3. und 4. Dezember 1928, Vienne, Kende, (lire en ligne), p. 7, lot 10 (Rebekka am Brunnen).
  25. (de) Älteres und Stilmobiliar, Schlaf-, Speise-, Herren- und Damenschreibzimmer, Salons, Sitzgarnituren, Bösendorfer-Stutzflügel, Luster, Perserteppiche und Textilien, Gemälde, Aquarelle, Miniaturen, Stiche : darunter Anton Altmann ...; Arbeiten des Kunstgewerbes, Antiquitäten, Vitrinenstücke, Alt-Wiener Silber, Spieluhren, Orientalika und Varia; Versteigerung: 8. bis 10. Februar 1934, Vienne, Dorotheum, (lire en ligne), p. 20, lot 187.
  26. Catalogue de la collection d'Alsatiques (estampes et livres) de Ferdinand Reiber : Vente à Strasbourg , Strasbourg, (lire en ligne), p. 160, no 2683.
  27. Alsatica : catalogue des collections d'alsatiques (estampes et livres) de feu Messieurs H. M**** de Paris, Aug. Saum de Strasbourg, J. Ed. Ohl de Saint-Dié, Strasbourg, F. Staat, (lire en ligne), p. 12, no 213.
  28. Arsène Houssaye, Les Confessions : souvenirs d'un demi-siècle, 1830-1880, t. 2, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 150 : « ma petite fille [Edmée, fille d'Arsène Houssaye et petite-fille d'Edmée Brucy] me dit en regardant un tableau de sa grand'mère — Une fillette égrenant des raisins (...) ».
  29. « Portrait de Zénaïde Chapt de Rastignac, duchesse de la Rochefoucauld », sur Artprice.com (consulté le ).
  30. Siboni, « Lot 125- Edmée BRUCY (XIXème siècle) ZENAIDE... » [archive du ], sur Siboni, (consulté le ).
  31. « Portrait d'un jeune homme », sur Artprice.com (consulté le ).
  32. « Edmée Brucy - Portrait d'homme en buste », description de lot [archive du ], sur www.gazette-drouot.com (consulté le ).
  33. « Couple de personnes de qualite », sur Artprice.com (consulté le ).
  34. Pierre Marot, « Le Musée historique lorrain : ses origines et son développement [II] », Le Pays lorrain,‎ , p. 97-112, planche entre les pp. 104-105 (ill. en noir et blanc) (lire en ligne).
  35. Charles Schneegans, L'Ancien musée de peinture et de sculpture de Strasbourg brûlé à l'Aubette en 1870, Strasbourg, (lire en ligne), p. 14 (L'auteur est indiqué par erreur : « Edmée Bussy ».

Voir aussi

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