Dysorthographie

trouble d'apprentissage persistant de l'orthographe

La dysorthographie est un dysfonctionnement de l’écriture dû à un trouble d'apprentissage persistant de l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe, également appelé trouble de l’acquisition de l’expression écrite (altération de l’écriture spontanée ou de l'écriture sous dictée).

Dysorthographie
Description de l'image Stylo Plume.jpg.

Traitement
Spécialité NeuropsychologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 P24Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 F81.1

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La dysorthographie ne doit pas être confondue avec la dyslexie qui, selon son étymologie, est un dysfonctionnement de la lecture et non de l’écriture[1], qui est souvent associé à la dysorthographie, mais pas toujours[2].

Dans certaines langues, la complexité de l’orthographe peut être un facteur qui aggrave les conséquences liées à la dysorthographie. L'orthographe du français est ainsi propice à une discrimination sociale à l’encontre des personnes sujettes aux troubles[3].

Symptômes

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Bien qu’elle ne soit pas une fatalité s’il n’y a pas de dysfonctionnement cérébral[4], la dysorthographie perturbe, dans des proportions variées, la conversion phonographique, la segmentation des composants de la phrase, l’application des conventions orthographiques (dites règles d'usage), et enfin l'orthographe grammaticale (marques flexionnelles que sont les accords et conjugaisons).

Pour prétendre à une dysorthographie, il faut un décalage d’au moins 18 mois par rapport à l'acquisition normale[5].

Les problèmes découlant de la dysorthographie sont notamment[6] :

  • Une lenteur d’exécution, des hésitations et une pauvreté des productions écrites (pour certains cas) ;
  • des erreurs orthographiques, de conjugaison, de grammaire et d’analyse ;
  • des difficultés à l’écrit, semblables à celles du dysgraphique ;
  • des erreurs de copies et des découpages arbitraires ;
  • des économies de syllabes, des omissions et des mots soudés ;
  • des erreurs auditives par substitutions entre sons proches (confusions sourdes et sonores : grogne et crogne), par assimilations (sachant et chachant) ou par des substitutions de mots (sentier et chemin, le et les) ;
  • erreurs visuelles (chemin et chenin) ;
  • inversions (sept et step) ;
  • erreurs relatives au code phonologique par non-respect des règles ou par méconnaissance (ill, gn ou oi) ;
  • erreurs d’homophones (a et à, vert et vers) ;
  • erreurs de découpage (lendemain et lent de main, n’osèrent et nosèrent) ;
  • confusion entre catégories grammaticales (pour les nourrir et pour les nourrires) ;
  • mauvaise mémorisation de l’orthographe d’usage même pour des mots familiers fréquents[7] ;
  • fragilisation psychologique ;
  • estime de soi diminuée.

On distingue le trouble du développement du trouble acquis (à la suite d'une lésion du système nerveux par exemple), on emploie dans ce dernier cas plus fréquemment le terme d’agraphie.

La dysorthographie est également liée à la génétique [réf. nécessaire] (gène qui cause un mauvais développement de la zone cérébrale liée à l'assimilation de l’orthographe) et/ou à une mauvaise méthode d’apprentissage de l’orthographe en primaire.

Dépistage et diagnostic

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Des tests de dépistage neuropsychologique peuvent être mis en place dès l’âge de 5 ans[8] :

  • ODEDYS (Outil de Dépistage de la Dyslexie).
  • BREV (Batterie clinique Rapide d'Évaluation des fonctions cognitives chez l’enfant d'âge scolaire et préscolaire).
  • Un médecin scolaire est aussi autorisé à faire passer le test ERTLA 6 (Épreuves de Repérage des Troubles du Langage et des Apprentissages utilisables lors du bilan médical de l’enfant de 6 ans).

Quant au diagnostic, on repère un retard d'acquisition du langage oral. Il peut faire partie d’un trouble complexe des apprentissages associant une dyspraxie visuo-spatiale et une dyscalculie. À la suite de cela, une rencontre avec un orthophoniste est organisée.

Pour diagnostiquer la dysorthographie, il faut d’abord éliminer les troubles visuels. Il faut aussi éliminer la dystrophie grâce à un psychométricien ainsi que les problèmes physiologiques et les troubles psychoaffectifs éventuels.

Thérapie et soutien scolaire

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Dans un premier temps, l’orthophoniste travaille avec l’enfant sur sa concentration. Par la suite, il travaille sur la réflexion de l’enfant avec des séances de copie pour les automatismes avec en plus des exercices de récitation. La finalité est de faire apprendre à l’enfant des règles grammaticales. Il paraît également important de ne pas traiter les enfants dysorthographiques « comme les autres ». En effet, souvent, ils fournissent beaucoup plus de travail que les autres pour arriver à des résultats moins bons. De fait, l’enfant risque très souvent de développer un sentiment d’infériorité. Les remarques comme « leçon non-apprise » peuvent être très mal vécues et sont donc à bannir pour ces enfants.[réf. nécessaire]

L’école peut mettre en place à la demande de la famille, un Plan d'Accompagnement Personnalisé (PAP). Ce dispositif permet la mise en place d'adaptations et aménagements pédagogiques, par exemple autoriser l'utilisation de supports numériques (ordinateur, tablette), ou un temps majoré pour les évaluations, de préférence orales, et de l'indulgence sur les erreurs à l'écrit[9]. Pour les situations particulières, des démarches sont nécessaires auprès des organismes prenant en charge les personnes en situation de handicap. Elles visent à organiser un projet personnel de scolarisation auprès de l’individu. Des aménagements scolaires tels qu'un tiers temps, un allègement scolaire, photocopies sont ainsi rendus possibles. Cela peut également mener à l’attribution de matériels adaptés (moyens numériques divers, tels que logiciels de dictée, etc.)[7]

Dans ces conditions particulières, des recommandations nombreuses et adaptées à ces profils sont proposées par les académies scolaires en France. Elles visent, pour ces profils, à privilégier notamment l’oral à l’écrit et à ne pas pénaliser systématiquement l’orthographe de l’apprenant. La reconnaissance de la différence de la personne en difficulté est également primordiale. Des aménagements techniques sont également possibles, tels l’utilisation d’un numériseur de poche[10], de diminuer le nombre des questions posées lors des évaluations[11] ou l’accès à un ordinateur pour la prise de notes[12].

La rééducation de la dysorthographie est faite par un orthophoniste. Suivant la nature et la sévérité du trouble, une prise en charge pluriprofessionnelle est nécessaire et peut associer de multiples disciplines : ergothérapie, psychothérapie, psychomotricité, orthoptie, neuropsychologue.

Technologies

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Une unanimité scientifique se dessine particulièrement pour mettre en avant des difficultés d’expression et scolaires liées à un usage intensif des écrans à la place d’activités cognitivement stimulantes[13].

La question est discutée sur le fait que l’écriture en langue simplifiée, telle la langue SMS en usage au début des années , aurait ou non un impact sur la dysorthographie.

Complexité de la langue et spécificité du français

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Alors que la transcription des sons est aisée dans certaines langues telles que le Turc, elle est d’une grande complexité dans d’autres (marques inaudibles, transcriptions multiples d’un même son, écritures de sons par deux lettres (digrammes …). Le français est une langue dont la complexité est un exemple reconnu[14]. En 1992, cette complexité orthographique fut reconnue comme source de discrimination sociale éventuelle par l’Académie Française, qui a proposé une réforme[3]. En contrepartie, des systèmes orthographiques alternatifs du français existent pour offrir une plus grande inclusion ainsi qu’une plus grande accessibilité universelle à ses utilisateurs.

Dans leur ouvrage La faute de l'orthographe[15] et au cours de leur conférence TED, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, expliquent à quel point l'orthographe de la langue française ne rend pas service à ses locuteurs. Durant leur exposé, ils expliquent les origines élitistes de ce choix de complexité délibéré et maintenu par une académie française dont aucun membres, à l'époque de la dissertation, n'était linguiste.

Notes et références

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  1. Services Complémentaires et d'adaptation scolaire, LA DYSLEXIE Trouble spécifique d’apprentissage de la lecture ; LA DYSORTHOGRAPHIE Trouble spécifique d’apprentissage de l’écriture : Référentiel destiné aux orthopédagogues, orthophonistes et psychologues de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Québec, Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, '"`uniq--nowiki-0000005d-qinu`"', 46 p. (lire en ligne), La dysorthographie est un trouble spécifique du langage écrit touchant principalement l’apprentissage de l’écriture. Celui-ci se manifeste principalement au plan du processus de production du mot écrit.
  2. Marie-Martine Schyns, La dysorthographie, Bruxelles, Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, , 16 p. (lire en ligne), p. 3
  3. a et b Arnaud Hoedt, Jérôme Piron et Kevin Matagne, La convivialité: la faute de l'orthographe, Textuel, (ISBN 978-2-84597-641-2, OCLC 1023798130)
    Une présentation filmée inspirée de l'ouvrage est disponible à l'adresse : https://vimeo.com/389987919
  4. « La dysorthographie n’est pas une fatalité : Entretien avec Geneviève Simon », sur La Libre.be, 05 juin 2013 à 12h02 - mis à jour le mercredi 05 juin 2013. (consulté le ).
  5. « Dysorthographie », sur ac.versailles.fr (consulté le ).
  6. http://1274.peep.asso.fr/1274/assets/File/Fiches%20info/Fiche%20Dysorthographie.pdf.
  7. a et b « Dysorthographie », sur peep.asso.fr (consulté le ).
  8. « Difficultés et troubles des apprentissages chez l'enfant à partir de 5 ans »
  9. « Mettre en œuvre un plan d'accompagnement personnalisé », sur eduscol.education.fr, (consulté le )
  10. « Dysorthographie », sur ac.toulouse.fr (consulté le )
  11. « Dysorthographie », sur ac-versailles.fr (consulté le )
  12. Arnaud Hoedt, Jérôme Piron et Kevin Matagne, La convivialité: la faute de l'orthographe, Textuel, (ISBN 978-2-84597-641-2, OCLC 1023798130)
  13. Michel Desmurget, La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants.
  14. (en) Xavier Marjou, « OTEANN: Estimating the Transparency of Orthographies with an Artificial Neural Network », Arxiv,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  15. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, La faute de l'orthographe: la convivialité, Textuel, (ISBN 978-2-84597-641-2)

Voir aussi

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Liens externes

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Lien vers la conférence TEDxRENNES de intitulée « La faute de l'orthographe »

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Bibliographie

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Articles connexes

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