Discussion:Traductions de Jane Austen en langue française/Article de qualité
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Proposé par : Eymery (discuter) 4 juin 2015 à 22:11 (CEST)
L'histoire des traductions de Jane Austen en français commence en 1813. Mais si ses romans ont été rapidement traduits après leur parution, les premiers traducteurs n'ont pas su ou pas voulu rendre le style tout en nuances et surtout l'ironie des originaux. Alors que les anglo-saxons considèrent Jane Austen comme un écrivain majeur, le public français, dont l'opinion a été modelée par les diverses traductions, ne voit souvent en elle que l'image stéréotypée d'un auteur de « romans féminins » et sentimentaux, même si ce préjugé commence à être battu en brèche.
J'ose espérer que vous prendrez autant d'intérêt à lire cette véritable « saga » que j'ai eu de plaisir à écrire l'article. - Eymery (discuter) 4 juin 2015 à 23:08 (CEST)
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Article de qualité
modifier- Article de qualité Proposante -Eymery (discuter) 4 juin 2015 à 23:08 (CEST)
- Article de qualité J'avais déjà lu et approuvé. Très intéressant surtout parce que retraçant fort bien l'évolution des mentalités en France d'après les différentes traductions proposées au cours des générations. --RF sesquipedalia verba (discuter) 5 juin 2015 à 12:25 (CEST)
- Article de qualité Idem. J'avais relu au fur et à mesure dès le début. Travail très soigné (et ce jusque dans les moindres détails comme les alternatives des images), très complet et richement illustré, comme Eymery nous y a habitués. Sincères félicitations (et remerciements) à la proposante. Archibald Tuttle (discuter) 5 juin 2015 à 15:38 (CEST)
- Article de qualité Enchainement chronologique bien établi, article très bien sourcé, très intéressant, le lecteur apprendra des choses à coup sur, et ce sans difficultés. A.Gust14 (discuter) 6 juin 2015 à 10:36 (CEST)
- Article de qualité Relu et approuvé. Ο Κολυμβητής (You know my name) 6 juin 2015 à 16:47 (CEST)
- Article de qualité Très bel article, bien construit et soigné aussi bien sur le fond que la forme. --Eponimm (discuter) 15 juin 2015 à 12:06 (CEST)
- Article de qualité Très bel article, rien à redire. Félicitation ! --Michelvincenzo (discuter) 16 juin 2015 à 21:08 (CEST)
- Article de qualité As usual avec les travaux d'Eymery. Huesca (discuter) 17 juin 2015 à 10:31 (CEST)
- Article de qualité Rien à changer. Un bonheur de lecture ! Bibo le magicien (discuter) 19 juin 2015 à 13:28 (CEST)
- Article de qualité. Sur un sujet aussi pointu, c'est merveille que d'avoir réussi à élaborer un pareil article ! En cherchant bien, et faute de mieux, j'ai juste formulé quelques réflexions en « Discussions ».
@ Eymery : il te faudra cependant faire attention si tu le traduis sur la WP anglophone, car d'aucun ne manqueraient pas, malgré le sourçage, d'y voir un travail inédit outrageusement louangeur, avec des remarques aussi peu neutres que « consécration suprême, Jane Austen est entrée dans la Pléiade en 2000 » . — Azurfrog [नीले मेंढक के साथ बात करना] 3 juillet 2015 à 23:55 (CEST)
Bon article
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Qu'est-ce donc que les « les normes masculines du langage » ? Huesca (discuter) 17 juin 2015 à 10:30 (CEST)
- Je n'ai actuellement pas à disposition les 2 Pléiade (prêtés) ni le document de Valéry Cossy qui me sert à sourcer le passage (il m'avait été fourni par Archibald Tuttle), mais ça a un lien avec la conception sexuée de la littérature. Jusqu'à une période relativement récente, la critique littéraire (en particulier en France) était misogyne, déniant aux femmes, parce que femmes, une stature intellectuelle de « grands » auteurs (romancière est plus péjoratif que romancier). Valéry Cossy, qui s'occupe d'études de genre en littérature, rappelle, dans un article paru en 2010, qu'en France le roman est associé aux formes masculines de connaissance (associated with masculine forms of knowledge) et que la valeur des femmes-écrivains est dénigrée parce qu'elle sont liées aux codes sentimentaux (undercutting the authority of the woman writer along with sentimental codes). On leur reproche d'être sentimentales, subjectives (bref, d'écrire juste des romans d'amour), mais les romans de Jane Austen sont trop complexes pour entrer dans une catégorie romanesque traditionnelle ; toutefois, pour justifier l'édition « canonique » d'Austen en Pléiade (où les femmes sont très minoritaires), Pierre Goubert la range dans le roman de mœurs. Il gomme ce qui relève chez elle du féminin (voire du féminisme) et du sentimental, ignore son humour et son ironie, soulignant son coté sérieux, classique, moraliste : l'approche est donc historique et sociologique plutôt que littéraire. Ainsi, dans l'intro du tome I, il étudie le sentiment dans le cadre du débat idéologique de l'époque (cf. Jane Austen et la guerre des idées de Marilyn Butler) et non comme un élément structurant l'intrigue. -- Eymery (discuter) 18 juin 2015 à 00:14 (CEST)
Remarques d'Azurfrog
modifierBonjour Eymery,
- Questions
- Même si c'est sourcé, je ne suis pas convaincu par l'affirmation « [...] car, très friande de savoir comment étaient reçues ses œuvres, elle l'aurait probablement mentionné dans sa correspondance » : de mémoire, on ne dispose aujourd'hui que de 160 lettres de JA, sur un total probable de l'ordre de 3 000 (soit 5 % du total). De ce fait, rien ne permet, de mon point de vue, de conclure qu'elle n'ai jamais mentionné ces traductions dans sa correspondance : il suffirait que ces mentions aient figuré dans la même lettre que des phrases jugées « indiscrètes » par Cassandra pour que ces lettres soient parties en fumée.
- J'ai nuancé.
- N'a-t-on aucune idée des traducteurs(/trices) de la Bibliothèque britannique ?
— Azurfrog [नीले मेंढक के साथ बात करना] 2 juillet 2015 à 12:51 (CEST)
- Lucile Trunel précise que les frères Charles et Marc-Auguste Pictet valorisent le roman sentimental et que leur auteur favori est Maria Edgeworth (p. 31), d'où des traductions à tendance « romans de mœurs ». Isabelle Bour (The Reception of JA in Europe p. 19) signale que, pour P&P, David Gilson suppose qu'il s'agit probablement de Charles Pictet ; que Valéry Cossy a noté, en s'appuyant sur les révélations de son petit fils en 1892, qu'il sollicitait fréquemment l'aide de sa femme et de ses filles pour « la traduction rapide de romans ». Pour MP le traducteur a dû être Pierre Prévost, collaborateur de Charles (à cette époque très occupé par le Congrès de Vienne) et ayant de la famille proche en Angleterre. Elle ajoute que Pierre Prévost s'est querellé avec Marc-Auguste Pictet en 1814 et a abandonné sa contribution à la revue en 1815, ce qui explique peut-être pourquoi il n'y a pas eu d'autres traductions de JA. Faut-il le rajouter dans l'article ? — Eymery (discuter) 3 juillet 2015 à 22:15 (CEST)
- Non, car après tout, ces pages de discussions (y compris celle-ci) servent aussi à préciser certaines hypothèses, trop incertaines pour figurer dans l'article principal. — Azurfrog [नीले मेंढक के साथ बात करना] 3 juillet 2015 à 22:56 (CEST)
- Réflexions à haute voix
Histoire de me préparer à la relecture de cet AdQ, je viens de relire Emma en VO. Ça m'a amené à me faire quelques remarques in petto :
- Tout d'abord, bien traduire Jane Austen me parait impossible : le ton des romans originaux est en effet très marqué par leur époque, tant au niveau du vocabulaire, de l'orthographe (« to shew » au lieu de « to show ») que des tournures de phrases (rien que là dessus, il y aurait sans doute beaucoup à écrire...), longues, alambiquées, et pourtant élégantes, tout en étant, par son ironie, voire son cynisme, en forte opposition avec l'esprit du temps (et plus encore, avec l'esprit de la fin du XIXe siècle, en Angleterre comme en France.
Dès lors, comment arriver à rendre ce double aspect, à la fois désuet au niveau de la langue et très moderne au niveau de l'esprit ?
- La Pléiade choisit un français un peu « vieille France », d'autres comme Béatrice Vierne (ou Laurent Bury, font le choix d'une langue modernisée. Mais dans l'ensemble les plus récents traducteurs, souvent des spécialistes de littérature anglaise, ont fait de gros efforts pour fournir des versions plus que tolerable ! J'ai personnellement bien aimé les traductions du Pléiade 2013 (plus travaillées que celles du précédent, mais ils ont mis 10 ans à les peaufiner !) Eymery (discuter) 4 juillet 2015 à 02:45 (CEST)
- Ensuite, les quelques traductions que j'ai lues en 10/18 (celle de Raisons et Sentiments, par Jean Privat, m'a notamment laissé un mauvais souvenir par un certain côté coincé et sentimental où je n'ai pas retrouvé la Jane Austen que je connaissais) avaient toutes le grave défaut de ne comporter ni préface ni postface, ni notes (ce qui est encore plus grave), à la différence des Penguin Classics ou des Oxford World's Classics. Ce qui fait une monstrueuse différence (j'ai systématiquement lu toutes les notes).
Au delà de la fidélité au texte d'origine (évidemment indispensable), au delà de la qualité de la traduction proprement dite, l'importance et la qualité des notes sont donc essentielles ; mais elles seront de toute façon moins idiomatiques en français, en particulier pour tout ce qui touche au vocabulaire (« huswife », petit nécessaire à couture presque homonyme de « housewife », « condescension », qui ne voulait pas du tout dire « condescendance » à l'époque, etc.).
Bref, je me demande si dans l'article une place suffisante est faite, non seulement aux préfaces et aux postfaces, mais aussi aux notes, comme éléments discriminants entre les différentes versions existantes (j'imagine que les éditions de La Pléiade comportent de nombreuses notes, mais j'ignore tout de leur présence ou de leur absence dans l'ensemble des traductions françaises).
Qu'en penses-tu ? — Azurfrog [नीले मेंढक के साथ बात करना] 3 juillet 2015 à 23:46 (CEST)
- Ne te fais pas d'illusion, les éditions populaires (et pas seulement 10/18) n'ont jamais eu de notes (pas plus que n'en ont les éditions populaires en anglais !) et le paratexte est souvent inexistant ou parfois réduit à une quatrième de couverture stéréotypée ou aguicheuse. Avant les éd. Bourgois, préfaces/postfaces/appendices quand il y en avait (pas pour les éditions bon marché), étaient réduits à notices biographiques, contexte de publication et réception (critique et admirateurs anglais), plus allusions (brève) au style (spontanéité, finesse, psychologie, humour) sauf celle de Cazamian pour Castier en 1947 (qui analyse à fond le roman) ; la trame narrative est abordée seulement pour P&P (le seul réédité entre 46 et 79), mais la présentation des personnages est rapide, caricaturale (Elizabeth « délicieuse », Darcy « hautain », Mrs Bennet « fofolle »). Les préface/postface/appendice des éditions Bourgois sont plus élaborés (et repris ultérieurement par Bouquin ou 10/18. Ce n'est que très récemment, en fait depuis 2000 et le tome 1 en Pléiade que les éditions de poche commencent à mettre des préfaces originales, plus étoffées (même s'il s'agit, pour Archipoche, de justifier l'édition d'une traduction obsolète !), mais toujours pas de notes, sauf les éditions dites « classiques » comme GF (pour P&P) et surtout Folio (qui se rapprochent ainsi des Penguin Classics) et peut-être les éditions bilingues ? C'est vrai que je n'ai signalé ce progrès qu'incidemment. – Eymery (discuter) 4 juillet 2015 à 02:45 (CEST)