Discussion:Gestion de l'impression
Référence pour une section approche sociologique (goffmanienne)
modifierGOFFMAN Erwing, 1973 [1959], La Mise en scène de la vie quotidienne, Tome 1 : La présentation de soi, « Chapitre 7 : Conclusion », pp.225-240, traduit par Accardo Alain, Paris, Ed. de Minuit, Le Sens commun, 251 p.
La présentation de soi est une traduction éditée en 1973 en français (dans la collection "Le Sens Commun" crée par Pierre Bourdieu) à partir de The presentation of self in everyday life, une édition américaine de 1959. Une partie des matériaux utilisés dans cet ouvrage provient de sa thèse de sociologie soutenue en 1953, Communication Conduct in an Island Community.
L'idée défendue dans l'ouvrage est la suivante : dans ses relations aux autres, l'individu se présente tel un acteur devant un public, il donne une expression de lui-même pour susciter une impression, en mobilisant un ensemble de techniques de représentation. La métaphore théâtrale est ainsi mobilisée comme outils pour analyser les interactions. Comme au théâtre, un ensemble de conventions, de règles et de normes pèse sur les individus : il s'agit d'un cadre impersonnel, normé et codifié, exigeant des individus qu'ils jouent un personnage déterminé et une certaine interprétation de ce personnage dans une situation donnée.
Goffman évoque notamment la dimension morale de l'impression. L'impression est envisagée « comme une source d’information concernant des faits non immédiatement apparents et comme un moyen pour les sujets récepteurs d’ajuster la réponse adressé à l’informateur sans avoir à attendre que des actions aient entraîné toutes les conséquences qu’on peut leur imaginer » (p.235). Ainsi, lors de l'interaction un individu « cherche à identifier les données fondamentales de la situation » (p.235), mais puisqu'il lui est impossible d'« opérer le décryptage complet de la situation » (p.235) l'individu « est réduit à se fier aux apparences » (p.236). On « passe du plan de la communication à celui de la signification morale » du fait qu'« on a tendance à traiter les autres d'après l'impression qu'ils donnent » (p.236). « En tant qu’acteurs, les individus cherchent à entretenir l’impression selon laquelle ils vivent conformément aux nombreuses normes qui servent à les évaluer, eux-mêmes et leurs produits. Parce que ces normes sont innombrables et partout présentes, les acteurs vivent, bien plus qu’on pourrait le croire, dans un univers moral.» (p.237). « Leur activité soulève donc bien des questions morales, mais en tant qu’acteurs ils ne s’y intéressent pas d’un point de vue moral » (p.237).
Je ferais l'édition plus tard. (édit: fait)
— Fichel Moucault (discuter) 18 août 2024 à 13:19 (CEST)
- Edit : Sources secondaires utilisées : Thura 2012 ; Cefaï (dir) et Perreau (dir) 2012 :
- Mathias Thura, « Une Réévaluation de la Métaphore Théâtrale Chez Goffman », Revue de Synthèse, vol. 133, no 4, , p. 565-596 (ISSN 0035-1776 et 1955-2343, DOI 10.1007/s11873-012-0205-4, lire en ligne, consulté le ).
- Daniel Cefaï et Laurent Perreau, Erving Goffman et l'ordre de l'interaction, Amiens/Paris, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-9527865-7-7).