Discussion:Changement social
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modifierDans la mesure où :
- (1) sur les (trois) sources actuelles, deux ne sont pas centrées sur le sujet (un manifeste concernant l'éducation ; un site internet d'un projet de réseau promouvant le bien-être) et ne source que de manière marginale, (et hors sujet) le propos ;
- (2) la seule source centrée sur le sujet, dont l'article s'est fortement inspiré (sans créditer la source correctement) : SES.Webclass (ressources en Sciences Economiques et Sociales pour l'enseignement de spécialité de SES au baccalauréat sous Licence Creative Commons 4.0, à voir ici). Je précise que cette source fait référence à Guy Rocher[1] ;
...je modifie l'état d'avancement, et j'apporterais des modifications significatives.
Bibliographie initiale de base
modifier- [Rocher 1968a] Guy Rocher, Introduction à la sociologie : 1. L'action sociale, Montréal, Editions H.M.H, , 187 p. (ISBN 978-2-02-000588-3).
- [Rocher 1968b] Guy Rocher, Introduction à la sociologie : 2. l'Organisation sociale, Montréal, Editions H.M.H, , 358 p. (ISBN 978-2-02-000589-0)
- [Rocher 1968c] Guy Rocher, Introduction à la sociologie : 3. Le Changement social, Montréal, Editions H.M.H, , 322 p. (ISBN 2-02-000590-5)
- [Mendras et Forsé 1983] Henri Mendras et Michel Forsé, Le changement social : tendances et paradigmes, Paris, Armand Colin, coll. « U », , 284 p.
- [Trémoulinas 2006] Alexis Trémoulinas, Sociologie des changements sociaux, Paris, La Découverte, coll. « Repères », , 121 p. (ISBN 978-2-7071-4628-1).
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- Bajoit Guy, 2003, Le changement social: approche sociologique des sociétés occidentales contemporaines, Paris, France, A. Colin, 188 p.
- Coenen-Huther Jacques, 1998, « La sociologie face au changement social », Revue européenne des sciences sociales, 36(110), p. 121‑134.
Un compte rendu de Guy Rocher (+ Trémoulinas + Mendras et Forsé + Coenen-Huther)
modifierUne première définition d’inspiration durkheimienne considère que « tout changement social consiste en une transformation qui s’impose aux individus » (Trémoulinas, 2006, p.7) - on pense à la division du travail chez Durkheim, au passage de la communauté à la société chez Tönnies, ou encore à la rationalisation de l’occident chez Max Weber [4] -, Guy Rocher propose une autre définition en distinguant évolution sociale (observable sur plusieurs générations) et changement social (observable sur une génération) (t.3, p.17).
Dans cette perspective, le changement social est relatif à toute transformation observable qui affecte d'une manière qui n'est pas que provisoire la structure de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et qui en modifie le cours de son histoire (t.3, p.22). Ainsi, un changement apparent comme la massification scolaire masque en fait une absence de changement structurel : maintien de l’ordre social et la reproduction des élites (Trémoulinas, 2006, p.5).
Précisons qu’une troisième définition y ajoute le pluriel (les changements sociaux), ce qui qui permet de distinguer changement de la société (macrosociologique) et changement dans la société (microsociologique) (Mendras et Forsé, 1983, p.9).
L’apport de Guy Rocher est qu’il présente un ensemble d’éléments du changement social permettant d’avoir une vue d’ensemble de celui-ci et la prise en compte l’historicité des phénomènes sociaux. Ainsi, il propose d’identifier plusieurs caractéristiques du changement social : (1) c’est un phénomène collectif, (2) qui produit un changement de structure (modification de l’ordre social), (3) qui doit être identifiable dans le temps, (4) qui doit avoir une certaine permanence, et (5) qui affecte le cours de l’histoire d’une société (t.3, pp.20-22).
De plus, Guy Rocher propose plusieurs distinctions. La première est reprise à Talcott Parsons (t.2, pp.221-224 ; t.3, pp.18-19) : alors que les changements d’équilibre assurent la stabilité de la structure du système social (qui s’ajuste), le changement de structure affecte le système dans sa globalité. La deuxième distingue l’action historique, défini comme l’ensemble des activités qui provoque ou intensifie, freine ou empêche, des transformations total ou local de l’organisation sociale (t.3, p.23) et le changement social, qui devient « le changement de structure qui résulte de l’action historique de certains acteurs ou de certains groupes à l’intérieur d’une collectivité donnée » (t.3, p.24). Ainsi, dans cette perspective, le changement social est moins une transformation de la société, considérée extérieur aux individus, qui s’impose à ceux-ci, qu’une transformation produite par certains individus qui s’impose à l’ensemble de la société. Mais ces deux approches ne sont pas mutuellement exclusives, elles renvoient à des éclairages différents de la réalité sociale.
La troisième consiste à distinguer les facteurs, les conditions et les agents du changement (t.3, pp.24-26).
Attardons-nous sur les facteurs. Si Guy Rocher défend le principe de la relativité historique et la pondération des facteurs de changement social (t.3, p.84), il précise qu’il existe « une pluralité de facteurs qui agissent simultanément et qui interagissent les uns sur les autres » et ajoute que « la recherche de [la] pondération relative des facteurs se fait [...] en tenant compte de leur influence » (t.3, p.34). Cette précision à son importance dans la mesure où on est passé d’une mono-causalité à une multi-causalité (t.3, p.63). Par exemple, les thèses de Karl Marx et de Max Weber sur l’évolution du capitalisme ont souvent été opposées (t.3, p.77 ; Trémoulinas, 2006, p.24, Mendras et Forsé, 1983, p.23). Ainsi, on opposait les facteurs structurels aux facteurs culturels dans l’explication du changement social plutôt que de penser leur influence réciproque.
Guy Rocher identifie trois types d’influence sur le changement social : celui des facteurs structurels ou matériels (tels que la démographie, la technologie, les infrastructures économiques, etc.), celui des facteurs culturels (tels que les valeurs, les idéologies), et celui des conflits (t.3, p.35). Prenons deux exemples qui illustrent l’interdépendance entre les facteurs. Le premier exemple montre qu’un facteur ne peut être à lui seul la source du changement social. Si Durkheim a défendu l’idée que l’accroissement de la densité démographique a causé le progrès de la division du travail et l’accroissement de la densité morale (t.3, p.37), Henri Janne montre que des contre-exemples existent, suggérant l’influence d’autres facteurs ou d’autres conditions. En effet, l’accroissement démographique, s’il est un facteur favorable au changement social, il ne l’est qu’en conjugaison avec des facteurs économiques et culturels. De même, Stephen Kalberg, dans un livre consacré à Weber, identifie huit causes nécessaires pour l’essor du capitalisme (Trémoulinas, 2006, p.27). Le second exemple montre que l’influence d’un facteur culturel peut s’analyser en terme conflictuel. En effet, l’idéologie peut soit provoquer le changement soit s’y opposer et « elle crée des unanimités en même temps qu’elle entraîne des divisions et des oppositions » (Rocher, t.3, p.102). Ce qui invite donc bien à considérer les facteurs conflictuels.
En résumé, Guy Rocher invite à se poser six questions pour analyser le changement social : (1) qu’estce qui change ? (2) comment s'opère le changement ? (3) quel est son rythme ? (4) quels en sont les facteurs et les conditions ? (5) quels en sont les acteurs ? et (6) peut-on faire des prévisions du changement ? (t.3, pp.31-32).
[4] Coenen-Huther Jacques, 1998, « La sociologie face au changement social », Revue européenne des sciences sociales, 36(110), p. 121‑134.
Fichel Moucault (discuter) 7 août 2024 à 00:45 (CEST)
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- Fichel Moucault (discuter) 7 août 2024 à 14:57 (CEST)