Delta Leonis
Delta Leonis (δ Leo / δ Leonis), également nommée Zosma, est une étoile de la constellation du Lion. Sa magnitude apparente est de 2,56[2]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, l'étoile est située à ∼ 58,4 a.l. (∼ 17,9 pc) de la Terre[1]. Elle s'éloigne du Système solaire à une vitesse radiale de +21 km/s[6].
Zosma
Ascension droite | 11h 14m 06,501s[1] |
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Déclinaison | +20° 31′ 25,39″[1] |
Constellation | Lion |
Magnitude apparente | 2,56[2] |
Localisation dans la constellation : Lion | |
Stade évolutif | séquence principale[3] |
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Type spectral | A5IV(n)[4] |
Indice U-B | +0,12[2] |
Indice B-V | +0,12[2] |
Indice R-I | +0,03[2] |
Variabilité | suspectée[5] |
Vitesse radiale | +20,9 ± 0,6 km/s[6] |
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Mouvement propre |
μα = +143,42 mas/a[1] μδ = −129,88 mas/a[1] |
Parallaxe | 55,82 ± 0,25 mas[1] |
Distance |
58,4 ± 0,3 al (17,91 ± 0,08 pc) |
Magnitude absolue | +1,29[7] |
Masse | 1,94 M☉[8] |
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Rayon | 2 R☉ |
Gravité de surface (log g) | 3,97[8] |
Luminosité | 25,61 L☉[7] |
Température | 8 449 ± 287 K[8] |
Métallicité | [Fe/H] = −0,18[7] |
Rotation | 180 km/s[3] |
Âge | 626 Ma[8] |
Désignations
Nomenclature
modifierδ Leonis, latinisé Delta Leonis, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 68 Leonis[10].
Zosma est le nom propre de δ Leonis aujourd’hui approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[11]. C’est le grec ζώσμα, « ceinture », pris par erreur à la Renaissance comme décrivant la position de cette étoile dans un texte grec médiéval, là où Ptolémée emploie ỏσϕῦς, « hanche »[12]. Il semble que le nom soit introduit par Giuseppe Piazzi (1814)[13]. Le fait qu’il soit relevé par Richard Hinckley Allen[14] a permis sa diffusion dans les catalogues du XXe siècle.
Cette étoile a aussi des noms empruntés à la langue arabe :
Le premier nom est Duhr. C’est, au départ, l’arabe ظهرالأسد Ẓuhr al-Asad, « le Dos du Lion », dans le cadre du Lion gréco-arabe. On le trouve sur l’astrolabe, notamment chez ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī [15]. Le nom est introduit par Johann Bode (1801) [16], sous le forme Duhr el-Asad, directement reprise chez Friedrich Wilhelm Lach (1796)[17], lequel a trouvé la transcription Duhr AlAsad donnée par Thomas Hyde (1665) dans sa traduction du سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Hyde[18]. Le nom est ensuite raccourci dans des catalogues du XIXe siècle sous la forme Duhr et sa variante Dhur, comme le relève Richard Hinckley Allen (1899) qui écrit Duhr et Dhur[19], ce qui lui permet une large diffusion.
Un autre nom, plus rare, est Zubra. C’est l'arabe الزبرة al-Zubra, qui est, avec pour sens premier de « Fragment », le nom de la XIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », ce qui donne la forme Algubra dans la liste latine des stations de Jean de Séville (ca. 1130). Le nom très tôt interprété comme « la Crinière du Lion » dans le cadre du « Superlion » élaboré dans le ciel arabe traditionnel[20]. Le nom passe dans les catalogues du XIXe sous diverses formes, notamment El-Zubra, donnée par Ludwig Ideler (1806)[21], et Zubra, relevée par Richard Hinckley Allen[22].
Propriétés
modifierZosma est classée comme une étoile sous-géante blanche de type spectral A5IV(n) par Gray et al. (2003)[4], suggérant qu'elle commencerait à évoluer hors de la séquence principale. Cependant, les modèles d'évolution stellaire montrent qu'il lui reste encore 30 % de sa vie sur la séquence principale[3], et la plupart des classifications anciennes la classaient comme une étoile blanche de la séquence principale ordinaire[23]. L'étoile est 1,94 fois plus massive que le Soleil et elle est estimée être âgée de 626 millions d'années[8]. Ayant une masse plus importante que le Soleil, elle aura une durée de vie plus courte, et dans environ 600 millions d'années elle enflera en une étoile géante rouge avant de décliner lentement en une naine blanche à carbone et à oxygène[24].
Zosma tourne rapidement sur elle-même, avec une vitesse de rotation projetée de 180 km/s. Cela donne à l'étoile une forme aplatie avec un bourrelet équatorial qu'on estime être 9 % plus grand que son rayon polaire[25]. Elle est 25,6 fois plus lumineuse que le Soleil[7] et sa température de surface est de 8 449 K[8]. C'est une étoile variable suspectée, avec une possible variation entre les magnitudes 2,54 et 2,57[5].
Notes et références
modifier- (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
- (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050, (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
- (en) J. Zorec et F. Royer, « Rotational velocities of A-type stars. IV. Evolution of rotational velocities », Astronomy & Astrophysics, vol. 537, , article no A120 (DOI 10.1051/0004-6361/201117691, Bibcode 2012A&A...537A.120Z, arXiv 1201.2052)
- (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) Project: Spectroscopy of Stars Earlier than M0 within 40 Parsecs: The Northern Sample. I. », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4, , p. 2048-2059 (DOI 10.1086/378365, Bibcode 2003AJ....126.2048G, arXiv astro-ph/0308182)
- (en) N. N . Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: NSV and supplement », Astronomy Reports, vol. 61, no 1, , p. 80 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S)
- (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11, , p. 759 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
- (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
- (en) Trevor J. David et Lynne A. Hillenbrand, « The Ages of Early-Type Stars: Strömgren Photometric Methods Calibrated, Validated, Tested, and Applied to Hosts and Prospective Hosts of Directly Imaged Exoplanets », The Astrophysical Journal, vol. 804, no 2, , p. 146 (DOI 10.1088/0004-637X/804/2/146, Bibcode 2015ApJ...804..146D, arXiv 1501.03154)
- (en) N. D. Kostjuk, « HD-DM-GC-HR-HIP-Bayer-Flamsteed Cross Index », Centre de données astronomiques de Strasbourg, (consulté le ).
- (en) * del Leo -- High Proper Motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) IAU, « Star Names », sur le site « UAI ».
- (en) Paul Kunitzsch & Tim Smart, A Dictionary of Modern Star Names : Cambridge (Ma) : Sky & Telescope, 1986, p. 41.
- (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 75
- (en) Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 260.
- Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 200.
- (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissim astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XII.
- (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 463. »
- (la) Thomas Hyde, « “Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis”, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 36. »
- (en) Richard Hinckley Allen, Star-names..., op. cit., p. 260.
- « Les deux figures du Lion dans le ciel arabe, site URANOS »
- (de) Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 165.
- (en) Richard Hinckley Allen, Star-names…, op. cit. , p. 260.
- (en) B. A. Skiff, « Catalogue of Stellar Spectral Classifications (Skiff, 2009- ) », Catalogue de données en ligne VizieR : B/mk. Publié à l'origine dans : Lowell Observatory, (Bibcode 2014yCat....1.2023S)
- (en) James B. Kaler, « Zosma », sur Stars
- (en) Gerard T. van Belle, « Interferometric observations of rapidly rotating stars », The Astronomy and Astrophysics Review, vol. 20, no 1, , p. 51 (DOI 10.1007/s00159-012-0051-2, Bibcode 2012A&ARv..20...51V, arXiv 1204.2572)
Liens externes
modifier- (en) James B. Kaler, « Delta Leonis », sur Stars
- (en) Delta Leonis sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) ARICNS entry