Défense berlinoise

Parmi les ouvertures du jeu d'échecs, la défense berlinoise est une variante de la partie espagnole. Elle s'obtient après les coups 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 Cf6 (voir le diagramme de droite). Son code ECO est C67. Elle diffère de la défense classique berlinoise (dont le code ECO est C65) par la non-adjonction ultérieure (ou antérieure à 4…Cf6) du mouvement du Fou f8 sur la diagonale italienne…Fc5. La défense berlinoise est tellement solide pour les Noirs qu'elle a été surnommée le mur de Berlin; tout se joue d'ordinaire - il peut y avoir des exceptions - en finale, ainsi bien sûr que dans le milieu de jeu, sur la stratégie, et non sur la tactique[1].

abcdefgh
8
Tour noire sur case blanche a8
Fou noir sur case blanche c8
Dame noire sur case noire d8
Roi noir sur case blanche e8
Fou noir sur case noire f8
Tour noire sur case noire h8
Pion noir sur case noire a7
Pion noir sur case blanche b7
Pion noir sur case noire c7
Pion noir sur case blanche d7
Pion noir sur case blanche f7
Pion noir sur case noire g7
Pion noir sur case blanche h7
Cavalier noir sur case blanche c6
Cavalier noir sur case noire f6
Fou blanc sur case blanche b5
Pion noir sur case noire e5
Pion blanc sur case blanche e4
Cavalier blanc sur case blanche f3
Pion blanc sur case blanche a2
Pion blanc sur case noire b2
Pion blanc sur case blanche c2
Pion blanc sur case noire d2
Pion blanc sur case noire f2
Pion blanc sur case blanche g2
Pion blanc sur case noire h2
Tour blanche sur case noire a1
Cavalier blanc sur case blanche b1
Fou blanc sur case noire c1
Dame blanche sur case blanche d1
Roi blanc sur case noire e1
Tour blanche sur case blanche h1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position de la défense berlinoise après 3...Cf6

Variantes

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1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 Cf6


Une partie nulle renommée

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Pour voir la partie en entier, voir l'article détaillé : Garry Kasparov (Elo 2849) – Vladimir Kramnik (Elo 2770), Championnat du monde « classique » 2000, Londres, 3e partie[3].

Kramnik ressuscite la défense berlinoise de la partie espagnole pour neutraliser avec les Noirs les agressions de Kasparov. Ce fut ce qu'on appelle une « nulle de combat »[4]

abcdefgh
8
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Après 9... Fd7, la défense solide de Kramnik

1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 Cf6 4. O-O Cxe4 5. d4 (5. Te1 Cd6 attaquant le Fou b5 6. Cxe5 Cxe5 7. Txe5+ Fe7 est jouable, mais ne procure pas d'avantage, la structure de pions est symétrique[5]).
5... Cd6 6. Fxc6 dxc6 7. dxe5 « Ce coup procure aux Blancs une majorité de pions à l'aile roi, tandis que la majorité de pions à l'aile dame des noirs est « handicapée » par le pion doublé. C'est la compensation des Blancs pour la paire de fous »[5].
7... Cf5 8. Dxd8+ Rxd8 9. Cc3 Fd7 Nouveauté de Kramnik.

Dans la partie Andreï Sokolov-Christian Bauer, 1998, le jeu s'était poursuivi par 9...Re8 10. h3 Ce7 11. Ce2![6] h6 12. Te1 c5 13. Cf4![6] Ff5 14. e6![6]. La suite 9...h6 10. Fd2 Fe6 11. Ce2 c5 12. Fc3, avec un léger avantage pour les Blancs[6], fut jouée dans la partie Siegbert Tarrasch-Emanuel Lasker, Hastings, 1895. Le coup fautif 9...Fe7? fut réfuté en 1974 par Aleksandr Beliavski contre Oleg Romanichine, de la manière suivante : 10. Fg5 Fxg5 11. Cxg5 Re7 12. Tad1 h6 13. Cf3 g5 14. h3 Fe6 15. g4 Cg7 16. Cd4.

Notes et références

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  1. Larry Kaufman, The Chess Advantage in Black and White, McKay Chess Library, 2004
  2. « Code eco des ouvertures (en français) », sur uia-echecs.blogspot.com (consulté le ).
  3. (en) Partie commentée sur ChessGames.com
  4. A l'appui de cette affirmation, voici des citations tirées du livre Offbeat Spanish : meeting thé Spanish without 3…a6 de Glenn Flear (Éd. Everyman Chess, 2000, p. 37):
    • 14. Cf4 Fc6 15. Cd5 Rb7 16. c4 : « Kasparov is using his space advantage to restrict the bishop on f8. So Kramnik uses an unconventional plan to activate his king's rook. »
    • 17…Tg8!? : « Seeking to activate his kingside in an original manner. »
    • 18. Cf4 g5 : « Although Black ultimately gets away with this thrust for freedom, one can't help feeling that White is better. This view may have been shared by Kramnik, who varied as early as move nine in their next Berlin encounter. ».
  5. a et b Larry Kaufman, The chess advantage in Black and White, p. 252.
  6. a b c et d Annotation de Pierre Meinsohn dans sa brochure Étude du pion-roi, Maasoft, 2000.

Bibliographie

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