Cour suprême d'Israël

plus haute cour de justice de l'État d'israël
(Redirigé depuis Cour suprême israélienne)

La Cour suprême d'Israël (en hébreu : בית המשפט העליון, Beit haMishpat ha'Elyon est au sommet du système judiciaire israélien dont elle est la plus haute instance. Elle est composée de 15 membres nommés par le président de l'État d'Israël sur proposition d'un comité indépendant de sélection des juges, établi par une des Lois fondamentales d'Israël, celle concernant la magistrature. Elle siège à Jérusalem et l'ensemble de l'État est sous sa juridiction.

Cour suprême d'Israël
Image illustrative de l’article Cour suprême d'Israël
Le bâtiment de la Cour suprême d'Israël conçu par Ram Karmi et Ada Karmi-Melamede.
Nom officiel (he) בית המשפט העליון - transcription : Beit haMishpat ha'Elyon
Juridiction Drapeau d’Israël Israël
Langue Hébreu
Siège Guivat Ram, Jérusalem
Coordonnées 31° 46′ 51″ nord, 35° 12′ 13″ est
Géolocalisation sur la carte : Israël
(Voir situation sur carte : Israël)
Juge en chef
((he) נשיא בית המשפט העליון )
Nom Uzi Vogelman (intérim)
Depuis 17 octobre 2023
Voir aussi
Lire en ligne (en) Recherche de jurisprudence, site officiel israélien.

La Cour suprême est à la fois une cour d'appel pour le pénal et le civil, et une Haute Cour de Justice, siégeant en première instance, principalement pour ce qui concerne le contrôle juridictionnel des décisions du gouvernement (en) ainsi que pour le contrôle de constitutionnalité des lois. Elle a fait l'objet de nombreuses polémiques ces dernières années, lorsque, surtout du temps où Aharon Barak en était le président, elle est intervenue dans les sphères politiques et militaires, après s'être déclarée compétente dans les affaires relatives au conflit avec les Palestiniens.

Arrêts importants

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Limites de compétence

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La Cour suprême a elle-même reconnu dans plusieurs arrêts n’avoir aucune compétence pour limiter les pouvoirs de l’autorité administrative ou militaire quand celles-ci prennent une décision d’internement administratif. Ces internements, qui concernent en général des Palestiniens, de Gaza, de Cisjordanie ou d’Israël, sont donc décidés sans contrôle, sans limitation de durée et sans recours. Légalement, l’autorité qui prend la décision d’internement n’a même pas à fournir la moindre justification, selon la Cour suprême. Depuis 1967, cette législation n’a été utilisée que contre des Palestiniens, au nombre de 100 000, à l’exception d’un seul cas, en 2015, contre des colons israéliens ultras[15].

Le gouvernement Netanyahou a également tenté, en 2023, de lui imposer des limites de compétence, déclenchant un mouvement de protestation en Israël.

Présidents de la Cour

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Dorit Beinisch, première femme à la présidence de la Cour suprême (2006-2012).
Période Nom
1948-1954 Moshe Smoira (en)
1954-1965 Yitzhak Olshan
1965-1976 Shimon Agranat
1976-1980 Yoel Zussman (en)
1980-1982 Moshe Landau
1982-1983 Yitzhak Kahane
1983-1995 Meir Shamgar
1995-2006 Aharon Barak
2006-2012 Dorit Beinisch
2012-2015 Acher Grunis
2015-2017 Miriam Naor
2017-2023 Esther Hayot
depuis 2023 Uzi Vogelman (intérim)

Composition

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Les 15 juges de la Cour suprême siègent jusqu’à atteindre l'âge de 70 ans et sont choisis depuis 1953 par le Comité de sélection judiciaire (en). Ce comité est lui-même composé de 9 membres : trois juges de la Cour suprême (dont son président), deux membres du gouvernement (dont le ministre de la Justice qui préside le comité), deux membres de la Knesset, et deux avocats membres du barreau israélien.

En 2022, parmi les quatre nouveaux juges nommés à la Cour suprême, la presse souligne la présence pour la première fois d'un Arabe musulman, Khaled Kabub, et d'une juive séfarade, Gila Kanfi-Steinitz[16].

Histoire

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À sa création, la Cour suprême occupe un ancien hospice destiné aux pèlerins russes de religion orthodoxe datant du XIXe siècle[17], situé dans le quartier russe de Jérusalem, bâtiment appelé Duhovnia.

Architecture du bâtiment actuel

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Inauguré en 1992, ce bâtiment remarquable marie les styles traditionnel et moderne, les espaces ouverts et fermés, les lignes droites et les courbes. Il est éclairé par une lumière naturelle indirecte qui pénètre dans le bâtiment par une multitude de petites ouvertures situées dans les murs et dans le toit. On y accède par une passerelle piétonne. Le bâtiment est coupé en deux par une longue allée rectiligne qui le relie à celui de la Knesset.

Dans le hall d'entrée est exposée une mosaïque de la synagogue de Hamat Gader, datant des Ve et VIe siècles.

Galerie

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Références

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  1. David Kretzmer, Isabelle Richet (traductrice), « Les Droits de l’homme en Israël », Pouvoirs, no 72, 1995, p. 39.
  2. a et b Nimer Sultany, "The Legacy of Justice Aharon Barak: A Critical Review", 48 Harvard International Law Journal Online 83 (2007).
  3. Décision de la Haute Cour de justice
  4. Joel Greenberg, « Israeli Court Rules Arab Couple Can Live in Jewish Area », The New York Times, 9 mars 2000.
  5. HCJ 785/87; HCJ 845/87; HCJ 27/88 (en)
  6. HCJ 769/02 Arrêt HCJ 769, décembre 2005
  7. Jugement complet.
  8. Israël contraint de déplacer un bout de son mur de séparation en Cisjordanie, Le Monde, 12 février 2010
  9. Sharon Weill, « De Gaza à Madrid, l’assassinat ciblé de Salah Shehadeh », Le Monde diplomatique, septembre 2009.
  10. (fr) « Bande de Gaza : Israël interdit toujours l'entrée des journalistes étrangers », sur google.com, AFP, (consulté le ).
  11. Dan Simon, « The Demolition of Homes in the Israeli Occupied Territories », Yale Journal of International Law, 19 (1994) 1-79.
  12. Israël : la Cour suprême maintient la démolition de la colonie d'Amona, en État palestinien, France 24.
  13. Adalah, « Israeli Supreme Court upholds continued confiscation of occupied East Jerusalem properties through the Absentee Property Law », Adalah, The Legal Center for Arab Minority Rights in Israel, 17 avril 2015.
  14. Ziad Abu Zayyad, « Legalizing the Illegal », Palestine-Israel Journal of Politics, Economics & Culture, 2015, volume 20, no 2-3.
  15. Sylvain Cypel, Sabri Geries, « Les détentions administratives, un Guantanamo israélien »Orient XXI, 18 décembre 2017.
  16. « Cour suprême : nominations inédites d’un juge arabe et d’une juge d’origine sépharade », sur The Times of Israel, .
  17. Aviva Bar-Am, Shmuel Bar-Am, « Architecture majestueuse, flore délicate : Pourquoi Givat Ram est incontournable », Times of Israel, 9 juillet 2021, consulté le 20 avril 2024.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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