Commission électorale nationale autonome (Sénégal)
La Commission électorale nationale autonome (CENA) est un organe administratif sénégalais chargé d'organiser et de superviser les élections au Sénégal.
Fondation |
---|
Type | |
---|---|
Pays |
Site web |
---|
La CENA est l'héritière de l’Observatoire national des élections (ONEL), créé en 1997.
Histoire
modifierLa CENA a été créée en 2005 par la loi n° 2005-07 du . Un organisme du même nom existait déjà au Bénin.
De 2005 à 2009, la fonction est occupée par Mamadou Moustapha Touré, un magistrat à la retraite. Celui-ci démissionne le , à la suite d'un différend avec le président de la République, Abdoulaye Wade[1]. En décembre 2009, il est remplacé par Doudou Ndir, ancien médiateur de la République, âgé de 60 ans[2].
En et en prévision de l'élection présidentielle de 2024, la CENA demande à la direction générale des élections (DGE), dépendant du ministère de l'Intérieur, de réintégrer Ousmane Sonko sur la liste électorale et de lui fournir les documents pour candidater à l'élection mais celle-ci refuse. Sonko, un des principaux opposants au pouvoir en place, a été privé de ses droits sur décision de l'exécutif mais la justice a décidé de lui redonner ces droits[3].
Peu après cette demande de la CENA, le président Macky Sall remplace les douze membres de la commission (dont le mandat avait expiré depuis plus de deux ans)[4],[5]. Sall nomme Abdoulaye Sylla à la présidence et Ndary Toure comme vice-président, tous deux hauts fonctionnaires à la retraite[4]. Il nomme aussi deux membres de son parti, l'Alliance pour la République. Ce changement intégral de la composition de la commission peu avant l'élection présidentielle et le choix de membres du parti présidentiel pour faire partie de la CENA est contesté par plusieurs organisations de la société civile. La nouvelle équipe de la CENA entre en fonction le [6].
Missions
modifierLe CENA contrôle et supervise l'ensemble des opérations électorales et référendaires. Elle veille, en particulier, à leur bonne organisation matérielle et y apporte les correctifs nécessaires à tout dysfonctionnement constaté.
Elle fait respecter la loi électorale de manière à assurer la régularité, la transparence, la sincérité des scrutins en garantissant aux électeurs, ainsi qu'aux candidats en présence, le libre exercice de leurs droits.
Fonctionnement
modifierC'est une structure permanente, dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Son siège se trouve à l'intérieur du palais présidentiel Dakar.
Le président de la CENA est désigné pour six ans.
Notes
modifier- « Après le limogeage de Moustapha Touré : Les membres de la Cena envisagent une démission collective », article dans Le Quotidien, 30 novembre 2009, accompagné du texte intégral de la lettre de démission de Moustapha Touré [1]
- « Présidence de la CENA. Wade zappe Issakha Guèye et nomme Doudou Ndir », 25 décembre 2009, sur Xalima.com [2]
- « Au Sénégal, Ousmane Sonko ne pourra pas se réinscrire sur les listes électorales », Le Monde, .
- Birahim Touré, « Sénégal: la président Macky Sall nomme une nouvelle équipe de la Céna », .
- Mehdi Ba, « Au Sénégal, Macky Sall fait le ménage à la Céna », Jeune Afrique, .
- Léa-Lisa Westerhoff, « Sénégal: la nouvelle équipe de la Commission électorale nationale a prêté serment sur fond de polémique », Radio France internationale, .
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- El Hadji Omar Diop, À la recherche d'une formule achevée de construction de la neutralité électorale : La création de la commission électorale nationale autonome (CENA) au Sénégal, Publibook, 2007 (ISBN 2748336828)
Liens externes
modifier- Site officiel (http://www.cena.sn/) (http://www.cena.sn/locales/) (http://www.cena.sn/presidentielle/) (http://www.cena.sn/legislatives)
- « La botte secrète de Wade », sur Jeune Afrique, (consulté le )
- « Loi n° 2005-07 du 11 mai 2005 », sur Élections législatives et présidentielle 2007, (consulté le )
- Babacar Dione, « Contrôle et supervision des élections : La Cena officiellement installée », sur Le Soleil, (consulté le )
- Ibrahima Lissa Faye, « Rapport général sur les élections législatives. La Cena entre frilosité et légèreté », sur SudOnline, (consulté le )