Circoncision de Jésus

La circoncision de Jésus est un événement de la vie de Jésus relaté dans l'Évangile selon Luc (2:21) et un thème de l'iconographie chrétienne. La circoncision de Jésus était autrefois une fête liturgique célébrée par les Églises catholique et orthodoxe chaque 1er janvier. Depuis 1960[1], elle n'est plus en usage dans l'Église catholique.

Circoncision de Jésus
La Circoncision de Jésus, Philippe Quantin (1635).
La Circoncision de Jésus, Philippe Quantin (1635).

Observé par les catholiques célébrant le rite tridentin et les orthodoxes
Type Célébration religieuse de forme extraordinaire (rite romain de forme extraordinaire )
Signification Commémoration de la circoncision de Jésus-Christ
Date 1er janvier
Lié à Nativité

Origine

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L'Évangile selon Luc évoque la circoncision de Jésus au « huitième jour » : « Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l’ange avant sa conception » (Lc 2:21)[2].

Ce rite qui appartient au judaïsme n'est pas jugé indispensable par le christianisme. Dans l'Église primitive, les non-juifs furent dispensés de la circoncision par le « concile de Jérusalem » au milieu du Ier siècle (Actes des Apôtres, 15). Les épîtres de Paul, notamment, insistent sur l'idée que seule est nécessaire la « circoncision du cœur » (Rm 2:28-29, expression adaptée de Deutéronome 10:16-17 et 30:6), ou encore : « La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien ; ce qui compte, c’est de garder les commandements de Dieu » (1 Cor 7:19), car il n’y a plus « ni juifs, ni païens », mais un seul corps dans le Christ.

L'Épître aux Colossiens fait allusion à la circoncision de Jésus (Col 2:11) : « Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair. »

Célébration

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Circoncision de Jésus, miniature d’un missel (v. 1460), bibliothèque du Patrimoine de Clermont Auvergne Métropole.

Chez les catholiques, la « fête de la Circoncision » était célébrée le 1er janvier, soit le huitième jour à compter du 25 décembre, date de la Nativité fixée par convention au IVe siècle pour la naissance de Jésus de Nazareth. Cette fête a été abolie en 1974, après le IIe concile œcuménique du Vatican, pour la remplacer par la fête de « Sainte Marie mère de Dieu » - Théotokos[3],[4],[5],[6].

Plusieurs églises catholiques affirment posséder la relique du prépuce de Jésus, le « Praeputium Domini ». Avec son ombilic, ses dents de lait, ses larmes ou son sang, c'est en effet une des seules parties de son corps humain qui ne serait pas monté au ciel lors de l'Ascension. Le réformateur protestant français Jean Calvin s'en moque dans son Traité des reliques en 1543, et cite trois lieux différents, l'abbaye Saint-Sauveur de Charroux à côté de Poitiers, à la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, et à Hildesheim, en Allemagne[7],[8].

Chez les orthodoxes, les vêpres de la Circoncision sont célébrées le soir du 31 décembre. Elles contiennent trois extraits de l'Ancien Testament : Genèse 17. 1-7, 9-14 (qui rappelle l'alliance conclue entre Dieu et Abraham : « Tous vos mâles seront circoncis... Mon alliance sera marquée dans votre chair comme une alliance perpétuelle ») ; le Livre des Proverbes (8:22-30) et le Livre de la Sagesse (9:1-5). Aux matines du 1er janvier, la lecture de l'Évangile selon Jean (10:1-9) évoque le Bon Pasteur et ses brebis. Lors de la liturgie, la lecture de l’Épître aux Colossiens (2:8-12) explique le sens nouveau de la circoncision pour les chrétiens : « C'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas de main d'homme, par l'entier dépouillement de votre corps charnel. »[9]

Iconographie

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La circoncision de Jésus a connu de multiples représentations dans l'iconographie chrétienne. En 1730, Juan Interián de Ayala fait remarquer dans son ouvrage Pictor christianus eruditus (« Le Peintre chrétien détrompé ») que cette imagerie contient parfois des erreurs dues à une profonde méconnaissance des usages juifs. Ainsi, on dépeint souvent la circoncision opérée par un prêtre dans le Temple de Jérusalem, alors que c’était en réalité une affaire réglée dans et par la famille, voire par les parents eux-mêmes.

Quand l’enfant Jésus se tient sous le couteau et sur l’autel, comme une offrande sacrificielle, voire comme un aliment sur une table, la circoncision est interprétée comme une préfiguration de la Crucifixion et de l’Eucharistie, selon une vue développée par certains Pères de l'Église. Dans d’autres cas, le peintre songe au baptême, rite d’agrégation qui a remplacé la circoncision.

Galerie

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Notes et références

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  1. Arnaud Join-Lambert, « La disparition de la fête liturgique de la Circoncision du Seigneur. Une question historico-théologique complexe. », Ephemerides Liturgicae : commentarium trimestre de re liturgica, vol. Vol. 127, no no.3,‎ , p. 307-327 (lire en ligne   [PDF])
  2. René Guyon, « La circoncision, un signe oublié de la judéité de Jésus », La Vie,‎ (lire en ligne  )
  3. Marie-Armelle Beaulieu, « Célébrer la « brit milah » du petit Jésus ? », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne  , consulté le )
  4. Amitié judéo-chrétienne de France, « Le 1er janvier, fête de la Circoncision de Jésus ? »  , sur www.ajcf.fr (consulté le )
  5. Clémence Houdaille, « Le cardinal Marx souhaite fêter la circoncision de Jésus, en solidarité avec les juifs », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne  , consulté le )
  6. Francis Martens, « Où est passée la fête du Saint-Prépuce ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  7. Pierre Barthélémy, « A la recherche du saint Prépuce », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  8. Jean Calvin, « Le traité des reliques »  , sur Évangile et Liberté, (consulté le )
  9. « La circoncision et son sens »  , sur Sagesse Orthodoxe, (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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