Cinéac

chaîne de cinéma-actualités française

Acronyme formé des noms « cinéma » et « actualité », « Cinéac » est un nom commercial, devenu courant en France dans l’entre-deux-guerres, désignant des salles spécialisées dans la projection d'actualités filmées.

Histoire

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Action de la SA Liégeoise Cinéac, 1952

La première salle portant ce nom a été ouverte en 1931. Les Cinéac ont été aménagés par les architectes Pierre de Montaut et Adrienne Gorska[1].

Les Cinéac français font tous partie d'une entreprise unique, créée et dirigée par Reginald Ford jusqu'à sa mort en 1937 bien qu'une entreprise du même nom, qui se consacre à la même activité, est active en Suisse entre 1938 et 1969, notamment à Lausanne[2]. Elle n'a cependant aucun lien avec son homologue française[3].

L'entreprise de Reginald Ford possède également des salles hors de France. Au moment de l’occupation allemande en 1940 la distribution des vingt-trois Cinéac est la suivante : six à Paris[4], six dans le reste de la France[5], cinq en Belgique[6], cinq aux Pays-Bas[7], un à Athènes[8], un à Varsovie aussitôt détruit par des bombardements et un sur le point d'être construit à Tunis[9].

Pierre Pellegrino et André Lothéal remplacent Robert Lob, Spier, Nerson et Chanter, administrateurs de Cinéac, obligés par les lois raciales de l’Occupation de quitter leur poste. La veuve de Reginald Ford, Germaine Ford, née Pellegrino, réussit à faire valoir - auprès d’Alfred Greven, représentant du Reich pour l’industrie allemande du film dans les territoires occupés et proche de Goering - son passeport anglais afin que la société Cinéac soit considérée comme « bien ennemi » et non comme « bien juif » au regard de la confession de Reginald Ford. Elle sauve ainsi la société d’une dissolution définitive.[réf. nécessaire]

En octobre 1942, le Dr Graf von Schönborn remplace André Lothéal en tant qu'administrateur provisoire de Cinéac, au 68, avenue des Champs-Élysées. Les Cinéac deviennent souvent alors des Soldatenkino (Toulouse, Bruxelles, Liège, Lille...), sous l'autorité du Dr Dietrich, Paul Marion (zone nord), Jean-Louis Tixier-Vignancour et Paul Creyssel (zone sud). Les Actualités mondiales rebaptisées France Actualités sont prises en charge par l'Agence Havas (Office français d'information). Le 27 mai 1944, un bombardement fait de nombreuses victimes parmi la foule réfugiée dans le hall du Cineac de Marseille[10].

Au Cin'ac Italiens (ex-Cineac Le Journal) , Francois Truffaut organise des stratagèmes pour ne pas payer sa place et découvre les premières images des camps d'extermination nazis[11] puis lors de la projection du film, Les Bérets verts, a lieu une attaque menée par le groupe maoïste Foudre de Natacha Michel[12], le [13]. Il présente jusqu'à sa fermeture, le 3 février 1982, des films de série B et Z, et des films érotiques[14].

En 1985, le Cineac Rivoli rebaptisé Royal Rivoli est la cible d'un attentat durant un Festival du film juif[15].

En 2006, le Cinéac d'Amsterdam (nl), devenu un Planet Hollywood et dont la façade est classée, est racheté par DJ Tiesto puis en 2011, par Merkur Casino appartenant au groupe Gauselmann (en).

Filmographie

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Dans la littérature

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Cinéac Marseille
Cinéac Nice
Cinéac Montparnasse
Cinéac Madeleine
  • Raoul Bellaïche, Aznavour: Non, je n'ai rien oublié, 2012 ;
  • Bertrand Dicale, Tout Aznavour, 2017 ;
  • Robert Belleret, Vie et légendes de Charles Aznavour, 2018 ;
Cinéac Ternes
Cinéac Lille
Belgique
  • René Henoumont, La Boîte à tartines, Robert Laffont, 1984 (Bruxelles) ;
  • Eddy De Bruyne, Moi, Führer des wallons ! : Léon Degrelle et la collaboration Outre-Rhin : Septembre 1944 - Mai 1945, Éditions Luc Pire, 2012 (Liège)
Grèce (Rex-Kotopouli-Cinéac Entertainment Centre)

Notes et références

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  1. The Cinéac movie theatres of Adrienne Gorska and Pierre de Montaut: to adapt a “type”.
  2. « Cinéac Lausanne » [vidéo], sur dartfish.tv (consulté le ).
  3. Gianni Haver, « Les actualités lausannoises du Cinéac, 1938-1945 », Revue historique vaudoise,‎ .[réf. incomplète]
  4. Montparnasse, Rivoli (no 78), Ternes (rue du Faubourg-Saint-Honoré, no 264), Saint-Lazare et Italiens (no 5), sur certains desquels sont intervenus les architectes Adrienne Gorska et son mari Pierre Montaut.
  5. Lille (1937), Nice, Strasbourg (démoli en 2001), Marseille-Canebière (1935, démoli en 1988), Toulouse...
  6. Deux à Bruxelles (1930 & 1933, démolis), …
  7. Amsterdam (classé monument historique), …
  8. Jean-Jacques Meusy, « CINEAC, un concept, une architecture », Cahiers de la cinémathèque, no 66, juillet 1997, p. 93.
  9. Les Cahiers de la cinémathèque, Numéro 66, Page 115, 1997
  10. Empire-Cinéma & Le Petit Marseillais Cinéac 74 La Canebière, 13001 Marseille, Tourisme Marseille
  11. Truffaut on Cinema, de Anne Gillain
  12. Marie-Simone Poublon et Philippe Randa, Le défi : TV Libertés, Paris, Dualpha, , 252 p. (ISBN 978-2-35374-417-6), p. 23-24
  13. Christophe Bourseiller, Les Maoïstes, la folle histoire des gardes rouges français, Paris, Plon, , 346 p. (ISBN 2-259-18090-6), p. 275
  14. Cinac Italiens, Salles de cinéma
  15. L'explosion d'une bombe au Festival international du cinéma juif fait dix-huit blessés, Le Monde
  16. J’allais au cinéma jusqu’à trois fois par jour, par J.M.G. Le Clézio, L'Obs

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Anne-Élisabeth Buxtorf, La salle de cinéma à Paris entre les deux guerres : l'utopie à l'épreuve de la modernité, Bibliothèque de l'École des chartes, 2005, 163-1 pp. 117-144.

Articles connexes

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Liens externes

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